Bonjour,
Peu coutumière des forums, je viens aujourd’hui vous raconter rapidement mon histoire afin d’y trouver peut-être un peu de réconfort.
Voilà, mon papa est décédé en l’espace de deux mois début 2011 d’une tumeur cérébrale.
Très affectée, je me suis néanmoins surprise à gérer cette période comme je ne m’y attendais pas, me connaissant.
J’ai essayé de soutenir tant bien que mal ma maman et ma sœur lorsqu’elles flanchaient et surtout je me suis lancée à corps perdu dans le travail, me laissant, avec mes deux enfants en bas âge dont je devais prendre soin, peu de temps pour laisser mon esprit vagabonder.
Une fois la journée terminée, je m’endormais d’épuisement.
Puis en septembre 2011 j’ai réalisé que la vie que je menais ne convenais plus du tout. A 500 km de ma famille, je la trouvais inutile.
J’ai donc informé mon employeur et négocier un départ au 31 décembre 2011.
Mes temps libres n’étaient alors pas plus nombreux, entre la formation de ma remplaçante et l’organisation du déménagement (écoles pour les enfants, organisation des nouvelles activités extra scolaires, administratif, etc, etc).
Mon mari est resté en région parisienne afin d’assurer un salaire le temps que ma situation professionnelle puisse se stabiliser en Auvergne. Je précise que mon époux est Béninois, très compréhensif mais néanmoins avec des réactions à l’opposé de ce que peuvent être les miennes.
Il a bien sûr compris mon désarroi mais a ensuite vite considéré que nous n’y pouvons rien et qu’il faut ensuite rapidement se concentrer sur le présent pour avancer.
En soi la formule paraît saine et appropriée mais encore faut-il en être capable.
Nous avons fait le choix pendant cette transition d’avoir notre troisième enfant. Nous formons une famille unie et les enfants sont épanouis dans leur nouvelle vie. Nous avons réussi notre pari de changement radical.
Seulement voilà, enceinte aujourd’hui de 8 mois, je sens mes forces m’échapper totalement et mes ressources s’amoindrir de jour en jour.
Je me sens vulnérable et très fragile. Je pense à mon papa chaque jour et j’ai l’impression que cette épreuve me revient subitement en pleine tête sans que j’arrive à en maîtrisant ne serait-ce qu’une infime partie.
J’appréhende beaucoup l’ « après-accouchement », entre baby-blues, auquel je n’ai jamais su échapper, et cette soudaine prise de conscience de l’absence paternelle.
J’ai déjà essayé de consulter un psychologue mais je suis très réservée et définitivement je ne me sens pas à l’aise.. c’est une épreuve que d’aller me confier au lieu d’un soulagement.
Je sais que le sport a toujours été pour moi d’un grand secours et je vais essayer de m’y remettre dès que possible afin de gérer ces immenses appréhensions mais je ne sais pas aujourd’hui si ce sera suffisant. Je perds peu à peu ma confiance en moi et ma sérénité.
Je sais que j’ai déjà beaucoup de chance d’avoir ma famille en bonne santé et que je devrais me concentrer sur elle et son bonheur mais je n’arrive plus à maîtriser mes pensées et il m’est compliqué de raisonner convenablement.
Voici donc ma petite histoire. Merci d’avoir pris le temps de me lire.
Je vous souhaite une belle journée.