FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Être un parent en deuil => Discussion démarrée par: N@t le 09 mai 2013 à 01:42:36
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Bonjour à tous
Comme vous je vis la terrible épreuve de la perte d'un enfant. Ces derniers jours j'ai beaucoup erré sur la toile, à la recherche non pas de réponses mais d'un endroit où déposer toute cette peine qui m’étouffe chaque jour. Un endroit où d'autres ressentent les mêmes choses que moi, ne me jugeront pas et ne gafferont pas avec des phrases pseudo-réconfortantes ou pseudo-encourageantes comme ont tendance à le faire les vivants.
Non pas que j'en veuille à mon entourage, mes amis de vouloir me réconforter, mais pour certains, même si je sais qu'ils ne pensent que à mon bien, je ne supporte plus leurs paroles compatissantes. Les "j'admire ton courage" ou les "il faut continuer à vivre pour les enfants" ou encore les "tu dois te battre" ou bien "tu verras la lumière au bout du chemin". Comme si je ne savais pas déjà tout cela, comme si j'avais besoin qu'on me le dise :(
Oui j'ai perdu un enfant, et oui j'en ai encore 2 de vivants et ils ont besoin de leur maman, je le sais. Je dois être là pour eux chaque jour, d'autant plus que je les élève seule puisque je suis séparée de leur père et que je n'ai pas de famille juste à coté de chez moi, mais même si je les aime de tout mon cœur, ils ne remplaceront jamais Tristan.
Tristan c'est mon fils ainé, mon grand amour, mon sang, mon âme, ma vie. Notre histoire fait presque cliché. 2 étudiants qui se rencontrent à la fac et la naissance d'un enfant. Immédiatement s'est nouée une relation quasi fusionnelle entre Tristan et moi. Ce petit être qui grandissait dans mon ventre et que j'aimais déjà à la folie. Ce petit bébé qui me remplissait de bonheur, ce soleil entré dans ma vie, pour qui j'avais décidé d'arrêter mes études de médecine, parce qu'il était la plus belle chose qui me soit arrivé, parce qu'il était ma plus belle réussite et parce que je voulais passer tout mon temps avec lui, ne pas rater une seule miette de sa vie. Ce même enfant pour qui j'ai voulu une vie meilleure des années plus tard, lorsque avec son père les choses allaient mal et que j'ai d'abord décidé de reprendre mes études pour avoir une bonne situation, puis de le quitter pour que les enfants puissent grandir avec une mère heureuse plutôt qu'au milieu des cris et des pleurs d'un couple en ruine.
C'était il y 2 ans et demi. J'ai tout laissé à mon ex contre la garde des enfants et depuis je reconstruisais ma vie avec eux jour après jour. Tristan était mon souffle de vie, du haut de ses 10 ans à l'époque il s'occupait de sa petite sœur, l'aidant pour ses devoirs, son bain, veillant sur elle sur le chemin de l'école, cajolait son petit frère, lui racontant des histoires et l'acceptant même dans son lit les soirs où il disait "j'ai peur dans mon lit quand il fait noir". C'était mon petit homme, si calme, si gentil, toujours souriant, intelligent et mature. On avait enfin trouvé un équilibre, on parlait de l'avenir à court et à long terme. Lorsque je rentre du boulot le soir, épuisée, après avoir récupéré mon petit dernier en périscolaire, je savais que les grands auraient fait leurs devoirs, que j'aurais juste à faire à manger pendant que les petits prendraient leur bain puis à les coucher. Ensuite j'aurais une petite heure juste pour nous avant que Tristan aille se coucher, une heure à profiter de sa présence apaisante, de son visage angélique, à parler de tout et de rien en regardant la télé ou en jouant sur la console.
Et puis un jour il est tombé malade, juste une mauvaise grippe, cette année elle n'était pas sympa la grippe. C'était en janvier 2013, il a toussé pendant un mois puis ca allait mieux....enfin presque. Il restait très fatigué et perdait du poids, semaine après semaine (7kg en 1 mois en février), il perdait sa force et son appétit. Lui qui avait toujours été sportif a même abandonné ses activités, lui qui détestait devoir rater des cours oubliait de se réveiller pour aller au collège :'(
Jusqu'au jour que je cru être le plus noir de ma vie, celui où le médecin m'a annoncé que mon fils avait un lymphome. C'était le 8 mars, le jour de l'anniversaire de ma maman. Ce jour là fut un cauchemar, d'une agressivité hors-norme. En 24h il est passé des urgences en réanimation, on lui a posé 3 cathéters, fait 2 biopsies dont une de moelle osseuse et l'autre du rein sous cœlioscopie parce que le seul ganglion "visible" était trop mal placé et que l'échographie montrait 2 gros reins complètement infiltrés et il a été mis sous dialyse continue. 3 jours plus tard commençait la chimio, des effets secondaires dévastateurs, la douleur intolérable et ce qui devait être un long périple contre la maladie fut en réalité une course contre la montre. Mais les médecins restaient optimistes.
C'est là que sont arrivées les ténèbres, jamais je n'aurais cru connaitre une telle douleur, une fois de plus en 24h notre vie basculait. Alors que son état de santé commençait à s'améliorer, Tristan nous a quitté, sans prévenir, brutalement, douloureusement, de manière totalement incompréhensible aussi bien pour nous que pour les médecins. Son cœur, si petit dans sa poitrine mais si grand dans la vie était en train de le lâcher. Retour en réa ... Au matin 5 médecins de spécialités différentes (réanimateur, anesthésiste, cardiologue, néphrologue et hématologue) étaient là pour m'expliquer qu'il y avait peu de chance pour qu'il passe la journée, son cœur battait mais il ne pompait plus suffisamment de sang, toutes les drogues avaient été essayée durant la nuit en vain, son cœur refusait de battre suffisamment fort pour lui permettre de vivre. Au fur et à mesure que je voyais sa tension chuter, signe que son cœur s'affaiblissait, le mien ralentissait.
Et c'est là que l'on m'a demandé l’innommable ... On m'a demandé de choisir entre me battre jusqu'au bout mais en vain ou le laisser partir mais en soulageant sa douleur. J'étais bien consciente de ce qui était le mieux pour lui, le plus humain mais il m'était impossible de me résoudre à sortir ces terribles mots, leur dire que je voulais qu'on arrête de se battre pour le laisser mourir. A partir du moment où j'ai réalisé qu'il allait mourir je me suis mise à vomir. En attendant qu'ils le nettoient (il saignait beaucoup), l'intubent et le soulagent à grosses doses de morphine, je reste dans la salle d'attente, les yeux obstinément fermés, comme pour ne pas avoir à affronter cette dure réalité, n'ouvrant les yeux que pour me précipiter aux toilettes rendre ce que je n'avais pas avalé. J'étais à ses cotés quand il a rendu son dernier souffle, mon cœur s'est arrêté, je n'y croyais pas, je serrais sa petite main dans la mienne sous sa couverture chauffante, c'était irréaliste. Je suis restée à ses cotés encore plusieurs heures après cela, le temps que la famille vienne lui dire au revoir et aussi parce que je ne voulais pas le quitter. Je restais là, je serrais sa main, caressais son bras ou son visage et versant toutes les larmes de mon corps. C'était le 28 avril 2013.
Lorsque j'ai quitté le service je n'avais qu'une seule envie, le ramener à la maison, peu importe qu'il respire encore ou pas, peu importe que son cœur batte ou pas, je voulais juste qu'il revienne à la maison. Mais j'ai du lui dire au revoir et partir. Le lendemain je suis allée à la morgue, je devais le revoir, j'en avais besoin, le toucher, l'embrasser, lui parler. J'ai pris dans ma main sa petite main froide et je l'ai réchauffée. Comme si il était juste sorti sans gant une froide journée d'hiver. Et je lui ai dit combien j'étais désolée qu'il ai tellement souffert durant ces 7 semaines de lutte contre la maladie et combien j'étais désolée de ne pas avoir réussi à le sauver, je me suis excusée pour toutes les promesses faites ces dernières semaines et que je ne tiendrais jamais, je lui ai dit combien je l'aimais. Et je lui au dit au revoir ... encore une fois ... en m'excusant pour ce qu'on allait lui faire puisque le lendemain devait avoir lui l'autopsie (pour savoir pourquoi une maladie qui se soigne plutôt bien chez l'enfant et dans les plus mauvais pronostics donnent lieu à des années de combat, pourquoi chez lui il a été si agressif, occasionnant des troubles qui n'auraient pas du être et pourquoi son cœur s'est affaibli. Questions qui intéressent autant les médecins que moi sa mère). Ensuite il y a eu la mise en bière où là encore j'ai voulu être en avance pour pouvoir le toucher, l'embrasser une dernière fois ... et lui parler, encore et encore, lui dire tout ce que j'aimais en lui, tout ce qu'il me manquait, combien j'étais fière de lui, de son courage et de tout ce qu'il était. Et un autre au revoir.
Vendredi ont eu lieu les obsèques, ultime au revoir pour ses amis qui lui ont fait un magnifique hommage en déposant des roses blanches, pour nos propres amis qui l'ont vu grandir. Nous n'avons pas souhaité être présents pour la crémation, nous avons récupéré l'urne lundi pour l'emmener nous même dans la famille de son père, il reposera à jamais auprès de ses arrières grands-parents, dans la concession familiale où iront également ses grands-parents quand viendra leur heure. A chaque étape la douloureuse impression que je l'abandonnais alors que la seule chose que je voulais c'était de voler son corps pour le ramener à la maison, près de moi, qu'il ne me quitte jamais.
Depuis le 28 Avril, je vis dans les ténèbres, mon cœur s'est arrêté, je ne dors presque plus, pleurant jour après jour, me demandant comment je vais pouvoir vivre sans lui. Je n'ai pas envie de mourir, je n'ai pas envie de vivre non plus. en fait je suis déjà morte. Je revis ses derniers moments comme un échec de tout l'amour que je lui portais. Je devais le protéger, le guider jusqu'à l'âge adulte pour qu'il soit un homme bien, j'ai n'ai rempli mon rôle qu'à moitié, m'arrêtant alors qu'il n'avait même pas encore fêté son 13eme anniversaire. En journée je survie, pour le bien de la famille, pour l'amour que je porte à mes plus jeunes enfants, la nuit les ténèbres m'enveloppent.
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Ces ténèbres...
Je ne les connait que trop bien...
Les paroles réconfortantes des gens... aussi...
On ne veut pas aller mieux, on ne veut pas surmonter ça puisque c'est insurmontable...
Je voudrai me laisser mourir, fermer les yeux et que tout ça disparaisse de mon esprit...
Je n'ai moi même aucune envie de vivre...
La moitié de mon coeur est mort le même jour que ma fille...
L'autre moitié survit pour mon fils!
Les derniers instant passés avec ma fille, alors que la vie l'avait déjà quitté depuis qq heure, 1 journée, 3 jours... Je les ai passé comme toi, tout près d'elle. Je ne m'en serai jamais lassé. Sa flamme s'est éteinte un dimanche, et on me disait que l'enterrement serait pour mercredi... Puis cela a était reporté au vendredi, et bien j'été contente de repousser l'ineluctable et pouvoir passer ces deux jours de plus près d'elle... J'avais besoin de ce temps, j'avais des choses à faire pour elle avant qu'elle parte...
Notre mission est de les protéger, de tout leur donner pour qu'ils aient une belle vie...
Et par ma faute, tout ça s'est arrêtée...
La chose que je me disait, que je lui disait, c'est qu'elle ne souffrira jamais!
Elle restera un ange pour toujours, la pureté de l'innocence...
Triste réconfort...
Pour ce qui est du sommeil, je m'interdisait de dormir... Je ne méritait pas ce moment où je ne souffrais plus pendant mon sommeil... Je n'arrivai pas à pleurer chaque jour, tellement j'essayai de contrôler la journée, mais je n'arrivai pas à lacher ce contrôle le soir... J'ai l'impression d'être une machine parfois...
Les choses banales, sont tellement banales c'est horrible...
Etre avec des gens est difficile aussi...
Tu arrives à assumer les journées, c'est bien que tu ai cette force, parce que oui, il y en a qui ne l'ont pas. C'est vrai.
Chacun fait comme il peut... Jour après jour, un pied devant l'autre...
On a pas demander à être dans ce rôles où il nous faut sortir tout notre courage de maman pour affronter la perte de notre doux amour... Il faut arrêter de nous admirer pour ça putain, c'est clair!!! Ca me révolte quand j'entend ça!
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Pas de mot ... je voudrais pourtant ; pour vous deux.
Mais le silence et les larmes.
Et ma main au bord de vos ténèbres.
C'est si peu, pardonnez-moi.
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Je pense à vous, à moi, à toutes les mamans, nous passons par les mêmes étapes douloureuses, les gens ne peuvent pas comprendre, ils nous énervent, moi, je ne les supporte plus depuis longtemps et pourtant ça fait si longtemps que j'ai perdu mon enfant mais je vis avec lui, je l'aime tellement, je me réjouis tellement de le revoir un jour. Comme vous, j'ai passé des nuits blanches, j'ai noirci des pages et des pages, cherché de l'aide mais finalement au bout du compte on n'est toujours seule avec notre immense chagrin. Les autres enfants ne remplacent pas l'enfant disparu à nos yeux, les gens sont d'une bêtise lorsqu'ils essaient maladroitement de nous consoler, nous sommes inconsolables et c'est pour cela que ces mêmes gens nous fuient au bout d'un moment, il faut bien qu'ils aillent se distraire.
Je vous embrasse, écrivez, venez sur les forums au moins nous pouvons nous exprimer même si souvent c'est dans le vide et qu'il n'y a pas de retour.
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Bonsoir N@t,
J'ai perdu mon fils adulte le 26 décembre dernier, dans un accident.
Tout l'amour inconditionnel d'une maman est impuissant face à la mort.
Nous ne pouvons protéger nos enfants de tout. C'est une réalité.
Tu as rempli ton rôle complètement puisque tu as accompagné ton fils jusqu'au bout de sa vie, et même après.
Ta douleur, nous pouvons l'entendre, la comprendre, étant nous-mêmes en souffrance.
Sur les conseils de mon médeçin, m'orientant vers un professionnel, j'ai choisi d'intégrer un groupe d'entraide de parents endeuillés.
Pour des raisons pratiques, ce groupe ne démarrera qu'en septembre.
En attendant, lire des témoignages de parents m'a aidé.
J'ai lu, entre autres, "apprivoiser l'absence" de Annick Ernoult-delcourt, "vivre après la mort de son enfant"de Josette Gril.
Ces deux livres témoignent du deuil de plusieurs parents, ayant comme nous connu le pire.
Et puis les vidéos de ce site nous aident à comprendre ce que nous vivons.
Enfin le forum nous permet d'échanger, de partager nos souffrances .
Je souhaite humblement, que mon message perce ces ténèbres désespérées.
Je t'envoie beaucoup de chaleur et de tendresse.
Marce
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merci pour votre soutien
Rose enchantée je me reconnais tout à fait dans ce que tu décris :'(
Tout le monde me dit "appelles nous si tu as besoin" mais comment pourrais-je les appeler? pour les dire encore une fois à quel point je suis dévastée? Ils vont finir par en avoir marre d'entendre la même chose et en essayant de me réconforter ils vont m'ennerver parce que j'aurais l'impression qu'ils ne comprennent rien à ma douleur. J'ai la chance d'avoir quelques amis qui ne m'ont pas lâché durant toute cette épreuve, ils continuent à m'appeler ou m'envoyer des messages plusieurs fois par semaine pour m'insuffler un peu de courage alors j'essaye de les protéger car je sais que la route va être longue et que j'aurais besoin d'eux pour ne pas me laisser aller.
