FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Être un parent en deuil => Discussion démarrée par: psycat62 le 22 septembre 2013 à 15:44:03
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Bonjour à vous toutes, pauvres mamans endeuillées...
Je viens de perdre brutalement mon Frère adoré, le 31 mai dernier, âgé de seulement 44 ans...
Ma question est simple :
Comment puis-je aider ma pauvre petite Maman, alors que je suis plongée moi-même dans un gouffre quotidien de chagrin et de manque...?
Pour mon pauvre Papa, cela a l'air moins compliqué...la foi l'aide beaucoup je pense, à accepter...
Merci à celles qui trouveront le courage, dans leur propre peine, de me répondre et me conseiller...
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Tout d'abord, je suis vraiment désolée pour la perte que tu subit...
Je ne sais pas si j'aurai des conseils pour toi...
Il faut que toi même tu fasse face à ton chagrin...
Ta maman, elle même, doit faire face à sa peine et trouver un chemin de vie pour continuer à avancer...
Juste te montrer présente pour elle...
Parler de ton frère, cela peut lui faire très plaisir...
Même si cela la fait pleurer, ça permet de vider un peu sa peine...
Mais tout ça, c'est si tu t'en sens la force et l'envie...
Faire des choses en son nom, c'est très touchant...
Par exemple, en ce moment, j'ai envie de faire un nouveau massif dans mon jardin
avec un petit ange en pierre et je l'appelerai "Le jardin de Liah"
Ne pas oublier son anniversaire à lui...
Ne pas l'oublier lui, cela est impossible, mais que ça soit apparent si possible...
Fait selon ta sensibilité...
Je suis de tout coeur avec toi et ta famille...
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Merci Rose-Enchantée...
Oui, chacune a son chagrin et sa façon "d'avancer"...avancer...quel drôle de mot, à la fois très dur et tellement important pourtant...
Merci pour vos conseils, je crois que c'est à peu près ce que je fais naturellement, me montrer présente, parler de mon Frère...
Mais je ne peux mesurer que mon propre chagrin, et je ne n'ose m'imaginer celui de Maman, qui doit être "autre chose" encore...
Merci et bon courage aussi, pour la jolie idée que vous allez concrétiser...
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Je n'ai qu'un seul conseil, laisse de côté les taboo. Peu de gens le comprenne mais on aime parler de nos enfants, même si on doit en pleurer.
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bonjour à tous et toutes,
maman endeuillée de ma fille, son grand frère et moi avions du mal à en parler, avec le temps parfois nous trouvons des moments, des instants privilégiés où nous parlons et même aborder maintenant des souvenirs.
ta présence est déjà importante, ton soutient même dans la tristesse, surtout dans la tristesse est importante pour ta maman.
les mamans portent en elles, leur enfant endeuillé, ils vivent en nous.
Ma fille est à chaque instant dans mon cœur et mes pensées, mon fils aussi, nous ne devons pas oublier lorsque nous avons aussi des enfants bien vivants.
j'ai eu tendance à négliger mon fils, trop prise par ma douleur, heureusement, j'ai réagi vite.
vis très d'elle, c'est déjà énorme, et peut être peux tu aussi lui dire ta tristesse.
parfois si nous semblons indifférente à la vie, il nous reste nos oreilles pour entendre, ou une main sur épaule, une étreinte, remplace aussi tous les mots.
bien à toi
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les mamans portent en elles, leur enfant endeuillé, ils vivent en nous.
Je fais juste une petite parenthèse mais je vois et j'entends souvent des messages décrivant la douleur d'une maman... Elle a porter l'enfant, elle l'a nourri, etc...
Mesdammes, n'oubliez pas vos hommes. C'est assez blessant pour nous d'entendre continuellement les mêmes choses. "Un papa ca doit etre fort! C'est pas la même souffrance". Je vous assure que c'est peut etre pas la même souffrance mais c'est tout aussi penible pour nous.
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Si notre souffrance est commune, les hommes et les femmes l'expriment différemment il semblerait. D'ailleurs ils sont en petit nombre sur ce forum comme vous le constaterez vous-même Nico 80.
