Bien le bonsoir et un grand merci à toi Rose Enchantée, toi Petite Fleur Bleue, toi Méduse et toi N@t, pour l'attention que vous avez porté à mon message, et pour y avoir répondu.....Il est vrai que sur ce forum, bien que j'y sois inscrite depuis un bon bout de temps, je ne m'y exprime que peu.....Ce n'est pas que je n'ai rien à dire, loin de là, mais que j'ai trop à dire......pourtant, a chaque fois que je suis venue ici écrire, j'ai trouvé de si belles mains tendues, de si beaux mots apaisants, une si grande sagesse qui se dégage de chacune de vous.....Merci pour cela, merci pour ceux qui ne l'ont pas, d'avoir cette force de mettre en mots nos maux à tous, d'aussi bien comprendre, d'autant soutenir.... Je suis torturée par la mort de mon unique fils MARWEN décédé brutalement d'un arrêt cardiaque à 20 ans, le 9 avril 2011, et maintenant que je sais que jamais je ne m'en relèverais....il ne me reste plus qu'à expérimenter la vie.....la dévorer.....la traverser en long en large et en travers......avec mon fiston au plus profond de moi.....sans aucune crainte de quoi que ce soit (je n'ai plus peur pour moi, ni pour lui.....), dépourvue de toutes angoisses......oeuvrer ici et là, 2 en 1, jusqu'à mon dernier souffle, c'est mon cadeau pour lui....vivre vivre vivre.....puis enfin, mourir !!!!! Permettez moi Mesdames de vous embrasser, et de vous serrer fort fort contre moi.....

mcden, que de douleur dans ton témoignage. Comme si c'était hier. Je ne suis qu'une jeune endeuillée et je me demande comment je vais survivre, comment avez-vous  toutes/tous pu survivre pendant toutes ces années. Bien sur chaque mois je vois bien qu'il y a plus de jour "avec" que de jours "sans" mais les mauvais jours sont de pire en pire. Aujourd'hui est pour moi l'un de ces jours "sans" où les larmes ne font que couler et où je me demande si je serais capable de résister à cette douleur pendant le 40, 50 ou 60 ans qu'il me reste encore à vivre.

Malheureusement nous n'avons pas eu l'occasion de beaucoup discuter lui et moi les dernières semaines, la chimio avait causée une mucite extrêmement douloureuse avec des érosions dans toute la bouche et la gorge, chaque mot prononcé était un calvaire pour lui donc il les économisait.
Et malheureusement bis l'âge n'entre pas en ligne de compte dans le malheur et la douleur et je pense que vous êtes bien placée pour savoir que les autres enfants ne remplacent pas celui perdu. Chaque endeuillé pense que le chagrin des autres est moins dur que le sien, c'est comme cela, on n'y peut rien, on se sent seul et incompris dans notre douleur, même bien entouré, et pourtant c'est loin d'être le cas. On ne garde pas "la tête hors de l'eau" parce qu'on a des enfants, ou un mari qui nous aime (ce que je n'ai pas), ou de la famille, ou un boulot, ou une passion, ou la foi ou autre chose, on la garde juste parce que l'on n'a pas vraiment le choix. On avance comme des robots, faisant ce qui doit être fait, s'éloignant chaque jour un peu plus du monde des vivants qui nous horripile pour nous rapprocher de celui des morts que l'on aspire à rejoindre. J'ai eu 3 enfants mais je n'ai pas honte de le dire, Tristan était ma raison de vivre, de me battre et d'avancer dans les épreuves de la vie, il était mon rayon de soleil, un cadeau tombé du ciel, l'enfant dont toute mère rêve, l'enfant quasiment parfait (beau, intelligent, mature, poli, serviable, généreux, doux, sportif), je vantais sans arrêt ses mérites et je ne cessais de dire à tout le monde combien j'étais fière de lui et combien j'avais de la chance de l'avoir pour m'aider au quotidien, pour moi et pour ses frère et soeur.
Aujourd'hui souvent je me dis que les petits seraient aussi bien avec leur père, peut être mieux même maintenant qu'il n'y a plus Tristan, surtout le dernier qui bien qu'étant encore presque un bébé lorsque son père et moi nous sommes séparés, ne comprend toujours pas pourquoi il doit vivre avec maman et pas avec son papa qu'il idolatre presque autant qu'il idolatrait son grand frère.
La vie n'est pas un long fleuve tranquille, la mienne avait déjà été bien sinueuse, ce rapide nous a surpris alors qu'on pensait enfin être en eau paisible et a bien faillit renverser ma barque. Mais l'instinct de survie semble être toujours le plus fort. La barque a pris un sacré coup cette fois-ci, elle prend l'eau mais flotte toujours. Je me demande juste combien de temps elle tiendra et si je trouverais un jour la force de colmater cette fuite là

