Auteur Sujet: bonjour  (Lu 10912 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

STESYL30

  • Invité
bonjour
« le: 11 janvier 2014 à 20:44:16 »
je viens de perdre subitement mon fils de 30 ans il y a 2 mois et je cherche un groupe de paroles dans la LOIRE 42. moi aussi, j'ai mal, je n'accepte pas cela, cette injustice, cette joie de vivre qui n'est plus et qui me laisse déroutée. que faire ? que dire ? cela reste mon enfant, certes adulte, mais une partie de moi qui est partie et la vie continue mais quelle vie maintenant ? Beaucoup de questions, je cherche un apaisement mais cela est-il possible ? Merci à vous de m'aider.

Hors ligne magalilou

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 558
  • ma fille, mon amour
Re : bonjour
« Réponse #1 le: 12 janvier 2014 à 02:03:27 »
Bonsoir,
Je viens de te poster un message en privé. J'ai perdue ma fille. Elle avait elle aussi 30 ans. Ma vie s'est arrêtée ce jour là. Depuis il y a une autre vie, sans elle ici mais avec elle constamment. C'est dur, ça fait mal, ça déchire nos cœurs, nos corps, nos entrailles et surtout nos esprits mais comme me l'a souvent dit méduse il faut aller doucement, un jour après l'autre. La souffrance fait partie de notre vie on arrive à la dompter un peu mais souvent elle fait un bond en arrière alors doucement il faut refaire le chemin en avant pour continuer. Pour aller où on ne sait plus car tout change dans nos vies, notre manière de penser, de vivre, de côtoyer les "autres", de les voir aussi.
Je pense fort à toi et t'envoie plein de forces.
Martine
Ce n’est pas parce que vous ne voyez pas de larmes que je ne pleure pas.
 Ce n’est pas parce qu’à nouveau je souris que j’oublie.
 Ce n’est pas parce que j’ai l’air heureuse que je vais mieux.
 Je peux vous offrir le visage qui vous fait plaisir,
 Mais il n’empêche qu’à l’intérieur, je meurs.

Orchidée

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #2 le: 12 janvier 2014 à 17:58:11 »
Bonjour,
Je comprends ta douleur et je me dit, encore une maman dans la souffrance. Accroche-toi, il y à des hauts et des bas et je suis d'accord on avance chaque jour doucement avec cette douleur, on n'a pas le choix. Avec des moments très durs à endurer tellement çà fait mal et d'autres ou l'on va mieux, c'est un combat de chaque jour.
Je te souhaite du courage et pense bien à toi.
Amicalement,
Orchidée

Rose-Enchantée

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #3 le: 13 janvier 2014 à 00:25:56 »
Bonsoir...

Je me joints à votre douleur...
Notre enfant reste notre enfant, notre tout petit...
Je suis désolée de votre perte à vous aussi.

Je ne suis pas de votre région et je ne pourrai pas vous conseiller,
j'espère que vous trouverez ce que vous cherchez.

En tout cas, ici vous trouverez toujours echo a votre souffrance, à vos mots.
Parfois cela fait du bien d'écrire, de creer pour eux, nos anges qui nous voient peut être...
Parler d'eux.
Raconter une annecdote.

Avec ma tendresse
Jessica

Hors ligne Méduse

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 781
Re : bonjour
« Réponse #4 le: 13 janvier 2014 à 13:16:23 »
Bonjour Stesyl30,

Je recopie en partie mon message que j'avais posté dans le fil "bienvenue" en laissant les "vous" :

Moi aussi, je connais votre douleur puisque j’ai perdu ma fille ainée il y a 34 mois à l’âge de 25 ans. Aujourd’hui, cette douleur extrême et lancinante s’est transformée en tristesse profonde en moi, mais que je garde pour moi. Je peux de nouveau aller vers les autres et rire avec eux bien que j’ai l’impression de ne plus faire vraiment partie de ceux qui ne connaissent pas cette violence. Eux, me parlent de mariages, de naissances et moi de décès !

Comme tu le dis, Stesyl30, cela me fait du bien également de savoir que je ne suis pas seule et que nous toutes, mères désenfantées, nous partageons les mêmes émotions.

