encore une nuit où je ne dormirai pas, une nuit à penser à toi, à cette foutue vie où tu n'es plus, dont plus jamais tu ne feras partie. Tu es là dans mon coeur, dans mon ame déchirée mais plus jamais je n'entendrai ton voix, ton rire, plus jamais je ne sentirai ton odeur. Comme dit la chanson - cigarette sur cigarette j'écoute mon ennuie, verre après verre dans ma tête appel en vain l'oublie, je suis seule dans cette maison vide dans cette maison hantée par ton rire - Si les journées sont longues, elles sont au moins entre coupées par les enfants de Fanny mais les nuits elles... n'en finissent pas.

Je ne peux pas continuer ainsi. Je ne sais pas quoi faire de ma vie. Toutes les fois que je veux essayer d'avancer un peu quelque chose m'en empêche (circonstance, lieu, argent...). Rien ne m'interesse, je passe mes journées à la maison, enfermée. Je ne sorts que pour mes petits enfants et encore je suis obligée de me faire violence pour y arriver. Je suis perdue. Où es tu ma chérie, ma fille? ne peux tu pas me donner un petit peu de courage, de force, d'envie pour aller plus loin. C'est tellement difficile. Je me sents déconnectée de ce monde. Je n'y ai plus ma place. Pourtant je resterai là mais le vide est immense. Je ne peux donner mon rein à Lorette les medecins disent que je suis trop agée alors même pour cela je ne serts à rien. Que me reste-t-il donc à faire ici bàs? Je ne trouve pas de réponse. Avancer, tout le monde dit qu'il faut avancer, pour cela il faut un but et quand on n'en a plus comment avancer? pour aller où? Je voudrais une toute petite lumière au bout du tunnel, une toute petite..............................   

Cet après-midi j'ai encore essayé, je me suis forcée, je suis allée me promener pour sentir le soleil mais je n'ai eu qu'une lumière aveuglante, j'ai regardé autour de moi mais je n'ai pas apprécié le paysage. J'avais froid, ce froid qui te prend, te transperce, ce froid qui vient de l'intérieur. En longeant la voie férrée j'ai même eu des pensées....  Après prés de 2 heures je suis rentrée aussi vide. Quel sens doit-on donner à la vie quand plus rien n'est beau que tout est fade? quelle direction?
La nuit va encore être longue, longue...

de tout coeur avec vous
pour moi 4 ans et 7 mois et la meme souffrance

Chère Martine,
Pour vous réchauffer, je vous envoie un peu de soleil de La Réunion. Ici, c'est l'été. Il faut imaginer nos enfants partis comme de soleils qui nous guident chaque jour dans notre univers de souffrance. Ils nous apportent l'énergie nécessaire pour continuer d'être et de ne pas renoncer en attendant de les retrouver dans la lumière. Bientôt cinq mois que Davy est parti. Son soleil me réconforte un peu le coeur, mais bon Dieu que l'absence est dure à supporter.
Bien à vous tous.
La papa de Davy

bonjour à toutes et tous,
Quelques jours d'accalmies, quelques jours où sentant la souffrance trop forte, trop difficile à supporter, le corps et l'esprit s'associent pour que tes pensées se tournent seulement sur le présent de ton enfant "elle est bien maintenant, elle est dans l'amour, il n'y a que cela qui compte" et puis d'un seul coup le clasch, tu ne sais pas pourquoi "où es-tu, tu me manques tellement, je n'en peux plus?" et les larmes de couler, le coeur de s'emballer, le corps de souffrir et ta tanière de devenir prison.

La semaine prochaine, Lorette sera opérer, ils lui mettent une fistule (artère artificielle pour permettre de dyaliser sans piquer dans l'artère toutes les fois et donc de ne pas l'abimer) puis elle commencera les dyalises au bout de 3 semaines (3 fois par semaine à raison de 4h chaque fois, sachant qu'il faut 1h30 pour aller à Lyon et autant pour revenir, qu'il faut 1/4 h environ pour installer la dyalise et autant pour débrancher, plus les aléas) ma petite fille est repartie pour combien d'années de galère?. Oh "putain" Madeleine, comme tu lui manques, comme tu vas lui manquer, quelle force, quelle énergie il va falloir qu'elle puise en elle, SEULE, et son père qui m'empèche de l'aider, de la soutenir très fort, juste un petit peu, je suis désolée mais ça me fait du bien "connard". Et pourtant la aussi ça fait mal, les bons souvenirs reviennent, m'envahissent, me ramènent vers l'affection que j'avais pour lui et qui n'a pas entièrement disparue et je ne comprends pas ce qui est arrivé, je suis impuissante.
Allez ça ne serts à rien de s'apitoyer sur son sort, sur celui de Lorette mieux vaut s'endurcir, va savoir ce que la vie nous reserve encore?
au fond comme dit le proverbe "la vie finit toujours mal"
Martine, maman de Madeleine

Bonjour Martine,
Ce week-end, j'ai lu le dernier livre de Patricia Daré "une souffle vers l'éternité" et il m'a apporté un peu de réconfort quant à la certitude que nos enfants partis trop tôt vivent près de nous, dans une nouvelle dimension. Je vous le conseille, si vous ne l'avez déjà pas lu.
Je vous apporte tout mon soutien pour la petite Lorette. Les hôpitaux, avec Davy, j'en ai connus au cours de ces dix dernières années.

Le papa de Davy