Cela fait aujourd'hui 14 mois que Madeleine n'est plus avec nous, 14 mois de douleur, d'incompréhension, 14 mois de colère, de larmes, 14 mois de quète et de déception. J'ai cherché, j'ai lu un maximum de livres sur l'au delà, pourtant j'en suis toujours au même point,Peutêtre même encore plus perdue. Comment peut on nous dire que dieu laisse le libre arbitre? où est le libre arbitre dans le décés d'un jeune dont le lieu de travail explose? Il ne serait pas allé travailler ce jour là s'il avait su, où est le libre arbitre dans la maladie d'un enfant, d'un ado, d'un père ou d'une mère de famille? où est le libre arbitre dans un accident? où est le libre arbitre dans la prise d'un sirop pour la toux? Madeleine ne l'aurait pas pris si elle avait su que ça allait la tuer. Je recherche la paix mais je ne trouve que la désillusion. Les forces me quittent pour lutter et essayer de voir un peu de positif dans cette vie.  Oui j'ai changé mais pas en bien, j'ai essayé mais je n'y arrive pas. Je suis devenue dure, je ne supporte plus les gens. Je les trouve superficiels. Le pire ce sont ceux qui jouent les psys ou les philosophes et en fin de compte sont ridicules. C'est pour cela que maintenant je fuis le monde, la vie. Je reste seule avec ma peine espérant que le jour où je pourrais partir à mon tour viendra vite.

Bonsoir Magalilou,

Tu as l'air de traverser un moment très noir (normal à l'approche des "fêtes"- je ne peux pour l'instant m'empêcher d'encadrer ce mot de guillemets tant il évoque pour beaucoup une période triste et angoissante à passer). Tu dis que tu as lu un maximum de livres sur l'au-delà. Excuse-moi, mais je ne vois pas en quoi cette lecture peut t'aider à te réconcilier avec le désir de bonheur. Car pour être heureux, il faut en avoir le désir. Et les livres sur l'au-delà nous apporte des informations sur la vie après la vie, mais certainement pas sur la vie après la mort d'un être cher…Personnellement, j'ai lu bcp de livres sur l'au-delà après la mort de mon père. Après la mort de ma soeur, je me tourne vers des livres de développement personnel, comme Méditer jour après jour de C. ANDRE qui te réconcilie vraiment avec la vie. Je ne sais pas si tu l'as lu. Je suis arrêtée pour la semaine, et cet après-midi, j'ai encore écouté le CD qui t'aide à pratiquer la méditation de pleine conscience. Savoir goûter la paix de l'instant, et s'entraîner à trouver le bonheur là où on ne l'attendait pas, avec une pratique respectueuse de la souffrance des gens. L'idée n'est pas d'occulter les mauvais moments, mais de les accepter, de ne pas lutter contre eux, afin de pouvoir par la suite accepter avec joie les moments positifs.
Je ne veux en aucun cas te donner de leçons. Moi-même suis arrêtée pour la première fois depuis la mort de Carole, 16 mois après!!! Mais je veux rester positive, je veux me dire que j'ai malgré tout le droit au bonheur dans cette incarnation, malgré la perte. Et je sais très bien au fond de moi, que c'est à moi de faire le nécessaire pour aller mieux.
Désolée de te "secouer" de la sorte. J'espère que tu n'en prendras pas ombrage,

Madâme

Bonsoir Magalilou,

J'entends ta douleur, et j'en suis très émue ...

Je pense très fort à toi, c'est très dur de vivre toutes ces épreuves, mais dans le noir, ne vois-tu pas une petite lueur ?

Je t'envoie des pensées de douceur,

Marithé

pour vous toute qui souffrez tout comme moi, je voudrais vous dire  que vous êtes dans mon coeur, même si je ne suis pas souvent présente ici.
Ce matin encore j'ai le coeur qui saigne, la douleur m'enveloppe  comme une carapace et je vais demander à mon Julien de me donner la main pour aller travailler. Hier je n'ai pas pu, trop dur .... J'ai commencé des séances d'hypnose erickssonienne,  je n'en suis qu'à mes débuts mais çà semble prometteur. Bien sur 'effet ne dure pas tout le temps mais çà permet de passer quelques jours dans un certain apaisement. La prochaine séance a ieu l'année prochaine çà me paraît si loin, je sens que j'en ai besoin.
Cette période est effroyable pour nous, les fêtes, moi c'est fini pour  l'instant, je ne peux pas. Bientôt 3 ans que Julien est parti, j'ai progressé mais je reste encore bien fragile, n'en déplaise à certains qui ne peuvent pas comprendre ce que nous vivons les unes et les autres, et les papas aussi mais ce sont plus souvent les maman qui s'expriment.

Je vous embrasse et j'adresse de très douces pensées à tous nos anges

Bonjour à toutes,
je passe sur le site pour vous souhaiter une douce période de fête, que vous trouviez un peu d'apaisement et que vous y puisiez un peu de force pour continuer.
Avec vous, tendrement martine, maman de Madeleine

Un jour sans toi, un jour sans joie
Un jour sans tes filles, un jour difficile

Bonjour Magalilou, bonjour à Toutes et Tous,

Pour moi aussi Magalilou, Noël a été :

"une journée sans toi, une journée sans tes deux enfants"....

Je souhaite que dans ce chagrin vous soyez entourée chaleureusement car vous ne devriez  pas être seule à devoir "prendre sur vous". A sa façon,  votre entourage partage aussi le deuil de Madeleine et ce partage dans l' épreuve de son absence physique devrait vous rapprocher tous dans le soutien et l'affection des uns pour les autres...
Hélas, nous savons que la famille a aussi  ses faiblesses, ses défaillances,  nous ne faisons que le constater à la lecture des posts de bien des  personnes endeuillées.

Il est difficile de parler de ce que l'on ne connaît pas... Pour la première fois ma soeur, qui a la chance d'être accompagnée de son conjoint, de  son fils et ses deux petits-enfants, m'a dit ces mots avec,  enfin, humilité  : "je ne sais pas comment à ta place  je supporterais  la perte de mon seul enfant".

En dehors de cela, comme on m'a toujours connue forte au sein des miens , on comprend mal que je sois encore sous le choc et je suis mise "en quarantaine". Ma fille me disait que la dépression était "invalidante",  si elle me voyait elle verrait que le deuil l'est aussi ! Toutefois, si je retrouve  " l'usage de mes jambes" aurais-je le désir  d'aller vers ceux qui se sont éloignés d'abord  d'elle puis de moi ? Il a fallu ce drame pour que je découvre un tel égocentrisme  de ma jeune soeur et de mon filleul que j'ai tant aidés (dû à une fragilité, une peur du malheur, sans doute)...

J'ai à coeur de préciser  que le fait d'exprimer, ici sur ce forum,   notre douleur, nos tâtonnements, nos rechutes, nos ambivalences, ne signifie absolument  pas pour autant que nous ne nous sommes pas présents pour  ceux qui restent, quel que soit le lien qui nous unit, même si nous sommes dans le manque cruel de notre enfant... ou toute autre personne chère disparue,  sachant que ceux qui restent -à part les petits- n' attendent pas tout de nous mais également d'eux-mêmes heureusement...

Mes pensées très "fraternelles" à toutes celles et ceux dans la souffrance... à celles et ceux qui ont réussi à "traverser" les étapes les plus dures du temps du deuil, un temps différent pour chacun d'entre nous ne n'oublions jamais , tant de facteurs interviennent !

Mammj