Bonjour Eva Luna, j entend ton inquietude. En effet, on sait que le pire est possible, nous on ne peut plus l ecarter, car ce que l on a perdu c est aussi la legerete devant l existence. Apres 10 ans de maladie handicapante evolutive, en 3 semaines ou je ne comprenais rien a tous les dysfonctionnements vitaux qui brutalement se sont enchaines s ajoutant a une infection noso omiale contractee a l hopital ..., mon mari est mort il y a tout juste 2 ans. Tout est remonte dans ma tete recemment ... Il a eu le temps de confier a son fils ce qui lui tenait a coeur, et cela aide beaucoup mon fils. Il a eu le temps de me dire ses sentiments. Il etait decourage de la vie et je l ai entendu, ecoute, compris. Dans un sursaut j ai eu le temps de lui dire qu on avait certainement encore quelque chose a faire, a partager, et qu on allait chercher cela. On a eu juste le temps de trouver ce qui pourrait nous animer encore et, malgre l epuisement, on avait commence a l hopital a amorcer cette idee de projet commun. Parce que je m etais dit qu il y a toujours quelque chose a partager ensemble, a transmettre tant qu on est en vie, meme si on est tres affaibli. Je le pense tres fortement aujourd hui encore. Quand on y parvient cela aide vraiment les uns et les autres, pendant et apres aussi. C est a ma fille que je dois cela, parce qu on n a pas eu ce temps la ensemble. Or ce temps la est tres difficile mais precieux.
Je ne sais pas si mes mots sont " adaptes". Je les ai cherches en remerciement des tiens qui m ont touchee.
A bientot.
Anic