Arielle, c’est la douleur qui nous relie à notre enfant. Ma fille a mis fin à ses jours et m’avait envoyé de nombreux signes c’est pourquoi je suis convaincue maintenant que la mort n’est qu’un passage. Par conséquent, je pense qu’il faut que je retrouve la paix pour qu’elle puisse trouver la sienne. Depuis que je suis plus apaisée, j’ai l’impression qu’elle est partie plus loin dans ce monde que nous allons découvrir quand notre heure sera venue, mais elle fait toujours partie de moi, elle est dans mon coeur.
A la recherche de ma fille, j’ai lu de nombreux NDEs ce qui m’a confortée dans ma conviction.
Le départ de notre enfant nous transforme à tout jamais. Ce qui m’a aidé, c’est que j’avais toujours une oreille attentive. Mais la plupart du temps, c’est moi qui allais vers les autres car nous faisons peur. Il ne faut par retenir et étouffer ses émotions. Comme le dit le Dr Fauré qui est à l’origine de ce site : il faut « user son deuil ».
Pendant des mois, j’ai parlé sans arrêt à ma fille disparue et cela me faisait du bien.

Il faut tenir un jour à la fois et t’accrocher à la moindre petite branche, même si c’est dur.

Vous pouvez aussi regarder les modules sur le site principal qui vous aideront à comprendre ce que vous vivez : Traverser le deuil

Stesyl, tu vas te transformer profondément, ne plus jamais être la même. A toi de découvrir qui tu seras dorénavant.

Je vous souhaite à toutes beaucoup de courage et de patience jusqu'à ce que l'apaisement arrive enfin.

Méduse
« Modifié: 27 février 2014 à 15:58:36 par Webmaster »

STESYL30

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #5 le: 14 janvier 2014 à 20:00:04 »
Bonsoir,
Merci à vous "mères désenfantées" pour vos messages réconfortants. Aujourd'hui avec ma belle-fille, on est allées pour des démarches administratives, ça aussi c'est quelque chose ! donc par moments j'étais bien mais je culpabilise d'être bien ? Pourtant, avec elle on parle beaucoup de mon fils et cela nous fait du bien. Mon mari et mon autre fils n'écoutent pas ou font semblant de ne pas écouter quand j'en parle et cela m'énerve. Mes proches, pareils, c'est toujours à moi de parler de mon fils et ils me coupent vite la conversation. C'est agaçant. En fait, ils ont peur d'en parler et même plus ils n'osent plus venir me voir, me semble t-il. Ils préfèrent envoyer des SMS, si bien que je me renferme et j'ai honte. Je ne veux plus écouter leur bonheur, pourquoi eux et plus nous ? Je crois que ce qui m'est dur c'est comme tu dis, Méduse, je vais me transformer et j'ai peur parce que mon fils était tellement vivant, tellement plein de projets que je dois de continuer dans cette voie là ?
Pensées affectueuses à toutes.

Hors ligne Méduse

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 781
Re : bonjour
« Réponse #6 le: 15 janvier 2014 à 12:20:02 »
Stesyl30, regarde les modules-vidéo du site principal. Ils y expliquent que les hommes et les femmes ne réagissent pas de la même façon au deuil. En général, les femmes ont besoin d'en parler, alors que les hommes se referment sur eux-mêmes ou essaient de refouler leur douleur. D'où naît souvent une incompréhension dans le couple. Beaucoup finissent par se séparer après le décès d'un enfant.
Heureusement que tu peux parler avec ta belle-fille. Et puis sur ce forum, il y aura toujours quelqu'un qui veille et qui te soutiendra. Parle-nous de ton fils, de ses projets et de tes rêves pour lui.
Ne culpabilise pas d'être bien. Je suis convaincue que c'est ce que ton fils souhaite pour toi.
Affectueusement
Méduse

