Mon fils aîné Xavier avait presque 29 ans le 30 mai 2011,lorsqu'il s'est donné la mort chez son frère cadet Vincent, qui l'a retrouvé, a du faire face et me prévenir moi leur mère qui vit sur mon île.
C'est une épreuve terrible, pour les parents mais aussi pour les frère et soeur.
Parle nous de lui, il faut "user la douleur" comme le dit si bien Eva Luna.
Le chemin est si long, un petit pas apres l'autre, un pas en avant et deux en arrière.
Viens nous raconter Benjamin, sa vie, ses espoirs, c'est pour moi une façon de continuer à faire vivre nos anges envolés.
On ne se remet jamais de la mort de son enfant, on apprend seulement, quelquefois, à vivre avec cette mort. Certains y arrivent mieux que d'autres, il n'y a pas de recette.
La lecture m'a beaucoup aidée, les livres du Dr Fauré, les témoignages de parents ayant perdu leur enfant, mais aussi ma croyance en une autre vie après la mort.
Je n'ai pas consulté de psy , ma cousine est psychiatre au canada, je savais que je pouvais lui parler en cas de besoin.
Lis les témoignages des autres parents sur le forum, nos enfants envolés avaient tous les âges, de bébés perdus avant la naissance à des adultes. Lire les histoires des autres permet peut etre de trouver des béquilles différentes.
Mais surtout surtout pense à toi et prends soin de toi et n'oublie pas tes autres enfants ni ton conjoint. Tu as perdu ton fils,ton conjoint aussi et vos enfants ont perdu leur frère .
Ce que tu vis, nous l'avons vécu également, et nous sommes encore ici aujourd'hui sur ce forum.
Ton deuil est si récent Sophie.
Aujourd hui presque six ans après le suicide de Xavier, il arrive que mes larmes coulent dans la rue, dans un magasin, n'importe où. Je les laisse couler simplement, les larmes lavent l'âme .
Tu n'es pas seule Sophie, ici nous sommes une grande famille et nous nous soutenons les uns les autres. Personne ne juge personne car tous nous avons eu les mêmes pensées à un moment ou à un autre. Ecris, l'ecriture permet d'extérioriser ce que quelquefois on n'ose même pas s'avouer à soi même.
Sophie je te serre fort dans mes bras de maman désenfantée, et t'embrasse si tristement
Gero