En attendant je continue à pleurer, seule, pendant des heures, à lui parler, à me parler à moi-même, à me dire que j'aurais pu le sauver, terrible sentiment de culpabilité, même si face à la situation de certains d'entre-vous elle doit paraitre dérisoire. Pourtant chaque minute je me dis que en tant que médecin j'aurais du voir la maladie plus tôt, être plus alarmiste, mieux l'aider. Même si je ne suis pas hématologue et qu'il était dans l'un des meilleurs services de France, j'ai l'impression que c'est de ma faute si on n'a pas pu le sauver, que j'aurais pu voir des signes d'alertes parce que j'avais les connaissances en dessous de mes yeux de mère. Et même si je sais que tout cela c'est faux et que je n'aurais rien pu faire, que les meilleurs spécialistes n'ont eux-même rien pu faire et que quelques semaines de plus n'auraient rien changé, je garde ce sentiment de culpabilité, ce "j'aurais pu...", 'j'aurais du..."
Je me pose des tas de questions, si je dois déménager puisque ici tout me parler de lui, si je dois changer de vie pour avoir plus de temps à passer avec les enfants puisqu'ils peuvent disparaitre si vite. Les 1er jours j'aurais voulu fuir à l'autre bout du monde, je me suis même renseignée pour aller au canada et puis j'ai réalisé que ma peine me suivrait où que j'aille :'( Ici je regarde autour de moi et je me rend compte à quel point toute ma vie tournait autour de lui, toute notre vie était conçue pour nous 4 avec les faveurs d'être l'ainé qui lui apportait ce "favoritisme". La télé achetée il y a 1 an et demi alors qu'on ne la regarde que très peu (avant on avait une veille tv cathodique), juste parce qu'on lui avait offert une PS3 a Noël et que l'autre télé n'était pas adaptée. Le petit meuble avec tous les DVD et les jeux vidéo qu'on avait choisit ensembles parce que l'on avait les même gouts, ses jeux à lui auquel personne d'autre ne jouera, le placard plein de jeux de société type stratégie ou jeux de rôle auquel on était les seuls à jouer. Le canapé livré la semaine dernière que j'avais commandé le mois dernier parce que les enfants se battaient pour les places sur l'ancien (seulement la place pour que 2 enfants s'allongent alors qu'ils étaient 3) devenu maintenant obsolète. Sa chambre bleue d'ado achetée il y a 2 ans et le lit superposé des petits dans la chambre juste en face, sa trottinette et ses rollers sur le balcon à coté de ceux de sa sœur. L'ordinateur spécial "gamer" que je lui avais offert pour noël après 1 an de bataille (une configuration pour faire tourner de gros jeux ça coute cher) mais j'avais cédé parce qu'il était toujours 1er de sa classe et s'occupait de ses frère et sœur mais il était le seul à en l'utiliser puisque qu'on a une tour pour l'usage familiale et j'ai mon portable pour le boulot. Ses chocolats de Pâques et la pensée que je lui avais promis que l'on ferait une chasse aux œufs à sa sortie de l’hôpital pour compenser le fait qu'il avait raté celle de Pâques. Toutes ces choses à la maison prévues pour 4 personnes ... :(
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Nat, j'ai eu le réflexe moi même de vouloir partir loin, loin, loin dans les premiers jours...
Et maintenant c'est l'inverse, je me dit que si je devais partir de cette région, loin de ma puce, ça serait difficile!
C'est ma fille aînée également, ma seule fille, ma princesse!
Je lui donnai tout ce que je n'ai pas eu, tout mon amour, mes attentions, mon dieu sans elle, comment ferais je...
Le shopping entre fille, qu'on commençait tout juste...
La nouvelle chambre qu'elle n'a quasi pas utilisée...
Ce matin je me suis réveillée en me demandant comment je pouvais faire pour continuer...
Mais comment fait on pour se lever putain!! C'est dingue ça! On est sur cette terre et on continue, quoi qu'il advienne...
Je n'y comprend rien! C'est intolérable comme sentiment!
Pour ce qui est de la culpabilité, cela m'avait échppé que tu étais médecin...
Moi je conduisai et j'ai perdu le contrôle de ma voiture.
COmme toi je rationalise. Petite vitesse, calme dans la voiture, pas pressée, etc
Il pleuvait un peu, j'avais suivi un tracteur dans les chemins peu de temps avant...
Peut être qu'un tout petit peu de terre s'est logé là où il ne fallait pas, que l'eau c'est un peu moins bien évacuée, plus un changement de direction imperceptiblement trop brusque, et c'est l'aquaplanning...
Tout c'est passé si vite ensuite, ces 2 horribles poteaux qui se rapprochaient si vite...
Mon fils a été éjecté malgrès sa ceinture et son réhausseur à dossier... On ne comprend pas trop... Juste une jambe cassée..
Ce qui est sûr, c'est que si l'accident s'été déroulé différement, tonneau ou quoi, et bien c'est peut être lui qui serait mort aujourd'hui... Et ma fille genre paralysée ou morte aussi... Il est dingue d'imaginé que ça aurait pu être pire, malgrès que ça soit tellement horrible...
Ce qui m'aide, peu importe ce qui s'est passé à cet instant. Que j'ai fait une erreur ou non, c'est que je n'ai pas voulu la mort de ma petite princesse... Nullement je ne l'ai voulu...
Je suis humaine, j'ai failli à un moment, et cette erreur à été fatale...
Les conséquences en sont désastreuses...
Mais si ça arrivait à ma meilleure amie, je lui dirait que ça n'est pas de sa faute.
Et ça ne serait pas pour lui faire plaisir, mais je le penserai vraiment...
Alors j'essai de me donner cette indulgence... Enfin c'est un objectif... Pas pour moi, pour mon fils...
Car il mérite, avec ce qu'il traverse, d'avoir une maman qui ne soit pas une mort vivante, mais qui soit là pour kiffer la life avec lui...
Autant dire que le chemin va être très long, c'est certain! Mais c'est l'objectif que je tache de ne pas lacher des yeux...
Plein de courage, encore et toujours...
Bises, Jessica
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Bonjour N@t, Jessica,
Ne pas lasser tes amis, en leur confiant encore et toujours ta souffrance, c'est tout l'intérêt d'un groupe d'entraide; lieu privilégié pour accueillir tes ressentis, tes interrogations, en partageant avec d'autres parents, la même perte.
Qui? mieux qu'eux, peut comprendre?
Nos amis, notre entourage, avec la meilleure volonté du monde, sont si souvent maladroits; parfois même totalement à côté du bien nécessaire pour nous; par une méconnaissance du deuil en général, plus encore de ce deuil inconsolable qu'est la perte d'un enfant.
Comment pourraient-ils comprendre cette horreur que nous vivons?
Nous avons, nous aurons, un immense besoin de parler de notre enfant.
J'ai choisi un groupe de paroles, pour l'échange; j'aurai pu choisir un psy; l'essentiel étant de déposer cette douleur, de l'accompagner, là où elle peut être entendue.
Le forum est d'une grande aide, sauf que.....c'est le pourquoi de certaines réticences.....c'est un endroit public.
Oui, où que tu ailles, ta peine te suivra.
Nous devons la vivre! la porter! quoi que nous fassions.
Le chagrin pèse lourd, tout nous fait mal!
Nous devons nous accrocher à tous les soutiens possibles.
Chaleureusement,
Marce
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Oh N@t, comme ton histoire me bouleverse...
Si tu lis mon premier post, tu y découvriras que j'ai perdu mes 2 enfants de 7 et 5 ans des mains de leur père. Je survie en me forgeant un masque aux autres afin de pouvoir souffrir "trnaquille" et je m'accroche toujours à l'idée qu'ils n'ont pas souffert, qu'ils ont été heureux jusqu'à leur dernier souffle.
Dans mon entourage proche, une amie avait perdu sa fille de 6 ans d'un cancer, après des mois de lutte.
J'ai toujours pensé que je n'aurais pas "survécu" à la mort de mes enfants par maladie car il faut être une maman si forte pour être près de son enfant qui souffre, avec l'impuissance comme compagne... Déjà au moindre rhume, à la moindre opération banale, j'aurais tout fait pour enlever la douleur de mes enfants et la prendre pour moi... alors, oui, j'admire ta détermination à être auprès de Tristan et de sa douleur, et j'entends la profondeur de ton désespoir.
Comme ton Tristan chéri, mon fils aussi était de ces enfants raisonnables et gentil naturellement, ouvert aux autres. cela nous fait d'autant plus mal que l'avenir leur était tout grand ouvert, que nous les imaginions déjà adolescent et tous nos rêves s'écroulent.
Je ne sais pas si mes enfants sont "ailleurs", je n'ai jamais eu aucun signe... je crois que j'ai tellement mal, que j'ai coupé tout "canal" vers eux, même s'ils voudraient m'approcher...
Vraiment N@t, je prie pour ton enfant, soulagé des souffrances de son corps mais privé de l'amour que tu avais à lui donner, privé de la belle vie qui l'attendait...
Il faut accepter de souffrir encore, accepter d'être triste du matin au soir parfois.... hurler au ciel que l'on veut qu'ils reviennent, prononcer leur prénom tout haut...
Et puis, un matin, tu vas t'étonner toi même de trouver que ces fleurs du printemps sont toujours aussi jolies, juste avant de repenser à Tristan et reprendre de mornes pensées... mais ce petit bout d'émerveillement, c'est déjà avancer un peu, sans le trahir. J'ai eu cette première sensation devant un paysage des Alpes grandiose...
N@t, personne ne peut nous comprendre, hormis ceux qui ont vécu la même chose, personne, pas même notre propre mère, pas même les psys, pas même les meilleurs amis du monde... j'ai mis 3 ans à le comprendre....écris-nous, écrivons nos peines sur ce forum bienveillant.
Merci à tous de nous lire.
Bane
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je comprends ce sentiment de culpabilité et de souffrance ;j'ai perdu mon fils fauché et arraché à la vie par un chauffard ivre et sans permis il ya 6 mois , j'avais des jumeaux extraordinaires , je vis dans une souffrance perpétuelle , avec une multitude de questions et toujours ces pourquoi lui !!!pourquoi je n'ai rien pu faire pourquoi et pourquoi;;;;;;;;;;; je connais au procès en tant que partie civile nous sommes à peine toléré !l'auteur a été victimisé
nous sommes amputés sans notre Jean être lumineux et brillant; sportif accompli en première année de kinésithérapie
il a fallu d'une seconde pour que notre vie bascule dans l'horreur , l'auteur de la mort de notre enfant habite à 100m de chez nous !nous aussi nous nous demandons si nous devons déménager !!!nous nous couchons avec notre souffrance nous nous relevons avec !
nous sommes en mode survie ! ??? ??? ??? ??? ;
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bonjour a tous
Les jours passent, les uns après les autres, cela fera 19 jours dans quelques heures que Tristan est parti. Je n'arrive toujours pas à dire le mot qui commence par un "m", c'est trop dur.
Les ténèbres semblent un peu moins denses à chaque jour qui passe, les petits me donnent de la force et du courage et à certains moments me donnent même le sourire. Comment résister à la spontanéité d'un petit bonhomme de même pas 5 ans qui vient se coller contre vous en disant "maman je t'aime très fort" puis repart en sautillant, son rire cristallin remplissant la pièce. Mes amis disent qu'ils sentent ma profonde tristesse et que cela explique qu'ils passent tant de temps à venir me faire des câlins. Le matin lorsque des larmes silencieuses coulent sur mon visage pendant que je prépare le petit déjeune, ma fille vient me serrer dans ses bras. Les enfants sont une incomparable source d'amour et de courage, ils sont tellement meilleurs que nous, plus forts aussi.
Après le choc des premiers jours et une demi-prostration, je me laisse envahir à nouveau par un peu de vie. Le désespoir hante toujours mon âme mais la vie reprend son cours, j'ai fini par retourner dormir dans mon lit (alors que auparavant je ne "dormais" que 2h au max, toute habillée, sur le canapé) et après quelques nuits mouvementées, depuis 2 ou 3 jours j'arrive à dormir presque correctement. Je ressens même à nouveau la fatigue.
Par moment je continue à chercher sa présence mais la plupart du temps j'ai accepté qu'il soit parti.... mais pas m***, juste parti, comme si il allait revenir. Penser qu'il ne reviendra pas est beaucoup trop douloureux, d'ailleurs rien que de l'écrire mes larmes mouillent mon clavier. Alors j'évite d'y penser.
Tous les jours je lui parle, dans ma tête et à haute voix. La colère commence à prendre la place de la consternation et de l'incompréhension. Je suis en colère contre la vie, contre mère-nature, contre le seigneur, contre moi-même et contre lui. Mes sentiments se mélangent et ne semblent plus ressembler à rien.
Je suis en colère contre moi pour lui avoir menti en lui disant que cela irait bientôt mieux, qu'il rentrerait à la maison. Je suis en colère contre moi parce que j'ai l'impression de l'avoir laissé tomber. Je suis en colère contre lui parce qu'il m'a laissé tomber, parce qu'il m'a laissé seule ici. Je suis en colère contre la vie qui me l'a pris, la vie qui lui imposé une telle souffrance pour rien puisqu'il n'a même pas eu la chance d'avoir une petite amélioration pour rentrer un peu à la maison, la seule chose qui lui faisait vraiment envie.
Je suis aussi en colère contre moi parce que je me trouve terriblement égoïste. Égoïste a rester là à pleurer sur mon sort, à me demander comment je vais vivre sans lui, à me plaindre de ma solitude, de ma douleur, de ma peine. Tellement égoïste en repensant au courage avec lequel lui il a affronté sa maladie, tellement égoïste à vouloir qu'il ne soit pas parti alors que si il était toujours là il souffrirait à nouveau, tout cela juste parce que moi je ne supporte plus ma propre souffrance.
J'ai vu la vidéo de rose, cela m'a rappelé celle que j'ai fait 2 jours après son départ, pour lui rendre hommage. Je suis en train de travailler sur un autre montage avec les bout de vidéo (trop rares) que l'on a de lui, je prépare aussi un CD pour les mamies.
Je vous met ici la 1ere video
http://youtu.be/Rco3Ac49nAc
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Oooh comme ta vidéo est émouvante!!
Ta petite plume s'est envolée à tout jamais...
Mais ce n'est pas un vide que Tristan laisse derrière lui...
Son visage inspire tant de douceur...
On voit tant d'amour partagé avec ses frère et soeur... Avec toi...
Oh non, ça n'est pas un vide qu'il laisse!!
Mais une montagne de magnifiques souvenirs!!
Quelle chance tu as eu d'avoir était sa maman , quelle fierté tu dois ressentir!!
C'est cela qui doit rester derrière lui il me semble, courage, tu y arrivera!!
En écrivant ces mots, j'essai de m'en convaincre également!!
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Bjr N@t,
J'ai moi aussi perdu mon fils de 20 ans, Davy, en octobre dernier, emporté par une encéphalite sclérosante en moins de trois ans. J'ai, comme vous, comme nous tous, traversé des moments de révolte à l'idée même de perdre son enfant, surtout après une maladie aussi cruelle. Après 7 mois de deuil la douleur est toujours présente et, parfois, paralysante. Il faut lutter en permanence contre son propre égoïsme (l'absence insoutenable) et le mettre en parallèle avec les souffrances que notre enfant aurait du encore subir si le destin en avait décidé autrement. C'est une piètre consolation et elle vaut ce qu'elle vaut, je le sais bien.
Pour vous tous, un message d'espoir avec ce poème de Françis Jammes, mis en musique par Georges Brassens, et de Davy écoutait souvent. En espérant que nos enfants soient guéris ans la nouvelle dimension qui est la leur.
Le papa de Davy
La Prière
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la soif et la faim et le délire ardent Je vous salue, Marie.
Par les gosses battus, par l'ivrogne qui rentre
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l'humiliation de l'innocent châtié
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée
Par le fils dont la mère a été insultée Je vous salue, Marie.
Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids
S'écrie: " Mon Dieu ! " par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne Je vous salue, Marie.
Par les quatre horizons qui crucifient le monde
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins Je vous salue, Marie.
Par la mère apprenant que son fils est guéri
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée
Par le baiser perdu par l'amour redonné
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie Je vous salue, Marie.
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magnifique texte que voilà
Oh oui je suis très fière de mon petit homme, je l'ai toujours été, je ne compte plus le nombre de fois où j'ai dis à mon entourage, mes amis, mes collègues combien j'étais fière de lui, combien il était gentil et mature, je leur disais toujours que sans lui je n'aurais jamais réussi à refaire ma vie après avoir quitté mon ex, que je ne m'en serais jamais sortie sans son aide et sans son soutien. J'ai toujours été tellement fière de lui, de la façon dont il s'occupait de ses frère et sœur, de ses excellents résultats scolaires tout en restant humble et disponible pour ses camarades et de ses performances sportives. Tristan est un cadeau tombé du ciel, j'espère que bientôt il aura l'occasion de donner à une autre famille tout ce qu'il nous a donné ici-bas parce que ce serait dommage qu'une aussi belle âme ne puisse plus répandre le bonheur sur terre.
Parfois je l'entend encore rire avec les petits dans le salon ou dans la chambre, ou je le revois pleurer dans mes bras la semaine juste avant son hospitalisation parce qu'il avait mal, presque la dernière fois où j'ai pu le prendre dans les bras car après soit il était trop immunodéprimé par la chimio soit il avait tellement mal partout qu'il ne supportait plus que l'on le touche, même pour lui prendre la main, en 7 semaines j'ai juste eu la chance de le serrer dans mes bras une seule fois, la dernière fois, la veille de son retour en réa, jour merveilleux de nouvel espoir où tout allait mieux (moins de douleurs, meilleurs résultats biologiques, moins de saignements)
J'aimerais tant le prendre à nouveau dans mes bras.
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Bonjour N@t,
Bonjour à vous tous et toutes
Bonjour... Bon-jour... Bon...Jour.... un bon jour, un jour bon.... est-ce que cela existe encore...
machinalement nous répondrons Bonjour! à ceux qui nous adressent le leur, mais ce mot devient vide de sens..
N@t, c'est une très jolie vidéo que tu as fait, ton fils est très beau...
Comment avez-vous ce courage de regarder les vidéos de vos enfants ? je n'ai jamais plus reagrder celles de mes enfats ; les voir bouger, les voir et entendre rire, je crois que cela ne fait que raviver nos douleurs.
Je sais que je vais en choquer quelques uns et quelques unes...
mais si l'oubli de certains souvenirs douloureux me permets d'être moins malheureuse, alors pourquoi pas....
Il est vrai que parfois, je cherche, à travers des quelques photos, à replonger au coeur de ma douleur, c'est un moyen d'être encore en contact avec eux mais aussi "d'extirper" cette douleur, de la faire sortir de moi dans le but... d'aller mieux biensûr.
Et il est vrai aussi, qu'à l'inverse, parfois, je n'ai pas envie d'être dans la souffrance, et, tout aussi volontairement, je ne regarde pas les photos. D'ailleurs, je n'ai aucune photo de mes enfants "à la vue" : toutes les photos sont dans des albums, sur l'ordinateur, dans des meubles fermés. Je les ouvre à MA demande, les jours ou les heures où je me sens prête à accepter et supporter la douleur...
Je ne cache pas ces photos aux autres, je les cache POUR MOI, POUR MON SALUT.
Je ne veux pas sombrer dans une douleur masochiste, ce serait si facile...et nous sommes toujours "sur le fil" : d'un côté la Vie, de l'autre côté le Néant, l'anéantissement de nous.
Face à la culpabilité, je sais qu'il est très dur de s'autoriser à ne pas regarder les photos, les films... mais je crois qu'il faut être doux avec notre esprit et ne pas le torturer sans arrêt, sans arrêt, avec ces souvenirs à vif.
Il faut écouter notre "cerveau", notre "âme" ; eux aussi nous disent parfois "stop, ça fait trop mal" et c'est à notre pleine conscience de nous donner le droit de ne pas regarder les photos.
Je ne l'ai jamais expérimenter, mais c'est à cela que sert la méditation je crois ; dire STOP au flot déferlant de pensées douloureuses...
Qu'en pensez-vous ?
Le temps est bien maussade et le moral suit, je sais bien...
Je vous embrasse toute tendrement.
Bane
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A tous les Parents dans la douleur....
Je n'ai plus de mots, je n'ai que des larmes, tant les vidéos, poèmes, livres, odes à ces chers enfants partis bien avant l'heure - pour qui nous ne voulions que le meilleur c'est une évidence - me touchent outre vos ressentis qui font écho aux miens...
Que l'amour pour nos enfants, que ce qu'ils nous ont apporté de plus fort, de même que les merveilleux et indicibles moments partagés puissent nous donner la force de continuer notre route, nous éclairer sur ce chemin avec eux à nos côtés, différemment.
De tout coeur avec vous.
Mj
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Je ne pense pas qu'il y ai de formule magique pour atténuer la douleur, ce serait tellement plus facile que ce soit le cas. Chacun doit trouver son propre équilibre non pas pour ne plus souffrir, on sait tous ici que ceci est impossible, mais pour s'approprier cette souffrance et la faire sienne, afin qu'en sorte quelque chose de positif, pour nous mais aussi pour les autre (nos autres enfants quand on en a, nos conjoints, nos parents, nos autres proches que ce soit famille ou amis ... )
La question de "garder des photos ou pas" ou "regarder chaque jour ces images ou pas" rejoint beaucoup d'autres comme celle de "aller au cimetière tous les jours ou pas" ou bien "garder des souvenirs ou pas" ou d'autres qui peuvent se poser.
Il n'y a malheureusement pas de réponse, cela dépend de la culture de chacun mais aussi de sa personnalité, du lien tissé avec l'être (ou les êtres) aimé (c'est d'ailleurs autant valable pour les adultes que pour les enfants) et sans doute aussi de la personnalité du disparut.
Je ne peux donc répondre que pour ce qui me concerne. Regarder les photos et les vidéos de Tristan était très douloureux au début mais c'était comme une douleur nécessaire parce que je ressentais le besoin de le voir, de l'entendre, à défaut de pouvoir le toucher. Étrangement plus je regarde ses photos et moins cela me fait mal, c'est comme un petit rayon de soleil qu'il a laissé derrière lui, de bouts de mon enfant que je peux garder à jamais avec moi, pour moi toute seule, et que personne ne peut plus me reprendre. Le voir à nouveau sourire me fait du bien. Sur ma table de nuit j'ai 2 photos, une "ancienne" d'il y a un an et demi, l'une des dernières que l'on a avec lui et qui soit bien et une récente, quand il était à l’hôpital. Lorsque je sens le besoin de lui parler avant de dormir en fonction de ce que j'ai à lui dire je regarde l'une ou l'autre et je la caresse, comme si à travers le papier glacé je pouvais atteindre son corps et ressentir à nouveau sa chaleur. Dans le couloir il y a un "mausolée" avec des photos de lui, une carte postale qu'il m'avait envoyé, ses coupes et ses médailles et ses petits jouets préférés (des dés, des balles rebondissantes etc), tous les jours pendant une heure j'y allume une bougie, à défaut de pouvoir aller le voir au cimetière et j'y ai mis un verre avec une rose blanche (il y a également une rose blanche séchée dans ma chambre), chaque jour le lui parle, pas forcément dans la douleur ou les pleurs, parfois je lui parle juste de la journée, de ce que je ressens, de ses frère et sœur, comme lorsqu'il était en vie.
Tristan était un enfant joyeux par nature, pas de ceux qui s'exprime en riant à pleine gorge et en sautant partout, mais de ces natures calmes qui ont toujours un doux sourire aux lèvres, rendant vos fins de journées toujours plus belles. Il a perdu son arrière grand-mère (du coté de son père) l'année dernière. Elle était vieille (96 ans) mais "bien conservée pour son âge" comme on dit. Il jouait souvent avec elle au tarot, à la belote, au rami ou au scrabble (il maitrisait les jeux de cartes depuis l'âge de 4 ans), mais il nous a dit que sa mort ne l'a ps attristé, ce qui l'a attristé c'est la souffrance de sa grand-mère (qui venait donc de perdre sa maman à elle). Tristan n'aimait pas que l'on souffre ou que l'on soit triste. Je suis forte pour lui, j'essaye de ne pas trop me laisser aller au désespoir qui m'enveloppe, même si c'est souvent plus facile de le laisser nous submerger tellement l'injustice de la situation nous prend aux tripes. Dans les moments où la douleur est vraiment trop intense, je regarde ses photos et je lui parle....et cela m'aide un peu à tenir le coup.
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Des photos à la vue ou pas...
Mais elle est constamment dans mon esprit, donc à ma vue de toute façon...
Et je viens de passer une journée bien triste, avec bcp de personnes, d'amis...
Et pas une fois nous avons parlé de Liah... Et bien, je trouve ça très moche...
Elle existe encore, alors pourquoi ne pas la voir en photo, à défaut de pouvoir l'embrasser et la serrer fort dans mes bras...
Dur de se contenter de ça, mais le peu que j'ai, je ne veux pas l'enfermer dans un placard!
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C'est très étrange comme les gens réagissent différemment face à la souffrance de la perte d'un être aimé.
Des amis m'ont invité à sortir pique-niquer avec les enfants, j'ai donc accepté parce que ce ne serait pas juste de les en priver (les enfants bien sur), et bien certes on a parlé de plein de choses différentes (le temps, le boulot, les amis, les sorties etc) mais on a aussi parlé de Tristan. J'ai reçu ce matin les livre-photo que j'ai fait pour les mamies (ma belle mère m'avait demandé des photos de lui), on a regardé les photos ensembles et un peu plus tard quand les enfants jouaient mon amie m'a demandé si j'avais les résultats de l'autopsie, puis on a parlé de son hospitalisation, de la maladie, du dernier jour aussi.
Je réalise la chance que j'ai d'avoir des amis qui ont bien compris que je refuse d'effacer Tristan de ma vie et qui sont prêt à me prendre dans leurs bras pour me consoler si je verse des larmes en en parlant.
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Oui, N@t, ces amis là sont une vraie chance et des amis de très grande valeur qui ont compris votre besoin de parler de Tristan, qui n'ont pas peur de sa mort, qui n'ont pas peur de votre douleur, qui vous épaulent d'une manière admirable ...
Beaucoup de personnes évitent de nous parler de nos enfants car ils ont "peur de nous blesser".
Mais n'ai-je pas été comme eux ? j'ai cotoyé moi aussi des gens dans la souffrance, avec le décès de mes enfants et moi aussi, j'ai pris mes distances... je ne savais quoi leur dire, leur douleur me faisait peur je crois, mes pbs du quotidien m'apparaissait telement dérisoires face à leur souffrance, j'imaginais qu'ils voulaient être seuls et tranquilles, je ne me sentais pas "à la hauteur" pour leur dire quoi que ce soit de rassurant ...
Et puis, à l'inverse de personnes (notamment de ma famille) qui m'ont énormément déçu, j'ai découvert la face cachée d'autres personnes ( de ma famile aussi) qui étaient auparavant absents de ma vie, et qui aujourd'hui, sans insistance mais régulièrement, m'appellent pou r dire qu'ils pensent à moi...
Pour ce qui est des photos, des films, biensûr, chacun fait ce qui est bon pour lui ; c'est à travers cette liberté de faire ce qui est bon pour nous, que nous avançons dans nos deuils.
Cela vous parait peut-être abrupt quand je dis que mes photos sont enfermées, non exposées. C'est ma façon de distiller ma douleur ... exposer les photos de léo et Albane seraient vraiment trop violent pour moi, je ne pourrais pas vivre sous leur regard permanent. Je les sens en moi, ils sont tatoués sur ma peau, leurs médailles ne me quittent pas... de plus, je vis avec un homme et son fils orphelin... mettre les photos de Léo et Albane en exposition, c'est entraver ce que nous construisons. Ce petit garçon sait que Léo et Albane ont existé, qu'ils sont décédés, que leur papa aussi, il a vu leurs photos (et en verra encore) rien n'a été caché.
Mais pour nous construire au temps présent, je ne veux pas qu'il grandisse sous le regard des disparus.
Sur ce même terrain de la mort de nos enfants, nous voyons à quel point le respect de l'individualité est primordial. Chacun témoigne ici de son expérience, son vécu, ses sentiments... mais, à travers un dénominateur commun, nous sommes tous uniques et seuls dans nos douleurs intérieures.
Un rayon de soleil illumine les champs verdoyants de la Savoie ; je voudrais y voir courir Léo et Albane... j'imagine leur âme qui survole les champs de fleurs... ils me manquent tant...
Je vous embrasse chacuns chacunes.
Bane
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Nat, tu as effectivement de la chance d'avoir de tes amis...
C'était le baptème des enfants de mon amie, et de sa nièce, née le jour où ma fille est morte.
J'aurai aimé qu'elle dise un ptit mot pour ma Liah.
Juste qu'aujourd'hui il manquait quelqu'un et qu'on pensait à elle...
OK c'était le jour de SES enfants...
Mais j'ai vraiment eu l'impression que tout était comme avant, ni plus, ni moins...
Saut qu'elle était plus là, mais basta quoi...
C'est si dur...
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Rose Enchantée, en effet, le silence des autres sur notre souffrance rajoute à notre douleur... nous avons tellement peur de l'oubli... est-ce que les autres ont peur de la contagion de notre malheur ? j'ai aussi parfois ce ressenti que "faire comme si tout était comme avant", cela arrange bp de personnes :-X. Elles se mettent des oeillères pour ne pas voir, ne pas s'arrêter de croire qu'il n'y a que du bonheur sur cette terre. apr leur mutisme, c'est comme si les gens nous disaient "ne venez pas nous embêter avec votre tristesse, laissez nous tranquille dans notre bonheur, ne venez rien gacher", cela m'énerve assez que nous soyons tout le temps contraint de nous taire, juste pour ne pas gêner.
Je suis sûre que tu trouveras quelqu'un à dit dire cette peine. Pas besoin de la planète entière, juste une personne qui saura t'écouter quand tu lui diras combien tu as mal de cette indifférence.
Rose enchantée,je te souhaite encore beaucoup de persévérance sur cet infini chemin et je t'envoie cette image que je vois de ma fenêtre, une belle buse qui plane avec légèreté et sérénité dans le ciel, au dessus des champs parsemés de pissenlits.
Bane
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Merci Bane
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Coucou,
le travail de deuil est long et tellement irrégulier... Il ne faut pas s'étonner, l'énergie vient et s'en va sans cesse.
Pour ma part, il s'est avéré que ce n'est pas les gens les plus proches de moi (mon mari, ma famille et amis de longue date) qui ont été le meilleur soutien, mais des gens qui étaient juste là pour écouter, m'aider puis me changer un peu les idées (il leur en a fallu de la patience, je suis restée "larvaire" des mois!).
Il faut laisser les gens qui te tendent la main le faire, ils comprendront si ce n'est pas le moment, si tu as besoin d'être seule avec tes souvenirs.
Peu de temps après le décès, une amie m'a conseillé d'écrire les différents évènements, les dates, les mettre dans une boite et la refermer. J'ouvre cette boîte qui contient les seules photos de mon fils "mort-né" lorsque j'ai besoin de pleurer, pour ne pas l'oublier.
Il faut trouver le bon rythme entre le besoin de pleurer et tout le reste.
Celà va faire 6mois pour mon petit bonhomme, je pleure le soir ou sous la douche si souvent...
