Chère Madâme,
Tu sais donner du courage. L’histoire de la vie de ton grand-père, quelle leçon de courage.
Ta sagesse et celle de ta fille vous viennent de votre vécu et de celui de votre famille. Sans doute faut-il souffrir pour atteindre de la profondeur et de la sagesse, mais on pourrait bien s’en passer.
Chère Martine,
Moi aussi, je guettais tes nouvelles et je voyais que tu venais lire, même si tu n’écrivais pas. Cela me rassurait un peu.
Ta petite Lorette a tant de courage et elle est tellement mûre, ainsi qu’Alice. Je pense tout le temps à vous et j’essaie de vous envoyer de la force. Je pense moi aussi que tu as répondu à Alice ce qu’il fallait, encore faudrait-il que tu en sois convainque toi-même maintenant.
Comme toi, j’ai lu de nombreux livres sur les mêmes sujets. Maintenant, il me manque le temps et l’énergie, et puis j’ai l’impression que cela se répète un peu au bout d’un certain nombre de livres. Comme toi, cela m’était égale si le travail était fait ou pas. Mais maintenant, je recommence à stresser pour le travail. Cela signifie-t-il que je reviens davantage à la vie ? Moi aussi, j’ai connu des mois où je passais mon temps à attendre si je n’étais pas obligée absolument de travailler. Je n’ai toujours pas réussi à retrouver mon dynamisme d’autrefois. J’ai l’impression que je resterai à me traîner pour le reste de ma vie.
Je crois qu’Elisabeth Kübler-Ross a raison quand elle dit que la dépression après un deuil nous permet de faire une pause et de nous occuper de nos émotions et de notre deuil. Si ta comptabilité ne t’était pas égale, tu n’aurais pas le temps de faire ton deuil. C’est salutaire de faire cette pause. Par contre, ne pourrais-tu pas donner ce travail à un comptable pour quelques mois pour ne plus avoir à y penser du tout et te faciliter la vie ?
Tout changement dans notre mode de vie nous aide, ma seconde fille et moi à aller de l’avant maintenant. La vieille chienne que nous avons adoptée il y a deux mois demande qu’on s’occupe d’elle et hier, ma fille a passé un entretien d’embauche à 280 km de la maison. Dans quelques jours elle va devoir s’installer là-bas pour la semaine. Cela nous occupe car cela nous oblige à nous adapter constamment à la nouvelle « donne ». Je suppose que c’est cela, la reconstruction.
Est-ce le destin, nos proches disparus qui nous guident ? Cela se pose une fois de plus : Ma seconde avait fait un stage près de chez nous dans un hôpital qui portait le nom de la ville où elle travaillera ! A l’arrivée pour son entretien, elle a rencontré une élève de sa promotion venant de prendre un poste semblable dans la structure. Elle lui proposait de venir habiter avec elle et de faire du covoiturage le week-end pour revenir à la maison !
Il nous faudrait apprendre à faire confiance au destin.
Chère Martine, je souhaite que Lorette puisse être guérie et que vous puissiez retrouver la paix intérieure. Madeleine et ton père veillent sur vous. Courage, il faut que tu tiennes pour tes petites-filles et Fanny. Tu vas trouver la force, tu verras !
Je vous embrasse
Méduse

Bonjour Martine,
Juste un petit mot pour te dire que je pense à toi et à Lorette.
Je comprends ce que tu ressens... Moi aussi, j'ai l'impression d'avoir perdu le mode d'emploi de la "vie" et je reste des heures à regarder le jardin sans éprouver la moindre envie de bouger.
Comme toi, je n'arrive plus à communiquer et préfère rester chez moi car les conversations des "vivants" me paraissent souvent dénuées de sens. Il n'y a qu'ici que je peux lire des mots qui m'intéressent ou bien dans les livres où je me sens concernée... Bien souvent, je tape 2 ou 3 lignes pour vous répondre puis j'efface, ne trouvant jamais les bons mots et me disant que ce n'est pas la peine d'aller sabrer le moral des autres...
Même si je suis bien consciente que mon chagrin durera et que Geoffrey me manquera toujours.... je sais aussi qu'un jour j'irai mieux et que l'envie de vivre reviendra, alors comme Pascale (Madame), j'espère pouvoir aider les autres. Et tendre la main à ceux qui se retrouvent seuls devant leur peine. Je ne sais pas encore comment, ni quand, cela sera possible mais j'espère en être capable un jour.
Affectueusement à toutes et gros bisous à Lorette (et à Alice aussi)
Corinne

