FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Être un parent en deuil => Discussion démarrée par: Bluette le 20 avril 2012 à 13:53:03
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Bonjour,
Mon grand garçon est décédé subitement en décembre.
Depuis, ma vie n'est que chagrin même si je tente de faire face pour son petit frère avec lequel je vis seule depuis presque 5 ans.
Un nouvel état a fait son apparition, il y a quelques semaines : l'angoisse.
Je m'angoisse (et ce n'était pas dans ma nature) dès qu'il n'est plus avec moi.
Il part tout à l'heure pour une semaine de vacances avec son papa et je n'en dors plus depuis deux nuits.
Je pense bien que c'est "normal" (si tant est que cet état de fait puisse avoir quelque chose de normal) ; j'aimerais toutefois savoir si des parents ici ont connu la même chose, combien de temps et surtout quelle a été leur stratégie pour ne pas surprotéger leur enfant.
Merci.
Bluette
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Bonjour Bluette,
Essayez de vous dire que votre petit a aussi besoin du soutien de son père....
et à partir de ce moment-là, votre angoisse se dissipera si ce n'est en totalité au moins partiellement !
J'ai élevé pratiquement seule mon enfant et je sais que je n'ai pu intervenir dans tous les domaines, encore moins palier
la carence affective et la sécurité d'un père, en plus de celle de la mère certes !
Nous avons des apports différents mais complémentaires... lorsque les deux parents sont d'accord pour le bien-être de leur
enfant. Indéniablement ce père (au loin) a manqué à ma fille...
Nous ne sommes pas trop de deux pour élever un enfant.... pour leur apporter notre affection et protection !
Essayez de vous préparer un petit programme que vous ne pouvez pas effectuer lorsqu'il est là, de manière à ce que le temps
passe plus vite et ce dans l'attente de le retrouver...
Je souhaite que tout se passe pour le mieux pour vous tous.
Très chaleureusement. Mamm'j
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Merci pour votre réponse Mamm'J,
En fait, je n'ai pas été très précise.
Ce n'est pas le fait qu'il aille chez son papa qui m'angoisse.
C'est surtout que je redoute sans arrêt qu'il lui arrive quelque chose.
Par exemple, je suis sortie faire quelques courses alors qu'il était resté chez moi, à mon retour, il ne m'a pas répondu immédiatement, j'ai fondu en larmes.
Cela m'ennuie vraiment beaucoup de réagir comme cela.
Nous en avons discute tous les deux. Pour le moment, il me répond du haut de ses douze ans qu'au moins c'est une preuve d'amour mais cela n'aura qu'un temps :S
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Votre angoisse Bluette s'explique et est légitime après la perte de votre enfant....
Ce qui me renforce dans l'idée que si le père de votre petit est à la hauteur, cela ne pourra que vous soutenir
voire vous amener à ne pas être sans cesse dans la crainte que quelquechose de grave puisse arriver....
Mais après un tel deuil, on se trouve dans un "vécu dépressif" ou une "dépression réactionnelle".... à quoi bon se le cacher ?
Essayez de vous faire aider de la façon qui vous conviendra le mieux, , d'en parler surtout un maximum, sans oublier qu'il y a
le facteur temps qui intervient !
Voilà ce que je peux vous recommander, en théorie, sachant que dans la pratique je suis encore moins forte
que vous après la perte de mon unique enfant !
Et quand j'entends ma petite fille me dire qu'elle a peur de prendre l'avion la semaine prochaine, après la perte de
sa maman dans des circonstances dramatiques qu'elle essaie de comprendre... je compte sur son grand frère pour la rassurer !!!
Prenez soin de vous Bluette, faites vous écouter, aider, le plus possible.
Très chaleureusement. Mamm'j
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bonjour Bluette
L'angoisse est présente je crois chez tout ceux qui perdent un enfant. Il me reste une fille et 4 petits enfants. Une chute, un cri et je sursaute, je file comme le vent, j'ai peur pour eux. Il faut arriver à se retenir, ce n'est pas facile mais notre reste de route maintenant est pour eux alors il faut essayer de leur lacher un peu de lest et tant pis pour nous. Il n'y a plus qu'eux qui comptent.
J'espère que cette semaine ne sera pas trop angoissante pour vous, si vous pouvez, entourez vous pour ne pas trop y penser, enfin si c'est possible de ne pas trop y penser.
Je vous envoie plein de force pour cette semaine
Affectueusement
Martine, maman de Madeleine;
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Bluette
J'ai ressenti aussi cette panique dès que je perdais de vue l'un de mes deux fils qui me restent. C'est vrai qu'ils ne le supportaient pas bien et j'essayais de leur cacher comme je pouvais.
Mais avec le temps, cela s'estompe. Après presque un an, j'arrive à me raisonner et à ne plus paniquer autant et mon grand (25 ans) a compris et essaie au maximum de me rassurer.
