Auteur Sujet: 8 mois après  (Lu 6016 fois)

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Bibounette43

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8 mois après
« le: 23 mai 2012 à 11:34:10 »
8  mois après, je réalise que tout ça n’est pas un cauchemar mais bien la réalité : Tu ne reviendras plus jamais. Plus jamais je te verrais, plus jamais tes yeux me regarderont. Plus jamais je ne te toucherais, plus jamais je te sentirais, plus jamais tes lèvres ne se poseront sur moi, plus jamais le son de ta voix, plus jamais des pieds qui traînent quand tu te levais le matin, plus jamais "calins maman", plus jamais "poulala va falloir s'détendre la mère", plus jamais le soir je n'entendrais la porte s'ouvrir tes petits talons et la porte de ma chambre s'ouvrir "je suis là maman"..... Et toutes ces choses du quotidien qui faisait mon bonheur, plus jamais...

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Re : 8 mois après
« Réponse #1 le: 23 mai 2012 à 11:47:45 »
Bonjour Marie. Plus jamais pour vous en effet, mais pas pour elle ou pour lui (je ne fais pas si c'est un garçon ou une fille que vous avez perdu). 8 mois c'est encore tôt. Moi j'en suis à deux ans et le manque est toujours insupportable. Mais il y a un moment que j'espère arrivera vite pour vous, où vous sentirez votre ange utiliser vos yeux pour voir, ressentir les instants que vous allez aimer ou que vous voulez partager. C'est un peu comme si nos anges utilisaient nos corps pour se "reconnecter" quelques temps avec ce que nous vivons. J'en arrive même à avoir des souvenirs  d'il y a un an, où j'ai l'impression que ma fille en fait partie alors qu'elle était décédée. C'est très étrange comme sensation, mais ça fait du bien. Je vous le souhaite bien vite.

Bibounette43

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Re : 8 mois après
« Réponse #2 le: 23 mai 2012 à 12:33:50 »
Moi je trouve que 8 mois c'est trop long... Nous n'avons jamais été séparé aussi longtemps (maxi 1 mois avec des coups de tel ou sms) et je ne peux pas me dire qu'il y aura une année de passée puis 2 et 3 et... Ma fille était ma raison de vivre et quand je dis ça je mesure bien mes mots jamais une décision n'a été prise sans que je pense à elle d'abord, tout les choix que j'ai fait dans ma vie était pour elle avant tout. 8 mois après je refais la même chose pour sa petite soeur avec la peur que tout recommence dans quelques années !!!!

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Re : 8 mois après
« Réponse #3 le: 24 mai 2012 à 23:59:54 »
Bien sûr, même 1 heure c'est long sans son enfant. Tout comme vous, le plus longtemps que je me sois séparé de ma fille ne dépassait pas une nuit, quand elle dormait chez mes parents si je devais me rendre à une soirée. Comme je culpabilisais, souvent je revenais pendant la nuit chez mes parents pour qu'elle me retrouve le matin. Votre défunte fille doit toujours être votre raison de vivre, tout comme la mienne. Vous avez sa petite soeur qui est aussi votre raison de vivre. C'est dur, on ne peut endurer une telle souffrance, un tel manque et pourtant... la vie ne nous laisse pas le choix, à moins d'en démissionner, mais là nos enfants, je pense, n'approuvaient pas notre défaite. Je me demande comment je me raccroche à la vie. Je n'ai pas d'autre enfant et j'ai vu mourir ma Rose sous mes yeux, dans des conditions tragiques et horribles. C'est insupportable à vivre au quotidien. Pourtant, je ne sais comment, ni pourquoi je me raccroche pour elle, même si de temps en temps j'ai des vagues d'un profond pessimisme où je n'aurais qu'une envie, celle de la rejoindre. Dans ces moments là je suis incapable de rien, pas même de travailler. La déprime quoi... Et puis ça passe. je trouve ça absurde, bien qu'en trouvant illogique ma place dans la vie. Je cherche qu'elle est mon but, qu'elle est ma place, car pour moi j'étais prioritaire pour mourir. J'ai une profession qui allie l'artistique. Mon métier s'en trouve empreint à présent et cela m'aide. Si vous en avez la possibilité, essayer de faire des choses pour elle ou faites des choses qu'elle aurait aimé faire. Votre fille existe toujours, même si elle n'est plus dans notre dimension. Elle avait peut-être des projets, une idée de voyage... Elle devrait vous faire sentir quand ça lui plait. Cette sensation est très subjective et personnelle, mais vous le saurez. Et puis l'amour... c'est l'énergie la plus puissante, qui passe les frontières de la mort. Nourrissez la d'amour. On apprivoise la douleur car elle est toujours vive - on ne peut pas dire qu'on s'habitue au manque, non c'est impossible car on a une telle accoutumance de ses enfants... Mais j'ai remarqué que dès que je me mets en action, à bouger, à faire des choses - cela va mieux, non pas que je pense pas à ma fille pendant ce temps là, au contraire je fais les choses pour elle - tout comme quand elle était vivante. Elle me donnait envie de me lever le matin. Aujourd'hui c'est toujours elle qui me pousse à vivre (ou survivre) et sortir de mon lit chaque matin. Je vous souhaite vraiment de trouver des appuis pour vous aider à faire face. Chaque deuil est différent, mais pour moi, plus j'avance dans le deuil, plus il est difficile, mais je pense que cela est lié aux conditions dont j'ai perdu mon enfant. Mon cerveau a du décharger des endorphines qui m'ont préservé la première année, enfin quelque chose de ce genre là. Mais peu à peu j'ai été rattrapé par la réalité. Bien à vous.