Bonjour Magalilou,
Excellente initiative que celle de t'inscrire à un cours de méditation! J'ai lu pas mal de livres ou d'articles sur la méditation de pleine conscience, qui te permet justement d'apprécier certains moments de ta vie, de "suspendre le temps" en respirant, tout simplement. Et ça m'aide. Enormément.
Si je puis me permettre, tant qu'on se pose des questions sur "comment ça a pu arriver, et surtout pourquoi", on ne peut pas vraiment avancer. C'est quand on est dans l'acceptation qu'on peut commencer à aller de l'avant. Tu vas me dire "comment peut-on accepter de perdre son enfant?" Je vais te répondre "comment peut-on accepter de perdre sa "petite" soeur, morte à 45 ans?", "comment peut-on accepter de perdre sa mère, morte à 57 ans?", comment peut-on accepter de perdre son père après l'avoir vu souffrir allongé sur un lit pendant 3 ans et demie, suite à un accident de voiture (à 60 ans) dont on ignore complètement les circonstances?". Je vais mieux pour ma soeur, après 16 longs mois. Pourquoi? Parce que j'ai arrêté de me poser des questions. Pourquoi elle, en pleine santé, terrassée par la souffrance indicible pendant des mois? Pourquoi la vie m'a-t-elle imposé ces moments qui restent gravés dans ma mémoire, avec les tripes qui se tordent, comme si c'était mon enfant? J'ai compris que si je ne travaille pas l'acceptation de son agonie et de sa mort (comme je l'ai fait pour mes parents), je ne pourrai pas vivre pleinement la vie qui me reste à vivre. J'ai compris que vivre pour les autres ne suffirait pas, mais qu'il me fallait vivre en pleine conscience pour moi, pour être par ricochet meilleure pour les autres. Et surtout qu'on ne me dise pas, oui mais toi tu as perdu ta soeur, pas un enfant ou ton mari. Cessons de "hiérarchiser" la perte d'un être aimé et respectons l'attachement.
Il faut regarder les choses en face. Nous sommes mortels, nous avons chacun un chemin plus ou moins long, selon notre incarnation. Et la seule façon de se sortir d'un deuil et de ne pas subir notre vie, après avoir subi la mort d'un être cher, c'est l'acceptation. Sans elle, point de salut, nous sommes condamnés à errer dans la vie qui nous a été donnée.
Pardon d'être directe, Magalilou, il fallait que ça sorte.
J'interviens sur ton fil parce que je pense à toi régulièrement et que j'aimerais que tu sois apaisée un jour, pour les tiens, mais aussi pour toi.
Madâme