A ce propos, voir les articles du Dr Fauré ( nous oublions souvent d'aller sur le site en cliquant en haut à gauche sur le rectangle noir).
Traverser son deuil (http://deuil.comemo.org/)
Dans notre douloureuse épreuve, de tout coeur avec vous, avec tous.
Mj
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Effectivement on ne l'exprime peut etre pas de la même manière. Enfin pour ma part, je ne refoule pas ma tristesse, colère, etc... Je ne me retrouve pas dans ce que l'on pense être une réaction de déni du père.
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C'est le piège avec les généralités, ça ne tient pa compte des exceptions...
Pis des gens un peu différents, la preuve, il y en a ;)
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Arrete je vais rougir
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Bonjour à tous,
Merci Petitefée pour tes conseils...oui, je vis près de maman, oui, je peux lui exprimer toute ma tristesse...
Elle se fait d'ailleurs bien du souci pour moi, et m'assure qu'elle ira "mieux" quand elle me verra "mieux".....Malgré tout son chagrin, ma pauvre petite maman s'inquiète encore pour moi....
Comme a dit Victor Hugo : "Les mots manquent aux émotions"....et quoi que l'on puisse se dire, lorsque l'on partage une telle douleur, est tellement dérisoire...
Se dire que Alain nous manque, terriblement...parler de lui, un peu, juste assez avant d'être envahies par l'émotion....
S'aider mutuellement à avancer, un pas après l'autre....tellement difficile....cela fait 4 mois bientôt, le temps passe si vite, et cette impression de stagner, sans projet, les bras vides...
Désolée Nico si je vous ai froissé, en m'adressant aux mamans endeuillées....je suis nouvelle sur ce site, et, effectivement, j'ai eu cette impression que peu d'hommes y participaient, pardon...bien sûr que vous devez souffrir tout autant, et l'impossibilité pour certains d'en "parler" et de se confier doit être un poids supplémentaire à gérer, seul...
Merci pour vos réponses en tout cas...et courage à toutes et tous...
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Comme a dit Victor Hugo : "Les mots manquent aux émotions"....et quoi que l'on puisse se dire, lorsque l'on partage une telle douleur, est tellement dérisoire...
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette vision au léger gout de pessimisme. Je dirais même qu'a part les mots, nous n'avons rien d'autre. Ce sont nos seules armes pour combattre ces épreuves. Depuis que j'arrive à mettre des mots sur ma souffrance, tant dans mes conversations privilégiées avec (elle se reconnaîtra), tant dans le blog que je tente de construire, tant dans ce que j'aimerais à terme appeler un roman que je suis en train d'écrire, je me sens libérer d'une pression de dingue. Juste grâce aux mots.
Désolée Nico si je vous ai froissé, en m'adressant aux mamans endeuillées....je suis nouvelle sur ce site, et, effectivement, j'ai eu cette impression que peu d'hommes y participaient, pardon...bien sûr que vous devez souffrir tout autant, et l'impossibilité pour certains d'en "parler" et de se confier doit être un poids supplémentaire à gérer, seul...
Ne vous excusez pas, c'est la société qui dicte ces règles. Pire que ça, nous les hommes sommes persuadés que c'est comme cela que nous devons agir. On s'auto mutile afin de ne pas pleurer. J'ai vécu de cette façon jusqu'au jour du décès de mon fils. 5 longues années de maladie pendant lesquelles je me disais "Garde la tête haute pour ta famille", 5 longues années... Depuis son décès, j'envoie peter tous ces préjugés. Je veux redevenir un enfant, je veux jouer à Peter Pan, je veux pleurer quand ça me chante...
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Oui, ne doutons pas que les mots ont un véritable pouvoir...
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Il ne faut pas minimiser l'empreinte que peut laisser un mot...
Et alors mis bout à bout... telles des notes d'une partition de musique, ils prennent vie et nous donnent toute sorte d'émotion...
Ces émotions émanent de nous...
