Je "savais" bizarrement au fond de moi que je survivrais à "ÇA",
pour Emmanuelle
parcequ'elle n'aurai pas voulu qu'on soit détruits par sa mort
pour tenir la promesse fait au pied de son lit de mort:nous serions toujours là les uns pour les autres en pensant à elle...
pour continuer à parler d'elle
parceque rien n'est pire que le silence.. le silence définitif.
pour que la mort ne gagne pas
parceque la vie peut être belle aussi...encore...malgré...
pour que sa soeur, son frère, ses neveux et sa nièce aient une belle vie malgré "tout"...
pour moi...mais ça , j'ai mis encore plus de temps à l'accepter...
mais je ne savais pas la densité de la souffrance endurée, l'absence si omniprésente,le temps qui se dilate et se recroqueville en même temps...la solitude radicale,les défections amicales en rafales,la fatigue débilitante,les idées noires, le futur confisqué,les larmes au litre,les questions incessantes sans réponse, le Grand Hiver interminable...
qu'un an après l'autre... ça fait 365 jours et 365 nuits de souffrances ... ajoutées...juxtaposés...
mais je ne savais pas non plus les gestes réconfortants, les forums écoutants, les endeuillés partageant,les lectures inspirantes, l'écriture qui sauve, la vie qui continue, les couleurs qui reviennent...
Ce deuil à vivre EST l'expérience dévastatrice de mon existence... c'est comme ça... et je consens à le vivre...