Auteur Sujet: envie de vous parler, vous qui comprenez  (Lu 285915 fois)

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #45 le: 22 mars 2012 à 15:07:36 »
Merci, Martine et Angelik, de nous avoir mises en garde de ne pas négliger les enfants qui nous restent par ici. Il est utile de le répéter sans arrêt.
Je crois que pour nous tous, la pensée à l’enfant perdu est obsessionnelle, mais il ne faudrait pas que ceux qui nous restent « perdent » leur mère en plus de leur frère ou leur sœur.
Martine, pourquoi ne pas indiquer à ta fille ce site, lui conseiller un groupe de deuil ou le suivi d’un psy (je n’en ai pas l’expérience). Pourvu qu’elle arrive à s’en sortir ! Et comment, ses enfants réagissent ? Comprennent-ils ce qui se passe ? Et son mari ?
Moi aussi, je travaille avec un petit groupe d’enfants du primaire le mercredi. Après le décès de ma fille, je me demandais à quoi bon m’occuper des enfants des autres maintenant, mais leur enthousiasme m’entraîne à chaque fois.
Martine, j’espère que cette journée avec les enfants se sera bien passée.
Courage à tous
Méduse

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #46 le: 22 mars 2012 à 18:38:10 »
Bonjour à toutes
oui c'est vrai que les enfants nous tirent, nous bousculent et nous aident à tenir le cap. Heureusement qu'ils sont là !
J'espère aussi qu'un jour, j'aurai des petits enfants pour entendre tout ce chahut envahir à nouveau ma maison car les miens sont un peu grands maintenant et à part la musique ou la console de jeu, je ne les entends plus beaucoup.
Et peut-être qu'avec un peu de chance, l'un d'eux aura le sourire ou les yeux de mon Geoffrey... ça me manque tellement !
Biz à toutes
Corinne
chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...

mitzou

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #47 le: 22 mars 2012 à 21:57:10 »
Bonjour Magalilou,

Comme je vous comprends, comme je partage tout ce que vous exprimez, votre rage en regardant les autres, membres de votre famille ne plus prononcer le nom de votre enfant, nous vivons cette même rage et chaque année c'est la même chose. Moi, aussi, j'ai la rage car depuis 1998 personne dans la famille de mon mari (décédé aussi)  ne prononce le nom de mon enfant "Nicolas", personne ! Je déteste les réunions de famille, je déteste tout le monde, voyez les années passent mais ma douleur ne passera pas, le manque de mon fils est atroce, je pense à lui chaque jour, je lui parle en fait je vis simplement avec lui et comme mon mari l'a rejoint en 2000, je me dis qu'ils sont ensemble et qu'un jour je les retrouverais, ils m'accueilleront, ils m'attendent. Le monde m'est devenu indifférent, les gens hostiles, quand on perd son enfant on ne vit plus avec les autres, je ne sais pas comment il y en a qui parvienne à donner un sens à leur vie, j'ai essayé, je n'y arrive pas et personne ne voit ma douleur car je porte un masque depuis cette année 1998, quand je marche dans la rue, je ne vois pas les gens, je vois mon fils et mon mari, tout est devenu dérisoire.

Hors ligne magalilou

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #48 le: 22 mars 2012 à 22:46:40 »
La journée n'a pas été facile mais moins dure que ce que je pensais. Effectivement Méduse les enfants nous poussent, certains me demandaient de l'attention que je me suis obligée à leur donner et je ne l'ai pas regrètée. J'ai eu de beaux sourires et si au fond de mon coeur à chaque instant ma fille était présente je suis certaine qu'elle était fière de moi. Cela fera 5 mois aujourd'hui que l'on a incinérée Madeleine. Je suis sure que c'est elle qui m'a poussée à accompagner l'école pour mieux supporter ce jour si douloureux dans mon coeur meurtri.
Ma fille, Fanny, la soeur de Madeleine se plait bien dans son nouveau travail. J'espère que cela va l'aider. Moi je m'occupe le plus possible des 4 petits pour la soulager. Devoirs, douches, repas, repassage pendant ce temps je ne pense pas trop mais malgré tout je souffre d'être là à la place de Madeleine.
Les enfants de Fanny sont très attachés à leurs cousines. Ils ne vivaient pas ensemble bien sur mais se cotoyaient tous les jours. Maintenant ils vivent ensemble la moitié de la semaine, l'autre moitié mes petites filles sont avec leur papa.
Nous essayons de leur apporter un certain équilibre mais quand on est soit même pas bien ce n'est pas facile. Alors ils vont chez un pédopsychiatre sauf le garçon de Fanny qui ne veut pas. Je sais que jamais plus nous ne serons la même famille, l'absence de Madeleine sera impossible à combler mais je dois faire en sorte que le lien qui nous unit tous reste à jamais scellé, nous avons tous besoin des uns des autres plus que jamais. J'ai parlé avec mon gendre, le mari de fanny, je lui ai dit qu'il y en avait pour plusieurs années et que s'il ne se sentait pas capable de supporter je comprendrais mais qu'il fallait me le dire. Il m'a dit qu'il attendrait, que sa femme, ses enfants et les enfants de Madeleine ainsi que mon mari et moi nous étions sa famille et qu'il saurait patienter. C'est vraiment un gentil garçon qui adorait MADELEINE.
Ce soir je suis vidée par cette journée physiquement et épuisée moralement mais je crois que cela a été aussi bénéfique. Pour se sentir un peu, je dis bien un peu moins mal il faut s'oublier, oublier qui nous sommes. Bien sur j'écris tout cela avec les larmes aux yeux, je pleure car cela ne veut pas dire oublier nos enfants ça JAMAIS on ne le pourra mais s'oublier soi, peut être est-ce cela la solution je ne sais plus. Peut être que je divague. La tension de la journée surement.
Il faut que j'arréte là, je sous embrasse toutes mes ami(e)s de coeur et de peine.
Martine, maman de Madeleine
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
 Ce n’est pas parce que j’ai l’air heureuse que je vais mieux.
 Je peux vous offrir le visage qui vous fait plaisir,
 Mais il n’empêche qu’à l’intérieur, je meurs.

