Avant le départ de Noémie, je m'interrogeais déjà sur le sens de ma vie. Je me demandais pourquoi j'avais la chance d'être née en France, et pas dans un pays en guerre,  pourquoi à l'école ça s'était toujours bien passé, pourquoi j'avais eu le droit d'avoir des parents aussi aimants et dont le rôle de guide a été primordial toute mon enfance et mon adolescence et même après, pourquoi j'avais la possibilité de vivre une si grande histoire d'amour avec mon mari,  pourquoi je n'avais eu aucun problème pour concevoir et élever mes deux enfants chéris, pourquoi tout ça pour moi et pas pour quelqu'un d'autre? Et plus ça allait, et plus je me disais qu'il allait m'arriver quelque chose de grave...

Cet été là, j'en ai même parlé à ma mère. Mais je m'imaginais perdre mon mari, dans un accident de moto par exemple, ou l'un de mes parents... jamais je n'aurai pensé que ce soit l'un de mes enfants qui me soit arraché.

Quelques jours après Noémie est décédée...

Alors j'ai compris. J'ai compris pourquoi j'avais eu autant de chance avant dans ma vie. C'était pour être prête à affronter la pire des épreuves. C'était pour avoir les armes qui m'ont permis d'être où j'en suis aujourd'hui... avec l'envie de vivre et l'envie d'aimer, encore plus puissantes qu'avant. Car la vie ne tient qu'à un fil, et au lieu de la gâcher, je dois en profiter, car je pourrai partir d'un coup, comme ça, en un claquement de doigts, et je ne veux pas avoir de regrets...

Pour ma part, la vie à toujours été compliquée, une petite enfance et adolescence que j'ai transformée en heureuse, alors que chez moi c’était la guerre perpétuelle entre mes deux parents....

Je me suis échappée, comme je pouvais alors, mariée avant 18 ans , avec une brute, sans le voir j'étais entrain de reproduire le schéma familial dans le quel j'avais vécu....

IL m'a fallut presque 10ans pour comprendre et dire NON, ce qui a suivit, fut pire, j'ai résisté, je me suis battue , j'ai appris à ne jamais rien lâcher.... 

De constante batailles, épuisantes, mais j'avais une telle force, une telle énergie, pour les combattre.

Aujourd'hui , si je fais le bilan, en quasi 40 ans , les années, de plénitudes je peux les compter avec les doigts d'une seule main et encore pas tous les doigts.....

La situation commençait à se rétablir, la balance penchait enfin du bon coté , et ce foutu cancer est arrivé....

Toutes ces foutues années à me demander si un jour, je trouverai la sérénité, maintenant j'ai la réponse, .....

Et tout ce que j'avais enfoui, après chaque batailles finalement gagnées, tout à ressurgit, tout m'est revenu en pleine face, en plein cœur, après le départ de mon mari....

Alors ou trouver du sens ?? si ce n'est me demander ce que je paie et pourquoi....

L'envie de se battre, viendra, c'est notre instinct, c'est inexplicable ....

Pourquoi la vie est si cruelle parfois....comment pouvons nous surmonter ça? Je ne sais pas,je ne comprends pas

Sauf que je donnerais ma vie pour qu elle revienne...mais ça voudrait dire que nous ne serions pas ensemble

Alors.....on subit

Magalilou,

Ah ces rancœurs,comment ne pas les avoir, comment arriver à comprendre, alors que l'on se comprend déjà, si mal soi même....

Arriver a se parler vrai sans être blessée, sans blesser les autres , difficiles, lorsque la communication, n'est pas vraiment là....  ou si peu, en tout cas pas assez pour nous...

Chacun replié sur sa propre douleur, difficile de trouver une ouverture... de se raisonner....

Lorsque les personnes ne me parlent pas clairement, je ne comprend plus, et c'est vrai, la rancœur s'installe.

J’étais dans le même état que toi, l'année dernière avec mon fils, il ne voulait plus venir à la maison, je ne voyais que très peu ma petite fille, et n'arrivais pas a  comprendre, il ne disait rien , et je n'arrivais pas à lui dire ....
Même le soir de noël, j'ai pleuré et cela à bien faillit dégénérer, la colère rentrée , les mots retenus,tout a commencé à sortir....
Pareil avec ma sœur, parce que je n'ai pas compris ce qu'elle tentait de m'expliquer a demi mots,et je suis partie dans une colère immense contre elle, blessée... heureusement, j'ai ma psy, qui pour une fois m'a dit tout de go, voilà ce qu'elle a voulu vous dire....

Tu n'es pas devenue pleine de rancœurs, tu as peur simplement, de perdre encore des êtres chers, ne serait ce que de vue, et tu ne sais plus comment t'y prendre, sans blesser qui que se soit y compris toi , pour le dire.

Avec mon fils et du temps , j'y suis arrivée, avec ma sœur, je vais tout faire pour, comme toi j'essaie de décoder pour voir plus clair en moi, pas facile....

La souffrance n'est pas une excuse en soi, mais elle obscurcie tout, et emmêle bien des choses , qu'elle ne nous permet pas toujours de démêler...

