maintenant je me lève
maintenant
j'ouvre la fenêtre
et la lumière entre
avec le vent
maintenant je te sens
et tu es si loin d'ici
aujourd'hui tu es parti
et tu es partout
le monde est vaste
il est infini
hier tu étais là
et aujourd'hui
comme un grain de sable
sur quelque sol inconnu
tu es caché de moi
aujourd'hui tu es parti
et je te cherche
quel silence immense
tout est en suspens
quel vertige
de ne pas te voir
je résonne
comme une cloche
j'ouvre la fenêtre
aujourd'hui tu es parti
et tu seras toujours en moi
d'après une chanson de Lhassa que j'ai un peu adapté pour l'enterrement de Michel , mon mari qui s'est suicidé le 1er fevrier 2012.
que c'est difficile à vivre, j'étais comme sous tension, carapaçonnée, anesthésiée, et maintenant cela se fissure, hier soir je me suis assoupie devant la tv, je me suis réveillée en me disant que j'allais aller me coucher et retrouver mon homme dans notre lit, ce matin je me suis réveillée avec le souvenir de mon rêve où il se trouvait moi qui ne me rappelait jamais de mes rêves et chaque fois que je ferme les yeux je le revois pendu je revois son visage et ses yeux sans vie.je suis submergée par la culpabilité , la colère, le désarroi
j'ai besoin de parler et il est difficile de trouver l'oreille.mes enfants ont 21 et 25 ans, je ne sais pas si je leur parle trop de leur père, j'ai l'impression pour moi que c'est si peu, nous souffrons et nous essayons de nous protéger les uns les autres. puis avec ses parents, c'était leur fils unique , ils ont 85 et 82 ans, ils habitent le même village que moi, ils parlent de tout sauf de Michel, hier je me suis un peu laissée à pleurer devant eux, ils ne savent me dire qu'il faut que je sois forte . Forte, c'est le mot dont les autres me qualifient en ce moment , je ne l'aime pas , il m'enferme, il m'empêche de laisser cours à mon chagrin,. Si je donne l'image d'être forte c'est que je ne peux faire autrement.mais comme je me sens fragile, j'aimerai tant être portée un tant soit peu, trouvée refuge, être prise dans les bras[/b][/b]