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #49 le: 23 mars 2012 à 09:08:49 »
Si la journée d'hier a été très vite, aujourd'hui ce n'est pas le cas. Dés 6h du matin je pensais à toi mon amour. S'il existe un bon dieu et bien je le hais pour t'avoir enlevée à moi. Je le hais pour n'avoir pas su te protéger pour t'avoir amenée tant d'épreuves dans ta jeune vie. Pour avoir détruit la vie de ta fille à sa naissance, à cause de lui elle sera toujours différente. Oui aujourd'hui je le hais ce dieu, il n'est pasd digne d'être aimé comme un dieu de bonté. Je le hais pour tous les malheurs qui sont sur terre.
Martine, Maman de Madeleine
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
 Ce n’est pas parce que j’ai l’air heureuse que je vais mieux.
 Je peux vous offrir le visage qui vous fait plaisir,
 Mais il n’empêche qu’à l’intérieur, je meurs.

Hors ligne Méduse

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #50 le: 23 mars 2012 à 09:22:42 »
Je te comprends si bien. Crie ta colère ! Il faut qu’elle sorte ! Et courage, tu n’es pas seule !
Je t’embrasse affectueusement
Méduse

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #51 le: 26 mars 2012 à 15:55:14 »
Mainteneant je suis lasse. Ce matin je me suis mise en colère contre la mère de mon gendre. Ses intentions étaient certainement gentilles, mais j'ai vu rouge. Elle m'a dit que ma fille devrait prendre un traitement plus fort pour dépression alors j'ai hurlé que ma fille n'était pas dépressive mais en deuil. Que ses "putains" de cachets avaient assez fait de mal à Madeleine. Après je m'en suis prise à mon gendre, pourtant que j'adore, je lui ai dit que s'il devait parler qu'il prenne quelqu'un capable de comprendre et non de juger. J'ai été odieuse. Après je regrette, j'ai téléphoné à la maman de mon gendre pour m'excuser mais au fond j'étais contente de lui avoir fait comprendre pour ma fille. Alors maintenant je suis vidée. Pourtant il a fallu assumer les 4 petits pendant midi toute seule et, de 16h30 à 19h, goùters, devoirs, douches pour les 4. Remarquez je n'ai ainsi pas le temps de penser. Avec mon mari ça ne va pas fort non plus. Ce week-end c'était histoire sans parole. Va-t-on pouvoir se retrouver un jour? je ne sais pas, j'en doute même. Un décès aussi fort que celui d'un enfant ça détruit tout sur son passage. Est-ce pour mieux se reconstruire? Je ne sais pas mais ça fait tellement mal que je supporte pas les conseils débiles des autres. J'ai pensé à aller voir un psychanaliste et bien faut pas être suicidaire, 6 mois d'attente chez nous?
Que faire, mais mon dieu que faire pour faire taire cette douleur sourde dans mon coeur de maman.
Quand je vois son compagnon qui a déjà tiré un trait j'en suis malade, je me dit qu'il ne la méritait pas et que c'est pas étonnant qu'elle ait tant souffert. Il est égoiste. Ce week-end il est parti en moto, c'est donc ma fille qui a gardé les petites. Je lui ai téléphoné. Je l'appelle rarement pour ne pas m'initié dans sa vie, mais là je l'ai appelé pour lui dire d'être prudent sur la route, réponse mais faut pas devenir paranoîaque, Martine. petit con je ne pense pas à toi, je pense à mes 2 petites filles qui ont besoin de leur père même s'il est bête. Je n'ai rien dit encore une fois. Au moins on a profité des filles les 2 jours. Les 4 petits ont fait de la petite moto et du coad. J'était contente de les voir rire même si Madeleine me manquait terriblement, j'ai souri et on a mangé un goùté sur l'herbe.
Voilà devant les enfants je fait la dure mais dès qu'ils sont partis je m'effondre comme une loque.
Je vous embrasse mes ami(e)s de coeur et je vous remercie d'être là.
Martine, maman de Madeleine.
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
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Bluette