Noël va vite passer, plus que quelques jours, tu auras tes petites filles , la semaine suivante, avec elles, viendra la lumière, dont tu as besoin, pour recharger tes batteries, du bonheur pur, qui annihilera un moment le reste ....

je te souhaites d'arriver a trouver, sachant que dans le noir, la difficulté est décuplée.

Je te serre fort .

zabou



 

Lorette ma petite fille dialyse depuis maintenant 20 mois. Elle a 2 reins qui attendent pour qu'on la greffe. Il y a celui de ma fille, sœur de Madeleine et le mien. Nous sommes compatibles mais le papa de Lorette refuse qu'on lui donne.  Je lui en veut à cause de cela. Il préfère que sa fille dialyse parce que sinon il pense qu'il nous sera redevable alors que pour nous c'est naturelle, normal de faire cela. Il faut dire que lui même est compatible oui mais voilà il ne donne pas son rein à sa fille pourquoi? Il serait normal que ce soit moi afin de préserver le rein de ma fille et le sien pour plus tard pour Lorette. Si Madeleine était là il y aurait longtemps que Lorette serait greffée. Mais voilà...! Lorette en a ras le bol de dialyser. Elle va 3 fois par semaine à Lyon, seule, en VSL, elle part le matin à 11H 20 et rentre le soir à 20H00. Pour une petite fille de 11 ans c'est dur. Il en a rien à faire. J'ai même proposé de le faire en anonyme mais le professeur chef de service lui a dit et il a encore refusé? Comment ne pas lui en vouloir. Lorette souffre dans sa chair, dans son cœur et monsieur s'en fout! Mes petites filles n'ont pas le droit de parler de leur maman. Il faut qu'elles oublient? Comment peut on demander cela à un enfant?? Je reprend ma respiration car la colère remonte et il ne faut pas. Je dois maitriser la rancœur que j'ai contre lui, au moins pour mes petites.

Une conférence
Docteur Jean-Jacques Charbonier
"Sept bonnes raisons de croire en l'au-delà" - « J'exposerai de façon simple et claire 7 arguments de poids qui laissent penser que la conscience perdure après la mort physique et que celle-ci semble être beaucoup plus performante en état de mort clinique qu'à l'état basal lorsque nous sommes « vivants ». Cette conférence révolutionne les paradigmes eschatologiques de nos sociétés occidentales et a la réputation d'être d'un puissant réconfort pour les personnes qui sont angoissées par ma mort ou dans la souffrances d'un deuil. »

Dr Jean-Jacques Charbonier 7 bonnes raisons de croire en l'au delà! Quantique Planète Reims 2013
Une conférence www.quantiqueplanete.com"Sept...

Magalilou, comme toi je serais en colère,on le serait toutes dans ce cas là

Comment un papa peut il être aussi égoïste!

Les médecins ne peuvent ils pas intervenir? Il y a quand même danger pour Lorette

Amicalement

Je vais revenir sur plusieurs points, n'ayant pas la force d'écrire ou de lire ces derniers jours, je rattrape petit à petit mon retard.

Concernant Magaliou et sons gendre, personnellement je ne me donne pas le droit de juger, il y a peut-être des choses que nous ignorons qui le bloque pour le don.
Mais à priori, si ce n'est que le sentiment de vous être "redevable" qui le bloque, désolé d'avance pour mes propos mais c'est un abruti fini. Même s'il sait ce que c'est qu'un deuil jouer ainsi avec la vie de ses enfants est pour moi ( et je pense pour beaucoup sur ce forum) impardonnable. Moi et beaucoup d'entre nous donnerions corps et âmes pour juste revoir le sourire de notre enfant disparu, alors un rein pour une vie est un prix bien léger.

Plus tôt sur ce sujet on a parlé du sens de la vie et de ce que l'on mérite ou pas. J'avais lu quelque part que la vie ne nous inflige que ce que nous pouvons supporter... Je dois être fait de béton armé alors, entre la maladie de ma fille et la perte de mon fils, on a dû me juger "assez fort" pour encaisser tout ça.
Pourtant je crois que personne n'est assez fort pour "encaisser" la perte d'un enfant.

Je pense plutôt qu'il n'y a pas de justice, qu'il n'y a pas de logique ou de sens à tout ça.
La mort, les accidents, la maladie tout ça frappe de façon aléatoire, n'importe qui, n'importe où, n'importe comment.

On est juste les victimes d'une roulette russe géante que se déclenche à chaque seconde qui passe avec la population mondiale comme joueurs. Une machine infernale qui ne s'arrête jamais et qui distille de façon aléatoire bonheurs comme malheurs sans distinctions, sans jugement de valeurs.

J'ai eu la chance infini de connaître "le bonheur ultime" d'avoir un enfant, de l'aimer sans conditions, d'être à un niveau d'oubli de soie qui est certainement proche de la folie et du fanatisme.
Mais j'ai aussi le droit aujourd'hui à "l'absence insupportable", et d'avoir vue la vie quitté son petit corps.

Je ne crois pas que la vie soit juste ou injuste, je ne crois pas en une force supérieure. En tout cas si elle existe elle ignore le concept même de justice. Je ne suis plus sûre de grand chose aujourd'hui.

La seule certitude qui demeure au fond de moi c'est cette amour infini qui reste au fond de mon cœur , qui souffre plus que le commun des gens ne peuvent l'imaginer.