le mois de novembre approche, bientot 4 mois que ma Steph est partie...J'ai lu, beaucoup lu...des livres que l'on m'a pretté, des livres que vous m'avez conseillé, des livres, des livres, des livres.... Il fallait que je comprenne...y a t il quelque chose après la mort? Ou es tu Stéphanie? Que fais tu? Es tu la?  Oui, bien sur...c'est impossible que notre lien d'amour soit coupé...Il fallait que je me rassure, il fallait que je comprenne....Et le deuil, qu'est un deuil....? Combien de temps....? Suis je normal....? Je mets des photos partout, je dors avec le tee shirt de Steph....Alors comme vous le préconisiez, j'ai visionné la conférence du Dr Fauré....1 fois, 2 fois, 3 fois....Elle m'a rassuré, elle m'a renseigné, elle m'a bcp conforté....Mais cela ne suffisait pas, il fallait que je comprenne encore et encore, il fallait que je me relie à elle par les livres, par les médiums, par les musiques...Alors je me suis encore remise à  chercher des livres qui me relierai à elle....Je passai mes journées à lire, lire, lire....Mais le stock s'est écoulé....et après 3 mois et demi vous imaginez le nombre de livres que j'ai pu lire....Mais  un jour fini, je ne trouvai plus de livres, je les avais  tous lu, du moins les meilleures, les plus conseillés, les plus connus...Sans rien à me mettre sous la dent, sans rien à occupé mon esprit, je me suis retrouvée du jour au lendemain confronté à ma réalité...Et quelle réalité...le vide, le PLUS JAMAIS....Quelle horreur....Dans ma tête tourne depuis, les "plus jamais je ne la verrai", "plus jamais je ne l'embrasserai", "plus jamais je ne la caresserai", "plus jamais je ne l'emmènerai au basket", "plus jamais" "plus jamais " "plus jamaiiiiiiiiiiis"....Le vide se fait de plus en plus douloureux, la souffrance de plus en plus intense....plus rien n'est maitrisable...toutes ces émotions nouvelles me sont étrangères....l'impuissance me fait face et je pourrai hurler tellement je me sens désespérée............La journée je survis, pour Alex, pour Gabriel, ses frères....mais la nuit le travail de deuil s'effectue dans toute sa splendeur, Je ne dors plus, je pleure, et le vide s'installe ...il me fouette le visage.....Je supplie Steph de venir me voir, de me parler, de m'apparaitre...Je supplie Steph de me dire ou elle est....Je l'appele, je l'invoque...mais rien....aucun bruit ne se fait ressentir....Dans la nuit noire, le silence persiste et se fait de plus en plus insistant...le vide est la, me torture mes tripes et me dévore l'esprit....Ma douleur est telle que J'en suis à la limite de devenir folle ....

Merci Méduse pour ta réponse...Oui j'en parle avec eux, mais il n'aime pas...ils me disent que je me fais du mal...Je leur répond que d'évoquer Steph me soulage, c'est ma façon de la faire vivre. Je ne suis pas en dépression, je vis, je m'occupe, et je me respecte. Quand je ne vais pas bien je me couche et accepte cet état tant bien que mal, et autrement je vois des amies. Quelquefois cela me fait du bien, mais d'autre fois, j'ai la nécessité d'être seule avec ma Steph...C'est une autre façon d'être avec elle, en pensée, dans le calme et la sérénité....C'est difficile de survivre à un tel drame et pourtant je me rattache à la vie. La santé, la vie...un vrai luxe. Ce genre de fait complétement existentialiste j'en prends pleinement conscience avec le décès de ma fille. Mais aujourd'hui j'ai presque le sentiment que c'est trop tard, que je suis passé à côté de beaucoup de petits instants de la vie, que j'aurai pu partager avec ma Steph....C'est tellement douloureux..je ne me reproche rien, mais cette prise de conscience j'en ai le sentiment qu'elle arrive un peu tard....
De te lire, et apprendre la perte de ton mari après un enfant, j'imagine que cela doit être réellement compliqué...Je ne sais pas trop quoi te dire, tellement j'imagine TA réalité aujourd'hui....Je te souhaite beaucoup de bonnes choses...oui il nous faut reprendre confiance en la vie, mais quelquefois la douleur nous rattrape....Je tente de vivre à coté de la douleur, car comme je l'ai lu sur ce forum, il ne faut pas que je fasse de ce drame toute ma vie, mais parfois il est difficile d'en faire autrement....disons pour le moment....Je t'embrasse Méduse et t'encourage pour la suite....
Sylvie T.