Bonsoir à Angelik, Méduse et Magalilou,

Quel bonheur de vous lire toutes les trois ce soir! Je savais bien que vous étiez là, mais ne vous exprimiez pas. Vous m'avez aidée, et je ne l'oublierai jamais. Si mes posts peuvent vous aider aussi sur votre chemin, c'est avec joie. Je ne veux tellement pas me dire que toute cette souffrance est vaine…Corinne, tu as été la première à me répondre. J'espère de tout coeur que malgré l'absence de Geoffrey, tu parviendras petit à petit à te reconstruire. il faut être patiente. Ne nous précipitons pas. Il y a une semaine, j'étais en pleurs au téléphone avec l'une de mes amies et lui disait que sans mon mari et mes enfants, je me serais "foutue en l'air". Moment de désespoir à accepter. Ca fait du bien de se lâcher parfois. Aujourd'hui c'est un jour avec. J'en profite.
A Martine, je t'en prie, reste sur notre rive. Tu as encore de belles choses à vivre. Notre tour viendra un jour. Ne soyons pas pressées. Nous avons encore des choses à partager avec ceux que nous aimons ou apprécions, personnes connues ou inconnues (physiquement du moins).
Je vous embrasse chaleureusement

Pascale

Martine, oui, reste avec nous et ne serait-ce que pour guider tes petites-filles et soutenir Fanny. Madeleine voudrait certainement que tu puisses retrouver le sourire avec ses filles et n’aimerait pas que tu la rejoignes déjà.
Courage et patience, Martine et Corinne. Vous y arriverez, un jour après l’autre.
Affectueusement
Méduse

Bonjour Magalilou, bonjour à toutes et tous....

En effet, impossible de fuir la souffrance, de ne pas ressentir le manque cruel de nos enfants chéris...
il faudra "longtemps" et pour ma part le bout de ma vie n'y suffira pas.... Mais je crois que  l'amour que nous leur portons
que nous avons partagé, nous soutient, nous aide à tenir debout, nous le leur devons...  pour ceux qui restent...

Ci-dessous, un témoignage  de Maryvonne R.
dans Annick Ernoult-Delcourt - Apprivoiser l'Absence. Adieu mon enfant - Fayard 1992 

  Un jour, longtemps après, quelque chose se passe.
  Les détails de l’enfant se sont estompés, mais cela n’a plus d’importance.
  C’est comme si l’enfant, une fois de plus, avait été détaché de soi, nouveau cordon coupé.
  L’enfant est restitué dans sa vérité, il est celui qui est passé, a donné du bonheur, est reparti, trace lumineuse, bonheur secret.
  Il n’est plus synonyme de chagrin, mais de vie indestructible.
  Il en reste la trame, la substance, une musique le symbolise, un rayon de soleil le contient.
  Il ne peut plus être oublié.
  Et quand son prénom revient à la surface, appelé par un souvenir, un moment heureux, on sourit intérieurement.
  "Mathilde, je t’aime".
 
http://www.apprivoiserlabsence.com/-Actualites-

Dans notre tourmente, que nous puissions trouver enfin un peu de douceur et de  paix....
Mamm'j

Bonsoir à toutes et à tous... J'ai perdu mon unique fils brutalement le 9 avril 2011 à l'âge de 20ans... Ma vie a basculé depuis ce jour là... D'une vie qui me semblait plutot saine et rassurante, je suis passée à une vie vide et dépourvue de sens. Les mois qui ont suivi le décès de mon fils, je révais souvent de Lui, je recevais des signes de Lui...Depuis, plus rien... La réalité d'ici-bas a repris le dessus, je ne vois que du vide, que l'absence, que la mort de mon enfant.... Je supporte de moins en moins d'être spectatrice de la vie des autres, ces Autres pour qui" OUFFFFFFF ça ne nous est pas arrivé à nous ....", ces autres qui se sont proposés d'être là si javais besoin de quoi que se soit ( sait-on jamais, au cas oú une mère qui perd son unique enfant, aurait besoin de soutien...!), ça aussi il aurait fallu que j'aille le quémander....Alors j'ai fini par comprendre, que personne ne pourrait m'apporter ce dont j'ai besoin, non personne...Aujourd'hui je ne peux que compter que sur moi-même et sur vous parents qui comprenaient tant... L'homme me déçoit par son absence d'humanité, de sincérité, de profondeur.... Chacun se cache derrière sa petite vie bien rangée, bien organisée, qui sent bon la normalité... Je ne me sent plus apartenir à ce monde et je me fout de ce qu'on peut bien penser de moi... Je n'ai plus rien à perdre puisque j'ai perdu ce que j'avais de plus précieux, mon seul et unique enfant, l'Amour de ma vie... Bien des choses à vous toutes et tous, qui m'auraient lu et " entendu"