Avoir un papa qui s'en occupe est une bonne chose pour ton fils, cela va lui permettre de sortir un peu de l'ambiance "chagrin" que l'on ne peut malheureusement pas éviter et qu'ils ne sont pas toujours prêts à supporter à leur âge (mon plus jeune a 13 ans). Au début, je l'ai laissé partir de temps en temps en week-end ou vacances dans la famille avec d'autres enfants pour qu'il s'amuse un peu et cela m'a permis de souffler et de me laisser aller à mon chagrin sans culpabilité.
Essaies de profiter de cette semaine pour faire ce que tu aimes et prendre soin de toi. Et appelles ton fils tous les jours si cela peut t'aider.
Affectueusement
Corinne
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Merci a toutes,
Une nouvelle nuit sans sommeil s'achève.
J'ai prévu un programme d'occupation maximale et j'ai la chance d'être bien entourée.
Cette angoisse me ronge tout de même, savoir que l'étau finit par se relâcher me soulage (un peu).
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Bonjour Bluette
L'angoisse que tu ressent par rapport à ton fils est tout à fait compréhensible et tellement justifiée ! Le drame que tu a vécu avec ton fils ainé t'as traumatisée et il est logique que tu aies peur pour ton second fils. J'ai vécu cela après le décès subit de mon mari. Mes deux enfants ( jeunes adultes) et moi étions toujours dans la peur que " quelque chose" arrive à l'un de nous trois. Ce qui fait que pendant quelques semaines l'on se téléphonaient deux à trois fois par jour, puis après une fois par jour, nous avions vraiment besoin d'être rassurés ! Et cela a duré longtemps avant que cette peur ne nous quitte petit à petit.... Et 3 ans 1/2 après ma fille me téléphone encore tous les soirs juste ....pour être certaine que je suis bien encore en vie ! Et si je ne réponds pas, elle panique vite.
Il faudrait que tu arrives à laisser ton second fils vivre "normalement", de ne pas trop le surprotéger. Il faut que tu essaies de te raisonner.
, mais je sais combien cela est irrationnel et combien c'est difficile . Enfin, rien ne t'empêches de lui téléphoner juste pour alléger un peu ton angoisse. Je te souhaite bon courage
Claire
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Bluette,
Je ressens aussi beaucoup d'angoisse pour mes enfants suite au décès brutal de mon mari. Le rapport d'autopsie à révélé une myocardiopathie qui pourrait être congénitale. On me demande de faire suivre mes enfants. Alors, dès qu'elles se réveillent un peu plus tard le matin, je vais vérifier si elles respirent toujours et je vois qu'elles font de même pour moi, elles qui ont vu leur papa partir en quelques secondes, elles ont aussi peur de me perdre maintenant. Mais je me dis aussi qu'il ne sera peut être pas vivable de se surprotéger mutuellement et je crains d'en faire des petites filles complément angoissées.
Ça fait que 4 mois, on verra par la suite ...
Je vous embrasse
Karine
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Ma fille qui vit avec moi et moi-même, nous ressentons de l’angoisse dès que l’une de nous rentre en retard puisque nous ne sommes plus que deux après le suicide de ma fille ainée et le décès brutal de mon mari. Nous pensons toujours au pire puisqu'il est déjà arrivé. Cet hiver quand il y avait de la neige sur les routes, j’ai même appelé la police et les hôpitaux. Je m’apprêtais à partir à sa recherche quand elle est rentrée. Nous nous sommes promis maintenant de nous appeler en cas de retard. Et j’ai promis à ma fille d’apporter toujours mon portable allumé si je fais une promenade. Elle est très inquiète parce que j’ai ressenti de violents vertiges la semaine dernière. Je pense qu’ils sont dus au manque sévère de vitamine D. Faites attention, continuez à sortir au soleil malgré votre douleur, ne faites pas comme moi qui n’ai pratiquement pas pris le soleil pendant plus d’un an. Je le paye maintenant.
Prenez soin de vous
Méduse
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Je me fais aider par un psy, pour le moment, je n'ai pas l'impression que cela m'aide beaucoup.
Après, ce serait peut-être pire sans, je ne sais pas donc dans le doute, je continue.
Etant seule avec mon fils et travaillant (j'ai repris le travail immédiatement après le décès à la demande à peine masquée de mon garçon), je ne peux concrètement pas le surprotéger, je suis obligée de lui laisser de l'autonomie.
C'est peut-être cela qui me sauver de cette spirale.
Mes amis se chargent aussi de me ramener à la réalité, ils se moquent gentimentde moi ou me soutiennent, c'est selon.
Je retiens l'année évoquée par Magalilou, c'est un peu d'espoir au bout du tunnel.