Mes pensées t'accompagnent
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Aujourd'hui j'ai pas le moral, je pensais pourtant que cela allait mieux, depuis 1 semaine les larmes se faisaient rares mais aujourd'hui je suis une vraie fontaine.
J'ai très peu dormi, ma "nouvelle" chambre étant prête j'y passais ma 1ere nuit. Cette chambre est trop grande, trop vide pour moi, mais Tristan l'aurait adoré. Moi je suis comme Ulysse, je n'arrive pas à m'habituer à cette nouvelle organisation des chambres, chacun seul dans la sienne. Seule Gaïa dort comme une marmotte dans ce qui ressemble plus à un grand bordel qu'à une chambre! Ulysse ne peut plus aller dormir avec son frère la nuit donc il vient dormir avec moi et moi je n'ose plus me lever pour aller voir si ils dorment bien, remettre les couettes comme il faut sur eux parce que "personne n'est à sa place".
Matériellement on occupe l'espace vide laissé par son départ mais les choses ne sont pas "normales", elles ne sont pas "à leur place".
Il faut dire aussi que la 1ere date anniversaire approche, dans 4 jours cela fera 1 mois qu'il est parti. Et le printemps qui n'arrive pas, en dehors d'une petite journée de soleil le WE dernier, le temps reste à la pluie, comme si le ciel partageait mon chagrin. Hier je me disais que la vie était drôlement faite, Tristan est né fin juillet apportant le soleil dans un été qui tardait à se montrer et il a emporté avec lui ce même soleil retardant l'arrivée du printemps.
Je repense à ce poème de Victor Hugo, extrait de son œuvre "les contemplations"
"Oh! je fus comme fou dans le premier moment,
Hélas! et je pleurai trois jours amèrement.
Vous tous à qui Dieu prit votre chère espérance,
Pères, mères, dont l'âme a souffert ma souffrance,
Tout ce que j'éprouvais, l'avez-vous éprouvé?
Je voulais me briser le front sur le pavé;
Puis je me révoltais, et, par moments, terrible,
Je fixais mes regards sur cette chose horrible,
Et je n'y croyais pas, et je m'écriais : Non! --
Est-ce que Dieu permet de ces malheurs sans nom
Qui font que dans le cœur le désespoir se lève? --
Il me semblait que tout n'était qu'un affreux rêve,
Qu'elle ne pouvait pas m'avoir ainsi quitté,
Que je l'entendais rire en la chambre à côté,
Que c'était impossible enfin qu'elle fût morte,
Et que j'allais la voir entrer par cette porte!
Oh! que de fois j'ai dit : Silence! elle a parlé!
Tenez! voici le bruit de sa main sur la clé!
Attendez! elle vient! laissez-moi, que j'écoute!
Car elle est quelque part dans la maison sans doute! "
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Le 14 avril dernier, j'ai pris conscience qu'un mois venait de passer !
je me suis demandée comment j'avais pu vivre ce mois de cauchemar !
et comment envisager tous ces mois à venir.......
Je ne cherche plus, je fais ce que j'ai à faire au jour le jour, je ne me pose pas la question.
J'ai juste décidé d'accepter toutes les invitations qui se présentaient.
Pour lui,
Pour ma façon à moi de lutter contre le désir de finir aussi.
Parce qu'il y a encore à faire pour laisser place propre si je puis dire.
Je me suis juste projetée sur quelques mois pour "tenir !" des pauses dans le travail pour garder la tête froide (et le coeur incendié).
C'est ma façon à moi.
De toute manière, trois pas en avant, deux pas en arrière, c'est toujours avancer.
La question, c'est avancer vers quoi ?
Nul ne peut répondre !!!!
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N@t,
je viens de lire de votre premier post et votre dernier courrier... et je pleure avec vous... sur la douleur de Tristan, sur votre détresse, et je joins nos douleurs dans des larmes qui me font tant de bien
Déjà un mois dites-vous.... déjà 3 ans que j'ai perdu mes 2 enfants...
Vous écrivez "je pensais pourtant que ça allait mieux".... un mois après... un an après... trois ans après... dis ans après.... pour toujours, nous serons rattrapées par des instants de douleur, de souffrance, de manque... peut-être plus espacés, peut-être moins insupportables mais de la même intensité...
Alors que j'étais en réunion avec des parents endeuillés, une maman agée parlait d'une anecdote concernant son fils disparu il y a 20 ans... cette anecdote se déroulait 3 ans après le décès de son fils, et en racontant, spontanément, elle dit "c'était tout récent"... 3 ans, c'est tout récent...alors, un mois ...
OUI, 3 ANS POUR UN DEUIL D'ENFANT, C'EST " TOUT RECENT "
COMMENT LE CRIER SUR LES TOITS ?
COMMENT LE FAIRE COMPRENDRE ?
Je vous embrasse.
Ce poème de Victor Hugo est merveilleux...
Bane
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Depuis 3 jours je ne fais à nouveau que pleurer, cela fait tellement mal, je suis en colère contre moi même, je veux, non j'exige qu'on me le rende, je promet que cette fois-ci je ne laisserais pas la maladie le torturer, la phase de négociation est revenue. J'échangerais bien tout ce que je possède contre un moment avec lui, il me manque tellement.
Je me moque de savoir qu'il va bien, qu'il est heureux là où il est, que c'est mieux pour lui, qu'il ne souffrira plus jamais, qu'il me voit et veille sur nous, qu'on se retrouvera un jour et de toutes ces paroles "réconfortantes" que l'on peut bien me dire (et que je me répète à moi-même à longueur de temps, comme si je n'en étais pas vraiment convaincue), tout ce que je veux c'est mon fils, voir son si beau sourire, l'entendre à nouveau rire et même se chamailler avec sa sœur, je veux le trouver dans son lit le soir, je lui donnerais même le mien avec la grande chambre comme il aurait tant voulu, je vendrais même mon âme au diable juste pour pouvoir le voir à nouveau vivre heureux et en bonne santé, je lui donnerais même volontiers pour tenir toutes ces promesses que je lui avais faite pendant son hospitalisation ...
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Je ne connais pas cette phase... et je ne sais que te dire...
Tout ce que tu demandes est impossible alors pourquoi perdre de l'énergie à te faire du mal...
Je ne sais pas si nos anges nous voit et tout ce qui va avec...
Mais oui, ce qui est sûr, c'est qu'il ne souffrira plus jamais... Ne connaitra jamais la douleur que l'on peut connaitre actuellement...
Ils seront nos petits rayons de soleil pour toujours... Je m'attarde le moins souvent possible à imaginer tout ce que je ne connaitrai pas avec Liah et je chéri tout ce que j'ai eu avec elle...
Quel bonheur immense d'avoir partager ces 6 années avec elle...
Ce qui est fait ne peut être défait, et pourtant c'est moi qui l'ai conduite à cette fin prématurée...
Mais je me dit qu'il faut que je sois sur cette terre pour quelque chose et je vais essayer de m'y employé...
Je ne pense pas que mes paroles soit réconfortante, pourtant j'y met mon coeur...
Tout ce que tu dis je sais que tu le ressens, et je sais que tu ne te fais pas du mal exprès mais j'ai envie de te dire d'être plus douce avec toi même.
Je te souhaite tout plein de courage... Laisse couler toute les larmes dont tu as besoin...
Amicalement
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Je sais bien que je ne peux pas avoir ce que je souhaite :( Mais c'est c'est bien au delà de ma volonté, je me sens telle une enfant qui pense que parce qu'elle souhaite très fort quelque chose, elle peut modifier la réalité. Quand la douleur est trop forte j'ai l'impression que si je ferme les yeux assez forts et que je souhaite encore plus fort me réveiller, alors là je m'éveillerais de ce cauchemar dans la "vraie réalité", parce que cette réalité-ci est bien trop difficile à supporter donc cela ne doit pas être la "vraie réalité"
Plus notre vie se réorganise sans lui et plus c'est dur, déjà qu'il n'est plus physiquement avec nous alors voir petit à petit ce qui faisait que Tristan était Tristan, toutes ces petites choses auxquelles il accordait de l'important, tous ces souvenirs qu'il collectionnait (billes, cailloux, châtaignes, fèves ... ), ces petits jouets qu'il gardait précieusement sans en avoir vraiment besoin, juste parce qu'il aimait cela (genre jouets mc do ou kinder), tout cela disparait de notre vie comme Tristan a disparut lui intensifie le manque et amplifie la douleur, la multipliant à chaque nouveau changement, aussi infime soit il. Je souffre nettement plus maintenant que avant.
En fait je ne pense pas tellement à ce qu'on aurait pu faire ensemble mais à ce que l'on aurait du faire ensemble. Toute ces promesses faites sur son lit d’hôpital, toutes ces promesses non-tenues me rongent. chaque jour il y a quelque chose pour me les rappeler, aujourd'hui encore mon petit est venu me voir en me demandant "maman, je peux boire le jus de pomme?" Et moi de répondre "mais il n'y a pas de jus de pomme" et puis le souvenir.... mais si, il y a du jus de pomme, je l'avais acheté le semaine juste avant qu'il s'en aille, en prévision de son retour à la maison, parce que mon Tristan il adore le jus de pomme et que à l'hôpital il en avait été privé (régime sans sucre à cause des fortes doses de corticoïdes), alors comme il venait d'avoir à nouveau l'autorisation d'un régime avec sucre, je lui avais fait cette surprise d'acheter du jus du pomme et du jus de raisin.
En plus même si je sais que la culpabilité est "normale" dans le processus de deuil et même si je sais qu'elle est illogique, que je n'aurais rien pu faire, mon esprit ne cesse de me torturer. Je me souviens encore de ce jour de Pâques où je lui ai promis que à sa sortie de l’hôpital on ferait une chasse au œufs, juste pour lui, je me souviens encore de cette terrible question ce jour-là "maman, pourquoi je dois autant souffrir pour guérir?" et ce terrible constat d'impuissance aujourd'hui, il a énormément souffert mais il n'a jamais guérit, il a souffert pour rien pendant toutes ces semaines :(
Je m'arrête là car les larmes inondent mon clavier
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Oui on est impuissant face à ce qui s'est passé, ce qu'on aimerait...
Nous qui contrôlions tout par rapport à nos enfants, on est plus rien!! C'est hallucinant!
Je voudrais être là où elle est pour continuer de la guider... Si j'avais pu être avec elle...
Jte jure qd je repense à l'accident, j'ai plus vraiment d'envie de mourir pour la rejoindre
ou pour que mes souffrances s'arrêtent ou des trucs de se genre.
J'ai envie de crever car ce que j'ai fait est horrible! Même pas envie de mourir, mais envie
de me faire du mal parce que je le mérite. La mort serait trop douce...
Bref, jsui pas sortie de ma culpabilité, jsais pas si ça sera possible...
Toi c'est le jus de pomme, moi c le mc do...
Mais enfants prenaient chacun un happy meal, l'un avec des frites, l'autre avec des potatoes
et ils faisent fifty fifty... trop chou...
Enfin on pourrait pas compter tout les détails qui font que...
Ce qui a été très dur pour moi, c'est d'envisager des vacances à 3 et pas à 4...
tout est tellement si dur...
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J'aimerais pouvoir te dire que ce n'est pas de te faute mais quand je vois à quel point je n'arrive pas à me convaincre moi-même que je ne suis pas coupable, je me doute bien que cela ne servirait à rien. J'aimerais te dire que cela ne sert à rien de culpabiliser mais je sais que tu le sais déjà et que malgré tout l'une comme l'autre on pensera toujours à ce que l'on aurait pu faire pour éviter l'irréparable, les petits détails que l'on a pas vu ou bien que l'on a vu et que sur le moment on a choisit de négliger parce qu'ils étaient négligeables.
Oh la les vacances, j'en panique d'avance.
Depuis notre séparation les vacances ont toujours été simples, les enfants allaient environ 1 mois avec mamie en Bretagne puis 1 mois avec papa, moi je prenais 1 semaine début juillet puis 1 semaine en septembre pour que l'on fasse la rentrée tranquillement tous ensembles, quand à moi je mettais à profit ces 2 mois de "célibat" pour faire plus de gardes et donc gagner de quoi payer les frais de rentrée scolaire, activités périscolaires et cadeaux de Noël. Presque 2 mois sans les voir c'était long et autant le 1er mois j'en profitais pour souffler, autant le 2eme moi ils commençaient à me manquer et je les retrouvais début septembre avec une immense joie.
A présent rien que 3 jours sans eux c'est un supplice, même une journée je trouve cela long quand leur père les emmène, alors 2 mois c'est carrément inimaginable! Et pourtant il faudra bien que je les laisse partir avec leur père au moins un mois :( (D'autant plus que lui aussi a perdu son fils ainé et lui aussi souffre de cette perte)
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On "sait" tout, mais le ressentir c'est tout autre chose...
Je sais ce que je dirai à quelqu'un ayant eu le même accident que moi, et je le penserai... Mais je ne le pense pas pour moi...
Les enfants ont toujours un ptit trucs de travers, on deviendrai dingue si on pensait tout le temps à l'infîme risque (mais au combien grave quand ça nous tombe dessus) que ça pourrait être ci ou ça... Tu es une maman, tes enfants n'auraient pas de vie si tu fliquer chaque petit détail de traviole. Et qd bien mm, ça pourrait nous échapper qd même.
Et les ptit détails dont tu parle, que tu as "négliger" et bien si ça se trouve ça n'était bien que des détails et pas forcément des symptomes...
J'espère que tu psychote pas trop pour tes autres loulous à ce niveau là :-/
On leur apprend à vivre, même si cela comporte des risques...
L'été va être une période difficile pour toi oui...
Peut être pourra tu les voir le week end ou 1 jour en semaine pour couper un peu...
1 garde ou 2 de moins...
Il va te falloir redoubler de courage, mais essai de pas trop y penser, ne t'angoisse pas trop l'avance
ça sufira sur l'instant déjà!
J'aimerai te donner une gentille accolade pour te donner un peu d'énergie...
Bon ça serait très mou car mes piles sont vides, mais le coeur y est.
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Et les ptit détails dont tu parle, que tu as "négliger" et bien si ça se trouve ça n'était bien que des détails et pas forcément des symptomes...
J'espère que tu psychote pas trop pour tes autres loulous à ce niveau là :-/
En fait ces petits détails étaient bien des symptômes mais ce n'était pas très spécifique. Un enfant qui tousse et essoufflé en période de grippe, on pense que c'est la grippe, il est fatigué on pense toujours que c'est la grippe ou peut être une mononucléose a cet âge, il se lève la nuit pour faire pipi on lui dit de moins boire le soir ... alors que en réalité, on apprend à l'autopsie qu'il y avait une atteinte rénale bien plus sévère qu'on le pensait et une atteinte pulmonaire :s
Le médecin en moi sait qu'on aurait pas pu le suspecter plus tôt (imaginez qu'on pense que tous les enfants qui ont la grippe ont peut etre un cancer, ce serait la panique lol), le médecin en moi sait qu'il a bien été pris en charge mais qu'il était déjà trop tard, la maladie ayant oeuvrée en silence pendant longtemps. Ma la mère en moi cherche le moment où... le jour où j'ai pensé "c'est peut etre un lymphome" et que je l'ai examiné sans trouver de ganglion (ben oui pas de chance, le sien il était bien caché a l'intérieur), le jour où je l'ai emmené faire une radio du crane pour sa "bosse" et je me suis dit "on pourrait faire une radio du thorax en même temps puis je me suis ravisée car il ne toussait plus depuis 2 semaines
En règle générale je ne suis pas une mère psychoteuse, je vais chez le pédiatre pour le suivi un fois par an et faire les certificats médicaux pour le sport, chez le pneumo pour l'asthme d'ulysse et l'uro pour les problemes de pipi de Gaïa 2 fois par an. Les urgences sont de vraies urgences (chute dans l'escalier à 18mois pour le petit ou ses grosses crises d'asthme, fracture du nez et écrasement du doigt, chute dans l'escalier avec points de suture, luxation du coude pour la miss casse cou. La plupart du temps pour le reste je soigne façon "grand mère" (ma grand disait toujours "ca passera" et c'etait vrai, les bobo et les virus ca passait toujours tout seul ^^ ). Par contre j'avoue que maintenant je suis moins laxiste sur les crises d'asthme d'ulysse, bien que j'ai la compétence nécessaire pour les gérer à la maison, j'irais plus facilement réclamer un aérosol aux urgences
L'été va être une période difficile pour toi oui...