Bonjour à toutes et tous,
C'est une souffrance permanente que nous vivons, permanente et éternelle tant que nous serons sur cette terre. Je parle pour nous parents désenfantés mais aussi pour les frères et soeurs. Quand je vois la souffrance de ma fille et bien je sais qu'elle souffre autant que moi, différemment mais bien autant.
La journée d'hier a été particulièrement pénible. Nous sommes allées à Lyon avec Lolo. La créate a encore montée. Nous y retournons Lundi pour d'autres examens. Nous sommes tous traités pour la coqueluche (ils auraient pu commencé par là d'ailleur). Je ne suis plus en colère. J'ai repris espoir. Lorette va s'en sortir, j'en suis sure parce que c'est la logique même.
Hier c'était mon anniversaire. Le premier sans Madeleine. Je ne voulais rien faire mais Fanny a tenu à me le souhaiter alors j'ai accepté pour elle et les enfants mais ça a été une véritable épreuve. Ne rien faire voir alors que mon coeur pleurait, saignait. Souffler les bougies, couper le gateau, manger le gateau, sourire, Mon dieu que je les aime. Le seul vrai cadeau que j'espérait c'était un signe de Madeleine. Mais je n'ai rien vu.
Je n'arréte pas de réfléchir à tout ce que j'ai lu. Mais peut être avez-vous une idée et peut être pourriez-vous m'éclairer. Il est dit que nous sommes fait de 3 parties le corps, l'esprit et l'âme. Quand l'âme quitte le corps, le corps redevient poussière, l'âme retourne au "tout" mais que devient l'esprit? ça je n'ai pas compris. Je crois que c'est cela qui me fait peur et me préoccupe où est l'esprit de Madeleine. Qui entre en contact avec les médiums, qui? Est-ce l'âme où l'esprit? Quand je faisait le pendule qui me répondait? (Je n'ai plus la force de le faire, je me bloque toute seule).
Petite Nana et Malau votre détresse est la notre. N'hésitez pas et parlez de vos enfants à votre famille, à vos amis, chaque fois que vous le pouvez dites son nom, donnez une anectode sur sa vie, personne ne vous en empêchera. ILS se tairont, changeront de conversation mais ne vous en tiendront pas rigueur sinon ce ne sont pas des amis. La paix est encore loin, peut être jamais mais en attendant de les rejoindre il nous faut tenir.
Je vous remercie toutes de m'avoir soutenue dans cette période où j'étais au fond du trou. Je n'ai pas refait surface loin de là mais je vais essayer de ne plus me laisser happer par la spirale du désespoir. Elle me manque tellement.
Mes amies je penses très fort à vous et vous envoies plein de tendresse. Douce journée à vous.
Martine, maman de Madeleine.


 

Bonjour à toutes,
Tout à l'heure en fumant une cigarette toute seule dans mon garage (nous avons aménagé un endroit fumeur) je me suis mise à pleurer, puis hurler de douleur, à crier que je voulais qu'on me la rende alors que je sais que ce n'est pas possible. Par moment j'ai l'impression que mon coeur va éclater sous la douleur, que ce n'est pas possible de vivre avec une souffrance si forte. J'ai réussi à me reprendre mais mon dieu que c'est dur, que ça fait mal. Comment arriver à combattre cette douleur qui te tenaille constamment le coeur, les entrailles. Je suis là comme une imbécile à attendre l'heure d'aller chercher mes petits à l'école sans rien faire. Je suis devenue bien inutile...
Martine, maman de Madeleine à qui elle manque, elle manque...........