Les mots captent ces émotions et les transmette ensuite...
http://roseenchantee.wordpress.com/2013/09/25/le-pouvoir-des-mots/
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Il est vrai que parfois les mots nous font défaut pour exprimer notre douleur, notre ressenti... Bien qu'avec nos proches, ceux que nous aimons, les intentions et les gestes soient d'une extrême signification, d'une extrême importance !
Pour ce qui me concerne, les mots me manquent essentiellement les jours où la souffrance psychique (mais aussi physique du fait des somatisations) me paralyse complètement. Ce qui n'empêche pas que, lorsque nous les trouvons ces mots, il faille rester vigilants car ils deviennent tout à coup si puissants que nous pouvons soit apaiser, soit tourmenter davantage, soit bloquer une personne en souffrance, une personne par conséquent vulnérable dans son cheminement personnel -conscient ou inconscient- vers un mieux-être...
Ceci d'autant que, si l'on parvient à mettre en mots sa propre douleur, on trouve par ailleurs très légitime que cette souffrance soit entendue, pour ne pas dire reconnue et, si ce n'est admise, à tout le moins et surtout respectée telle quelle...
Voilà ce que sur ce forum nous apprenons au fil du temps, au fil des arrivées innombrables de nouvelles personnes endeuillées, mais aussi de notre traversée du deuil, les mots étant -pour la plupart d'entre nous - notre seul moyen d'exprimer, pour pouvoir partager, nos incommensurables pertes.....
Pensées affectueuses à toutes et tous.
Mj
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Mon enfant nous a quitté il y a deux ans et beaucoup de nos amis on "tourné la page", sont passé à autres choses. Alors aujourd'hui nous avons peur de lasser en parlant de ce que nous ressentons. Il nous reste l'écriture et ce forum. Alors merci à tous et toutes pour votre écoute.
Bonjour Carambole,
C'est personnellement ce qui me pousse à écrire... Je ne veux pas que les gens tournent la page. Ou du moins, si ils la tournent, qu'il soit materiellement possible de revenir en arrière. Rien de tel que l'écriture pour cela.
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C'est joli Carambole ce que tu écris...
Et oui, "mettre des mots sur des maux", quelle jolie expression...
J'ai bien compris que pour aider Maman, donc, il fallait parler, parler...car "Parler, c'est déjà se consoler", comme disait A.Camus...
Merci à tous pour vos réponses...
Même s'il n'y a pas de réponse "toute faite" à "comment aider?", je crois que le simple fait d'être présente, et d'aller moi-même un peu mieux, aidera ma mère, je le pense...à défaut de pouvoir panser cette plaie béante...
Oui, les mots sont là pour être dits, et écrits.....même s'ils ne sont pas forcément écoutés, lus, et compris par tous, loin s'en faut...
Courage à toutes et tous
Catherine, une "grande" soeur, "orpheline" de son Frère adoré...
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Vraiment très joli Carambole...
Courage, courage à vous tous, pauvres parents endeuillés...
Amicalement,
Catherine
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Au lendemain de cette fête de Noël, je voudrais vous dire à tous que j'espère qu'elle s'est déroulée pour vous avec un maximum de douceur et de paix dans le cœur...
Pour moi, pour nous, c'est le premier Noël sans mon Frère adoré que nous venons de passer...
Et je sais que pour mes pauvres parents, cela est particulièrement difficile...
Je me suis rendue sur la tombe de notre Alain, hier matin, pour lui demander de les aider, d'être là auprès d'eux, afin de les 'réchauffer' un peu...
Au Réveillon nous étions deux, mon compagnon et moi, et je m'étais promise d'être un peu "bien", souriante...
J'ai même ri devant le bêtisier, entre deux coups d’œil sur la photo de mon Frère, forcément juste à côté...et j'étais "bien"...
Je suis sûre qu'en fait nous étions trois...
Comme je suis certaine qu'hier Alain accompagnait mes parents, comme il l'a toujours fait...
Il ne saurait en être autrement...
En tout cas je l'espère...
Il nous manque tant et tellement...