Comme à vous tous mon enfant, ma fille me manque terriblement. Comme tous je fais "bonne figure" mais quelquefois je les hais tous ces gens qui me demande "comment ça va?" j'ai envie de leur crier mais comment voulez vous que ça aille j'ai perdu mon enfant, ma chair, ma vie. En la perdant, j'ai perdu l'envie de vivre, de m'intégrer. Hier il y a eu une réunion entre les frères et soeurs de mon mari. Pas une fois ils ne m'ont parlée de ma fille, silence. je les ai regardés manger, boire, mais j'avais l'impression d'être l'étrangère qui dérangeait pour vraiment s'amuser. Quand je suis rentrée j'étais ivre, ivre de douleur. Que faire pour atténuer cette souffrance. L'avenir sans elle me fait peur. Je ressent même physiquement cette douleur, j'ai mal partout, mon corps n'arrive pas à suivre. Mais vous savez tous cela. On me dit d'aller voir un spy, mais il ne me rendra jamais ma fille alors à quoi cela sert-il je sais de quoi je souffre. Comme vous tous, du manque de ma fille, du manque de nos enfants que personne sur cette terre ne nous rendra, personne. Moi aussi je vais au cimetière tous les jours, je lui allume des bougies, je lui mets de l'encens car elle aimait cela, mon dieu je suis obligée de dire aimait oh comme je voudrais dire qu'elle aime cela. Je lui parle tout le temps. pas un instant je ne pense pas à elle. Comme vous je haie le jour de son départ " le 17 octobre 2011" pour Madeleine. Madeleine, ma fille ou es-tu ? Tu me manques tellement, je ne vois même plus le clavier tellement je pleure. Besoin d'écrire, de dire, de parler de toi, besoin de te dire le mal qui est en moi. Je me sents seule avec ma douleur, personne pour vraiment parler de toi, peur de faire de la peine à ceux qui t'aime, peur d'emmerder les autres. Les autres il n'y en a plus beaucoup, ils se comptent sur les doigts de la main maintenant. Ils ont déserté, rendu leur tablier, trop dur à supporter la douleur des autres, fuir. Pour nous parents, aucune fuite possible, partout cette souffrance nous suivra, et toute notre vie, faites mon dieu que le temps s'écoule vite pour la retrouver.
Bon courage à tous qui comprenez ma douleur puisqu'elle est aussi votre même si l'on vit cela différement le trou est bien là ouvert dans notre coeur et ne se refermera jamais.
Martine, maman de Madeleine