Bonjour Malau
Tout comme toi mon fils est aujourd'hui dans un cimetière loin de chez moi. Parce que nous sommes arrivé ici il y a un peu moins de 3 ans et que je ne compte surement pas y rester jusqu'à la fin de mes jours, puisque je n'y suis que pour des raisons professionnelles. de plus nous n'avons aucune famille ici. Aujourd'hui ses cendres reposent aux cotés de celles de son arrière grand-père et son arrière grand-mère (qu'il aimait beaucoup et qui nous avait quitté l'année dernière) dans la concession de la famille de son père, je sais que sa grand-mère (qu'il adorait) ira le rejoindre plus tard et peut être son grand-père en fonction de ce qu'il aura décidé. Pas très loin du columbarium il y a aussi la concession où reposent les corps de son autre arrière grand-père paternel (parti il y a 5 ans mais qu'il aimait bien aussi) et où ira aussi son autre arrière grand-mère et son grand-père si il fait ce choix plutôt que l'incinération), bref ses cendres reposent auprès de toute sa famille paternelle, j'ai trouvé cela plus juste (du coté de ma famille nous n'avons pas de concession). Je pense que c'est le bon choix parce que même si moi je ne peux pas y aller, je sais que ma belle-mère prend soin de lui la-bas et ses restes ne sont pas seuls.
Pour ma part je sais ce qu'il pensait de tout cela il y a quelques années et même si depuis nous n'en avions pas reparlé je m'accroche à cela en me disant qu'il n'avait pas changé de point de vue. Pour Tristan, malgré son jeune âge il avait déjà une vision très à lui de la mort (qui n'est ni la mienne, ni celle de son père, ni celle de ses grand-parents, j'ignore où il se l'est forgée) après la vie il n'y avait plus rien, il disait que peu importait ce que l'on faisait de l'enveloppe charnelle puisque de toute façon on n'est plus dedans. Tous ces rituels n'ont d'importance que pour les vivants. En ce qui te concerne tu ne pourras malheureusement jamais savoir avec certitude, tu dois faire avec ce que tu savais de ton fils, de ce qu'il était, de ce en quoi il croyait, de sa philosophie de la vie, même si elle était différente de la tienne (ceci est souvent le plus dur à accepter lorsque l'on y a pas été confronté de son vivant)
Cependant à titre personnel je pense que son âme en transition (en attendant que Dieu ou autre être suprême le juge apte à aller accomplir sa nouvelle destinée) n'est pas reliée à ses cendres donc peu importe l'endroit où sont ses cendres, il m'entendra lorsque je lui parlerais si il doit m'entendre. (Et ceci est vrai pour toutes les religions avec leurs "au-dela" et leurs "paradis" différents, l'âme est toujours détachée du corps physique)
Pour cela je me suis fait un petit "autel" à la maison, quelques photos et objets personnels, une bougie, un cahier pour lui écrire. De temps en temps dans la journée je m'y arrête et je lui parle, une fois par jour j'allume la bougie, c'est mon rituel. Il est à la fois parti et encore là, il a sa place à la maison, tout le monde le respecte tout en sachant qu'il ne reviendra jamais.
A moi aussi il me manque, je demande encore parfois dans mes prières la nuit qu'on me le rende, même si je sais cela impossible, je rêve de revenir en arrière et de changer les choses. Je pense que pour toi, comme pour moi, le vrai problème ce n'est pas le cimetière où il repose mais tout simplement le fait qu'il y repose qui est insupportable et que aucun endroit qui ne soit pas dans nos bras ne sera jamais assez bien pour nos enfants.