Une grosse pensée pour toi, en cette journée, pour ta fille....

Maddy,
Souvent les amis de ma fille, Madeleine, l'appelaient Maddy..... Il y a constamment une bougie d'allumée, jour et nuit, chez moi, depuis le départ de Mad ainsi qu'au cimetière.
"A quoi bon vivre!"  Oh je me suis souvent posée la question, il n'y a pas si longtemps encore d'ailleurs. Et puis quand passe cette nouvelle crise, quand revient le temps de la réflexion alors on sait pourquoi vivre parce qu'on a d'autres enfants qui eux aussi ont perdu un être cher à leur cœur et qu'on ne peut leur imposer une nouvelle horreur, parce qu'au fond de toi tu sais tout cela Maddy tu es encore ici. On a mal, très mal. Notre souffrance, jamais elle ne nous quittera mais avec le temps on l'apprivoise un peu. 7 mois c'est récent il te faut aller doucement. Quand aux "amis" effectivement beaucoup fuient. La douleur des autres est difficile à recevoir en pleine figure. Elle dit que cela peut arriver à n'importe qui alors il vaut mieux lui tourner le dos. Seuls les vrais empathiques restent et soutiennent..... et NOUS, tous les parents, qui savons ce qui se passent dans les têtes pour avoir les mêmes maux. Continue d'écrire ta colère cela te permettra de l'expulser. Raconte nous ton fils. De tout cœur avec toi, plein de douces pensées. Martine, maman de Madeleine

Juste une pensée comme ça à 4h du matin.
Pour bien vivre, il faudrait ne plus avoir d'émotions, faire abstraction à tout ce qui est extérieur à soit, non pas être égoïste mais pouvoir analyser, réfléchir  sans émotion, là serait la vraie liberté. C'est ce que font ceux qui pratiquent la méditation, comme les moines bouddhistes enfin je crois. 2 personnes ayant les mêmes parents, exactement la même vie vont réagir différemment donc c'est bien leur émotions et leur capacité à les canaliser qui vont faire d'eux 2 personnes complétement différentes, donc, pas d'émotions pas de souffrance.  C'est un peu simplet comme raisonnement et comme explication mais je ne suis pas philosophe et j'ai plein d'émotions, de souffrances  que je voudrais fuir.

Aujourd'hui j'ai pleuré, et depuis 3 ans, pas pour ma fille mais pour mon petit père qui est parti 3 mois après Madeleine. Il n'a pas supporté qu'elle soit partie alors que lui était encore de ce monde. Quand il est parti je ne l'ai pas pleuré. J'étais même contente que Madeleine ne soit plus seule là-haut. Et aujourd'hui, d'un coup j'ai pensé à lui et j'ai pleuré. Oh bien sur pas les mêmes larmes, pas le même chagrin mais je l'aimais mon petit père et lui aussi me manque énormément mais voilà il avait 90 ans et je l'ai gardé quand même longtemps. Je t'aime mon petit papa.

Hier soir 2eme séance du groupe de paroles. Nous sommes maintenant 3 mamans ayant perdu un enfant. Et toutes les 3 nous avons beaucoup de mal à nous reconnaître et à nous impliquer dans ce groupe!!!  Malgré tout je vais insister, persévérer. Je dois aller au bout si ça ne me fait pas de bien ça ne fera pas de mal et ça m'oblige à sortir de chez moi, point positif.

Oui Magalilou, comme te le dit Eva, serrez vous les coudes et faites comprendre votre ressenti, il n'y a pas de raison que vous ne soyez pas entendues.
Viens nous dire ce que ces réunions de groupe t'apportent, si tu y sens de la compassion, du soutien....pour peut-être nous inciter à en faire autant. Passer le cap de l'écrit,  se confronter avec le deuil des autres.
Je pense que cela fait partie de ce que l'on appelle le travail de deuil.......
 De tout coeur avec toi.

Bonsoir à tous et à toutes,
C'est la 1ère fois que j'écris sur ce forum. Vos témoignages me parlent tellement... J'ai perdu mon fils il y a 6 mois, il avait 3 mois et demi mon chouchou quand il nous a quittés. Au début, nous sommes très entourés et "anesthésiés", on ne se rend pas réellement compte de ce qui arrive et maintenant, j'ai l'impression de réaliser et c'est très douloureux et puis on se sent tellement seule... Toute cette souffrance que j'essayais de camoufler depuis le décès de mon fils, Clément, est ressortie de façon très intense lorsque le 4 octobre de cette année, cela a fait 2 ans que mon papa est décédé. J'ai l'impression de devoir affronter ces 2 deuils et c'est difficile. Après le décès de mon fils, je me suis vite remise dans mon travail à 300% et là je ne me sens plus capable d'assurer quoi que ce soit, je suis donc arrêtée et suivie par une psychologue. En même temps, depuis que mon fils est né, nous n'avons, avec mon mari, pas eu un moment de répit puisque sa 1ère malformation a été découverte le jour de sa naissance, et le lendemain, lorsqu'ils l'ont opéré, ils ont découvert une 2ème malformation qui elle était beaucoup plus grave. Notre chouchou a donc été en réanimation pendant toute sa petite vie, et a dû subir 7 opérations. C'est absolument horrible de devoir vivre cela tout petit et maintenant je souffre de son absence mais je me dis que lui ne souffre plus et ça ça me réconforte un peu. J'ai le sentiment que ma vie ne sera plus jamais comme avant, une partie de moi est détruite!!!
Courage à toutes celles et ceux qui passent par ces douloureuses épreuves de la vie.