FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Être un parent en deuil => Discussion démarrée par: liamounet le 12 février 2016 à 15:43:59
-
.....Parce que moi, pas du tout !
Et pourtant,
- j'ai vu cette vague terrible te submerger et t'arracher à nous,
- j'ai vu ton regard rempli d'incompréhension, de peur, de surprise quand elle t'a entraîné dans ce goulet, ce toboggan,
- je t'ai vu cherchant à t'agripper à des aspérités, pendant que tu glissais 20m plus bas, 20m, une vague de 20m !!!!!
- je t'ai vu lutter pendant prés d'une heure en attendant les secours appelés ailleurs,
- je t'ai vu te battre dans cette mer redevenue calme, comme si rien ne s'était passé
-j'ai entendu pendant cette heure ton frère et ta soeur hurler leur douleur, leur peur, leur amour,
-j'ai senti dans tout mon corps le moment précis où tu renonçais, où tu acceptais ton sort,
- j'ai hurlé à me briser les cordes vocales pour que tu m'entendes te supplier de résister, pour que mon amour te donne la force...
Et pourtant, j'ai vu les photos de tes vêtements quand ils ont retrouvé ton corps 10 jours plus tard.
Oui, mais voilà, toi je ne t'ai pas vu, puisqu'ils nous ont refusé l’accès à ton corps..
Et puis, comment réaliser quand on vous enlève tous vos droits
- celui de te voir une dernière fois,
- celui de rapatrier ton corps chez nous, en France
- celui de choisir le prestataire funéraire
- celui de choisir ton cercueil
- celui de choisir le type de cérémonie, puisque la crémation nous a été imposée
- celui de choisir le lieu, la date,
- celui de préparer la cérémonie, les chansons, les projections avec des photos de toi, puisqu'ils ne nous ont accordé que 20 minutes pour te dire adieu, devant un cercueil celé, derrière une vitre...
Comment réaliser quand un juge se substitue à vous, ne vous laissant que le droit de souffrir et d'attendre pendant qu'il met 5 SEMAINES (!) pour décider d'une date et signer les papier autorisant la crémation...
j'aurai du réaliser, et pourtant....
- Je continue à t'attendre,
- le soir quand le téléphone sonne, je crois que c'est toi m'appelant pour aller te chercher à l'arrêt du bus,
- je regarde les sorties de films me demandant lequel tu vas vouloir aller voir,
- Je m’empêche de t'appeler quand un documentaire passe à la tv que tu aurais aimé, pour descendre manger
- je me dis que ce n'est pas grave, si je n'ai presque pas de vidéo de toi, je me rattraperai quand tu reviendras...
- Je me dis qu'il va falloir que tu rattrapes tes cours en rentrant si tu ne veux pas louper ton Bac....
Et pourtant ...
ce trou au milieu de ma poitrine, tellement vivace que je me demande pourquoi il n'est pas visible, ce trou devrait me faire comprendre,
mais mon cerveau est en mode sécurité, parce qu'autrement je n'y survivrais pas !
-
Moi aussi je me demande comment ce trou béant au milieu de mon corps n'est pas visible.
Moi aussi j'attends,.
Je ne sais pas comment survivre , ni comment t'aider, je n'ai pas trop de mots, mais je comprends tant..
-
Romane, cela fait plusieurs jours que je veux répondre à tes posts sans oser...
Ta douleur, tes mots trouvent tellement d’échos en moi,
J'aurai pu les écrire ....
Je me contente de les vivre, et de survivre, comme toi,
chaque minute est une lutte de chaque instant
Aujourd'hui où j'ai enfin réussi à écrire, je me sens moins seule, comme faisant parti d'une caste à part, cachée, que les "sans deuil" regardent de loin parce qu'elle leur fait peur, et que, sait-on jamais, c'est peut-être contagieux...
-
Bjr Liamounet,
Je suis contente de voir que tu as réussi à ouvrir ton fil et à mettre des mots sur la tragédie qui vous a frappé vous aussi.
Ce "mode sécurité" je connais, mon mari aussi, parfois on en parle.
Nous nous avons dû attendre avant de le voir puisqu'il y a eu une autopsie, mais je préfère repenser à lui vivant. On ne devrait jamais avoir à vivre ça.
Je t'embrasse
-
Ce fameux mode sécurité moi je l'appelais mon coupe circuit...
celui qui m'a permis de ne pas devenir folle , folle de chagrin...en interrompant la montée de la compréhension réelle de la tragédie...
