Je ne sais pas pourquoi mais je sens que la nuit sera courte, mais je m'en fiche, je ne travaille plus.
Hier, j'ai parcouru les collines, peut-être ai-je mis mes pas dans tes pas lorsque toi aussi tu les as parcourues pour la toute dernière fois. Je me demande encore comment tu as fait pendant ces deux jours pour écrire ces lettres avec comme seule compagnie ton chien ?
Tu as pensé à nous, dis ? Tu as pensé à ton petit bout ? Que t'est-il arrivé pour que tu disjonctes ? Pression, médocs? Cocktail explosif qui a tout bousillé dans ta tête à tel point que tu n'as pas supporté de vivre un jour de plus ? Quoi, mais quoi ? Je me poserai la question encore longtemps et je sais que jamais je n'aurai la réponse.
Il paraît qu'il faut user son deuil, dire, écrire encore et encore. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis en manque de toi mon fiston, non tu ne peux pas le savoir. Et combien tu manques à tous ceux qui t'aiment.
Tu t'inquietais pour ta grand - mère, sais-tu qu'elle continue à me poser toujours la même question ? Que puis-je répondre? Rien, je n'ai pas la réponse, mais elle ne veut pas entendre et recommence sans arrêt. Je sais pas si je ne vais pas craquer, à force. C'est dur pour elle, mais dur pour nous aussi.
Ben voilà, mamie m'a fait perdre le fil de mes idées, et bien tant pis pour ce soir j'arrête là.