Orchidée

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #7 le: 15 janvier 2014 à 19:17:35 »
Bonsoir,
Hélas! très peu de gens sont à l'écoute de notre souffrance. Que ce soit au niveau familial ou amical, beaucoup vous laisse tomber, c'est tellement plus simple pour eux. Au moins sur ce site, nous sommes à l'écoute des uns et des autres, c'est tellement important.
Amicalement,
Orchidée

marie lucien

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #8 le: 19 janvier 2014 à 02:12:46 »
Bonsoir,
Comme je te comprends.
Les groupes de parole pour les endeuillés (et pour autre chose d'ailleurs) ne sont pas très répandus hélas, pourtant ça ferait du bien de voir que nous ne sommes pas seuls à souffrir, de se rencontrer, d'échanger.
Des associations font un travail formidable (d'écoute, d'aide) :
- phare enfant-parent,
- vivre son deuil
- JALMALV
- et ce site fabuleux sur lequel nous discutons...
J'espère que tu trouveras ce qu'il faut dans ta région.
Mes pensées les plus douces

STESYL30

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #9 le: 20 janvier 2014 à 00:35:51 »
Je n'arrive pas à m'exprimer sur ce site comme vous car tout se bouscule dans ma tête, tellement de questions, que je ne sais pas par quoi commencer, je lis vos phrases, cela me fait du bien car il y a des choses dites que je ressens. Donc rien que de vous lire me réconforte mais m'effraie également. La solitude me fait peur mais en même temps protège ? Je vais essayer dans un premier temps de lire les DVD du site.
Pensées affectueuses.

Orchidée

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #10 le: 20 janvier 2014 à 17:58:14 »
Bonjour,
C'est normal que tout se bouscule dans ta tête, tant de questions, de pourquoi, de colère .... Nous sommes là, quand tu arrivera à t'exprimer, tu le fera comme nous et tu verra, çà te fera du bien de raconter ton histoire, ton ressenti ... Ici on ne juge pas, nous sommes à l'écoute des uns et des autres.
Courage,
A bientôt
Amicalement,
Orchidée

STESYL30

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #11 le: 25 janvier 2014 à 20:25:15 »
Le médecin m'a prescrit des anti-dépresseurs mais j'hésite à les prendre car je ne veux pas être dépendante. Est-ce que cela vous aide pour celles qui en prennent ? car notre souffrance sera toujours là et il faut l'accepter. Vivre différemment, oui, mais que c'est difficile ! car notre corps est le même à l'extérieur pour ceux qui nous entourent mais à l'intérieur quel changement ! Ils ne comprennent rien .... J'en ai marre, je suis lasse. Je sais que mon fils, là où il est, me regarde et m'aide comme il peut mais il me manque tellement, il saurait me dire .....je fais semblant d'être bien devant mon mari et mon autre fils mais comment faire ? On n'arrive pas à communiquer, à parler de lui. Peut être est ce le bon chemin ?
affectueuses pensées

Annieth34

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #12 le: 26 janvier 2014 à 01:59:15 »
Jamais je n'avais imaginé qu'un jour je prendrais des anti-depresseurs, pour moi l'idée était inconcevable tout comme le fait de perdre un enfant
Puis la plus grande épreuve est arrivé, ma fille est décédé des suites de complications d'une opération banale

Au début j'ai commencé par des pillules pour dormir, je suis suivis par un médecin à tous les mois.  Puis depuis quelques mois elle me proposait souvent des anti-dépresseurs.   À chaque fois je refusais et je me disais que je n'avais pas besoin de ça et que c'était tout à fait normal d'être dans cet état, je ne voyais pas la necessité de prendres ces pillules puis le mal de vivre est devenu de plus en plus intense et la dépression de plus en plus longue et profonde.  j'ai finallement accepté les anti-dépresseurs, après une semaine je voulais tout arrêté, je ne voyais pas l'utilité de continuer.   Puis ma travailleuse sociale, intervenante en deuil m'a dit de continuer, même si elle n'est pas toujours d'accord avec la médication.  Trois semaine après le début de la médication j'allais mieux.  mourir pour moi n'était plus une solution pour arrêter de soufrir.  J'ai aussi réaliser l'importance d'être là pour mes deux autres filles.   Je ne suis pas toujours dans un tunnel noir et sans issu.
J'ai encore de la douleur et de la peine mais mes phases dépressive sont beaucoup moins longue et beaucoup moins profonde.  Avec la prise de médicament j'ai réalisé que j'étais probablement en dépression.   Une amie qui a perdue sa fille m'avait dit que je devait m'accepter tel que j'étais au moment présent et pour un temps je devais prendre tout ce qui était bon pour moi, même si temporairement il s'agit d'une béquille.  Ma famille voit les bienfaits de la médication.
Je viens d'arrêter mes pillules pour dormir et malgré la dépendance, ça n'a pas été difficile.  Je me dis que se sera la même chose pour les anti-dépresseurs.   Avec les conseils du médecin l'arrêt se fait très bien.
Alors maintenant à toi de prendre la décision, certaine personne n'en n'auront pas besoin et d'autres oui, et ce, malgré la volonté.  Il faut trouver des moyens de s'aider de guérir de cette si grande perte, pour un jour aller, si ça ne serait que juste un peu mieux de cette amputation du coeur.
Je vous embrasse xxx