-
Hortensia, pour Liam aussi il y a eu autopsie (3 semaines pour avoir les résultats) mais même alors ils n'ont pas voulu nous le montrer : " il est trop abîmé" nous ont-ils dit avec beaucoup de tact, "mais il est entier" !
Quand je prends conscience que j'applique ce "coupe circuit" j'ai peur, peur du jour où la réalité va me rattraper !
De toutes les façons, maintenant je vis avec la peur au ventre :
- Peur de la douleur insoutenable que je lis dans les yeux de mon mari
- Peur que mon fils de 15 ans (qui était fusionnel avec son frère) ne craque et n'ai plus le courage de continuer.
- peur à chaque fois qu'il me dit "rien à foutre" ou "à quoi bon" !
- Peur quand je vois ma fille de 11 ans qui était pleine de vie, marcher tête basse, les épaules voûtées et le regard vide.
Ils ont été témoin de ce qu'aucun enfant ne devrait jamais voir.
- peur de me coucher
- peur de dormir
- peur de me réveiller
- peur de ne pas avoir le courage de me lever et d'avancer
- Peur des WE, des mercredis après-midi et des vacances parce qu'il faudra faire semblant devant eux pour leur donner la force, et que cela nous épuise..
- peur de vivre encore longtemps et que la mort se fasse attendre
la mort, MA mort, est la seule chose qui ne me fasse plus peur : elle est devenu mon amie.
Je l'attends sereinement, avec impatience .....
-
liamounet
j'ai lu sur un post que ton fils est mort le 30 oct
mon fils a eu son accident à la meme date il est mort qq heures plus tard dans la nuit le 31, tuer par une ambulance !!!!
-
ho mon Dieu ! comment est-ce possible ? Comment la vie peut-elle ajouter encore l'incompréhensible à l'inacceptable ?
-
"Sache seulement que tes mots me parlent et que si je te donne l'impression d'avoir moins mal, il n'en ai rien...
Cette douleur me dévore de l'intérieur alors je m'efforce de la faire taire, de la museler parce qu'une partie de moi a conscience qu'elle va me détruire. Alors je me protège en refusant la réalité.
C'est peut être pour celà que j'ai l'air d'aller bien, parce qu'au fond de moi je crois encore qu'il va revenir..
je fais comme toi, tous les jours j'espère son retour mais je sais que c'est pas possible toute l'ambivalence de cette douleur
-
Liamounet,
J'ai lu ce qui est arrivé à Liam...
Comment te dire ma tristesse immense... et mes larmes...
Comment surmonter un tel drame ?
Je sais... Un petit peu à la fois...
Ma fille Florence est morte subitement alors qu'on se textait...en blaguant...
J'étais dans la salle d'attente de l'hôpital pendant qu'elle passait des examens de routine.
Elle n'a pas répondu à mon dernier texto... j'ai attendu...attendu...
Irréel et surréaliste...la vie venait de m'arracher ma fille en une toute petite seconde...
Le 24 septembre.
Tout comme toi, je la cherche, je l'attends,
Je fouille dans tous les recoins de ma mémoire pour la retrouver...
Et je m'accroche à l'idée que je la reverrai un jour...
Réaliser l'inconcevable ? Impossible... Je ne peux pas...
Je ne VEUX pas...
Je pense à toi , affectueusement
-
les mêmes mots, les mêmes douleurs, les mêmes attentes, le même vide...mais pourquoi nos enfants, pourquoi eux ?? On me donne des réponses mais de ces réponses je n'en veux pas. ma fille, ta fille, ton fils avaient encore des choses à vivre à découvrir, fauchés en plein vol, sans raison...
Non on ne peut même pas s'apaiser à aspirer à notre propre mort, car rejoindre ma fille ainée, serait perdre ma seconde fille.
Ici ou là-bas je serai toujours autant désenfantée. Nous n'avons aucun choix si ce n'est peut être vivre en étant digne de celle, celui, qui est parti, vivre comme il elle aurait aimé vivre. Chercher son message.
La souffrance ne nous quittera jamais même si on réapprend à rire ou sourire. Rien ni personne n'y peut rien, nous continuerons à la le chercher, à l'attendreet chauque matin, le cauchemar reviendra...
Si seulement on pouvait se regrouper, faire une pétition, hurlez "rendez nous nos enfants" mais le ciel est sourd et qui peut nous soutenir dans notre quête si ce n'est toi ou toiou vous tous, nous tous ensemble.