Je continue de m'occuper et, Chris-Ka vous avez raison, je vais aller faire des courses et non me faire livrer.
Encore merci à tous pour votre soutien et vos conseils.
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Bonjour Bluette,
Ma fille Chloé est décédée brutalement d'une rupture d'anevrisme cérébrale le 13 fevrier 2011, elle n'avait que 14 ans 1/2.
Aujourd'hui, mon mari et moi nous avons fait le choix d'avoir un autre enfant, j'en parle sur mon mur.
Je crois que lorsque l'on a vecu ce drame, cette mort brutale, nous sommes concientes que la vie est éphémère....
Je sais maintenant que tout peut arriver demain...
Aprés la mort de Chloé, quand je téléphonais à mon mari, sur son portable, au travail; et qu'il ne répondait pas...l'engoise montait, je pleurais de peur qu'il lui etait arrivé quelque chose, et quand il me rappellait, j'était en colère!!
Mais j'ai compris aussi, que je ne pouvais rien controler...qu'il fallait l'accépter.
Aujourd'hui, je prend un risque, je porte la vie, mais je sais aussi que tout peut s'arréter..
Alors je veux profiter à 200 à l'heure des bons moments (car il y en a) qui se présentent à moi ,à mon mari et à ce future enfant. Ma, Notre Chloé est avec nous, et sera toujours là!!!
Il faut, enfi.... je pense... que ton fils est sa vie, ses experiences, ses moments avec son papa....et malheureusement tu ne peux pas tout controler, et si tu veux l'aider à se construire malgrés la perte brutal de son grand frère...il faut lui faire confiance...je sais que ce n'est pas ça le problème!, disons qu'il faut que tu fasses confiance à la vie, cette putain de vie qui vient de te prendre ton fils de 15 ans, si je ne me trompe..
Nous vivons la même chose, je crois, ton fils est décédé de la même façon que ma Chloé...
Tu va y arrivé.....pour Tes fils.
Nathalie, maman de Chloé
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Merci Nathalie,
Oui, nos enfants sont décédés de la même façon à peu près au même âge.
Il n'est pas une heure sans que je le revois écroulé sur le canapé du salon, lui demandant d'arrêter de faire le zouave puis comprenant immédiatement que c'était grave, qu'il bleuissait.
J'aurais préféré lui faire un câlin, le prendre dans mes bras et lui dire que je l'aimais.
A la place, je l'ai secoué en attendant l'arrivée des pompiers, du SAMU.
Cela m'obsède et j'ai peur pour son petit frère.
Peur qu'il lui arrive quelque chose évidemment mais peur également des séquelles du traumatisme sur sa personne en construction.
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Bluette,
je travaille avec les enfants, je suis auxiliaire de puèriculture.Quand le dialogue est présent, les enfants peuvent tout comprendre...
Bien sur ton fils est en pleine construction, mais ne voit pas les choses comme toi et moi.
le sur-protéger est normal, mais je ne pense pas que cela puisse l'aider... au contraire.
je suis suivie par psychothérapeute qui m'aide beaucoup, pour le moment, cela fait un mois que je ne l'ai pas vue, mais je sais qu'il est là..
Si tu veux et si tu peux, cela fait du bien de se faire aider, meme pour ton fils..
les dernières images sont celles qui restent.....malheureusement.
Moi ma fille, je n'étais pas présente, Chloé était partie en vacances pour la première fois avec des amis à la montagne...elle est partie le vendredi soir ...et est décédée le dimanche, transportée à genève hopital le plus proche..
Nous nous étions chez des amis , nous sommes de la région parisienne, val de marne. Nous sommes partis juste aprés le premeir coup de téléphone.............la route est longue !! Paris/Genève.
Nous allons avoir un petit garçon pour le mois d'aout, et je pense que je vais traverser des moments pas simples..
j'espère ne pas le sur protéger aussi, j'éspère pouvoir le laisser grandir sans angoises..
je vais juste essayer de me faire guider par ce petit garçon....qui lui sera me dire à un moment, que j'en fait trop....
prends soin de toi, de lui.............c'est une lutte journalière...
tendrement, Nathalie
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Oh Nathalie, j'imagine le trajet pour vous rendre jusqu'à Genève, je ne l'imagine que trop bien.
Le décès de mon grand a été prononcé au bout de 24 heures après son "malaise", ces heures ont été terribles, terriblissimes et j'étais chez moi, avec mes proches...
Pour le moment, j'arrive à ne pas surprotéger mon fils cadet. D'une part, parce que je suis seule avec lui et que je travaille. Je n'ai pas le choix et c'est très bien. D'autre part, parce qu'il est autonome depuis très longtemps et qu'il supporterait mal que je le surveille à l'excès (et lui, quand il est fâché, il est VRAIMENT fâché).
