Madeleine, ma fille, ma douce,
Nous sommes rentrés de Dordogne pour l'anniversaire de ta soeur. Je ne voulais pas qu'elle soit seule ce jour là. Bien sur il y avait Yaya, c'est vrai que tu ne le connais pas, mais c'est dur pour elle de ne pas avoir les enfants dans des moments comme celui-là. Samedi tes filles seront à la maison pour 9 jours, seulement il n'y aura pas Gabin et Malou ils partent en vacances samedi matin. Il va leur falloir attendre encore 1 mois complet avant qu'ils ne se retrouvent tous. Ca leur manque de ne pas se voir. Ils ont appris très jeunes les aléas de la vie, bien trop jeunes, bien trop vite, en fait depuis que tu es partie, ils ont compris que la vie ne fait pas de cadeaux. Ils savent qu'il faut dire aux gens qu'on les aime sans honte, qu'il faut profiter de tous les instants d'être ensemble car on ne sait pas de quoi peut être fait demain. Ils ont perdu au fond une partie de leur insouciance d'enfant, ils sont entrés trop vite dans l'après. Si tu voyais le ciel ce soir il est magnifique, tu vois il y a longtemps que je ne le regardais plus, que je n'appréciais plus les beauté de la nature et puis, peut être que la douceur de la soirée, sa tranquilité, sa plénitude m'ont fait le regarder et me dire que peut être, oui peut être, tu étais là-haut, que tu me regardais alors j'ai vu toutes ces étoiles qui brillaient et j'ai pleuré doucement en me disant que toi tu n'aurais jamais 34 ans comme ta soeur mais que maintenant tu étais devenu intemporelle, éternelle. Je na sais pas ce que l'on va faire avec les filles. Entre les dialyses de Lolo et ton père qui est fatigué ça va être compliqué mais je te promets que je ferais tout pour qu'elles ne s'ennuient pas. J'innoverais, je trouverais bien quelque chose à faire. Comme d'habitude tout se bouscule dans ma tête je voudrais te dire tant et tant de choses, revivre avec toi plein de souvenirs, te raconter tous les petits détails de la vie, ceux qui ne semblent ne pas avoir d'importance mais qui font que sans eux rien ne tient. J'ai beaucoup parlé de toi avec Kiki en Dordogne,ça m'a fait du bien et ce soir avec Lorène, tu lui manques à elle aussi depuis ton départ elle est devenu très proche de ta soeur. J'essaye de donner un sens à ma vie, un but, mais c'est tellement difficile, difficile de se lever tous les matins en se disant qu'aujourd'hui encore tu ne rentreras pas, difficile de sourire alors que tout me raméne à toi oui maintenant tout est difficile. Il n'y a plus l'envie, la volonté, la force d'avancer, pour aller où d'ailleurs? où cela mène t-il? Il n'y a qu'une chose dont je sois sur cela me rapproche du moment où je te rejoindrais. Et ça c'est bien la seule envie que j'ai. Je t'aime mon amour, ma fille. Je t'aime tellement. Maman