-
Nous n'avons aucun choix si ce n'est peut être vivre en étant digne de celle, celui, qui est parti, vivre comme il elle aurait aimé vivre. Chercher son message.
[/quote]
à notre retour avec les cendres de Liam, nous avons réalisé que ses amis, qui étaient effondrés, avaient besoin d'une cérémonie, peut être encore plus que nous ! Alors nous avons contacté ses deux amis les plus proches pour qu'ils fassent passer le message. aucun article dans la presse, juste le bouche à oreille.
Ils sont venus nombreux, tellement nombreux ! jamais je n'aurais imaginé qu'il avait marqué tellement de jeunes de son age. La cérémonie a duré 4 heures, 4 heures de témoignages, de larmes, de rires aussi en se souvenant ; il était tellement drôle !
A la fin, ses amis ont plantés un arbre et chacun a déposé une pierre au pied pour former un kern. un kern pour que là-bas, il ne se perde pas, pour qu'il retrouve son chemin vers nous.
Et ils sont tous restés là, incapables de partir !
Alors je leur ai demandé de vivre leur vie à fond, d'en profiter au maximum, d'en profiter dans les bons comme les mauvais moments. de les affronter sans jamais se décourager, sans jamais baisser les bras, comme lui s'était battu jusqu'au bout. Mais surtout, de vivre, vivre leur rêves, vivre doublement, pour eux-même et pour Liam, pour tout ce qu'il ne pourra jamais vivre vraiment, mais qu'il vivra à travers eux !
Depuis, certains ont gardés des contacts avec nous, tous nous ont dit que la cérémonie leur avait permis d'accepter, de lui dire au revoir.
Cela n'a pas été notre cas... mais je suis heureuse d'avoir au moins pu faire ça pour eux
-
24 septembre, 30 octobre, 31 octobre, 30 novembre...........
Jamais je n'aurais imaginé tant de coeur en souffrance, tant de parents dans la douleur.... pourquoi ?
Chaque drame est incompréhensible, inconcevable, inacceptable,.... intolérable !
pourquoi ?
-
Oui pourquoi!!!
-
Pourquoi?
Je cherche une réponse rationnelle ...pourquoi ? Niet ! Pas de réponse.
Je cherche une réponse émotionnelle : j'ai besoin de ma fille, rien d'autre en ce moment.
Je cherche une réponse physique : je veux la sentir dans mes bras, la caresser avec tendresse.
-
Enfouir mon nez dans son cou pour respirer son odeur pendant qu'il me serre dans ses bras en me disant: "je t'aime mamounette"
-
Moi non plus, je ne veux pas.
Liamounet je comprends, je comprends..
-
Realisez! 17 mois après....je commence seulement à RÉALISER que ma vie sera sans elle..pourtant j attends toujours qu elle revienne
-
Et ta douleur Oriane, est-elle toujours aussi forte ? Te vrille-t-elle toujours autant les entrailles ?
ou, 17 mois plus tard arrives-tu de nouveau à respirer normalement sans avoir l'impression de manquer d'air ?
dis moi ! dis moi si ce sera toujours aussi insupportable ?
Ou si réellement "avec le temps va, tout s'en va " ? sauf mon amour pour lui ............
-
Bonjour Liam
Quelle douleur de ne pas pouvoir dire au revoir au corps de son enfant et de ne pas pouvoir choisir tout ce qui se rapporte à la cérémonie ,je compatis Liam à votre douleur ,moi qui a pu toucher mon fils jusqu'à la dernière minute ,cela fait 15 mois et 18 jours ...
J'ai toujours du mal a réaliser ,j'ai sa photo dans ma chambre pour lui parler le soir ,le matin ,et pour m'aider à réaliser ,car c'est tellement impensable qu'il nous faut des preuves que oui la vie ne sera plus jamais la même .
Je me sens seule ce wk ,je n'ai pas eu ma petite-fille ,ce sont les vacances ,ce matin je suis allée au cimetière mettre des oëillets en pot ,je suis triste de voir que sa compagne n'a pas mis une fleur pour la Saint Valentin ,RIEN !!!!! En décembre sa maman m'a gentiment fait comprendre que sa fille commençait a ressortir avec des amis (ou autre) ,qu'elle voulait tourner la page ,j'ai trouvé que ce n'était ni le lieu (spectacle de fin d'année de l'école de ma petite de 4 ans et demi ) ,ni le bon moment 13 mois après le décès de mon fils pour me dire cela ,juste avant Noël ,période déjà dure a passer .
