Depuis que j'ai perdu mon fils et mon mari, j'ai emprunté un chemin solitaire,  je ne peux pas le l'emprunter avec n'importe qui, il faut une grande souffrance pour cela, j'y suis seule,  mais finalement je ne  m'y sens pas trop mal,  c'est un chemin qui véhicule les vraies valeurs. En l'empruntant, j'oublie les gens qui ne me connaissent plus, ceux qui regardent ailleurs, ceux qui m'ont fait du mal à cause de leur indifférence, j'essaie aussi d'oublier la famille de mon mari qui ne parle et n'évoque jamais mon fils et leur frère ( mon mari). Ne me dîtes surtout pas qu'ils ne savent pas quoi dire mais qu'ils y pensent, je ne le crois pas, c'est faux. Ce sont des gens qui ne veulent pas savoir, qui préfère le confort de leur vie, ne pas être dérangés.
Perdre son enfant, c'est en prendre pour la vie, j'ai encore un autre enfant mais je vis avec mon fils envolé en 1998, les années passent mais je sais que je vais le retrouver un jour, c'est une certitude pour moi et ainsi je lui parle, je leur demande ainsi qu'à mon mari de veiller sur mon autre fils  qui me reste et sur moi. S'ils n'étaient pas vivants à quoi servirait il de leur parler, d'espérer.
Dans ma solitude, je fais des rencontres qui m'apaisent, des personnes qui ont la foi, c'est la seule chose qui m'aide dans ma vie.
Les gens sont tellement dans le superficiel et l'artifice que je me sens mal avec eux. J'ai souvent eu envie de leur hurler "mais moi j'ai perdu mon fils ! " mais ils s'en foutent.  Alors je préfère être seule, seule avec ceux que je vais retrouver un jour, les gens ne pensent pas à la mort, moi je vis avec

Merci Maiko,

J'ai l'impression avec vous d'être écoutée, comprise, vous partager mes sentiments sur la vie aujourd'hui, sur les rapports avec les autres qui ont bien changés, sur nos valeurs placées au centre de notre vie.
Vous avez raison, il ne faut pas juger les autres mais tout de même, quand il s'agit de la famille, il y a des choses qui font mal, mais je dois continuer mon chemin toute seule, ne rien attendre des autres, ne pas avoir d'attente c'est ne pas être déçue.
Je ne sais pas si mon fils et mon mari sont fiers de moi, je l'espère parce que je sens qu'ils m'aident à vivre. Tant de chose se sont passées depuis toutes ces années, continuer de vivre seule avec mon second fils qui a perdu son frère et son papa à l'adolescence n'a pas été facile, je crois vraiment qu'ils sont à côté de nous et c'est une grande grâce de croire en leur vie qui continue. Ce n'est pas donné à tout le monde d'avoir tant de certitude. Pour moi, c'est un bonheur de parler de la vie après la vie, j'ai tant appris, je suis passionnée sur tout ce qui touche l'au-delà, pour atteindre nos enfants et les rejoindre un jour nous devons nous élever spirituellement et  cultiver nos valeurs.  L'homme profond perçoit l'invisible alors que l'homme superficiel s'arrête au visible n'est ce pas ?
Je vous embrasse Maiko, je  vais me rendre sur votre site que je trouve très beau.

Bonsoir Maiko,

J'aime beaucoup vous lire, vous me ressemblez beaucoup, je suis si passionnée de spiritualité d'où ce décalage avec tout le monde, je me sens si seule depuis que j'ai perdu mon fils mais en même temps quelle joie d'avoir découvert la vie après la vie, de savoir que cette vie n'est pas la vraie vie mais avec qui partager, personne, les gens sont trop sur le plan terrestre. Je vis en suisse, j'ai bien adhéré au début à un groupe qui s'appelle "arc-en-ciel" pour les parents en deuil, mais je me suis senti en décalage avec ces parents qui avaient perdu un enfant, ils n'étaient pas en recherche comme moi, j'avais l'impression de souffrir davantage qu'eux car même après tant d'années (12 ans) je pense tellement à mon enfant, je pouvais pas partager ma souffrance avec ces gens, ils n'avaient pas la foi donc je ne pouvais pas discuter de choses essentielles. J'ai laissé tomber ce groupe.  Comme vous, Maiko, j'ai perdu des amis que je croyais des amis, du jour au lendemain, ils n'ont plus donné signe de vie où bien je ne savais pas quoi leur dire, une gêne s'étant installée, il valait mieux pour moi les laisser pour prendre une nouvelle direction. J'ai lu une phrase d'un auteur que j'aime beaucoup :  Il ne viendrait à l'idée de personne d'aller en Chine, par exemple, sans s'y préparer : documentation sur le pays, ses habitants etc... Comment se fait-il que, maintenant, la plupart des chrétiens partent pour l'au-delà, voyage on ne plus plus certain, sans aucune connaissance sur les conditions du voyage et sa destination précise ?  L'au-delà est le pays de nos enfants, nous ne devons pas l'ignorer. Que serait la spiritualité sans l'amour t la foi sans la lumière ?  Dommage !  Dans mon entourage proche, je n'ai personne avec qui parler de mon Nicolas, de sa vie qui continue, du bonheur dans lequel il baigne je le crois aujourd'hui mais j'ai tellement souffert quand je l'ai perdu, mais non je ne l'ai pas perdu puisqu'il est près de moi et que je peux lui demander de l'aide ainsi qu'à son papa. Mais comment expliquer aux gens que je parle à mon fils, qu'il ne m'a pas quittée, que la vie continue... Ils ne veulent pas entendre ça, ils en sont si loin ! Alors je poursuis mon chemin seule mais j'y fais c'est vrai de belles rencontres, je peux me déplacer, je peux voyager pour rencontrer des personnes à la spiritualité profonde, parfois je dois faire beaucoup de kilomètres mais cela me ressource, je me sens un peu moins seule, c'est en suisse que je me sens  le plus seule.
Chère Maiko, merci de partager avec moi. Je vous embrasse et j'aime votre site, je le parcours souvent.