Oh, ben je veux bien croire, "incapable de se sentir bien",
la première année est une atrocité, on se laisse porter, abasourdis, on garde qqs "habitudes-réflexes", se laver, se saper, tenir la maison, mais les pensées sont sous bombe atomique.
Il nous semble inouï que le monde "continue de tourner", ça n'a pas de sens.
On avance hagards, en survivants de la fin du monde.
Je comprends ce que vous vivez.
Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire, tellement nos états d'esprit sont étrangers à ce qui faisait notre vie "avant".
Étrangers en nous-mêmes, naufragés.
Comment on va pouvoir s'installer dans ce monde devenu invivable ...
Du temps, de la douceur, se respecter ... c'est épuisant et on se sent comme mourir à petit feu.
Je me suis sentie comme ça, mourant à petit feu, pendant quoi ... les trois premières années ? C'est difficile à dire, car petit à petit on évolue, c'est comme si, bien que l'intensité des souffrances soit toujours aussi vive, on s'était d'autre part renforcés ... comme une "musculature psychique" qui se serait habituée, adaptée à la rudesse de conditions extrêmes ...
On subit une lente métamorphose ... comme des mutants ...
C'est surhumain de vivre avec "ça" ...
Vous y arriverez ... prenez votre temps, respirez lentement ...
Révoltez-vous sans céder à l'envie de vous auto-détruire, de mépriser votre vie ... votre vie EST l'Amour de et pour votre Enfant ... votre vie restera à jamais cet Amour ...
Avec beaucoup d'émotion, car je voudrais que personne d'autre ne doive vivre "ça" ... courage, Kata, prends grandement soin de toi.
M.