Peut être pourra tu les voir le week end ou 1 jour en semaine pour couper un peu...
1 garde ou 2 de moins...
La Bretagne c'est à l'autre bout de la France, 900 ou 1000 km, difficile de les voir une ou 2 journées.
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La maladie est insidieuse. A l'âge de 6 ans, on détecte chez Davy une masse volumineuse au côté gauche. Les médecins nous disent que c'est un neuroblastome, l'un des cancers les plus virulents. On tombe de haut. Pendant un mois c'est la panique : un cancer à cet âge ? Des examens plus approfondis révèlent en fait un abcès de la rate. En deux grandes opérations, on lui enlève les deux tiers du viscère. Les analyses et la biopsie infirment le premier diagnostic : ce n'est pas un cancer, mais les conséquences d'une granulomatose septique ! Davy est à la limite des "enfants bulles". Ca se soigne, mais avec une lourde thérapeutique quotidienne pour éviter à tout prix les risques d'infections bactériennes. Pendant 10 ans, la maladie se stabilise et se manifeste de temps et temps par des abcès sous maxilliaires. Aucun médecin ne nous informe, pendant ces dix ans, que toute vaccination est contre-indiquée en cas de granulomatose. Début 2009, alors qu'il entame sa Terminale, brusquement il ne tient plus debout et voit double. IRM et scanner mettent en évidence des atteintes cérébrales. On évoque une sclérose en plaques, mais les symptômes ne sont pas tout à fait ceux d'une telle maladie. Ponctions lombaires, séjour à Necker, biopsie du cerveau : Davy subit tout ! Malgré cela il réussit à décrocher son Bac S. Les analyses plus fouillées évoquent une attaque virale de la myéline. Des spécialistes du Canada sont contactés sur ce cas inédit. Impossible cependant de mettre un nom sur ce virus en en conséquence de trouver une parade. Octobre 2012, Davu devient un ange. Avons nous, ses parents, faillis ? Les médecins se sont-ils pantés ? Voilà aujourd'hui tout mon questionnement.
Le papa de Davy
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Nat, accroche toi à ce que tu sais alors, même si ton cerveau veut t'emmener vers autre chose...
Garde ce savoir, que tu n'aurais rien pu faire et que tu n'a rien à te reprocher, comme un phare dans la nuit noire...
900, 1000km... Effectivement, tu es coincée...
J'espère que tu pourra les skyper et que le temps passera vite...
Boulot, boulot, boulot... :-/
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Étrangement je n'ai jamais remis en cause sa prise en charge médicale. Bien sur certaines choses ont sans doute été sous estimées et bien sur certains choix ont du être privilégiés au dépend d'autres et on se demande toujours ce qui se serait passé en faisant l'autre choix, mais c'est sans doute parce que je suis moi-même professionnellement confronté à ce métier hors du commun que je sais à quel point il est difficile à exercer, à quel point on se retrouve désarmé face à des maladies rares ou des variantes rares de maladies plus "communes", à quel point à certains moment on se trouve "le cul entre 2 chaises" comme on dit et qu'il est impossible de prévoir quelle va être la bonne décision, alors les médecins font pour beaucoup de leur mieux, bien sur comme dans toutes les professions je ne nie pas qu'il existe des exceptions mais dans les grands services hospitaliers la prise en charge des choses qui sortent du commun est en générale excellente. D'ailleurs dans le cas de Davy le fait qu'ils ait contacté leurs confrères canadiens montre bien qu'ils ont cherché jusqu'au bout. Dans le cas de Tristan le professeur ne cessait de dire qu'il ne comprenait pas pourquoi il n'allait pas mieux, plusieurs spécialistes avait été contactés pour avoir des avis sur la prise en charge (réanimateur, dermatologue, néphrologue, gastrologue et même psychiatre car la psychologue n'arrivait pas a accéder à Tristan pour l'aider à supporter toute cette épreuve, son ECG avait été montré à un cardiologue aussi il me semble), les doc avaient même demandé des analyses génétiques et un caryotype à la recherche d'une maladie génétique qui expliquerait le tableau hors du commun que Tristan présentait. Dans certains cas malheureusement on se heurte aux limites des connaissances actuelles.
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Aujourd'hui cela fait une mois :(
(https://fbcdn-sphotos-h-a.akamaihd.net/hphotos-ak-prn1/p480x480/936201_10151513440600674_61738893_n.jpg)
1 mois déjà
Aujourd'hui mon amour, est un sombre jour,
Aujourd'hui mon cœur, on célèbre le malheur,
Aujourd'hui mon ange, on chante tes louanges,
Aujourd'hui mon grand, nos visages larmoyants,
Aujourd'hui mon enfant, les sourires absents,
Se tournent vers nos âmes pour les réconforter,
Car depuis ton départ 1 mois s'est écoulé,
Et ton si beau sourire ne cesse de nous manquer,
Puissent les autres anges te transmettre nos pensées.
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je suis de tout coeur avec toi.
Mes plus tendres pensées.
catherine
"coeur"
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Les dates anniversaires sont dures, trèsd dures. Essayes de penser à ton fils avec douceur.
Je t'envoies mes pensées les plus douces.
Affectueusement
Martine, maman de Madeleine
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1 mois :'(
Je pense fort à toi et ton ange...
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Bjr N@t,
Mes pensées sont avec vous pour ce triste anniversaire. C'est hélas le début d'un long et douloureux cheminement. Je voudrais aussi vous dire que je n'ai jamais remis en cause la prise en charge médicale de Davy. Que ce soit à La Réunion (où nous résidons) où à l'hôpital Necker nous avons eu affaire à des équipes médicales dévouées qui se sont données au maximum pour le soigner et l'accompagner. Le jour même de son hospitalisation, le 9 octobre, il plaisantait avec son médecin qui n'a décelé dans ses analyses aucune "urgence vitale", une IRM était prévue pour le lendemain, mais il est parti dans la nuit. C'est ainsi. D'ailleurs nous n'avons pas voulu d'autopsie car nous savions depuis plusieurs mois que l'espoir d'une guérison était plus que mince et lui-même rejetait tout idée d'acharnement thérapeutique qui n'aurait fait qu'augmenter sa souffrance physique et psychique.
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Ma mère etait déja décédée quand mon jeune frère de 13 ans est lui meme parti ,j'en avais 14 ... les enfants, frère ou soeur pensent que les adultes savent comment retrouver la lumière , et c'est vrai , cet accompagnement pour ceux qui restent par les parents sera un vrai tremplin pour eux . On est tous dans les ténebres , mais l'adulte montre le chemin et l'enfant restant souffle l'espoir . Je remercie mon père , il n'a rien fait de spécial ,je ne l'ai meme pas vu pleuré ( et dieu sait combien je pense que c'est important de pleurer ensemble) mais il était là , juste là...
La vidéo du petit Tristan m'a beaucoup touchée ,je l'ai vu comme une étoile et une grande force tranquille se dégageait de ce petit homme très beau , c'est vrai que j'ai pensé à mon pti frère ,alors ...je vous embrasse
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Tristan était effectivement une force tranquille, l'un de ces enfants qui donne la force et le courage de sortir de toutes les épreuves de la vie juste par leur présence.
Malheureusement je serais bien incapable de montrer le chemin de la lumière aux enfants, je suis comme la plupart des parents ayant perdu un enfant bien trop enfoncée dans le ténèbres moi-même, dans l'incapacité de n'entrevoir qu'une once de lumière dans la vie qu'il me reste a affronter. Depuis le départ de Tristan la lumière s'est éteinte, il n'y a plus de chemin, plus d'espoir, plus d'avenir, juste la douleur, la souffrance, la solitude et la colère.
Je ne peux bien entendu parler que pour mon cas personnel, mais ici ce n'est pas moi qui montre le chemin aux enfants, je me contente juste de vivre par automatisme et de faire ce qui est bien pour eux (les emmener chez le psychologue, sortir au parc quand il fait beau pour qu'ils dépensent leur surplus d'énergie, me lever le matin ...) mais en réalité c'est eux qui me montrent le chemin à suivre pour continuer à vivre. Je ne dirais pas qu'ils me donnent de l'espoir, en fait les voir me rappelle douloureusement que je peux les perdre à tout instant, non ils ne me donnent pas d'espoir mais ils me rappellent qu'il existe en peu de lumière quelque part. Leur présence à mes cotés quand ils sont là est le seul moment où je sens autre chose que du vide à l'intérieur de moi.
J'ai l'impression que les hommes arrivent mieux à surmonter cette épreuve que les femmes mais peut être n'est-ce que qu'une impression, ou peut être est-ce tout simplement lié au fait que les mères sont très souvent bien plus fusionnelles avec leurs enfants.
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4O jours aujourd'hui .........................
Pour des questions pratiques la messe des 40 jours (relevé du deuil) aura lieu dimanche. C'est ma belle-mère, catholique croyante et pratiquante, qui l'a demandée. J'irais parce que c'est pour Tristan et par respect pour la famille, mais sans grande conviction. De toute façon mon deuil à moi ne fait que commencer.
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Personnellement, les dates ne me touchent pas plus que ça...
Chaque je suis séparée d'elle, et chaque jour c'est insuportable...
Courage pour cette messe...
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J'avais retrouvé dans les affaires de Tristan un CD avec la video de sa classe de neige, il y a 2 ans déjà.
Plus d'une heure de vidéo, avec un peu de chaque enfant mais surtout des débutants, bien plus amusants à filmer (avec leurs hésitations, leurs apprentissages et leurs chutes ^^ ), très peu d'images de Tristan alors j'en ai fait un raccourcit, une vidéo rien que de lui et pour lui, mon petit skieur, si fier cette année de pouvoir arpenter toutes les pistes avec son oncles (même les plus difficiles), sans aucun moniteur.
Cela me rappelle que le ski a été le dernier petit plaisir qu'on lui a accordé. Malgré la culpabilité que je ressens de ne pas l'avoir emmené chez les médecins avant son séjour mais après, malgré la culpabilité de la famille de l'avoir laissé partir en se disant que "cela lui ferait du bien", malgré la culpabilité que ressent son oncle à l'idée de l'avoir "trop fatigué" et bien je persiste à croire que l'on a tous fait le bon choix. Mieux vaut se sentir coupable sans rien avoir à réellement se reprocher (10 jours n'auraient rien changé) et qu'il n'ai pas été privé de cet immense plaisir qu'il attendait avec impatience.
Voici donc cette ancienne vidéo, les seuls images que j'ai de lui en train de skier.
http://youtu.be/afCjiRp6inE
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Bonjour N@t,
Je viens de me réveiller et de visionner la vidéo de Tristan au ski au collet d'Allevard...Mes larmes coulent car je suis bouleversée d'émotions...Ben dis-donc, il se débrouillait drôlement bien Tristan sur les pistes pour un débutant! J'ai beaucoup aimé aussi quand il danse à la soirée "fureur"...on le sent à la fois si timide et si entreprenant...Vous avez eu 100 000 fois raison de lui donner cette opportunité de partir s'amuser à la montagne avec ses camarades de classe!!! Et quelle bonne idée a eu la personne qui a filmé les enfants! ces images sont forcément très précieuses pour toi désormais...
Pour répondre à la question, pourquoi il semblerait que ce soit les "meilleurs" qui partent en premier et surtout pourquoi des enfants?, il y a une réponse que je viens de lire hier soir dans "des nouvelles de l'au-delà" de Bill et Juddy GUGGENHEIM: "Si la vie sur Terre est réellement une école destinée à nous enseigner les valeurs spirituelles de l'amour inconditionnel et de l'aide à l'autre, alors que représente la mort? Pourquoi tant d'enfants meurent-ils en bas âge tandis que d'autres deviennent adultes et vivent une longue vie? Il est envisageable que certaines âmes n'aient besoin de suivre que peu de cours pour terminer leur instruction et servir de professeurs à leur tour, tandis que la majorité a besoin de suivre de nombreuses classes pour maîtriser les leçons."
Il me semble que Elisabeth Kübler-Ross dit aussi quelque chose de très semblable dans ses livres...
:-* :-* :-*
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Bonjour à tous,
Le livre de Bill et Juddy GUGGENHEIM peut s'apparenter à une "réponse" au "pourquoi ?" Petite Fleur Bleue. Mais alors, une autre question se pose aussitôt : pourquoi infliger à nous parents une épreuve aussi terrible ? Serions-nous choisis au hasard ou pour la qualité de nos âmes ?
Voilà 8 mois que Davy est parti, le temps n'atténue pas pour autant la souffrance ni l'absence si lourde à porter.
Le papa de Davy
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Peut-être que c’est nous qui devions nous transformer – et nous nous transformons !
Je viens de voir aussi la vidéo et je suis toute émue. Oui, tu avais raison de le laisser partir au ski.
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En fait cette réponse n'a rien de bien nouveau, elle fait parti des enseignements tirés de certaines religions hindouistes (et autres dérivées et apparentées) qui veut que pour chaque réincarnation de l'âme il y ai un certain nombre de leçon à apprendre ou réapprendre, et que certaines âmes n'aient pas besoin de passer beaucoup de temps sur terre pour terminer leur apprentissage.
Cela dit, quoique Chrétienne par culture familiale, je suis croyante en un "Dieu" universel (mais non aux prédicateurs et aux textes bibliques) et en la réincarnation des âmes et malgré tout cela ne répond pas à la véritable question.
J'admets que cette perte fasse partie de la volonté de l'être Suprême qu'on l'appelle Dieu ou autrement parce que notre âme (à nous, survivants) à de nombreuses leçons à apprendre et que par cette souffrance notre âme sortira grandie pour sa prochaine vie (Et je me dis que lors de l'une de mes vies antérieures j'ai vraiment du m'éloigner du droit chemin pour avoir droit maintenant à une telle punition pour mes leçons mal apprises).
J'admets volontiers que certaines âmes n'aient besoin que d'un court passage sur terre pour terminer leur enseignement.
Mais dans ce cas, si ces âmes sont si proches d'une certaine "perfection", lorsque ces âmes qui n'ont plus grand choses à apprendre et doivent repartir bientôt vers le créateur ont par ailleurs fait le bien autour d'elles de part leur générosité, leur maturité, leur bonté, leur joie de vivre pendant leur courte vie, alors pourquoi leur infliger tant que souffrance physique et morale? Pourquoi un cancer alors qu'il y a tant de manières plus rapides et moins douloureuses de les rappeler dans l'au-delà? J'ai tout de même vu mon fils agoniser(*) durant plusieurs semaines. Parce que sur le moment on se dit "il faut en passer par là pour qu'il guérisse" et on ferme les yeux et on prie et on se raccroche à la plus minime amélioration pour garder l'espoir, mais une fois que tout est terminé on rouvre les yeux et on se rend compte de l'intolérable situation que ce pauvre enfant a du vivre.
