Auteur Sujet: J'ose poser mes mots  (Lu 6236 fois)

0 Membres et 1 Invité sur ce sujet

Marie C

  • Invité
J'ose poser mes mots
« le: 13 mars 2014 à 10:15:39 »
Bonjour à vous

Maman désenfantée de mon fils unique parti le 25 août 2011 à 37 ans, j'ai très souvent lu vos messages lors des nuits où le sommeil ne voulait pas venir, j'ai laissé couler mes larmes en lisant vos mots de maman (ou papa) en deuil, jusqu'à ce que mes yeux se ferment, espérant la visite surprise de Benoît.
Il est venu me faire ces petits "coucous" si précieux , et au matin je me repasse en boucle ces nouveaux souvenirs avec lui afin de les fixer dans ma mémoire.

Le temps passe, je ne peux même plus dire "il y a deux ans",  j'ai le sentiment qu'autour de moi les "autres" ont repris leur vie, espérant que je ne vienne pas trop "plomber" les réunions. Vous savez tout ça, le masque qu'on met quand on sort et qu'on pose en arrivant chez soi.

Inscrite au programme "Traverser le deuil" j'ai vu et revu les vidéo, et avec ce nouveau forum, j'ose poser mes mots et trouver avec vous ce lien que seul le deuil peut nouer.

Marie, maman de Benoît

Hors ligne angelik

  • Membre Senior
  • ****
  • Messages: 458
Re : J'ose poser mes mots
« Réponse #1 le: 13 mars 2014 à 12:03:09 »
Bonjour Marie

Malheureusement, nous avons des points communs...  c'est en avril 2011, que mon fils Geoffrey s'est laissé emporté par son mal être, il allait avoir 20 ans en juillet. Ma chance, c'est que j'ai encore deux autres fils . 

Je te rejoins dans ce que tu dis dans ton message, ces nuits à errer dans la maison en espérant le sommeil, pour ne plus penser et espérer rêver de mon ange...

Et puis, les autres qui ne comprennent pas toujours et qui continuent à courir partout !
Le masque qu'il faut enfiler presque toujours, et les larmes dès que l'on est seul(e)...

Mais, je dois l'avouer, je vais mieux ! Au début, je ne voulais pas aller mieux. Mais c'est un fait, je suis sortie du brouillard et je commence à voir les rayons du soleil, et à entendre les oiseaux qui chantent.

C'est une absence qui pèsera toute notre vie,  et il y aura encore des jours très sombres... ça je l'accepte maintenant. C'est la mort de Geoffrey que je n'accepterai jamais, je lui parle tout le temps. ça peut paraître "fou" mais ça fait tellement de bien.

Chaleureusement
Corinne
chaque fois que tu sentiras le vent sur ton visage, c'est moi qui vient t'embrasser...

Hors ligne stellarose

  • Membre Héroïque
  • *****
  • Messages: 542
  • Petit coeur, funambule entre 2 rives....
Re : J'ose poser mes mots
« Réponse #2 le: 13 mars 2014 à 12:28:06 »
Bonjour MarieC,

Et oui, si nous venons sur ce forum, c'est que nous avons des points communs, comle tu le dis Angelik. J'ai aussi trois fils, et c'est le second qui s'est suicidé il y 20 mois, il allait avoir 30 ans et était un tout jeune papa. L'horreur et l'incompréhension,  les nuits très courtes, ou pas du tout.

Et puis la vie qui continue, chacun reprend sonn chemin. Le masque qui tombe lorsqu'on se retrouve seul(e) et la vague qui vient nous surprendre n'importe quand et qui nous laisse sans énergie.  En ce moment, je suis à plat, vidée,  peut être parceque la date s'approche. Je ne sais.

Alors, je voukais te dire Marie que je te comprends, toi qui a perdu ton unique enfant, et je partage ta peine. Tu as la chance qu'il vienne te faire des petits coucous, ce sont des cadeaux inestimables et qui prolongent cettexrelation privilégiée,  parent enfant.

