J'ai repris le travail depuis presque 4 semaines. Je ne vais plus pleurer dans les toilettes mais j'ai en permanence ce poids sur mes épaules. Souvent je regarde le ciel à la fenêtre et j'attends un signe de toi, un oiseau dans le ciel, la trace d'un avion... Tu me manques tellement ma Nanou. Je m'étais promis de n'en parler à personne et hier j'ai été obligé d'expliquer ma situation pour bénéficier du lundi 16 mai afin d'être présente pour l'anniversaire de ta petite soeur. La pauvre, elle appréhende tellement de fêter ses 11 ans sans toi. C'est vraiment pas juste, nous étions si heureux. Qu'avons nous fait pour mériter ça ? Tu étais si jolie, si excellente au collège, vivre sans toi est un supplice. Aujourd'hui j'ai parlé de toi à une collègue et bizarrement celle ci m'a confié que son frère a également mis fin à ses jours. Cela m'a fait du bien de me confier. Du coup je n'ai même pas pleuré dans la voiture sur le chemin du retour. Mais j'ai quand même du mal à aller spontanément dans ta chambre. Je reste dans la cuisine, bloquée en me promettant d'y aller demain... peut être. Je garde près de moi ce petit nounours que nous avions acheté ensemble et auquel tu as ajouté un petit manteau. Il dort avec moi toutes les nuits. Mon Dieu qu'est devenue ma vie ? Une ancienne collègue m'a envoyé un texto me disant : "Si tu travailles c'est que tu vas mieux ?" Comment expliquer que je n'irais jamais mieux, que mon mal de vivre n'est pas du à la rougeole ou une grippe. Non j'ai perdu ma fille, ma douce, mon bébé pour toujours et je vis dans l'unique espoir de te revoir un jour. Aujourd'hui c'est la seule chose qui me motive TE REVOIR UN JOUR MA NANOU JE T'AIME TANT. Je t'embrasse fort dans le cou et te fais des guilis comme chaque soir avant de te coucher.