(*) le mot "agoniser" peut paraitre fort mais il est réel. J'ai tout de même vu mon enfant vomir entre 500mL et 1 litre de sang juste sous mes yeux, à plusieurs reprises, je l'ai vu porter des couches parce que son tube digestif saignait tellement que le sang s'écoulait constamment par son anus, je l'ai vu ressembler à un "gros ballon de baudruche jaune" (c'est ainsi que je l'avais décris à une collègue qui me demandait comment il allait), parce que à un moment il avait des œdèmes à cause de ses reins qui ne fonctionnaient pas, un ventre hyper ballonné à cause d'une occlusion intestinal et un ictère (jaunisse) parce que son foie fonctionnait mal. Je l'ai vu continuer à avoir mal 24h/24 malgré de grosses doses de morphines, je l'ai vu pleurer de douleur lors des bains de bouche à cause des ulcérations dans sa bouche, je l'ai vu hurler de douleur lors des soins de peau à cause de lésions cutanées liées à la fois à la chimio et à la dénutrition et j'en passe parce que la liste est longue.
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Qu'est-ce qu'il a souffert et vous avec, impuissant.
La question que tu soulèves se pose effectivement. Y a-t-il vraiment "punition" ? J'espère que nous aurons les réponses à nos questions un jour. Il paraît que c'est le cas.
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bien trop de souffrance pour des enfants qui auraient été si bons élèves qu'ils seraient rappelés beaucoup plus tôt que les autres! Oui, je veux croire que nos enfants feront profiter de leur générosité, de leur bonté, de leur beauté d'âme dans cet "Ailleurs" que chacun imagine! Mais tout comme toi, N@t, je trouve bien cruel de les faire passer par une fin si douloureuse...et dans cette quête de sens je me demande moi aussi de quelle horreur je me suis rendue coupable dans une autre vie pour mériter de vivre cette douleur aujourd'hui???
Quel bel hommage! magnifique jeune garçon, Tristan! je me plais à penser qu'ils se sont peut être rencontrés nos petits anges...
Cri, maman de Gabrielle
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N@t, je n'ose imaginer par quelles tortures mentales tu dois passer...
Moi qui en ce moment ait des images de ma fille assez morbide, mais j'en ai de réelles que quelques unes...
Je ne l'ai pas vu souffrir, et même si pour moi, pour elle plutôt, tout c'est joué en un claquement de doigt
car vite sédatée suite à l'accident... Et bien c'est peut être quelque part mieux quand même...
Quant à la réponse à ces questions du pourquoi... J'ai une version toute personnelle, que je ressens un peu
depuis le début...
La vie sur terre est devenue si difficile, si moche, il faut voir ce qu'il se passe quand même
Et bien les âmes de nos chers bambins était trop pure pour avoir cela à supporter, et donc après ce bref passage
sur terre, ils méritaient mieux ailleurs...
Ils sont bien au dessus de tout ce que nous rencontrons, pourtant, il y a en a des choses bien, mais négligeable
par rapport à ce qu'ils vivent aujourd'hui...
Voilà l'idée à laquelle je m'accroche sans grande conviction...
Enfin pas vraiment... C'est l'image qui m'apparait, sans trop y croire...
Ca serait trop beau...
Je vous embrasse
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Triste et pathétique situation que la notre de parents "désenfantés". Avant même d'avoir été jugés (par l'Eternel? le Grand Architecte? pour quelle(s) mauvaise(s) actions ?) nous sommes déjà condamnés à une double peine : celle - insupportable - de voir nos enfants souffrir pendants des jours, des mois, des années et celle - encore plus dure - d'en être privés à perpétuité (du moins terrestre). Je me console en ensant que, peut-être, nos disparus effaceront ces condamnations quand nous les retrouverons. Mais en est-on bien sûr...
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Cela faisait plusieurs semaines que je travaillais dessus, au final la fin est trop courte par manque de photo mais voici une vidéo, pour une fois moins triste que les autres, plus dans l'humour, partie d'un souvenir qu'évoquait une amie ... le fait que Tristan avait toujours des coupes de cheveux différentes quand elle le voyait (ou presque)
http://www.youtube.com/watch?v=bDuTQd9SiS8
Le coté "celtique" est une référence à son prénom, et la référence au dragon vient du fait que son père est moi sommes tous les 2 de 1976, donc des dragons de feu en astrologie chinoise, fan de tout ce qui concernait les dragons dans la vie (sans rapport avec l'astrologie cependant) et que Tristan étant né en 2000, à notre grande fierté était également un enfant dragon (de métal)
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Que te dire Nath tout est dit dans les videos que tuas fait de ton petit Tristan .Quel courage atoi rien que de voir la video je suis en larmes alors je n'ose pas imagine la douleur que tu dois ressentir .'ai perdu mon conjoint il y a '4mois et la douleur est insoutenable .Mais grace atoi et ton courage tu me donnes l'envie de me battre .Merci et un grand respect a toi
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merci manite
Les video me permettent de la garder en vie quelque part pour moi, et pour les autres. Notre famille et nos amis les apprécient et les enfants aussi. En fait les regarder font certes par moment couler quelques larmes mais la plupart du temps m'apportent beaucoup de réconfort; Je n'arrive pas à le sentir en moi, ni dans les étoiles, le ciel, les nuages, veillant sur nous, par contre je le sens avec nous a travers tous nos souvenirs, pas seulement ceux que l'ont a dans notre tête, mais aussi les photos, les vidéo, ses jouets préférés etc.
Mardi le psy m'a dit que je devais cesser de les regarder, tout ranger et après cette consultation la douleur était aussi insupportable que ce jour maudit où les médecins m'ont demandé de le laisser partir, j'ai passé 3 jours à lutter contre l'envie de partir moi aussi parce que sans lui c'est déjà difficile mais si en plus je dois me séparer du peu qu'il me reste de lui la vie n'a plus aucun sens. Il est mon fils, au même titre que son petit frère et sa petite soeur, il a sa place à la maison, tous les jours. Au final j'ai réussi a me calmer en me disant que j'allais clairement faire savoir à mon psy à quelle point son idée était stupide et aurait pu nous couter cher, à moi et à ma famille, si je n'avais pas eu un entourage présent pour me soutenir à la fois dans ma douleur et dans mes besoins de partager ces photos et ces video. Ils ont tous été unanimes sur 3 choses: je dois continuer à honorer sa mémoire à ma façon si c'est ce qui me fait le moins souffrir, je dois changer de psy et je dois prendre mon temps, cela ne fait même pas 2 mois, ce n'est pas si long que cela pour une telle perte et c'est normal que je "rumine" toujours cette perte, la douleur et le vécu hospitalier qui a été d'une extrême agressivité.
J'avais fait aussi un autre vidéo, il s'agit de Tristan vu par son petit frère
http://www.youtube.com/watch?v=Y27pwZvuuJw
J'en ai encore 3 en cours, c'est long et difficile psychologiquement aussi donc je les fait petit à petit, quand je m'en sens la force.
L'une d'elle sera un dernier message de Tristan a se petite sœur, l'une sera une vidéo spéciale "moments câlins", la dernière est plus dure, elle sera déconseillée aux âmes les plus sensibles mais j'ai besoin de la faire à défaut d'avoir les mots à mettre sur mes maux, il s'agit de mon vécu de la maladie. J'ai l'impression que la plupart des gens sont concentrés sur le deuil, la perte, mais ce n'est pas la seule chose qui me tourmente. Comme toutes ces familles qui ont accompagnés leurs proches dans la maladie, jusqu'à la fin, ce vécu d'une longue ou courte agonie est aussi traumatisante.
Plus tard il faut que je récupère un caméscope 8mm d'occasion, j'ai une dizaine de K7 de Tristan bébé (y compris celle de l'accouchement) en stock et mon vieux caméscope est cassé.
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je comprends tout à fait que puisses avoir envie de faire connaître ton fils !
j'ai perdu mon fils 17 ans arraché à la vie par un chauffard ivre en octobre 2012 lisa sa jumelle a fait une vidéo de son jumeau
www.youtube.com/watch?v=m4CFBaQ2fes
c'est si difficile de vivre sans nos enfants
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Je ne peux m'empêcher de remarquer les similitudes, la beauté, la complicité avec sa sœur, la sportivité, le sourire, la générosité, la joie de vivre ...
Quel gâchis toutes ces jeunes vies offertes comme les plus beaux cadeaux du monde et que l'on nous reprend sans raison :(
Toutes mes pensées vous accompagne Lisa et vous dans cette douleur que je sais innaceptable.
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Qu'il est beau ton ptit dragon Nat,
j'ai souri et j'ai pleuré en regardant tes photos ; souri parce que je suis une maman et que plusieurs photos m'ont fait pensé à mes loulous, pleuré parce que je sais ce que c'est de souffrir et de pleurer quelqu'un qu'on aime et en plus de voir ses enfants malheureux (mon mari est décédé y'a 6 mois et j'ai 6 petits à consoler)
merci de nous avoir fait connaître ton Tristan
affectueusement
lapuce
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J'ai regardé aussi la vidéo de Lisa, quel bel hommage à Jean et a votre famille
lapuce
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Merci bcp lapuce nat je vous lis depuis plusieurs semaines courage à vous deux
depuis quelques temps la douleur la souffrance est insupportable... Sensation de sombrer dans ma douleur. Depuis quelques jours, le manque me ronge, de savoir qu'il est parti pour tjs, le désespoir qui va avec me plonge dans des crises d'angoisse horribles. la douleur que je pensais à son comble est encore plus atroce.Jean plus personne ne parle de lui
J'ai l'impression d'être arrivée à la limite du supportable et que je vais m'écrouler .
je pense à vous nous avons un dénominateur commun la souffrance d'un être adoré pour moi mon fils adoré pour Lisa son jumeau ! :'(
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Comme c'est dur quand plus personne ne parlent d'eux, comme si c'était taboo
dimanche quelqu'un m'a dit "faut arrêter de se lamenter, faut tourner la page, la vie continue" ça m'a mise par terre !! mais moi je veux pas l'oublier
la peine, l'absence, la douleur n'ont pas fini de nous ébranler, de nous faire tomber, et à chaque fois ils nous faut nous relever, pour ceux qui restent et pour eux aussi car ils ne veulent pas nous voir malheureux comme ça
mais on fait ce qu'on peut, sans eux
lapuce
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Nanie, vos enfants sont magnifiques!
Je pense fort à votre fille et à vous même...
C'est si dur...
Baisers à toutes les mamans dont leur ange est au ciel
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Ma famille et mes amis proches sont géniaux mais cela ne fait que un peu moins de 2 moins, on verra si ils tiennent le coup sur la distance.
Ce qui m'a sidéré c'est plus l'attitude de mon psy qui aimerait déjà que je tourne la page afin d'éviter un "deuil pathologique", j'avais envie de me lever et de crier "merde! ça ne fait même pas 2 mois, on est loin du deuil pathologique quand même!! J'ai encore le droit de le pleurer, ce n'était pas mon chien ou un lointain camarade perdu de vue ou un cousin éloigné, c'était mon fils, la chaire de ma chaire, que j'ai porté dans mon ventre, que j'ai mis au monde dans la douleur, que j'ai nourrit à mon sein, que j'ai vue grandir jour après jour puis agoniser sans rien pouvoir faire". J'aurais peut être du le faire. Avec le recul, cette colère, cette rébellion c'est peut être ce qu'il attendait de moi justement. Ou alors il a juste rien compris au deuil. Je ne sais pas.
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Ton psy a une réaction vraiment étrange franchement!
C'est quand même connu, et reconnu qu'on ne fait pas son deuil si vite, c'est n'importe quoi!
Moi pour ce qui est de la famille, je n'ai pas de contact avec mes parents et j'ai quelques petites choses en travers de la gorge...
Les amis... Je les vois pas trop... Je n'ai personne a qui me confier, et j'en souffre terriblement...
C'est si dur de vivre cela... Alors être seul...
Avec mon mari, c'est zéro communication de son côté... Je suis face à un mur...
N@t, j'espère qu'ils continueront de te soutenir!
Fait leur confiance, s'ils sont géniaux.
Bises
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Cela fait un moment que je n'ai rien dit sur ce fil. D'un coté j'ai l'impression que les choses avancent, que je suis moins triste, que je me fais à son absence et de l'autre je me rends compte que je suis en train de me renfermer sur moi-même, de mes couper des autres, ne parlant plus sur mon propre fil du discussion, l'évitant comme si cela permettait de nier la réalité, cette même réalité que je semble si bien accepter quand elle rentre dans les histoires des autres endeuillés, je me coupe aussi de ma famille, de mes amis, ne répondant plus aux mails, aux appels, aux invitations, je n'ai plus envie de grand chose et lorsqu'une envie me prend je culpabilise comme si je n'avais pas droit au moindre petit moment de bonheur. Toutes ses émotions se confrontent et s'affrontent, terribles paradoxes émotionnels qui tournoient dans ma tête et ravagent mon cœur.
"J'ai la haine" de la vie, dans son expression populaire à prendre au second degré. "J'ai la haine" contre la vie? "J'ai la haine" comme disent les jeunes. En réalité il n'y a pas de haine dans ce que je ressens, j'ai juste l'impression que tout cet amour que je ressens pour lui est là, resté bloqué en moi puisque l'être auquel il était destiné n'est plus là pour le recevoir. Et il s'accumule en m’étouffant. Je vais mourir étouffée par l'amour que je ne peux plus donner. Cet amour appartient à mon fils, personne d'autre ne le mérite. Tristan n'est plus là. Dure réalité. Mais où est-il parti? Je ne le sens pas en moi, j'ai perdu cette partie de lui en même temps qu'il nous a quitté. Je ne le vois pas dans les étoiles, ni dans les nuages, je ne sens pas sa présence prés de moi. Je sens juste son absence, le vide, le néant. Avec l'impression d'avoir tout raté à vouloir trop bien faire.
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N@t, c'est complètement ce que je ressens...
Je ne la sens nul part...
Et j'arrive à culpabiliser pour ça... De pas réussir à créer ce lien intérieur et tout ça...
J'arrive à être à l'aise, avec de rares amis (qui n'étaient pas mes amis avt l'accident d'ailleurs), mais la plupart du temps j'ai cette haine de la vie, je dirai même la haine des autres... C'est pas à prendre au pied de la lettre non plus, mais je ne supporte pas de parler aux gens, le blabla de la salle de repos, les "salut ça va?" à la va vite etc etc...
Plus ça va, et plus d'aller au boulot est insupportable... Mais je tiens bon encore...
Dans mon repli sur moi même, la culpabilité y est pour beaucoup, car pour moi, je ne mérite pas de vivre... D'être encore là sans elle... Ma maladresse a eu des conséquences tellement horrible, et je devrai profiter de la vie???
Pour elle? Genre, comme si ça allait la faire vivre...
Foutaises... Alors je survis... Je m'occupe de mon fils, peut être y trouverai je mon salut...
J'essai d'emmener mon livre au bout...
Pour elle? Pour moI?
COurage
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Bien le bonjour à vous.....c'est fou ce que vous dites ressemble à ce que je ressent.....si seulement ce qui est écrit et dit en secret entre nous, pouvait être crié haut et fort, de vive voix, dans toutes les rues du monde.....Nous savons ce que perdre un enfant signifie, avec tout ce que la entraîne en nous et autour de nous.....Comme si la douleur d'une mère de perdre un enfant ne suffisait pas, nous sommes en plus de cela condamnées à devoir supporter cette vie insupportable, sans notre être aimé, qui ne ressemble à rien, à plus rien, maintenant qu'il n'est plus.....Je n'est pas le cran de me foutre en l'air, pourtant, Dieu sait si mon envie ne me quitte pas.....Ce n'est pas moi qui veut mourir, mais c'est ma souffrance que je veux tuer !!!! Aussi, je sais que mon fils n'aurait pas aimé que je me donne la mort, même si du haut de ses 20 ans, il le comprendrait.....Il sait à quel point je l'aime, et à quel point il me manque.....Il sait à quel point son décès brutal et précoce, est cruel, pour lui, pour moi, pour nous tous.....Mais il sait aussi, et il avait bien raison lorsqu'un jour en plein échange philosophique ensemble, il m'avait dit: "L'homme peut tout contrôler, sauf sa propre mort....". Ô combien il avait raison....J'ai eu beau faire de mon mieux pour le prévenir et lui éviter bien des dangers, je ne savais pas que malgrè toute mes préventions, son coeur lui, aller s'arreter brutalement de battre à 20 ans....Alors oui Mes Soeurs de Coeur, tout comme vous j'ai la haine contre la vie, j'ai la haine de tout ce qui se trame autour de moi, toute cette vie qui défile devant mes yeux identique à celle que je vivais avant......Avant n'est pourtant plus pour moi et doit apprendre à faire du neuf avec du vieux....Alors oui Mes Soeurs de Coeur, j'ai une revanche contre la vie, elle est moi face à face, elle a pris mon unique fils, je vais lui faire sa fête.....Je suis sur la ligne de départ, suis revenue dans mon pays natal, où tout repartira d'ici.....en emportant partout où le vent me portera, mon fils au plus profond de moi.....Même très entourée, je suis seule......et c'est lorsque je suis seule, que finalement je ne lui suis absolument pas.....Mon fiston ne me lache pas.....Lui va m'apprendre la vrai vie.....Lui va me faire grandir.....Lui seul pourra me sauver....!!!! Des tendres bises et pensées à vous Mes Soeurs de Coeur.....
