merci beaucoup sadia
cela fait un moment que je n'étais pas passé ici, j'ai décidé de prendre du recul avec les groupes "écrit", du recul vis à vis de la douleur des autres, du manque de compassion auto-excusée par la souffrance du deuil qui sert d'excuse à certaines personnes pour déverser des flots de haine, vis à vis de leurs préjugés et de leur auto-suffisance. Je n'étais initialement pas venue ici pour souffrir plus que je ne souffrais déjà, ni pour me faire insulter, j'ai donc préfèré m'effacer et me protéger.
Maintenant je ne passerais plus que dans les modules concernant les parents et enfants, ne me melant plus des discussions des uns et des autres, je continuerais à lire de vos nouvelles et donner des miennes
J'avance doucement vers la lumière, la peine est toujours là mais nettement moins dévastatrice, Tristan me manque énormément. La colère vient faire son oeuvre par vague, on dirait la marée tantôt haute inondant mon âme, tantôt basse laissant apparaitre la beauté des plages de souvenirs qu'il nous a laissé. Cela dit la plupart du temps je me sens bien, je travaille, je discute avec des collègues, des amies, je ris avec elles, je m'amuse avec les enfants. La vie a repris son cours inexorable. Je vais arrêter de voir mon psychiatre qui n'y connait rien en deuil et j'ai commencé des séances avec une psychologue connue pour son travail sur le deuil (Mme Bacquet), c'est un peu cher mais si cela m'aide à me stabiliser et à retouver une partie de ce que j'étais cela vaut le coup.
Parallèlement à cela j'ai contacté l'association JALMAV pour des groupes d'accompagnement au deuil. Les enfants ont commencé aujourd'hui, j'attends une date pour ma 1ere séance de groupe. Ces groupes ont vraiment l'air super, ils sont bien structuré, des étapes à franchir, la possibilité d'avoir des entretiens individuels lorsque cela ne va pas, il y a même des "devoirs à la maison" lol (enfin pas beaucoup, il faut juste réfléchir au thème de la séance suivante afin d'arriver un peu préparé), les séances durent 4 heures, une fois par mois et le travail se déroule sur un an. Il se termine par 2 thèmes importants: trouver une raison à ce deuil et trouver l'héritage (spirituel) qu'il nous a laissé. L'animateur m'a dit que quelques soient les circonstances du deuil avec ce travail on finit toujours par trouver une "raison", même si aujourd'hui j'ai encore du mal à entrevoir ne serait-ce qu'un tout petit peu ce qui pourrait bien justifier la mort d'un enfant (en dehors de toute croyance d'ordre religieuse)