Je suis nostalgique de  mon chagrin dévorant qui occultait tous les autres soucis de mon existence...

Je ne sais pas. J'ai eu tellement d'emmerdes-excusez du mot mais franchement je ne vois pas comment appeler cela autrement-et notamment après son décès, que j'ai eu du mal, parfois, à démêler ce qui  relevait seul du chagrin du deuil des scuds qui me tombaient dessus les uns après les autres. Tout était parfois mélangé, mais pas occulté, un maelstrom infiniment douloureux. Sel sur plaie... Je dirais plutôt que j'ai réussi à les quantifier, à les remettre à leur juste place.
Mais je comprends ce que tu exprimes. Il me suffit de relire ce que j'écrivais ici 9 mois après son décès, au moment où je perdais beaucoup, beaucoup, lors d'inondations qui ravagaient notre maison. Le pire était et restera à tout jamais son absence...

Il me faut toujours plusieurs jours pour revenir dans le flux de la vie,le chagrin doit de nouveau se décanter... après une date majeure , mort ou naissance...
Et là; je suis entrainée des le lendemain dans l'univers d'aidante de ma vieille maman...
Pas le temps de prendre le temps de pleurer vraiment...ma fille.
C'est comme ça...
Les années se suivent et ne se ressemblent jamais...

mais personne ne peut faire le ménage sur ce forum qui part en morceaux ?

Mais c'est chouette les vacances.
Passer du temps avec les 5 petits
 au soleil, à l’océan,en famille
 des plaisirs simples qui ont de nouveau un vrai gout.
Sans amertume, sans nostalgie
j'ai réussi à profiter du temps présent.
En mode pause dans le chagrin, la tristesse, le manque...
Je me suis efforcée de peu penser à Emmanuelle
d’être disponible et à l'écoute des mes deux enfants qui restent.
Ce n'est qu'en rentrant, seule chez moi
que  le gris et le sombre remontent.
Championne du monde du cloisonnement.
Besoin de solitude,de silence, je lis 2 pavés en 2 jours.
Je vais mieux,Je vis tout ce qui est à vivre.

C'est ça le deuil.
Un trou a déchiré le tissu même de votre être.
Le trou finit par guérir le long des bords irréguliers qui restent.
Sa taille peut même diminuer.
Mais ce trou sera toujours là.
Un morceau de vous qui manque toujours.
Car là où il y a un profond chagrin, il y a un grand amour.
N'ayez pas honte de votre chagrin.
Ne le jugez pas.
Ne le supprimez pas.
Ne vous précipitez pas.
Reconnaissez-le plutôt.
Penchez-vous dessus.
Écoutez le.
Sentez le.
Asseyez-vous avec.
Asseyez-vous avec la douleur.
Et souvenez-vous de l'amour.
C'est là que la guérison va commencer

Vibrionnante... Jusqu'au chuchotement perpétuel .
C'est usant, oui.
Mais comme tu l'as dit, il y  a de petites belles choses encore....