Eva,, je ne sais pas comment je réagirais à l'annonce de la maladie d'une amie, mais je sais maintenant que mon frère m'a caché beaucoup de sa souffrance, de sa lutte parcequ'il savait que je vivais une épreuve inimaginable en tant que parent.
Il a caché toute la douleur physique et même s'il est décédé à la suite de la pose d'un sten ( ? ) , je sais que le crabe continuait à le dévorer, mais moi, moi, j'espérais toujours que lui, si grand, si fort, que rien ne l'atteindrait et que le guerrier pourrait se battre encore et toujours.
Et j'ai prié tous les jours pour lui envoyer toute la force.....je crois que je n'en avais plus et que mon coeur était trop rempli de tristesse. Souvent lorsque je oense à lui, je me demande si j'aurais dû lui annoncer le suicide de mon fils, delà à penser que je lui ai infligé quelque chose de plus, que j'aurais dû ne rien dire pour le laisser reprendre le dessus. Souvent, très souvent j'y pense et je me sens coupable, et rien, ni personne ne pourra me dire le contraire.
Je pense à ton amie, elle sait ce que tu vis, elle sait par où tu es passée et du coup elle reste pudique sur ce qui va se passer, mais elle sait que tu es son amie et que tu auras la force de lui tenir la main, d'être là pour elle comme elle l'a été pour toi, parceque si cela n'avait pas été, tu n'en parlerais pas. C'est difficile d'accompagner un malade, de troiver les mots d'apaisement pour lui, elle ou les siens. Tant de questions auxquelles on essaie de répondre, tant d'angoisse pour elle, pour les siens.
Peut-être as-tu lu des lovres d'Elisabeth Kubler Ross à ce sujet ?
Mais je suis sûre que tu n'en as pas besoin car tu sais tout ça. Juste une petite suggestion pour toi qui joues avec les mots, si tu lui écrivais quelque chose à ton amie, si tu lui parlais d'elle, de votre amitié, je suis persuadée que tu lui ferais un beau cadeau...non ?
Je suis de tout coeur avec toi.