Bonjour Rose Enchantée, Bonjour à vous autres mamans et papas.
C'est compliqué,.... oui, c'est complqué... nous sommes tout et son contraire... on veut parler de nos enfants, et en même temps, on voudrait faire taire la douleur, on voudrait que tout le monde sache mais on ne veut pas de leur pitié (fausse pitié car la mjorité des gens ne comprennent pas ou ont peur), on a le moral qui passe d'un éclat de rire (culpabilisant) à une crise de larmes ou de colère fulgurante en quelques minutes...
S'il ya une chose dont il faut être conscient, c'est bien cela : UN DEUIL, C'EST EPUISANT PHYSIQUEMENT AUSSI.
Le corps morfle, je sors épuisée de mes crises de larmes... et pourtant, toujours pleine de tristesse. Nous arrêtons de pleurer car, PHYSIQUEMENT, les larmes ne peuvent pas couler 24/24 (tout comme on ne pas rire aux éclats 24/24) mais, en dedans, ça pleure en continue. Alors, oui, c'est compliqué, c'est usant.
Pour ce qui est du travail, tu peux t'y préparer et penser à toutes les attitudes que tu vas rencontrer pour "imaginer" comment tu vas réagir, surout face aux "collègues"... celle qui viendra te demander comment tu vas tous les jours et tu voudras la scotcher au mur, celles qui ne diront rien, feront comme rien et celles là aussi , tu voudras les fusiller, celles qui ne sauront pas et te saouleront avec le nez qui coule du petit dernier, et pire, celles qui savent et qui te causeront quand même de la petite dernière qui fait du vélo sans les roulettes, celle qui fuieront, celle qui te prendront de haut sans pitié ...
Là où je te rejoins vraiment, c'est quand tu parles de tes patients...se focaliser sur la qualité de ton travail pour apporter le meileur de toi-même à l'essence de ton travail : aider l'autre.
Pour ma part (je travaille en maison de retraite) j'avais pris le parti de ne rien dire au travail (tout le monde savait mais MON silence s'imposait aux autres) : j'ai toujours considérer que mon malheur ne concerne que moi, il est INTERIEUR à moi. Ma vie professionnelle est HORS moi et ne concerne pas les autres.
Aujourd'hui, j'ai un nouvel emploi où je n'ai parlé du décès de Léo et Albane à personne; c'est un parti pris parfois difficle mais souvent protecteur.
Je ne parle pas de Léo et Albane mais mes enfants savent bien que je ne les ai pas oublié, biensûr !!
Ils sont au creux de mon ventre, ils sont dans mon tatouage, ils sont sur ces deux médailles qui ne quittent pas mon cou. Ils n'ont pas besoin de mes "collègues" de travail pour rester ce qu'ils ont toujours été. Quand à ma douleur, étrangment, miraculeusement, elle n'a jamais transparu au boulot, j'avais un masque parfaitement ajusté ... et quelques centaines de mouchoirs en papier froissés, mouillés dans la voiture qui est, encore auj, un vrai aquarium rempli de larmes.
Rose enchantée, je t'envoie mille pensées bien douces ainsi qu'à tous les autres parents qui me lisent.
Comme vous tous, aujourd'hui, mes enfants me manquent d'une manière que vous seuls pouvez comprendre, cette envie de les serrer, serrer, de les toucher, de les sentir...et de ne trouver que le vide à enlacer.
Bises à tous
Bane