Antoine, tu t'éloignes, Antoine tu me manques, Antoine où es-tu ... il n'est pas possible que "l'essence" de ton être ait disparu ... quelque chose de toi doit bien planer encore quelque part autour de nous.
j'aimerais tant éprouver cette douceur de te porter dans mon coeur, mais je n'en suis pas encore arrivé à ce stade du processus de deuil,
je le croyais pourtant et puis ... je replonge ! et je pleure chaque jour ...
L'absence définitive, le jamais plus ... le chagrin qui revient au galop après une année pendant laquelle pourtant j'ai lui et relu Christophe Fauré, écouter sa conférence, écouter les vidéos, pratiquer l'hypnose, consulter la psychiatre, lu plein de livres sur la mort, la vie après la mort etc.
Le doute s'installe, l'impression de ne plus pouvoir m'accrocher à rien, alors que les membres de ma famille parviennent à intégrer la mort d'Antoine à leur vie ! Comment font-is pour être si sereins ?
Tout revient en bloc : ses souffrances alors que mon entourage me dit :"tu devrais te consoler de le savoir libérer de ses souffrances"!
Oui, il ne souffre plus ... mais il n'est plus là, je ne le vois plus, je n'entends plus sa voix, son rire, il ne verra jamais ses enfants grandir, n'emportera jamais sa petite sur ses épaules ou sur son vélo, son fils ne l'accompagnera jamais sur son vélo, dans ses footings ...
les vacances : c'était sans leur papa, la rentrée scolaire ce sera sans leur papa et tant de choses encore qu'il aurait adoré faire avec eux.
Faut-il passer encore par ce creux de la vague pour aller mieux ensuite ... combien de temps encore cette douleur va -t-elle m'écraser ? C. Fauré écrit : "Mais au fond de son coeur, pourra-t-on jamais faire le deuil de son enfant"? Et cette phrase m'a effrayée !!!!
J'aimerais tant arriver à cette phase de douceur où je le sentirai dans mon coeur comme quand je le portais en moi ... le chemin va être long ... 2 ans, 5 ans, 10 ans, je n'ose y penser et je sais que je dois vivre le moment présent pour survivre ... je sais tout ce qu'il faut faire mais je n'y arrive pas ...
Je me permets de partager avec vous, ce creux de vague, car vous comprenez
Marithé