Pour l'instant, je subis donc des angoisses complètement irrationnelles sans conséquences "pratiques".
Une nouvelle angoisse vient d'apparaître. Cette fin de semaine, je vais voir ma maman, âgée et malade d'Alzheimer. C'est la première fois depuis le décès. J'appréhende sa réaction (et la mienne).
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Voilà l'épreuve est terminée. Cela a été terrible d'entendre ma mère me demander des nouvelles de mes enfants.
Au fil de la visite, elle s'est souvenue que l'un d'entre eux était décédé.
Il a été affreux de voir quelle cherchait lequel.
Mais c'est terminé. Je rentre chez moi.
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Aujourd'hui mon fils cadet a passé un IRM. Aucun anévrisme n'a été décelé.
Aujourd'hui l'étau qui me broie le cœur s'est un peu relâché. Par expérience je sais qu'il se refermera en claquant bien fort.
Mais je profite de cette accalmie et étrangement je sens la présence de mon grand à mes côtés.
B.
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Je te souhaite de profiter de ce doux moment d'appaissement bluette
Martine, maman de Madeleine
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Merci Martine.
L'accalmie a été courte. Mon fils est parti en pleurant chez son papa ce week end.
C'est difficile à supporter pour une maman.
B.
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l'angoisse est normal, c'est l'angoisse de perte, tu as peur de revivre ça à nouveau, je ne sais pas si tu as remarqué , moi je vis sur le "qui vive", je suis réactive à n'importe quel bruit clinquant,une porte qui claque,je sursaute, j'ai des palpitations !!
quand je suis en voiture,j'anticipe 10 fois + que d'habitude ,j'ai peur des fois sans raisons !!
Nous avons vécu un évènement traumatique, à travers cela nous le revivons sans cesse !!
moi,j'essaie de chanter , c'est une activité que j'aimais pratiqué avant avec mon fils , et quand je chante je pense à lui, à nos duos !!
je ne dis pas que ça marche à tout les coups mais il y a une amélioration !!
l'angoisse s'en va , regarde ce que tu aimes faire,une activité et essaie de la pratiquer; ou alors en débuter une nouvelle !!
gros bisous
bon courage
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Je suis hyper réactive aux émotions, tout est décuplé.
Une bonne nouvelle, comme l'IRM et je suis euphorique ; une contrariété et je suis au fond du fond.
Cela a toujours été un trait de caractère mais là, c'est carrément les montagnes russes.
En plus, et c'est pareil, c'était présent avant mais là, c'est l'extrême. Je suis hyper-active.
Quand je ne cuisine pas des plats pour nourrir littéralement tout le voisinage, je repasse, je taille les haies, je lave, je range...
C'est maladif ; une autre personne sur le forum a également décrit ceci.
Je vais donc éviter une nouvelle activité :(
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Aujourd'hui, sur mon agenda, il est marqué "Dernière journée lycée".
C'est le dernier rappel d'une longue liste, RDV orthodontiste, théâtre...
Maintenant, c'est fini, ton absence est un fait, c'est tellement tellement tellement difficile depuis 171 jours.
L'existence me semble tellement inutile, il faut que je tienne pour ton petit frère mais je ne suis même pas sûre d'en avoir le courage.
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Bonsoir Bluette,
C'est tellement dur qu'on ne sait plus où on en est. Pour moi, à l'age où je devrais avoir le rôle d'une grand mère je me retrouve progetée dans la vie de mes petites filles à les emmener chez le dentiste, au cinéma, au sport, faire les devoirs, les toilettes, m'occuper du linge, gérer les médicaments et les piqures de Lorette. J'essaye d'être à la hauteur mais je sais bien que ce n'est que façade, je suis fatiguée et je suis sur que mes petits le ressentent. Je les aime tant , pourtant rien ne comble le vide laisser par Madeleine.
L'existence nous semble inutile comme tu le dis mais voilà pour ceux qui reste nous aurons la force, même si par moment le courage nous manque, nous aurons la force de continuer et le devoir. Ca semble presque impossible n'est-ce pas? impossible, irréalisable, comment continuer sans nos enfants? moi aussi je me le demande mais il parait que c'est possible, mais combien de larmes, d'angoisses, de cries, de douleur pour y arriver et cela toute notre vie.
Pardon Bluette je ne te suis pas d'un grand secours en ce moment si douloureux pour toi mais saches que je suis de tout coeur avec toi.
Affectueusement, Martine, maman de Madeleine
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Merci Magalilou,
J'ai pleuré sans discontinuer jusqu'à samedi midi.
Après, mon fils cadet fêtait son anniversaire (qui avait eu lieu en janvier) avec ses camarades. Je n'avais pas d'autre choix que gérer la situation.
C'est maintenant mon quotidien, me secouer pour faire face.
B.