Je me permets de te répondre, Bane, même si ce ne sont pas mes enfants que j'ai perdus, mais mon amour adoré ; j'espère que tu ne m'en voudras pas...
De tout coeur, Bane, je souhaite que cette nuit te soit plus douce ; que te soit épargnés les larmes et les frissons de ce froid qui te glace.
En t'écrivant, vois-tu, je grelotte moi aussi ; comme toi, j'ai toujours été frileuse, ce qui faisait sourire mon adoré.
Mais depuis qu'il n'est plus là, comme toi, j'ai l'impression que rien ne parvient à me réchauffer.
Je crois qu'au fond, j'ai besoin de cette sensation de froid. Elle vient me rappeler les soirées passées à travailler un peu tard à mon bureau, alors que mon adoré était déjà monté se coucher.
Et puis, le rejoindre, glacée par le froid de la nuit, me blottir contre lui, prendre sa chaleur, sans le réveiller, et m'endormir, tranquille.
Est-ce le chagrin, qui glace notre coeur et notre corps usé par la peine ?
Allons, je voulais t'apporter un peu de réconfort, et voilà que je parle de moi ....
Je vais te laisser, au moment où demain arrive sur la pointe des pieds.
Puisse la nuit t'offrir un vrai repos ; sans larme.