Qu'en pensez vous ? surtout que j'ai toujours dit à ma belle-fille "que je sais qu'un jour elle refera sa vie ,que c'est mieux pour elle et la petite " que je ne leurs souhaite pas de rester seules ,moi je suis seule (divorcée depuis 23 ans ),j'en ai beaucoup souffert ,.
-
Merci Federico ,eh oui ,il faut en supporter des phrases ...je ne sais même pas si elle s'est rendu compte mais j'attends le moment opportun pour le dire à ma belle-fille ,je suis patiente mais je n'oublie pas .
-
Je pense que lorsqu'on est confronté au deuil, l'une des première chose que l'on découvre, c'est la maladresse des gens.
Enfin quand je dis maladresse, c'est pour rester polie ! Le plus souvent c'est de la bêtise, mais la plupart du temps c'est dicté par l"indifférence : les gens parlent sans réfléchir car ils se moquent de savoir si ce qu'ils disent est bienvenu, et peut blesser. Ce qui les importent c'est d'entendre le son de leur voix, de parler, voire de dire ce qu'ils ont sur le coeur sans penser aux conséquences de leur propos.
En l’occurrence, dans ton cas, je pense que la belle mère de ton fils prenait les devants pour annoncer que ta belle fille pensait à refaire sa vie. Elle a pensé à sa fille sans penser à toi. Comme dit Frédérico elle n'a pas réfléchi un seul instant que ce n'était pas à elle de te le dire ! Ni le moment ! Peu de gens ont en plus conscience de la douleur que représentent les fêtes lorsque l'on a perdu son enfant.
Mon mari te dirait que la douleur que l'on a à endurer est un poids suffisant sans avoir à supporter en plus la bêtise de tout ces C.... ! Lui ne se gêne plus et ne prends plus de gants... Moi j'ai plus de mal, et n'y arrive pas encore même si de temps en temps je me fais des petits plaisir en en renvoyant ch....
Cela n'empêche pas les propos plus que blessants qui restent gravés une fois qu'ils sont dits et blessent d'autant plus quand ce sont des proches qui en sont coupables. Pour ma part le dernier en date vient de ma propre mère qui n'a rien trouvé de mieux que de commenter lors des dernières tempêtes "l'inconscience de ces parents qui allaient au bord de la mer avec leurs enfants alors qu'il y avait des vagues". je ne suis même pas certaine qu'elle ai compris pourquoi je lui raccrochais au nez....
-
Merci Liamounet ,oui et c'est d'autant plus dur que je ne veux pas faire de vagues car les parents de ma belle-fille s'occupent beaucoup de la petite ,le matin et soir pour l'école ,ma belle-fille habite près de chez eux mais pour ne pas réveiller la petite trop tôt ,elles dorment chez eux 3 fois par semaine ,ils sont à la retraite ,moi j'ai encore 7 ans a faire je me lève à 4h30 le matin ,donc moins disponible ,même si je me suis proposée pour de temps en temps récupérer ma petite après l'école ,on me fait comprendre que ce n'est pas la peine ,je comprends que ça fait perdre du temps le soir ,je suis à 3 km de venir la rechercher .
Et comme je suis seule sans conjoint ,c'est facile de balancer des"piques" .
Je suis la seule à mettre des fleurs au cimetière ,la dernière fois ma belle-fille en a mis pour la Toussaint ,en faisait tout un plat 15 euros de chrysanthèmes qui ne durent pas longtemps ,j'ai faillit lui demander si elle voulait que je l'a rembourse ...
A la saint Valentin ,même pas une rose ,lui sur son lit d'hôpital 1 mois avant de partir il lui avait commander un vrai bijoux ,qu'elle n'a même pas eu la délicatesse de mettre à Noël chez moi ,je n'ai rien dit ,pour ne pas éclater ,donc ça + ça ,= beaucoup a encaisser .
Ma fille ,elle est très dure aussi ,je ne peux parler de son frère avec elle ,elle a dit à ma mère qui est a 1000km "ce n'est pas parce que je n'en parle pas ou que je ne vais pas sur sa tombe que j'y pense pas "
1 5 jours après le décès de son frère ,elle m'a dit "ça me gonfle ,tout le monde me parle de ...." ,heureusement j'ai le forum ,ma mère qui a 84 ans a aussi besoin de parler de son petit-fils qui était très proche d'elle ,il lui téléphonait plusieurs fois /semaine ,il avait toujours des bonnes blagues à lui raconter .
