bonjour à tous et toutes,
Judith je ne te connais pas et je ne sais pas de quoi retourne ton assos, voudrais tu mieux nous en parler? ce serait bien. Douce pensée pour ta fille.
Comme quoi la douleur améne plein de maux, je suis rarement malade, je peux même dire que depuis la naissance de Lorette je n'ai jamais été malade ou alors un petit rhume. Depuis le départ de Madeleine je multiplie les petites maladies (grippe, gastro, infections de tout genre) aujourd'hui 39 de fièvre une angine. Je suis vraiment crevée je ne sais plus comment faire pour tenir physiquement. Surtout qu'avec Lorette qui n'a pas d'immunité je dois faire très attention. Je vais essayer d'aller voir un médecin homéopathe. Je dois combattre ces foutues maladies.
Je vous embrasse tous et toutes, je retourne au lit
Martine, maman de Madeleine

Ca y est, il fallait bien qu'un jour cela arrive Lorette est hospitalisée demain pour une biopsie. Sa créate est beaucoup trop haute. Et comme je me l'imaginais bien son "c------d" de père veut qu'elle y aille seule. C'est l'ambulance qui l'emmène et là-bas les infirmières qui la réceptionnent. Elle n'a pas 9 ans juste 8ans et demi c'est vraiment un méchant aucune douceur. Je m'en fous j'irais il peut dire ce qu'il veut. Je lui ai raccroché au nez. Jamais Madeleine n'aurait laissé sa fille seule à l'hopital. Avant qu'il arrive je dois me calmer pour pouvoir lui parler posément, sans agressivité. Madeleine je t'en prie inspire moi dans mes paroles. 

Vous avez raison Mammj je suis restée très calme et souriante. Nous avons conclu que dans la mesure où j'avais réussi à faire garder les 3 autres petits (une amie de mes filles très présente depuis le départ de Madeleine) qu'il était préférable que j'accompagne Lorette à Lyon pour sa biopsie. Elle était heureuse et m'a dit qu'elle n'avait jamais douté que j'irais avec elle. Départ demain 7 h pour l'hopital femme mère enfant, je suis sure que ça va bien aller Madeleine est là pour protéger sa fille.
A bientôt et douce nuit à toutes
Martine maman de Madeleine

Lorette et moi sommes rentrées hier soir de l'hopital. DIagnostic, début de rejet de son rein, mais on y croit fort et on va gagner avec ma LOLO. Elle va le garder ce foutu rein. On retourne mardi à Lyon pour une perf. Les médicaments ont bien sur doublé et d'autres sont venus s'ajouter. La biopsie s'est bien passée. Les infirmières de dyalise sont venue me voir. Elles ont été adorables. Quand je pense que son père n'est même pas venu la voir (il a daigné appeler quand même. Monsieur est en wek-end avec sa copine. Sa fille est malade et lui se tire en wek-end moto tu parles d'un égoiste. Lorette a bien compris qu'elle ne pourrait jamais compter sur son père. Mais jamais je ne le critiquerais devant elle, jamais elle ne saura ce que j'en pense (peut être plus tard quand elle sera adulte mais surtout pas maintenant cela lui ferait trop de mal à ma puce). Aujourd'hui mon mari court les pharmacies de garde pour trouver tous les médocs.
Mais surtout aujourd'hui c'est la Saint Marie MADELEINE. Bonne fête ma fille tu me manques tellement.  Je t'aime mon amour bonne fête. La vie est dure sans toi, pour nous, pour tes filles et surtout ma LOLO. Comment tenir sans toi, comment est-ce que je fais? je ne sais pas mon amour, certainement de l'énergie que tu m'envoies. Je t'aime tant.
Martine, maman de Madeleine

Ce papa, ne serait-il pas soulagé si les deux petites vivaient tout le temps chez vous et qu’il pourrait vivre sa vie sans responsabilité ? Ne serait-ce pas une solution pour vous tous ?

J'espère que LOLO pourra garder le rein.
Courage à vous tous.
Méduse

putain de vie

Je connais une mère qui pleure
 Elle va au cimetière sur une tombe
 Une partie d’elle-même est là
 Ensevelie sous la terre
 Et cette mère pleure
 
Je connais un père qui souffre
 Il vit la déchirure de la mort
 Certains lui disent que son enfant
 Sa fille est partie là-bas
 Et qu’il ne faut pas verser de larmes
 
Je connais leur déchirure
 Le sentiment d’être amputée
 D’être vide au coeur du ventre
 Révoltée au fond des tripes
 Envie parfois de tout recommencer
 
Je connais leur cauchemar
 L’impression de vivre un rêve
 Une illusion terrible de laquelle
 Va revenir notre enfant chéri
 La mort est définitive dans l’absence
 
Je connais une mère qui rit
 Mais qui s’en veut de pouvoir encore
 Produire des sons de joie insolents
 Devant le drame quotidien qu’elle vit
 Dans ses cellules écartelées
 
Je connais un père qui travaille
 Mais les images de sa fille le hantent
 Il s’accroche à la vie comme à la falaise
 En demandant aux anges de le tenir
 Assez fermement pour ne pas sombrer
 
Je connais un athlète handicapé
 Il s’appelle Riad et se bat pour le sport
 Comme nous il est amputé à vie
 Chez les parents orphelins ça ne se voit pas
 Mais le handicap coule dans nos veines
 
Je connais Aristide et Béatrice
 Couple d’handicapés qui donne l’espoir
 Ils se sont rencontrés dans l’eau
 Ils ont eu des enfants et s’aiment
 Elle nage et croit à son meilleur
 
Je connais un chanteur aveugle
 Il s’appelle Gilbert et rayonne
 Il me donne l’envie de vivre
 Malgré le choc du deuil enraciné
 Je poursuis ce que tu m’as donné
 
Ce que tu m’as donné, ma fille
 C’est la vie qui s’ouvre sur l’inconnu
 C’est le don d’être maman à jamais entre Ciel et Terre
 C’est ton rire qui résonne toujours en moi
 Et tes bras autour de mon cou qui vivent à jamais
 
Ce que vous me donnez
 À vous qui vous battez
 Pour l’handisport
 C’est la fureur de vie
 Où nous nous retrouvons
 
Ce que les parents orphelins
 Apportent aux autres
 C’est la constance intérieure
 De ceux qui s’accrochent
 Désespérément
 
Ne leur dites jamais de ne pas pleurer
 Personne ne dit à un handicapé qu’il ne l’est pas
 Son fauteuil se voit
 Pas la tombe de notre enfant
 Ni l’urne qui dort dans sa chambre
 
Ce que toi tu peux faire
 C’est nous parler des arbres
 De la terre et des roses
 Du silence où les mots chantent
 De sa vie dans la nôtre