N@t, moi aussi Liah était un peu plus que l'un de mes deux enfants...
Elle a fait de moi une maman, elle était assez extraordinaire, mais les jours auprès d'elle étaient assez durs car elle n'était pas "dans le moule" très en avance sur son âge, je n'ai jamais pu vanté ses mérites sans avoir des regards assez viiolents des autres parents...
Et puis qu'est ce qu'elle était saoulante, jamais elle ne s'arrêtée! lol

Et maintenant... Tellement de calme... C'est l'horreur, c'est le reflet de sa disparition...
Et puis je n'ai pas juste perdu Liah... J'ai perdu ma fille... Je n'ai plus de fille...
C'est terrible ça aussi, plus de truc de fille!

L'accident a eu lieu un dimanche matin, et on avait passé un week end merveilleux...
Je ne me souviens de quasiment rien de ce que l'on s'est dit ces 2 jours, car on avait une copine à elle a la maison et donc maman un peu zappé... On a fait des trucs supers en tout cas et je me souviens qu'elle était heureuse! Pas de mot ou quoi...

Et puis sur le lieu de l'accident, et bien elle a vite perdu conscience et s'est envolée sans moi plus tard dans "son hôpital"...
Je lui ai beaucoup parlé après... Juste après...
Et j'avais l'impression qu'elle était encore là...

Je ne pense pas que ma douleur est plus dur qu'un autre parent, que certains peut être et encore...

Pour moi le plus dur c'est lorsqu'on a perdu plusieurs enfant d'un coup (ou pas) et lorsque c'était un enfant unique...

Et puis, me concernant, le fait d'être "à l'origine" de sa mort...
La culpabilité s'estompe pour les autres parents, pour moi, je ne vois pas comment cela pourrai se faire...

Ce que j'essai de me dire, entre autre au vu de vos histoires, c'est que je n'ai pas vu ma fille souffrir (ça doit être horrible N@t )
et que j'ai beaucouuu profiter d'elle, même si ça suffisait vraiment pas! Et puis elle me parlait bcp des anges tout ça, de quand elle serait avec les anges... Alors j'essai de m'y accrocher vaguement, en me disant que peut être...

Mc Den, tu n'as jamais eu de signe de ton ange?

Malau

Je ne pense pas qu'il y ai un deuil plus dur que les autres (mort violente, suicide, homicide, enfant plus jeune, agonie, maladie longue ou courte mais violente, relation fusionnelle, conjoint et amour de toute une vie, soeur ou frère jumeau ... autant de raisons pour un deuil d'être "spécial" et "plus dur que ..."), un deuil est toujours "le plus dur" pour celui qui le vit parce que c'est quelque chose de très personnel. Moi aussi j'ai eu ce reflexe comme tout le monde, je l'ai même encore parfois même si ma raison essaye de faire la leçon à mon coeur. Mais en lisant le nombreux témoignages de ce site et d'ailleurs ou en observant mon entourage je me suis rendue compte combien c'était bien plus compliqué que cela, c'est n'a ni une question d'avoir perdu un enfant, un parent ou un conjoint, ni une question d'âge, j'ai vu la douleur des veufs/veuves se retrouvant seuls après des années d'amour, la détresse des frères et soeurs, grands oubliés des endeuillés, j'ai aussi vu les yeux noyés de larmes des grand-parents, le coeur brisé des enfants et ce que j'ai vu à chaque fois était la même chose, la perte de l'envie de vivre sans celui ou celle qui leur avait été enlevé, la même intensité de douleur. De plus j'avoue être blessée parce que affirmer que son propre deuil est plus dur que celui des autres c'est renier un peu de la douleur des autres, lui dire "tu souffres moins que moi" et c'est horriblement blessant pour les autres