Que c'est dur d'être confronter à la bêtise ....
-
Pensez a vous les filles et laisser les cônes le rester
Une dose d'égoïsme ça nous fait du bien vous prem's
-
Oui c'est vrai ,elles savent piquer ou ça fait mal ,comme si on avait besoin de ça !!!
Heureusement que le forum existe et vous tous .
-
Oui, penser à nous ! tu as raison, il faut se protéger, c'est déjà assez dur comme ça sans en rajouter...
J'arrive à faire l'impasse sur l'indifférence (pas une nouvelle de ma famille ni de celle de mon mari depuis la cérémonie du 5 décembre : comme tu dis, tant pis pour les cons...
J'ai plus de mal à accepter et vivre avec l'attitude de mes deux autres enfants, et là je rejoins Ludmilla !
Leur douleur et leur difficulté à gérer le traumatisme lié à la mort de Liam (dont ils ont été témoin), est dur à vivre pour nous. Elle rajoute à notre propre douleur.
On s'était dit que l'on arriverait à survivre en restant soudés et en fait ce drame nous a séparé : nous le vivons chacun de notre côté, chacun différemment et nous l'exprimons différemment ! la réaction de l'autre est souvent difficile à comprendre ; cela ne veut pas dire qu'il souffre moins.
Mon fils de 15 ans qui était très proche de Liam souffre terriblement, mais depuis 3 mois il n'a rien dit, rien exprimé je ne l'ai vu pleurer qu'une fois : quand ils ont retrouvé son corps et que l'espoir s'est éteint en lui. Depuis, plus rien : il fuit la maison, passe son temps avec ses amis, ne veut pas partir avec nous en vacances ou WE et ne décroche pas un mot quand il est avec nous. On pourrait prendre cela pour de l'indifférence, mais je sais qu'il souffre... il est juste difficile de souffrir les uns à coté des autres, en s'inquiétant, en ayant peur, seuls.....
Quel age a ta fille Ludmilla ? sa dureté (si difficile à vivre, je le comprends) est peut être une protection face à sa douleur... Je sais, cela ne rend pas les choses plus faciles à accepter, mais cela pourrait les expliquer !
avec ma tendresse
-
Ma fille de 18ans a du mal avec la mort de son frère et elle est très hostile comme si nous étions responsable
Les ados ont du mal avec la vie alors la mort!!!
-
je me suis aussi demandé si mon fils ne nous en voulait pas. Il m'a dit que non, mais....
Aujourd'hui son attitude me fait tellement peur : peur que ce soit trop dur pour lui, de continuer cette vie sans Liam (ils étaient tellement fusionnels, ils avaient tellement de projets) et en plus avec toute la scène de sa mort dans sa tête.
L'adolescence est déjà une pèriode à risque mais avec ce traumatisme en plus... j'ai tellement peur !
C'est déjà insupportable pour nous, adultes, alors pour lui !
Pour sa soeur de 11 ans, c'est encore autre chose : elle, elle parle, elle pleure.....
-
Chère Liamounet,
C'est avec effroi que j'ai lu ce qui est arrivé à Liam. Avez-vous essayé l'EMDR pour pouvoir vivre avec ce traumatisme ? D'après plusieurs témoignage, ça peut aider.
Il est difficile de parler en famille car chacun voudrait protéger les autres.
Tu avais demandé à Oriane si elle pouvait de nouveau respirer normalement. Je ne sais plus au bout de combien de temps ce moment est arrivé, mais il arrivera.
Kompong speu, je ne crois pas que tu dois prendre la colère de ta fille personnellement. Elle en veut juste au destin et c'est vous qui êtes là en face d'elle.
Ludmilla, une des meilleures amies de ma fille n'est jamais allée sur la tombe de ma fille. C'est trop dur pour elle. Et puis, il y a effectivement des personnes qui ont le besoin d'y aller et d'autres non sans que la douleur soit moindre. Mais je reconnais que je suis contente quand je sais que quelqu'un y va.
Par rapport à ta belle-fille, je m'imagine que c'est difficile d'élever son enfant après avoir perdu son mari. Elle doit faire comme elle peut.
Courage à vous toutes et tous
Méduse
-
Merci Méduse,
effectivement nous avons voulu essayer l'EMDR. Nous avons en plus la chance dans notre petite ville d'avoir une psychothérapeute qui le propose.
Nous l'avons rencontré, lui avons raconté notre drame dans les moindres détails et... l'avons empêché de dormir pendant 2 jours !