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #52 le: 26 mars 2012 à 17:35:30 »
Bonsoir Magalilou,

Je comprends ta réaction au sujet des médicaments et apprécie à sa juste valeur ta réponse.
A ce propos, un article a été publié par une revue médicale et vulgarisée par le point.
L'accent était mis sur la différence entre une dépression et un deuil.

Après, chacun voit midi à sa porte mais cette réponse facile presque systématique m'agace au plus haut point.

Bluette

LAURA67590

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #53 le: 26 mars 2012 à 19:39:43 »
Comme je vous comprends, j'ai perdu ma fille de 22 ans le 20 septembre dernier,laissant derrière elle deux petits bouts e choux e 3 et 4 ans ! Quelle souffrance, tous les jours et tous les jours, comment continuer, faire face, espérer quoi de nos lendemains, je n'en sais rien, la seule chose que je sais c'est que j'ai envie de mourir tous les jours, malgré la présence de mon marie, de mon autre fille de 10 ans et des deux petites stroumfetes ! Mais tu verras avec le temps, ça s'apaisera, cause toujours pauvre con, si tu savais sur quelle planète je vis depuis le 20 septembre, ce n'est plus du tous la même que la tienne !Mettre son enfant en terre est la chose la plus cruelle et immonde pour des parents ! Je vois que nous avons de nombreuses similitudes dans notre histoire, le fait de s'occuper des enfants de nos fille donc si vous voulez un contact par téléphone, y a aucun problème, je suis prête à discuter avec vous
Affectueusement Séverine

Hors ligne magalilou

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #54 le: 27 mars 2012 à 16:18:55 »
dites moi que ce n'est pas vrai que vous ne m'avez pas pris ma fille mon dieu je vous en prie rendez la moi. J'ai besoin d'elle; ptié, je ne peux pas le crire, rendez moi mon ame
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
 Ce n’est pas parce que j’ai l’air heureuse que je vais mieux.
 Je peux vous offrir le visage qui vous fait plaisir,
 Mais il n’empêche qu’à l’intérieur, je meurs.

Mammj

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #55 le: 27 mars 2012 à 16:38:08 »

Je me joins à vous Magalilou pour que notre cri rendu plus fort retentisse et fasse écho !!!
Que de souffrance, pour nos enfants, pour nous parents qui voulions les voir heureuses, heureux...
Que faire pour elles, pour eux, maintenant ?
Comment gérer une telle douleur pour rester dignes de celles et ceux   trop tôt disparus pour qui nous ne désirions
que le meilleur ?
Depuis huit mois je me pose les mêmes  questions...
De tout coeur avec vous, avec vous tous.   Mammj

mamita

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #56 le: 29 mars 2012 à 17:49:07 »
Je me joins à vous, j'ai beaucoup pleuré la semaine dernière, une grosse vague de détresse m'a envahie !

Puis cette semaine, plus occupée dans des activités diverses je vais mieux, mais hier quand ma belle fille m'a dit que ma petite fille de 4 ans lui a dit : "j'aimerais bien que papa revienne" et mon petit fils de 8 ans pleurait de rage dehors dans le jardin en exprimant le manque de ce papa tant aimé, alors ma colère, mes larmes sont revenues... ce beau temps, ce soleil, ce printemps, tout ce renouveau de la nature me rend nostalgique !

Je partage avec vous "cette douleur" vous savez ce qu'il en est ... ma belle fille me faisait remarquer, hier, qu'elle était la seule "jeune veuve" dans son entourage ... "pouquoi moi ? me dit-elle,  je vois les autres si heureux ... quel gachis !"
C'est vrai il lui faut beaucoup de courage pour continuer avec ses deux petits.

Alors je lui ai dit que dans ce forum, hélas, nombreux et nombreuses sont ceux et celles qui ont perdu leur amour et se retrouvent seuls.

