Auteur Sujet: je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin  (Lu 5691 fois)

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Hors ligne vol du papillon

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je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« le: 22 septembre 2014 à 11:07:43 »
Depuis 3 jours, ce sont les chutes, chute de moral, chutes du Niagara, un rien , un regard sur sur ce qui m'entoure, ce qui l'entourait et qu'elle ne verra plus, que moi, je vois, cette impression de vol, voir à sa place c'est trop injuste, je ne sais pas expliquer ce sentiment, c'est comme vivre à sa place  par procuration, un flot de larmes coulent.
Une pensée , une odeur, un  gout, tout semble le prétexte à me faire chavirer, à mettre mon cour en miette,
Depuis son décès ses derniers mois, et ses souffrances physiques et psychologiques me reviennent en boucle, surtout la nuit, entrecoupant mon sommeil chaotique.
J'aimerais être forte pour ma fille qui me reste, c'est vrai que chaque enfant est irremplaçable, maintenant, il faut penser à nos anges et à nos vivants.
Mais comment survivre à une telle épreuve, comment reprendre ne serait ce qu'un peu gout à la vie, alors que la terre s'est écroulée, a explosé pour nous et que seul les cris peuvent libérer notre douleur,mais pas l'étancher

Darwin

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Re : je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« Réponse #1 le: 22 septembre 2014 à 13:24:52 »
Les cauchemars, les idées noires... surviennent toujours lorsque l'on est fatigué ou par surprise...
Ils peuvent resurgir plusieurs mois après sans crier garde lorsque l'on fait semblant que çà va mieux pour les "autres"...

Il faut que tu t'accroches, ce forum permet de poser un peu les mots que l'on ne peut exprimer ou avouer à nos proches, donc profites-en!

Courage!
Caroline,
Maman de Sébastien (mon "grand") et d'un petit ange, Charles.

Hors ligne erika

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Re : je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« Réponse #2 le: 22 septembre 2014 à 14:41:52 »
Moi c'est pareil, je ne veux plus profiter de rien puisqu elle ne peut plus.
Manger elle qui adorait cela serait la trahir, je ne sais plus cuisiner mm pour mon mari et mes fils, faire des courses , , prendre soin de moi..pas envie plus d envie de rien sauf elle ma fille.

Hors ligne Antho

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Re : je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« Réponse #3 le: 22 septembre 2014 à 17:52:18 »
Oui tout nous le/la rappel.
Un mot, un bruit, une odeur, un endroit, une sensation.....

Même les moments où l'on sort un peut la tête de l'eau, nous replonge dans notre tristesse car ces moments se font sans lui/elle.
Ce sentiment ne nous quitte pas et sera en nous à tout jamais.

Comment accepter l'inacceptable, vivre l'invivable, surmonter l'insurmontable.....
Un jour après l'autre, moi personnellement je ne vis plus pour moi. Je vis pour lui pour qu'il soit fière de moi.
Je vis la vie qu'il aurait voulu pour moi, je fais ce qu'il voulait que je fasse......

C'est tellement dur sans lui......
Mais il aurait été triste de me voir dans cet état, alors j'essaye d'avancer malgré le chagrin, la peine, le manque, le vide,.....

Hors ligne erika

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Re : je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« Réponse #4 le: 23 septembre 2014 à 11:07:13 »
Antho
Tout ce que tu écris c'est exactement ça , mon plus jeune a eu son bac à la session de septembre. On était content mais on a pleuré toute la soirée.
Psychologue et maintenant psychiatre mais ils ne sont pas passés par là ils ne peuvent comprendre! En plus ma chérie était le moteur chez nous dynamique tres caline psychologue avc ns et ses frères , on est perdu , gaie et belle. Elle marquait ce qu elle côtoyait pour tjs c est inexplicable.

Hors ligne Antho

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Re : je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« Réponse #5 le: 23 septembre 2014 à 17:14:48 »
Oui Erika, notre Nono était pareil.
L’espoir de la famille dans notre vie déjà si morose.

En effet ma grande de 13 ans est autiste, on a longtemps réfléchit avant d'en faire un deuxième, de peur de revivre la même situation qu'avec la grande.
On était tellement heureux lors de ces premiers mots, enfin une enfance "normale". Et la réponse à la question qui angoissait toute mes nuits, qui va s'occuper de ma fille quand je serais parti?
Il était comme le Mésie pour nous, la clé à tout nos problèmes, le moteur de notre vie, la réponse à nos angoisses.

Mais maintenant il n'est plus....
Tout cet espoir et ce bonheur sont partis avec lui, il ne nous reste rien...
Juste un vide immense, un trou béant dans la poitrine, une amputation de cette sensation qu'on appel "être heureux".

Mais plongé dans cet obscurité, je veux croire qu'il n'a pas vécu en vain, que l'héritage qu'il nous laisse est toujours au fond de moi. Alors je vais me battre pour ma grande, je vais me battre pour que personnes ne l'oublie, je vais me battre pour qu'il soit fière de moi.

Bibiv

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Re : je ne sais dans quel sujet inserer mon immence chagrin
« Réponse #6 le: 23 septembre 2014 à 21:37:04 »
Cela fait 4 ans que Louison est parti sur une autre planète. Je me suis pris la mort en pleine face au sens propre comme au sens figuré un vendredi matin au réveil. Je suis passé par toutes les étapes : qualificatif au dessus de surréaliste ? innommable ? obscurité, peine, larmes, manque, sens ? colère, envie de tout défoncer face à cette injustice...pleurs en silence dans la voiture en allant au travail... à quoi bon d'ailleurs aller au travail ? à quoi ça rime tout ça ? et puis avec le recul, le temps faisant son travail, j'ai vraiment été aidé par des rencontres, qq rares (trop rares) échanges avec des amis, surtout des rencontres avec des psy sous diverses appellations :
- la première très tôt m'a dit "accepte que ce que tu as vécu est inacceptable" : ça m'a fait un bien fou, je me suis approprié cette autorisation car oui, ce que j'ai vécu est inacceptable, c'est incontestable. Cela m'a permis de ne plus ou de moins me prendre la tête avec "comment je vais digérer ça ?"
- la seconde m'a fait prendre conscience des liens existants entre les âmes : séance extra ordinaire que je souhaite à tous de vivre. Comprendre un autre axe des évènements m'a permis de donner un sens à tout ce qui s'est passé depuis la naissance de Louison (car il nous a choisi, il savait qu'en venant chez nous, il remplirait sa mission dans de bonnes conditions ) jusqu'à son départ en forme de cadeau (Louison était autiste, épileptique avec des déficiences neurologiques importantes) un mois avant l'arrivée de Valentin (le troisième).
- le dernier en pratiquant des séances d'EMDR qui m'ont enlevé une partie de la peine qui restait encore non digérée par le cerveau après le choc traumatique.
Chaque parcours est différent : difficile de synthétiser, mais  j'ai de la chance d'avoir trouvé du sens à cette aventure et d'avoir fait ces rencontres qui m'ont bien aidé.
BIBIV