Selon ses dires elle n'a jamais eu de patient avec un traumatisme aussi important de toute sa carrière. elle nous a donc conseillé de faire d'abord du neurofeedback, craignant que l'EMDR soit trop difficile puisqu'il faut fixer l'image du traumatisme !
Nous avons fait 4 séances de neurofeedback et nous avons arrêté. Je n'arrive pas à savoir si cela a un quelconque effet ! Sur moi, un jour ça va, la souffrance est supportable et le lendemain j'ai envie de mourir ! mais bon, ce yoyo, je le vivait déjà auparavant...
Je ne sais pas si quoi que ce soit peu nous aider. A chaque fois que je vois quelqu'un, j'attend un miracle et je suis à chaque fois cruellement déçu. J'ai fini enfin par comprendre en regardant la vérité en face : le seul miracle que j'attend et qui me permettrai d'aller mieux, c'est de revenir en arrière, c'est de revoir mon fils !
La psychothérapeute a été honnête, elle nous a dit que les seuls qui détenaient la clé pour nous aider à aller mieux, c'était nous même !
-
Comme ma fille ainée s'est suicidée, j'avais retracé sa dernière journée et ses derniers instants et j'ai revécu ces moments dramatiques de nombreuses fois jusqu'à ce que je lise qu'eux, ils sont morts qu'une fois et qu'ils ne souffrent plus, alors que nous, nous revivons ces instants inlassablement. Je m'y suis accrochée et j'évite de me rappeler ces moments.
Sept mois après le décès de ma fille, j'ai perdu mon mari d'un AVC. Le deuil pour ma fille s'est alors interrompu brutalement et il est revenu, je ne sais pas quand, mais je ne l'ai plus laissé m'envahir avec la même intensité qu'auparavant.
Comme j'ai eu des signes de ma fille et après des lectures sur les NDEs et autres. je suis convaincue qu'elle va bien et que nous allons nous retrouver. J'avais lu des NDEs en boucle et cela m'a aidé.
Je me suis dit aussi que s'il y avait un après et qu'ils pouvaient nous voir, alors ma fille ne pourrait trouver la paix que si j'arrivais à retrouver la mienne, une forme d'auto-suggestion.
-
Moi aussi j'ai lu beaucoup sur les NDE (de tout: livres, internet...) certains témoignages m'ont parlé, d'autres pas. Au final ça donne une idée de ce qui se passe dans les derniers moments, mais après ? Cela reste tout de même une énigme et pour moi cela pose surtout la question du sens, pourquoi notre cerveau nous envoie t-il de tels messages ?
Personnellement je n'ai pas trouvé intéressant le livre du professeur Charbonnier, ni celui d'Eben Alexander. J'ai aimé celui du professeur Jourdan et de Pin Van Lommel.
Moi aussi je garde l'espoir qu'autre chose nous attend, quoi ?
-
Merci Méduse pour ton message .
Pour Liamounet ,ma fille a 28ans (26 au décès) ,elle n'a jamais voulu voir qu'il était malade ,15 jours avant son décès ,elle avait encore dit à sa grand-mère (ma mère de 82 ans à l'époque ) que nous dramatisions toutes les 2 ...
Il a fallut que ce soit elle qui le découvre en 1 er ,sur son lit d'hôpital ,moi étant interceptée par l'oncologue en passant devant son bureau .
-
je viens de lire tous vos messages, je voulais juste vous embrasser... j'ai la même douleur ... le même sentiment que ce n'est pas vrai ... que de toute façon on s'aimait tellement que ça ne peut pas être possible !!!!!! mon Gaël est parti le 23 octobre dernier ... 10 mns avant, je l'entendais s'habiller ... que je regrette de ne pas lui avoir demandé de venir me faire un bisous ... une voiture lui a coupé la route à 500m de chez nous ... je l'aime tant !!!!!!!!!!!!!!!!
-
J'ai le même sentiment . Ce n'est pas vrai, ça ne peut pas l'être !
La vie ne peut pas basculer de cette façon! Pas comme ça.
Savoir que mon enfant souffrait, que je n'ai rien vu, rien vu.
C'est l'incompréhension totale . Comment je n'ai rien vu, pourquoi?
Plus rien ne semble réel. aucun sens.
J'ai le sentiment qu'il va revenir. Que Tom va revenir, malgré la souffrance qui me broie, qui me fait réaliser que ce n'est pas vrai.