Bonsoir Sylvie,

Oui Sylvie, on pense constamment à nos enfants, bien plus que quand ils étaient bien vivants, cela nous poursuit partout ... j'en fais comme toi la terrible expérience bien que ma traversée du deuil soit maintenant de 15 mois, fin octobre !

Je vais mieux pourtant, les creux sont moins profonds, je me suis relancée dans mes activités bénévoles, mais il faut peu de choses pour que le chagrin me submerge :

Hier alors que nous fêtions les 70 ans d'une amie et que cette amie avait autour d'elle, ses enfants, tous en chair et en os ... je suis devenue très triste, jalouse un peu de voir tout son bonheur, car moi je sais qu'à mes 65, 70, etc., Antoine ne sera pas là pour me dire qu'il m'aime, pour m'embrasser, pour chanter un beau texte, jouer de la guitare ... m'offrir des fleurs, lui qui aimait tant m'envoyer des fleurs avec des petits messages plein d'amour.
J'ai pleuré en silence mais personne ne s'est inquiété de moi, non ils ont continué à rire et à chanter, leur bonheur m'a dérangé et pourtant je ne dois pas leur en vouloir, la terre ne s'arrête pas de tourner quand un enfant meurt !

Comme toi, je sais que plus jamais je n'aurai l'insouciance, oui on est complètement différente après un deuil, et il faudra vivre avec cette douleur tapie au plus creux de soi, jusqu'au bout de notre vie.

Avec mes pensées les plus affectueuses

Marithé

Merci Sylvie, tes mots me réconfortent.

Marithé

Bonsoir Lydie,

Oui lydie, la souffrance de nos fils on ne peut l'oublier, mais maintenant ils ne souffrent plus alors pensons à eux qui sont  des êtres de lumière délivrés de toute souffrance, heureux dans un bain d'amour, un amour qu'il nous renvoie pour nous aider à surmonter leur absence.

Je parviens doucement après 15 mois vécus sans voir mon cher Antoine, à le sentir au fond de mon coeur, même si parfois le chagrin me submerge encore dans certaines circonstances. Il m'accompagne en douceur et je le sens si présent parfois.

Je suis entrain d'écrire l'histoire de sa vie dans de beaux albums illustrés de photos, deux albums, un pour chacun de ses enfants. Je leur offrirai à Noël.

Contrairement à ce que j'aurais pû penser, je ne suis pas triste en écrivant, en regardant les photos, non car je n'y vois que des instants heureux, alors oui sa vie a été trop courte mais je sais qu'il a été heureux, très heureux avec nous, avec son frère, sa soeur puis ensuite avec sa petite femme et ses petits.

Tu verras Lydie, peu à peu ta douleur deviendra "douceur", une seule lettre change mais dans ton coeur tu ressentiras cette évolution, très, très lentement.

Il ne s'agit pas d'avoir du courage mais de nous laisser guider par l'amour de nos fils, ils ont été "grands" dans la souffrance, dans leur fin de vie, alors nous pouvons être fiers d'eux.

Bien chaleureusement

Marithé

Bonjour Magalilou,
Je peux comprendre ce que vous traversez outre la perte de votre chère fille,  Madeleine... Votre petite Lorette a certes besoin de vous mais ce qui est à craindre c'est que ce soit le père qui donne des ordres à L'hôpital... Dans un premier temps essayez de savoir
ce qu'il vous reproche, si vous parvenez à dialoguer !