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Merci a vous tous
Malau j'admire cette détermination, cette rage de vivre en toi, moi je n'arrive pas à la trouver, je me sens comme une coquille vide inutile. Pendant un instant ces derniers jours j'ai laissé un peu d'amour emplir mon cœur mais la culpabilité me torture tellement que j'ai peur d'ouvrir plus grand la porte de ma vie aux émotions.
A errer tel un fantôme j'ai l'impression de ne plus rien faire de ma vie et qu'il désapprouverait tout ce que je fais depuis 2 mois, mais je reste incapable de reprendre ma vie en main et d'avancer sans lui. Il était le phare de ma vie, les limites pour me garder dans le droit chemin, celui de la persévérance et du bonheur que l'on construisait jour après jour. Comment la vie peut-elle être aussi cruelle?
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Je ne comprenais pas lorsque dans le deuil, le temps était indispensable, si important.
dans les vidéos, ce temps est si bien expliqué.
" Je ne voulais pas le croire, ce temps, ce sablier que je retourne tous les jours, que le destin retourne tous les jours sans elle.
de la Haine, j'en ai eu des rafales qui me giflaient le visage, me plaquaient au sol.
De la culpabilité à être en vie, à respirer sans elle.
est ce logique, survivre à son enfant ...............
J'ai maudit dieu, la vie, ma famille,
déchargé ma colère, et l'injustice face à la violence des mots qui se veulent aidants,
mais qui n'aident que ceux qui les prononcent.
Désenfanté n'est pas contagieux, ai je alors envie de répondre !
il n'y a même pas de mot reconnu dans le dictionnaire.
la négation de notre société est telle,
un boulet que l'on traîne.
les minutes qui s'arrêtent et pourtant le temps s’effile,.......................silencieusement..................
du mal d'aimer, au mal d'amour à ne pas savoir comment aimer maintenant,
en ai je encore le droit ?
vouloir arrêter le temps, remonter en arrière, vivre et revivre et crever du passé perdu.
aller au fond de la détresse comme on se jetterait dans la profondeur des abysses.
les secondes s'étirent en minutes............................
brisée comme la vague se heurte au rocher et meure
traîner son coeur en peine à ne plus savoir où aller et pourquoi,
épuisée !
de minutes en heures ....................................
exténuée, s'agenouiller et s'arrêter,
happant au passage une accalmie.
de "aine" à "aime" , la consonance est similaire,
il y manque le M, ............. le Aime...........
remplacé par sa négation N.
puis d'heures en jours ...................à notre insu,
le temps cicatrise
Puis de jours en semaines, contre notre volonté,
la violence se dissipe,
de semaines en mois,
je me laisse porter et n'ai plus peur.
c'est vrai, je ne sens plus ta peau,
mais je la ressens,
c'est vrai, ta présence n'est plus palpable,
elle est constance, et m'habite.
c'est vrai, je ne te vois pas vivre près de moi,
je te sens vivre en moi. "
l'amour plus fort que la mort.
Marie
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Hier soir les enfants m'ont appelé, ils sont en vacances avec papi et mami. Eux vont bien, ils sont contents, ils vont à la plage, il fait beau.
Par contre du coté de mes beaux parents c'est dur. J'entendais ma belle-mère pleurer au téléphone :(, elle me disait que les petits parlent souvent de leur grand frère, ils se sont "partagé" ses habitudes, comme un héritage qu'il leur aurait laissé. Quand ils vont à la crêperie par exemple Ulysse prend "la même boisson que Tristan" et Gaïa prend "le même nombre de crêpes que Tristan" et j'avais déjà remarqué que quand Ulysse parle de son frère à des camarades il dit "mon grand frère qui est mort", il n'y a rien de triste dans leur langage, c'est juste un état de fait pour eux, il dit cela comme il aurait pu dire "mon grand frère qui va au collège", pour nous adultes, c'est tout de même brutal même si pour lui, enfant, c'est sa façon d'intégrer le deuil, d'accepter la disparition de son frère.
Quand à mon beau-père il ne veux plus faire les jeux auxquels il jouait avec Tristan, comme le foot par exemple. Comme je le disais à ma belle-mère cela reviendra, non pas par plaisir comme il le faisait avant mais simplement pour faire plaisir aux petits, parce que forcément à un moment donné Ulysse (+ que Gaïa qui est + danse que foot ^^ ) viendra avec le ballon pour jouer. Je suis aussi passée par là et on avance, même sans envie, juste pour eux, on va au parc, on joue, on sourie à leur tendresse, on rit à leur bêtise ...
Comme dans la chanson de France Gall ("Évidemment") écrite par Michel Berger
"Évidemment, on rit encore pour les bêtises comme des enfants,
Mais pas comme avant"
Tristan leur manque terriblement, tout comme à moi. On oublie parfois combien les grand-parent peuvent aussi être attaché à nos petits, ils sont aussi une partie d'eux, surtout quand ils les voyaient souvent et les ont vu grandir mois après mois. On dit qu'un enfant ne devrait pas partir avant ses parents, mais c'est encore pire pour les grands-parents. On parle rarement du deuil des grand-parents alors aujourd'hui j'ai une pensée émue et affectueuse pour ceux qui souffrent d'avoir perdu un petit-fils ou une petite-fille.
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Tu as raison N@t de dire qu'on ne pense pas assez à la souffrance des grands-parents. Quand Madeleine est partie le 17 octobre, mon père ne l'a pas supporté. Tous les jours il pleurait "c'est moi et pas elle qui aurait du partir" répétait-il sans cesse. 3 mois après Madeleine mon père est allé la rejoindre.
Beau texte petitefée mais je ne crois pas que le temps cicatrise. Tout au plus on apprend à vivre avec sa souffrance, à gérer sa douleur, enfin il me semble.
Douces pensées à tous et toutes.
Martine, maman de Madeleine
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Oui excuse moi petite fee de n'avoir rien dit a propos de ton texte qui est probablement très beau.
J'avoue ne pas avoir tout compris (oui j'ai beau avoir bac+10 dans la douleur je suis comme tout le monde, je n'arrive pas à fixer mon attention plus de quelques minutes et seulement sur des choses simples, des récits, des témoignages) et pour ce que j'ai compris je ne me sens absolument pas concernée.
D'abord parce que ma perte est récente, je n'ai pas le recul nécessaire pour savoir si on cicatrise ou pas, je n'ai que les témoignages d'autres personnes qui pour beaucoup sont encore dans la douleur même des années après :( (cela dit je pense que les personnes qui ont réussi à aller plus en avant sont celles qui ne sont plus ici sans doute donc cela me laisse de l'espoir).
D'autre part parce que comme je l'ai dit, je ne sens pas mon fils en moi. C'était plutôt le contraire, je me voyais en lui, je lui avais transmis (ou tout du moins j'avais essayé) tout ce que je voulais lui transmettre sur la vie, il était la meilleure partie de moi-même que je lui avais donné et qui s'est envolée avec lui :( Maintenant il ne me reste plus rien de lui, en dehors de ces toutes petites choses qui se transmettent entre frères et sœurs. Ce n'est pas en moi que je le retrouve mais en son frère et sa sœur, parfois, à certaines occasions, un sourire malicieux par ci, un regard curieux par là, une expression échappée. En moi ne reste que l'immense vide qui attend avec impatience que les prochaines décennies passent afin de pouvoir partir en paix.
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je t'envoie plein de douceur, Nat, en pensée et avec le coeur.
j'ai mis de longs mois à oser aller sur ce forum et y répondre. au tout début il m'était impossible de lire le dc d'enfant par maladie ou accident, j'avais tellement de culpabilité face au suicide de ma fille.
j'ai lu aussi ton fils qui m'a beaucoup émue et je suis sure qu'un jour tu découvriras qu'il t'a laissé une partie de lui en toi.
ma fille était tout pour moi, j'essayai de ne pas faire les erreurs de mes parents avec moi ; je lui voulais une vie la plus belle qui soit.
Un soir, son frère jouait du synté et j'étais allongée sur le canapé à le regarder, et j'y ai vu aussi la marque de sa soeur.
pour l'instant, je n'ose pas encore aller sur le lien "des frères et soeurs" surement par peur d'y lire la douleur de mon fils avec la perte de sa soeur unique.
En juin c'était mon anniversaire et un ami a voulu me faire rire et bien mal lui a pris, il me disait gentiment, alors ça fait quoi de se rapprocher des 50. je lui ai simplement répondu que pour moi prendre de l'âge était une façon de me rapprocher de ma fille et que vraiment vieillir et un jour mourir ne me gênait nullement.
lorsque ma fille est dcd, mon fils étant plus grand, je n'avais plus personne de qui prendre soin, j'étais perdue et là, j'ai alors pris conscience que tout ce que je donnais à ma fille et que j'ai donné à son frère, maintenant je devais aussi le faire pour moi.
être ma propre mère, ma propre fille, ma meilleure amie, me donner ce que j'ai donné à mes enfants, de l'amour, de la douceur, de la compréhension, de l'écoute, de la patience.
je crois que ma fille m'a obligé à prendre véritablement soin de moi, d'ailleurs elle me le disait, penses à toi.
alors aujourd'hui , je le fais, par respect pour elle, pour son frère et pour moi.
Depuis que j'ai sentie qu'elle était aussi devant moi, je me sens plus légère et plus apaisée.
Quant aux grands parents, je suis bien d'accord avec vous, ne les oublions pas
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Ce que tu dis est très beau et plein de douceur Petitefée...
IL y a de la sagesse aussi...
Merci à toi...
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Et voici la dernière vidéo. Elle s'adresse directement à ma fille, non pas comme un hommage à son frère mais comme un souvenir de lui et pour elle, je l'espère, le réconfort qu'il sera toujours prés d'elle. Elle y pense si souvent et il lui manque tellement, même si elle ne l'avoue pas souvent.
http://youtu.be/fDvVMSB94ds
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Wow..
Très beau ce vidéo N@t...
Que la vie est dont injuste parfois... :(
Leurs complicités et l'amour qu'ils avaient l'un pour l'autre était très palpable dans ce vidéo.. :)
C'était magnifique.. sa beauté et l'énergie d'amour qui en ressort m'on fait fondre en larme.. :-\
Il m'a ramené 35 ans en arrière dans ma propre vie..
Merci...
Sylvie :-*
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J'ai la gorge serrée...
Juste un bisou à toi Nat...
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Y'a quelque chose de magique dans tes vidéos, tu as le don de nous faire "vivre" Tristan, j'ai l'impression de le connaître, tu fais un super cadeau à Gaïa
lapuce
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Merci les filles
on essaye de faire ce que l'on peut pour honorer la mémoire de nos enfants, j'ai beaucoup hésité sur la musique de cette video, je trouve celle-ci très positive dans sa tristesse, elle est moins dans le souvenir et encourage a aller de l'avant. J'ai aussi hésité sur les images, j'en ai tellement que cela a été du de faire des choix.
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je viens de regarder ta video. et crois moi, je n"es pas pleurer depuis 6 mois, mais la je me suis laisser deborder par l'emotion. on peut voir, ressentir l'amour et la complicité entre eux.c'est magique.
et je pense tres fort a vous dans cette douleur et des demain j'irais allumer une bougis a l'eglise pour se petit ange qui es avec mon zackaria et pour tout nos ange.merci mille fois pour cette magnifique video
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merci beaucoup juju
ces vidéos c'est un peu de sa vie que je raconte petit à petit
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Douce pensées pour toi N@t, ta famille et Tristan ; demain je lui souhaiterai son anniversaire dans mon coeur
13 ans c'est aussi l'âge de ma grande, un bébé de l'an 2000 comme lui
lapuce
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Rien ne sera jamais assez.
En tant que parent on fait tout pour protéger nos enfants et ce, dès leur premier jour de vie. On leur donne des vitamines pour bien grandir, on les vaccine pour qu'ils ne tombent pas malade, on fait attention à l'aménagement de leur chambre, de l'appartement, un achète un cale-bébé pour qu'ils ne se retournent pas dans le lit, on met des tour de lit, on veille à une bonne hygiène, on fait attention dans le bain, on fait attention à ce qu'on leur donne à manger, on veille à la sécurité de la maison en assurant que les coins de table, les prises électriques, les escaliers soient sans danger, les fenêtres bien fermées, les appareils électriques sécurisés et tout le tatouin. On achète des sièges-auto renforcés, on s'assure qu'ils mettent bien leur ceinture de sécurité.
Et quand ils grandissent on s'assure encore à leur apprendre les bons gestes, les bons réflêxes, traverser sur les passages piétons, bien regarder des 2 cotés qu'il n'y ai pas de voiture, mettre un casque lorsqu'on fait du vélo ou du roller, des protéges genoux/coudes/poignets, une bouée ou des brassards lorsqu'ils vont dans l'eau, même si ils savent nager. On leur apprend à ne pas manger les baies et les champignons qui poussent partout, à ne pas suivre des étrangers, à ne pas monter en voiture avec n'importe qui.
Et on veille encore à leur bonne éducation, qu'ils fassent leurs devoirs, respectent les autres, aient une activité physique régulière et des loisirs adaptés.
Et un jour le destin vient balayer tous nos efforts. Pourquoi s'être donné autant de mal? En tant que parents on essaye jour après jour de donner ce qu'il y a de meilleur, de leur donner de bonnes bases pour se débrouiller dans la vie en toute sécurité mais au final on ne maitrise rien du tout. Qui décide pour nous? A quoi cela sert de tout donner pour les protéger si la vie décide de nous les prendre quand même. Une maladie que l'on ne maitrise pas vient ravager des années de bons soins. Nul n'est parfait, nous faisons tous des petites erreurs ça et là mais dans l'ensemble nous faisons tous de notre mieux ... mais cela n'est jamais assez.
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Oui c'est horrible... Moi même je ne supporte plus cet état de fait...
Je vais pas pourir ton post avec ma culpabilité... Mais un peu...
Moi je me dis, franchement quelle hypocrisie, je tant fait pour mes enfants???
De mon mieux?? Je sais que oui et j'entend une voix qui me dit
"c'est ça que tu appel faire de ton mieux?? Les planter en bagnole?"
J'ai pa le droit de même me plaindre de ça, mai putain, j'aimerai que le destin existe, qu'on me dise que c'est pas de ma faute, qu'on me le prouve... C'est pas pour moi, mais pour mon fils qui doit vivre tout les jours avec moi...