Par contre je me permet de revenir sur une affirmation totalement erronée "ceux là même dont il semblerai que sans eux vous auriez tous, et sans hésiter, rejoint votre enfant décédé". Pour ma part la seule chose qui m'empêche de me donner la mort ce ne sont pas mes autres enfants .... ben oui désolée je vais sans doute passer pour un monstre sur ce coup là (mais je sais que certaines me comprendront car elles ont vécu la même chose). Je les aurais même laisser sans regret aux bons soins de leur père car je sais qu'il se serait bien occupé d'eux. Ce qui m'a empêché et m'empêche toujours de me donner la mort (non pas pour rejoindre mon fils mais pour ne plus souffrir) c'est mon empathie. Cette empathie que je pensais avoir perdue il y a 3 mois est en fait ce qui m'a sauvé la vie. Je ne me donnerais pas la mort d'une part parce que je ne suis pas seulement "la mère de..." mais aussi "la fille de ..." et après avoir vu autant de douleur et de tristesse autour de moi et la voir encore maintenant, je ne peux consciement et volontairement pas l'infliger à nouveau à toutes ces personnes qui m'aiment, ensuite je sais que si je faisais cela Tristan ne me le pardonnerait jamais.

Tu poses la question "suis-je une mère indigne, de tenter de survivre à la mort de mon unique enfant.....?", alors je te la retourne .... Suis-je une mère indigne de ne pas avoir envie de vivre alors que j'ai encore des enfants vivants?
Mon propre coeur me dit que oui (même si ma raison me dit que non et que cela fait parti du deuil), à la culpabilité de ne pas avoir vu que mon fils était malade (même si personne ne pouvait le voir, moi je suis sa mère, j'aurais du le voir ou le sentir), à la culpabilité de ne pas l'avoir emmené aux urgences 2 semaines plus tôt (même si cela n'aurait rien changé), à la culpabilité de n'avoir pas pu le sauver (même si ses soins ne dépendaient pas de moi), s'ajoute la culpabilité de ne pas avoir envie de vivre pour les autres enfants bien que je les aime de tout mon coeur.

Alors moi je pense que oui ça doit être plu dur pour toi Malau, car c'été ton unique enfant...
Parce que le jour de l'accident, nou étion 3 et que Mahé s'en ai sorti.

Je ne sais pas comment ça pourrai être pire qu'aujourd'hui, mais je sait que ça le pourait, c'est certain.
J'aurai pu perdre les deux... Il y a donc bien pour moi, des deuils plus fort que d'autre... C'est ma vision.

Pour ce qui est du fait de ne pas avoir suivi ton fils, moi aussi on me le dit "A ta place je pourrai pas" ya pa plus con comme phrase mais bon, c pa de leur faute!
Je trouve que tu es deux fois plu courageuse de t'accrocher au mince fil de la vie.

Perso, je n'ai pa envie de vivre... Même si un peu plus aujourd'hui qu'aux premier jour...
Mai pa envie de vivre non...
Mai pa envie de mourir non plus!! Qui vous dit que ça serait la fin des souffrances?

Et le fait d'avoir encore mon fils me pèse parfois, et oui, mère indigne aussi que je suis.
Car à cause de (grâce à) lui, je ne peu pa me laisser complètement aller etc Et c'est l'horreur parfois...
Et c'est très dur de ressentir ça alor que j'aime mon fils

C'est dur, mais on vit et pui c tout, les gens n'ont qu'à penser ce qu'ils veullent!
On mourra bien un jour, en attendant on va essayer de faire 2/3 trucs, moi j'me dis que je sers aux autres ( au boulot), c dja ça...

Dan ma tête, si je veux avoir une chance de retrouver ma fille un jour (oué bon, j'ai trè envie d'y croire...) et bien ça n'est surtout pa en reniant la vie que l'on m'a donné et donc en me suicidant! Je croi bien qu'en reniant la vie, notre âme doit peut être bien bcp se tourmenter... Et donc pa être dan l'amour, la paix etc

Je parle peut être pour ne rien dire vou me direz...
En fait ce que j'aurai vraiment voulou, c'est mourir en même temp que ma fille.

Quand je vois comment mon fils accepte bien les choses, que sa soeur est un ange, et bien il aurait bien accepté que sa maman soit un ange aussi pour être avec Liah. Mai aujourd'hui, je ne pourai mm pa imaginé lui faire subir une autre perte.
C'est une de mes grandes peur...

oui lapuce c'est tout a fait ce que je ressens

Juste après vous ètes vous senti apaisé... Avant que toute vos question et votre perplexité ne re surgissent?