« Modifié: 26 janvier 2014 à 02:01:37 par Annieth34 »

N@t

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #13 le: 26 janvier 2014 à 19:10:04 »
Le deuil n'est pas une dépression, il est tout à fait normal de ressentir toutes ces émotions et les spécialistes s'accordent pour dire qu'il faut les laisser s'exprimer et non pas les dissimuler sous diverses "drogues" (médicaments ou autres) sinon le travail de deuil n'en est que plus ralenti et incomplet.

Cependant comme le dit le dicton "un train peut en cacher un autre" et il est tout à fait possible de faire une véritable dépression déclenchée par un deuil. Et faire la différence entre les 2 est difficile, voir impossible. La plupart des spécialistes du deuil conseillent une période de 6 mois minimum après un deuil (certains parlent même d'un an en ce qui concerne certains deuil traumatiques comme le deuil d'un enfant mais il n'y a pas de règles, cela relève plus de l'observation du médecin qui vous suit par rapport à votre évolution) avant de prescrire des anti-dépresseurs.

Pour ma part il m'a fallut 4 mois avant d'avoir à nouveau des envies et que les pleurs s'espacent dans le temps (mon psy était inquiet et parlait déjà de deuil pathologique alors je l'ai quitté pour une psychologue spécialisée et j'ai beaucoup lu sur le sujet). On est maintenant à 9 mois et je me rend compte que les spécialistes avaient raison (et pourtant sur un bon nombre de points je refusais de les croire au départ ;D ), les choses "rentrent dans l'ordre" petit à petit, il y a des va et vient, des périodes de "rechutes" et je sais pour en avoir discuté dans un groupe et pour l'avoir lu souvent que des moments difficiles m'attendent encore, j'essaye juste de ne pas y penser et de profiter des moments où je me sens bien.

Votre deuil est récent, seulement 3 petits mois. Je vous conseillerais juste de vous laisser le temps et d'user cette souffrance le plus possible

voici un lien à propos du deuil du site
Deuil et dépression

ce 2eme est très intéressant, il y est écris "après le décès d’un enfant, l’expérience montre que le déroulement du deuil (l’ensemble des 4 étapes) prend beaucoup de temps, jusqu’à 4 ans parfois. Une telle durée n’est pas pathologique.
(...)
Même si le processus de deuil, dans sa globalité, dure, par exemple, 4 ans, cela ne va pas dire, pour autant, que les parents sont condamnés à rester dans une souffrance intense pendant tout ce temps. Le processus continue en profondeur et en surface, ils peuvent commencer à sentir de l’apaisement. "




« Modifié: 04 décembre 2014 à 20:39:18 par Webmaster »

Orchidée

  • Invité
Re : bonjour
« Réponse #14 le: 29 janvier 2014 à 23:11:53 »
Bonsoir,
Je ne sais pas s'il faut prendre des anti-dépresseurs ou non, chaque personne est différente et tout dépend les doses que l'on te donne. Moi, j'en ai pris et pour ma part çà m'a fait certainement tenir au départ mais la douleur et les souffrances de mon corps étaient toujours présentes. Je me suis orientée vers des médecines plus douces pour réduire tous ces médicaments et je ne m'en sors pas plus mal. Courage à toi.
Amicalement,
Orchidée