Douces pensées à toi, ainsi qu'à tous ceux qui sont desenfantes.
Stellarose

mamita

  • Invité
Re : J'ose poser mes mots
« Réponse #3 le: 14 mars 2014 à 11:02:26 »
Bonjour Marie,

Je te rejoins  dans la douloureuse épreuve de la perte de nos enfants, 25 août 2011, ton fils Benoît, 37 ans, s'en va pour le grand voyage, 27 juillet 2011, Antoine, 37 ans s'envole à bout de souffrance, épuisé par la maladie.

Comme toi, je voudrais le voir arriver, l'entendre me dire "ça va maman", entendre son rire, le coup de klaxon quand il repartait de chez nous avec sa petite famille ... leur présence physique nous manque terriblement. Comme toi aussi j'ai été heureuse de certains signes qui n'étaient pas dus au hasard, des rêves qui étaient de vrais songes et notamment une dans lequel il me disait "je suis de passage, je dois m'en aller", dans ces nuits-là j'ai senti la douce chaleur de son bras, son parfum. Comme toi, je fixe tout très fort en moi, je m'en imprègne.
Deux ans et 8 mois, et l'impression que c'était hier, je parle de lui dès que l'occasion se présente et tant pis si ça dérange.

J'ai la chance d'avoir d'autres enfants et des petits enfants, c'est vrai qu'ils nous obligent à tenir debout, pour toi Marie c'est tellement plus difficile. Alors accroche-toi au lien d'amour qui te relie à Benoît, ton fils te veut heureuse et il veille sur toi  chaque jour.

Heureuse de retrouver ici celles avec qui j'ai échangé, alors je fais un petit coucou à Corinne et à Martine, elles sont dans mes pensées, avec toi maintenant Marie.

Prend soin de toi et que la vie t'apporte douceur et sérénité

Marithé

Marie C

  • Invité
Re : J'ose poser mes mots
« Réponse #4 le: 14 mars 2014 à 12:14:06 »
Bonjour,

Un grand merci à vous, qui m'avez lue, et à vous Stellarose,  Angélik et Mamita qui m'avez si gentiment répondu.

Benoît était malade, il le savait mais tout s'est précipité en un mois.
Hospitalisation fin juillet,  crise d'épilepsie le 6 août je l'avais laissé après son repas faire une petite sieste, réa d'urgence, mise en coma pour soigner une bactérie pulmonaire, arrêt des sédatifs mais les lésions cérébrales diffuses se sont accentuées, je suis persuadée qu'il n'a pas voulu se réveiller.
Il est resté inerte pendant 20 jours et le mardi 23 août à 19 heures, suite à un dernier scanner,  le médecin m'a dit qu'il fallait penser à prendre une décision car on allait rentrer dans l'acharnement thérapeutique. Je suis retournée voir Benoît, comme tous les soirs à 21 heures et là, sa main gauche s'est mise à bouger. J'ai vite appelé l'infirmière qui a contacté le médecin responsable, c'était incompréhensible qu'il puisse bouger vu l'état de son cerveau. Il a été mis sous sédatif et au bout d'une heure il s'est calmé.
Le  mercredi, j'ai accepté qu'on enlève la respiration artificielle pour le le jeudi, je l'ai expliqué à Benoît, il était calme. J'avais compris son message.
Le jeudi en début d'après-midi, je lui ai expliqué ce qui allait être fait, qu'il aurait le choix de partir dans un jour ou deux, que je serais là,  je lui ai lu  les petits mots envoyés par ses ami(e)s, et une nouvelle fois sa main s'est mise à bouger, nous avons pu ainsi "parler", se dire au revoir puisque je l'avais laissé20 jours avant  en lui disant " repose toi, je vais déjeuner, à tout à l'heure". J'ai encore la sensation de sa main dans la mienne.
Je suis sortie , à 15h45 en lui disant  "je vais boire un café avec Catherine, à tout à l'heure", pendant ce temps il a été extubé ;  à 16h45 la psychologue m'a appelée pour me dire que la respiration artificielle avait été enlevée, que je pouvais revenir, elle m'attendait devant la porte du service pour me dire que son coeur s'était arrêté à 16h37. Mon premier mot a été "c'est son choix".