Toutefois,  peut-être pourriez-vous appeler "l'école des grands-parents" et demander le Service Juridique... au 01 44 93 44 90
pour avoir des précisions, sachant que cela relève de l'article 371-4 du Code Civil... Pour ma part j'ai compris qu'il valait mieux régler
ces questions à l'amiable mais si ce n'était pas possible et  vu l'état de Lorette, l'avis de votre petite-fille serait pris en compte.

Faites surtout valoir que votre gendre  vous confie dans la journée la plus petite, Alice,  ce qui signifie qu'il vous fait confiance !
Voyez aussi auprès de l'UNAFAM "Ecoute famille 01 42 63 03 03", si ce n'est pas de leur ressort qu'ils veuillent bien vous donner une autre adresse...

Sans décision de justice -ou de l'hôpital (?)- le père de vos petits-enfants n'a pas à vous interdire de continuer à voir, comme précédemment,  votre petite Lorette.

Courage, je suis de tout coeur avec vous... Donnez-nous des nouvelles dès que cela vous sera possible.

Mes affectueuses pensées.

Bonjour Magalilou,

Je souhaite que vous soyez soutenue et guidée pour ne pas vous tourmenter ainsi, vous avez tellement besoin de préserver votre énergie pour vous-même et pour continuer à vous investir auprès des enfants de votre chère fille.... Quoi qu'il en soit,  le père --représentant légal/ou tuteur--  dépend du Juge des Tutelles pour les droits  des enfants ;   et pour son autorité parentale  et  la demande que vous auriez à faire c'est auprès du JAF (juge aux affaires familiales). Si l'enfant au-dessus de sept ans peut également être entendu,  l'état actuel de santé de Lorette rendrait la démarche plus difficile.... Bref, que leur papa sache qu'il  n'a pas intérêt à  mettre pas à mal son "autorité parentale" !

Après toutes mes recherches, j'ai signalé à mon ex-gendre que je préférais régler cette question avec lui "à l'amiable" il a très vite
compris ce que j'entendais par là. Depuis, je dois régulièrement l'appeler ou lui mettre un mail pour mettre au point une rencontre
avec la petite, l'ainé étant majeur dans deux mois.... S'il ne s'y soustrait pas, c''est quand même déchirant de constater que je dois
toujours courir derrière eux et qu'il privilégie les grands-parents paternels (ses parents)...
Parfois je baisse les bras en me disant que mes petits-enfants les connaissent plus que moi... parfois je pense à leur maman, ma fille,
chérie et, pour elle, pour maintenir le lien,  je me rebiffe à nouveau ! Démoralisant et usant en plus de la perte cruelle de mon seul  enfant.

En attendant n'hésitez pas à vous informer, il y a bien un PAD (point d'accès au droit)  pas loin de chez vous, à la Mairie il y a parfois des avocats qui reçoivent gratuitement... et sur  "service public.fr" (famille),   vous pouvez soit téléphoner au 39 39, soit leur adresser un courriel....

Votre gendre se calmera quand il saura ou comprendra que vous vous êtes documentée, qu'il n' a pas tous les droits sur Lorette et Alice....
Cela  pourrait vous épargner le TGI, mais  ne vous empêche peut-être pas de demander à être reçue au JAF, des démarches
un peu longues avec l'assistance d'un avocat toutefois! Soyez bien conseillée,  avant d'entamer quoi que ce soit....

Moi je ronge mon frein, j'ai tellement de griefs contre l'ex-conjoint de ma fille et il les connaît ; d'ailleurs,   il demande toujours à ma petite fille de quoi nous avons parlé toutes les deux et la dernière fois il lui a dit : "si tu as des secrets avec mamie tu ne la verras plus",  elle qui adore son papa me l'a pourtant répété. Je lui ai répondu que chacun avait le droit d'avoir ses secrets même les enfants...

Il n'en reste pas moins que si nous pouvions régler les choses entre nous et continuer à être en  "termes corrects" avec leur père, dans l'intérêt et pour la paix des enfants, ce serait mille fois préférable c'est évident...

Courage Magalilou, pour vous, vos petites, votre famille. De tout coeur avec vous.

Mammj