Mes pensées vont vers vous

Bien amicalement

Mamita

Hors ligne magalilou

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #57 le: 29 mars 2012 à 23:15:31 »
Je n'arrive plus a penser. J'ai l'impression que mon cerveau est vide. J'arrive à tenir parce que mes 4 petits bouts me font de gros calins. Depuis 2 jours impossible de réfléchir, le vide. Que ce passe-t-il dans ma tête? rien. J'agis parce qu'il le faut. Je fais les choses sans m'en rendre compte, alors on me dit " tu as l'air d'aller mieux" je ne réponds rien. D'ailleurs il n'y a rien a répondre. Je ne suis plus rien. Juste quand il y a mes petits et ma fille. On m'a privée de mon essence, de ma vie. Mon amour, ma fille je t'aime, tu me manques tellement. Lundi c'est l'anniversaire d'Alice ta petite fille, 6 ans, son 1er anniversaire sans maman. Quand on lui a demandé ce qu'elle voulait comme cadeau et bien elle n'avait envie de rien, à 6 ans on a toujours envie de quelque chose mais c'est de toi mon amour qu'elle a envie mais je ne peux pas lui rendre sa maman. Aujourd'hui cela fera 2 mois que ton grand-père t'a rejoint, je l'aimais mon papa mais je ne peux pleurer son départ, mon coeur souffre trop de ton absence pour ressentir le manque de mon père. Je ne pense qu'à toi.
Je ne supporte pas ce soleil, j'ai l'impression qu'il me nargue. J'espère de tout coeur qu'il n'en est pas de même pour vous mes ami(e)s et que vous arrivez à sortir, à vous promener. Moi ce premier printemps sans ma fille c'est un coup de poignard supplémentaire dans ma blessure.
Martine, maman de Madeleine
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
 Ce n’est pas parce que j’ai l’air heureuse que je vais mieux.
 Je peux vous offrir le visage qui vous fait plaisir,
 Mais il n’empêche qu’à l’intérieur, je meurs.

Hors ligne Méduse

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #58 le: 30 mars 2012 à 00:04:59 »
Chère Magalilou,
Un jour après l’autre ! C’est une plaie encore si fraiche.
Ma fille nous a quittées il y a treize mois, mon mari il y a six mois. J’ai l’impression d’avoir pleuré pour tous les décès à venir déjà. Je ne sais pas si tu comprends ce que je veux dire par là. Aucune douleur ne peut égaler celle de la perte de son enfant.
L’année dernière est passée sans qu’il me reste autre chose en mémoire que cette dévastation. Je n’ai pas de souvenirs précis d’autres événements. Le temps était comme arrêté, le beau temps, je ne le voyais pas. Moi aussi, il me dérangeait. Aujourd’hui, les rayons du soleil me réchauffent de nouveau et quand les oiseaux migrateurs passaient au dessus du cimetière, je m’imaginais que ma fille les avaient envoyés spécialement pour moi. Je suis toujours triste, elle me manque toujours, mais je remonte doucement la pente dans l’attente et la certitude de la retrouver.
Pleure, Magalilou, ne te retiens pas. Les larmes t’apaiseront.
C’est tellement triste que ta petite-fille n’ait plus sa maman auprès d’elle, spécialement pour son anniversaire. Mais ta fille veillera sur elle et la guidera et tu seras à ses côtés.
Je t’embrasse affectueusement et t’envoie de la force pour une nouvelle journée
Méduse

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Re : envie de vous parler, vous qui comprenez
« Réponse #59 le: 30 mars 2012 à 10:42:43 »
Je n'arrive pas à être bien alors que j'ai eu plein de manifestations de ma fille : le son du téléviseur qui augmente seul, la lumière qui baisse d'intensité quand je suis seule, les prises de courant qui crépitent et puis, et puis il faut bien le dire souvent je parle avec elle, gràce au pendule . J'ai essayé l'écriture automatique mais c'est très difficile, long. Avec le pendule ça a marché tout de suite. Je sais que c'est elle qui me répond avant je prie, je demande et je n'oublie jamais de remercier. Je vous dit tout cela parce qu'aujourd'hui j'ai le sentiment que je dois partager et témoigner mon expérience. Je suis restée de longs jours sans le faire et c'est à ce moment là que j'ai été le plus mal. Mais je ne voulais pas déranger là-haut et bien maintenant je me dis que si cela dérange on ne me répondra pas c'est tout. Je sents que ça va aller un peu mieux je dois absolument me dire que ma fille est bien, je sais que je vais encore beaucoup pleurer le manque se fera toujours sentir. Mais je dois croire, avoir la foi, pardonner à dieu que j'ai maudit il n'y a pas longtemps mais il comprend perdre une partie de sa vie ça fait si mal.
ami(e)s de coeur un jour oui, un jour non c'est, je pense, notre lot à toutes et tous.
Affectueusement
Martine, maman de Madeleine;
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
 Ce n’est pas parce que j’ai l’air heureuse que je vais mieux.
 Je peux vous offrir le visage qui vous fait plaisir,
 Mais il n’empêche qu’à l’intérieur, je meurs.