Benoît était tout pour moi et j'étais tout pour lui. Il n'avait pas de nouvelles de son père depuis au moins 15 ans (et qui n'est pas venu à la sépulture), il était ma priorité et il le reste
Je suis suivie depuis plus de 2 ans par la psychologue qui m'a accompagnée le dernier jour, certes j'ai progressé, mais le manque est là.
Je sais depuis peu que ma vie telle que je la connaissais s'est interrompue le 25 août 2011 à 16h37, je suis une autre personne sur un autre chemin et au bout de ce chemin Benoît sera là pour m'accueillir en me disant "Viens maman, je suis fièr de toi et maintenant on ne se quittera plus" .

Nos enfant veulent qu'on vive, qu'on vive cette vie qu'ils ne peuvent plus vivre, ils veulent voir leur maman heureuse. Mais mon Dieu que c'est difficile.

J'étais très longue ce matin, mais écrire, vous écrire, vous dire m'a fait du bien, même si les larmes ont brouillé mes yeux

Très douce journée à vous qui êtes dans la peine.
Marie

catlou

  • Invité
Re : J'ose poser mes mots
« Réponse #5 le: 24 mars 2014 à 10:51:04 »
Nos enfant veulent qu'on vive, qu'on vive cette vie qu'ils ne peuvent plus vivre, ils veulent voir leur maman heureuse. Mais mon Dieu que c'est difficile.
..................................
comme le dit MARIE  c'est vraiment dur
REMI  est parti il y a 16 mois, il avait que 21ans
diabétique depuis l'age de 8 ans ,il n'avait jamais accepter cette putain de maladie
il était un très grand malade , mais il se donnait au autres, il était comparer a GREGORIE LEMARCHAL
un grand coeur en or , un clown...... :D
n'ayant plus de nouvelles ,je suis allez chez lui, il vivait seul a1h de chez nous,
je n'avait pas la clef de l'aprt , les pompiers l'on trouvez  sur son lit
depuis 5 jours il avait fermer les yeux, coma diabétique
le pire c 'est que son aprt était vide , plus rien..........
suite a notre enquête.............il aurait tout vendu jusqu’à son ordi  la veille de son départ,LUI SEUL C CE QUI C PASSEZ
les  soit disant copain savait qu'il était très mal , dépression, REMI M'AVAIT DIT QU'IL SE DROGUAIS UN PEU POUR NE PAS SOUFFRIR .......
la dernière fois que je l'ai vue c a noël 2012, il a fermer les yeux 18 fervier 2012
pourquoi les copains ne mon pas prévenu qu'il était aussi bas!!!!!!!!!!!!!!!!
je sais qu'il n'avait plus d'insuline pendant 3 jours, après avoir fait lire sa pompe
il a dut souffir le matir avant de partir..................
encore aujourd'hui bcp de question sans réponses..........
j 'ai beau me dire qu'il est heureux en mer,libérer de ses chaines.............
il voulait  avoir son propre bateau ,naviguer avec sa guitare......
il réalise son rêve , sa je le sais,

lui il est heureux, mais pas moi

je n'arrive pas , j'ai beau me forcer avec mes petits enfants
c trop dur dur

j'ai 2 autre enfants, ils me disait nous on gère tant fait pas , REMI  A BESOIN DE TOI
REMI   n' EST PLUS LA!!!!!!!!!!!!!! JE SUIS PERDU PERDU PERDU

javais besoin d’écrire ma souffrance,
je sais que le temps arrange les choses
mon père ,mon oncle, ma marraine , ma belle mère sont partie en 2ans,
mais la perte d'un enfant c pas LSENS que dirait REMI, c'etait son mot  ;)

merci pour ceux qui me lirons, je sais que je ne suis pas seule dans cette situation...
amitié a vous tous