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En fait je regardais les photos des enfants pour faire un album et je me disais que c'était vraiment injuste. Je revois encore Tristan avec son petit casque bleu en mousse quand il a appris à marcher que je lui avais acheté parce qu'il tombait souvent en faisant ses 1er pas, je revois le kit "totale sécurtié" avec les bloque-portes, les cache-prises, les cache-coins, les bloque-parcards etc, j'utilisais encore il y a peu celui pour bloquer le placard où je range mes produits ménagers. Je les (re)vois encore tous les 3 raler parce qu'il faut mettre le casque pour faire du vélo ou du roller, je me rappelle même m'être fait offert un nouveau siège de bain pour ulysse plus ludique que le vieux que l'on avait pour Tristan et aussi le nouveau siège auto parce que l'autre était "trop vieux". Je me rappelle les petits livres du centre antipoison que je leur ai lu et donné avec les baies et les champignons, non pas pour qu'ils apprennent à les reconnaitre mais pour qu'ils comprennent bien que certains sont mortels, le WE dernier je revois encore Ulysse avec son gilet bouée dans la piscine des grand-parents et me rappelle comme Tristan détestait qu'on lui fasse mettre jusqu'à l'école primaire alors qu'il savait parfaitement nager depuis 2 ou 3 ans déjà.
En regardant toutes ces photos je me demandais à quoi servaient toutes ces mesures de sécurité qu'on l'on prend et leur apprend si de toute façon Dieu ou le destin ou le hasard quoique ce soit d'autre décide qui et quand, si tout est pré-déterminé ou si tout peut être réduit à néant d'un jour à l'autre sur un "coup de malchance".
Ah la culpabilité! Hier soir j'étais (une fois de plus) en pleurs sur mon balcon en train d'expliquer à Tristan comme je me sens coupable de n'avoir rien vu et comme je ne croyais pas moi-même à tout le baratin que je sors à tout le monde pour les rassurer, comme quoi on ne pouvait pas le savoir à l'avance, il n'y avait pas de symptomes visibles etc. Je repensais à ce jour où j'ai dit à une collègue fin janvier ou début février, soit 1 mois avant le diagnostic: "Bien sur en tant que médecin j'ai bien pensé au cancer mais statistiquement c'est tout de même très rare et je ne vais quand même pas psychoter à chaque fois qu'un enfant perd du poids après une grippe", j'arrête pas de me dire que j'aurais du suivre mon instinct et faire comme tous ces "parents trop stressé" dont on se moquait pendant nos gardes de pédiatrie durant nos études et qui allaient aux urgences pour une gastro, même si statistiquement cela faisait vraiment "j'imagine le pire pour rien" et même si les médecins me disent que 1 mois plus tôt n'y aurait rien changé, une voix en moi n'arrête pas de me dire que ce petit mois aurait pu le sauver quand même, que si il n'est plus là c'est parce que je n'ai pas voulu "aller perdre du temps aux urgences pour rien". Je crois que cette culpabilité ne nous quittera jamais, quoique n'importe qui en dise, même si on nous démontrait dans tous les sens que l'on n'y peut rien et que rien n'aurait pu l'empêcher, même si la grande faucheuse venait en personne nous montrer sa liste pour nous dire que leur fin était déterminée à l'avance et que nul n'aurait pu changer cela, on se sentirait quand même coupable.
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Demain reprise du boulot, je stresse depuis une semaine. On verra bien ce que cela donne.
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Bjr N@t,
Bon courage pour la reprise. Quant à la culpabilité, c'est vrai que c'est un sentiment qui nous ronge de l'intérieur petit à petit. Pour tenter d'y échapper, j'ai consulté un médium spirit sur Paris le 23 juillet dernier. Il m'a dit des choses assez troublantes sur Davy et sur son nouveau parcours de vie dans une autre dimension. Il a évoqué des situations et des personnes de ma famille et de celle de ma compagne qu'objectivement il ne pouvait savoir sans le concours de Davy. En pur sceptique et cartésien, j'avais beaucoup de mal à accepter le fait que notre "entité" survive à l'épreuve de la mort. Après avoir rencontré ce médium, mes convictions sont beaucoup plus nuancées. C'est une expérience enrichissante et apaisante pour l'esprit. Ayez la certitude que "rien n'est réduit à néant".
Le papa de Davy
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Je ne crois pas aux médium, toutes les personnes que j'ai pu connaitre qui se prétendaient médium ne m'ont jamais convaincue. De plus même si cela existait cela me ferait plus de mal que de bien. Sans parler du fait que cela ne résoudrait pas mon problème de culpabilité puisque comme chez beaucoup d'endeuillés c'est une culpabilité infondée, seul le temps et l'acceptation pourra l'adoucir. L'acceptation de mon imperfection, l'acceptation de ma non-toute-puissance, l'acceptation que faire de son mieux ne signifie pas gagner à tous les coups, l'acceptation que le 6eme sens, l'instinct maternel, ce super-sens de super héros n'existe pas et que je suis une humaine comme tous les autres, je ne pouvais pas voir l'invisible, je ne pouvais pas prévoir l'imprévisible, je ne pouvais pas deviner l'inimaginable et que même en refaisant le scénario 100 000 fois dans ma tête je n'aurais pas pu le sauver. Ceci est encore trop difficile à accepter pour le moment, mais j'y travaille.
Pour en revenir aux "medium", je n'ai aucun problème avec la mort, c'est avec la vie que j'en ai un. Le fait de continuer à vivre avec le manque, la douleur, la tristesse. Je n'éprouve pas le besoin de savoir et d'être rassurée vis à vis de l'après. Tous mes espoirs vis à vis de la mort reposent sur le fait que l'âme de Tristan n'a pas été "gâchée" en restant en suspend dans un au-delà mais a déjà été ou sera vite réincarnée sur terre pour à nouveau donner du bonheur à d'autres comme il nous a donné du bonheur à nous. C'est un sentiment purement personnel mais je trouve cela terriblement affreux et injuste pour l'humanité qu'il reste quelque part "coincé" à nous attendre avec un si grand potentiel d'amour à réprendre. Je suis sure que je le retrouverais un jour, en âme soeur que nous sommes, liés vies après vies, peut être dans cette vie-ci peut être dans une suivante. Et je suis en paix avec cela.
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Bonjour, je comprend et partage votre douleur, je vie des fait similaires et ne sais comment soutenir ma compagne qui depuis le decés de son fils est devenue colérique et ne supporte plus rien, je l'aime sincérement mais elle refuse de communiqué avec moi, j'ai besoin de conseil pour pas la laisser se perdre dans le désespoir.
S'il vous plait aider moi
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Bonsoir Inconnu,
Dans un premier temps, sur la page d'accueil du site, cliquez sur "comprendre", puis sur" aider un proche en deuil".
Je ne suis pas en état d'échanger davantage ce soir.
D'autres personnes vous répondront bientôt ; soyez patient.
Amicalement,
Marce
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Bonsoir inconnu
Perdre son enfant est une immense injustice, aucune circonstance ne justifie ce départ prématuré et rien dans notre culture ne nous y prépare.
Comme l'a conseillé Mars, vous pouvez commencer par lire l'article, fort pertinent, sur l'accompagnement d'une personne en deuil. Et ensuite ... être très patient avec votre compagne. Cela ne sera pas facile malheureusement.
Chez certaines personnes la traversée des ténèbres peut être très violente chez d'autres se faire plus discrètement mais dans les 2 cas la peine est tout aussi profonde. Souvent nous n'avons pas besoin de parler, juste de pleurer, de crier notre colère et de pleurer encore.
Mais au bout d'un moment la tristesse est moins douloureuse, la vie reprend son court, on reprend nos occupations, nos loisirs, notre travail, on revoit nos amis etc, même si jamais on n'oublie notre enfant qui occupe nos pensées chaque jour, l'un après l'autre
Je vous souhaite beaucoup de courage dans cette difficile épreuve.
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P.S. A propos de la communication. Les autres parents me corrigeront si ils n'ont pas vécu les choses de la même façon que moi.
Je pense que il ne faut pas attendre que votre compagne communique. Il est difficile d'expliquer ce que l'on ressent tellement c'est indescriptible et surtout nos sentiments sont très contradictoires, nous avons à la fois envie de crier au monde entier notre douleur, envie de parler à tout le monde et sans arrêt de notre enfant tout en ne pouvant pas sortir de notre réserve et en parler spontanément. Le silence reste chez beaucoup d'entre nous le seul mode de communication orale pendant une longue période. Pendant des mois nous attendons des autres qu'ils viennent à nous et c'est sans doute l'une des choses les plus difficiles pour l'entourage. Car l'entourage doit subir la tristesse et la douleur tout en restant compatissant et présent, c'est aussi à l'entourage de vaincre sa peur de parler du tabou de "l'enfant mort" malgré la peur de faire souffrir. Ce n'est pas une tache facile pour vous bien malheureusement.
Pour utiliser ma propre expérience comme exemple je me suis découvert de très grandes amies que je ne soupçonnais pas jusqu'à ce malheureux évènement, qui ont toujours su être là prés de moi, même dans mes silences. A contrario j'ai été très déçue d'autres de qui j'étais très proche, mon meilleur ami de qui je me suis totalement éloignée tellement il minimisait ma peine (ou plutôt essayait de faire comme si, ce qui avait le don de me mettre hors de moi) et mon dernier compagnon qui m'a quasiment abandonnée au moment où j'avais le plus besoin de lui pour "se protéger". Si j'avais un conseil à vous donner c'est de rester présent, c'est terrible pour une mère (ou un père je suppose) en deuil de se sentir ignorer ou abandonné au moment où elle perd son plus précieux trésor. On a l'impression d'avoir la peste, de ne plus avoir droit au bonheur.
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Chère maman,
J'ai lu votre témoignage et vu votre beau garçon Tristan sur vidéo. Que les anges du ciel l'entourent et le fassent rire et jouer ...
J'ai perdu mon fils emporté par la souffrance terrible d'une maladie mentale nommée schizophrénie le 21 avril 2013, tout juste avant le vôtre...à quelques jours d'intervalle. Je sais ce dont vous parlez. L'amour que vous lui portez vous guérira. Une mère c'est le cocon même de la vie, c'est pourquoi on souffre si profondément.
Tout mon soutien de mère endeuillée.
Sadia
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merci beaucoup sadia
cela fait un moment que je n'étais pas passé ici, j'ai décidé de prendre du recul avec les groupes "écrit", du recul vis à vis de la douleur des autres, du manque de compassion auto-excusée par la souffrance du deuil qui sert d'excuse à certaines personnes pour déverser des flots de haine, vis à vis de leurs préjugés et de leur auto-suffisance. Je n'étais initialement pas venue ici pour souffrir plus que je ne souffrais déjà, ni pour me faire insulter, j'ai donc préfèré m'effacer et me protéger.
Maintenant je ne passerais plus que dans les modules concernant les parents et enfants, ne me melant plus des discussions des uns et des autres, je continuerais à lire de vos nouvelles et donner des miennes
J'avance doucement vers la lumière, la peine est toujours là mais nettement moins dévastatrice, Tristan me manque énormément. La colère vient faire son oeuvre par vague, on dirait la marée tantôt haute inondant mon âme, tantôt basse laissant apparaitre la beauté des plages de souvenirs qu'il nous a laissé. Cela dit la plupart du temps je me sens bien, je travaille, je discute avec des collègues, des amies, je ris avec elles, je m'amuse avec les enfants. La vie a repris son cours inexorable. Je vais arrêter de voir mon psychiatre qui n'y connait rien en deuil et j'ai commencé des séances avec une psychologue connue pour son travail sur le deuil (Mme Bacquet), c'est un peu cher mais si cela m'aide à me stabiliser et à retouver une partie de ce que j'étais cela vaut le coup.
Parallèlement à cela j'ai contacté l'association JALMAV pour des groupes d'accompagnement au deuil. Les enfants ont commencé aujourd'hui, j'attends une date pour ma 1ere séance de groupe. Ces groupes ont vraiment l'air super, ils sont bien structuré, des étapes à franchir, la possibilité d'avoir des entretiens individuels lorsque cela ne va pas, il y a même des "devoirs à la maison" lol (enfin pas beaucoup, il faut juste réfléchir au thème de la séance suivante afin d'arriver un peu préparé), les séances durent 4 heures, une fois par mois et le travail se déroule sur un an. Il se termine par 2 thèmes importants: trouver une raison à ce deuil et trouver l'héritage (spirituel) qu'il nous a laissé. L'animateur m'a dit que quelques soient les circonstances du deuil avec ce travail on finit toujours par trouver une "raison", même si aujourd'hui j'ai encore du mal à entrevoir ne serait-ce qu'un tout petit peu ce qui pourrait bien justifier la mort d'un enfant (en dehors de toute croyance d'ordre religieuse)
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Aujourd'hui dans le bus j'avais les larmes aux yeux, sans reellement pleurer, juste les yeux humides et une dame que je ne connais absolument pas m'a donné un mouchoir, tout simplement et m'a demandé si cela allait aller. Cela fait chaud au coeur <3
Et en rentrant Ulysse a ramené un marron et il m'a dit "Maman c'est pour Tristan le marron, parce qu'il les collectionnait"
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oui Natacha, il y a des jours comme ça... où ils prennent part à notre journée malgré leur absence...
Pendant des mois, les larmes avaient du mal à sortir. Aujourd'hui, une chanson, un souvenir et mes yeux se noient...
Et c'est bien comme ça.
:-*
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Nat, comme c'est doux quand quelqu'un nous surprend de la sorte...
En faisant le jardin hier, j'ai taillé une lavande qui s'affalait...
Dessous toute une collection de pomme de pin caché!
Ils en font des drôles de collections nos loulous!
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Il y en a eu du chemin depuis mon 1er message.
Des périodes de haut et des périodes de bas.
Mon entourage trouve que je vais mieux et dans un sens c'est vrai, je fais à nouveau des projets . . . ou plutôt je remplis le vide d'activités et de projets.
Depuis quelques temps j'allais pourtant très mal, une date bien spéciale approchait. Les 7/8 Mars. 1 an depuis l'hospitalisation (le 7 Mars au soir) et l'annonce de la maladie (8 Mars au matin). Émotionnellement j'ai fais un bon de 10 mois en arrière, aussi triste et aussi vide que après qu'il soit parti. La date est passée et aujourd'hui je suis comme soulagée d'un poids. A moins que cela soit mon passage à la cathédrale qui m'ait soulagée, je n'en sais rien. La religion en elle-même ne m'apporte aucun soutien, au mieux certains jours je ne crois plus, au pire les autres je déteste celui que l'on appelle "Dieu", mais j'ai allumée une bougie pour Tristan (et après l'avoir prise en photo j'ai fondu en larme devant les touristes puis j'ai été m'assoir et je suis restée là à attendre que le mal passe)
Dans 7 semaines j'aurais fait le tour des dates de la 1ere année. Je ne cesse d'entendre et de lire que la 2eme année est la pire, je ne suis pas pressée d'y être.
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Bonjour N@t, contente de te retrouver, d'avoir de tes nouvelles.
Pour le premier anniversaire du départ de ma fille j'angoissais tellement, j'avais tellement peur que j'ai invité des amies à elle. Ensemble nous avons bavardé de Mad bien sur, mais nous avons surtout envoyé plein de ballons dans le ciel. La journée a été beaucoup moins pénible que je ne l'avais pensée. J'ai fait de même pour son anniversaire. L'année dernière, 2013, j'ai fait partir des lanternes chinoises c'était très beau. Voilà si cela peut te donner des idées.
C'est vrai que l'on souffre beaucoup la 2eme année, mais pas plus que la première, c'est différent. Tu finies par non pas accepter le départ de ton enfant mais tu te résignes et là ça fait mal car tu sais que cette fois tu ne le prendras plus dans tes bras, tu ne le sentiras plus, tu n'entendras plus sa voix. Tu as mal mais tu as survécu jusque là alors tu continues à survivre, avec ses hauts et ses bas.
Je t'envoie plein de douces pensées N@t
Martine, maman de Madeleine