Auteur Sujet: Comme toujours dans la vraie vie !  (Lu 72024 fois)

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #75 le: 30 novembre 2017 à 18:15:44 »

   Ah ! Si y avait que des cochons de poètes parmi ces singes vaniteux que sont les Hommes ...

  Hier, j'ai vu un doc sur la jeunesse et l'éducation de Heinrich Himmler,
  ah ! Un PUR, celui-là, irréprochable sens de la bonne conduite ...
  Pas question de batifoler ! Du sérieux ...
  Faut croire que psychorigidité, déni de la sexualité et agressivité forment un syndrome ...
  ^^^^^^^^^^
  Poésie de Federico Garcia Lorca:
 
            La Mariée infidèle

    Et moi qui, sans m’en douter,
    L’ai menée à la rivière !
    Je croyais qu’elle était fille,
    Mais elle avait un mari.
    Pour la nuit de la Saint-Jacques,
    Tout paraissait convenu.
    Sitôt les lampes éteintes
    Et les grillons crépitant,
    Au dernier tournant des rues
    J’ai touché ses seins dormants
    Mais vite éveillés pour moi,
    Grappes de jacinthe écloses.
    L’amidon de son jupon
    Me crissait dans les oreilles
    Comme une pièce de soie
    Quand dix couteaux la déchirent.
    Sans clair de lune à leurs cimes,
    Les arbres se font plus hauts.
    L’horizon des chiens aboie
    Loin, très loin de la rivière.

    Passés les mûres sauvages,
    Les épines et les joncs,
    Elle a défait ses cheveux,
    Aplani pour nous la rive.
    J’ai enlevé ma cravate.
    Elle a enlevé sa robe.
    Moi, ceinture et revolver.
    Elle, ses quatre corsages.
    Odorant nard, coquillages,
    Rien ne se peut voir si fin.
    Ni le miroir sous la lune
    N’éblouit de cet éclat.
    Ses cuisses, qui m’échappaient
    Comme des poissons surpris,
    C’était le feu tout entier,
    Et aussi la fraîcheur même.
    Cette nuit-là, j’ai couru
    Dans le meilleur des chemins,
    Montant pouliche de nacre,
    Sans étriers et sans brides.
    Je n’ose dire, étant homme,
    Les choses qu’elle m’a dites.
    Le grand jour de la raison
    M’incite à plus de réserve.
    Je la ramenai salie
    Par les baisers et le sable.
    Contre le vent bataillaient
    Les iris et leurs épées.

    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ F.G.L.
 
   

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #76 le: 16 décembre 2017 à 03:11:46 »


Rectangle triangulaire

L’allée est silencieuse
Je n’entends pas les oiseaux ce matin

Cette fois tous les arbres sont verts autour de la gare
Un mécanisme de vérité s’est mis en route inexorablement

Voilà pourquoi je ne comprends plus rien

Ce printemps ne ressemble plus à celui où j’étais fidèle à toutes mes femmes
J’attends l’heure éternelle de volupté
Semblable à la délicatesse des sens
Qui occupait l’espace d’une vie

La joie n’aura plus jamais sa place maintenant

C’est l’heure de la folie destructrice
Que nous attendons tous

Edgar Georges, 1999
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #77 le: 16 décembre 2017 à 13:36:24 »

     
     
     Une seule vérité,
     Un seul printemps,
     Et tant de pleurs ...
     M.

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #78 le: 16 décembre 2017 à 14:02:45 »
oh, des cosmos!

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #79 le: 18 décembre 2017 à 10:55:26 »



Tropique du Cancer

À l’heure où se voile la nuit

 Il me revient en mémoire la saveur de très anciennes amours
 En des cités où le Soleil ne se couchait que par intermittences
 Pour prendre le deuil de la terre.
 Et croyez-moi, Ô vous , marins du «Mogadiscio»,
C’étaient de fières amantes que nos amies d’alors.

À l’heure où tombe la nuit

Vite, si vite qu’on n’a aucune peine à se savoir sous de très basses latitudes,
 Il me revient le souvenir de déchirures oubliées,
 Car mes bonheurs eurent parfois de tragiques fins.
 Peut-être vous les conterai-je quelque jour,
 Car il n’est pas de secret qui ne se puisse partager.

Puis vint le temps où le Soleil cessa de se coucher…

Et les jours étaient longs et mornes
 Ô si longs et mornes les jours
 longs, longs sous leur blanche morsure

Et des bonheurs, seule la déchirure.

Je t’ai quitté

Pour les Pays des Hautes Terres Froides et des Nuits Sombres
 Je t’ai quitté pour les tempêtes atlantiques et les aurores
 Pour la chanson du vent sur les genêts au temps d’hiver.

Mon souvenir va vers toi

 Quand s’effaçaient au loin les contours de Fuerteventura.
 Alors, pour les marins du « Mogadiscio », venait l’heure,
 Le moment furtif du regret
 Jusqu’à ce que la première étoile se lève

 Seulement la première étoile.

Villebramar, Puerto del Carmen, 1986   


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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #80 le: 18 décembre 2017 à 11:04:56 »


Symphonie des parfums

À Madame Dardoize

Je veux m’endormir dans le parfum des roses fanées, des sachets vieillis, des encens lointains et oubliés. –
Dans tous les chers et charmeurs parfums d’autrefois. –
Mes souvenirs chanteront sur des rythmes doux, et me berceront sans réveiller les regrets.
 Tandis que le morne et spléenétique hiver pleure sur la terre inconsolée,
 Et que le vent hurle comme un fou,
 Tordant brutalement les membres grêles des ormes et des peupliers,
 Je veux m’endormir dans le parfum des roses fanées,
 Des sachets vieillis, des encens lointains et oubliés.
 Et les rythmes et les parfums se confondront en une subtile et unique symphonie;
 Les roses fanées se lèveront superbes et éclatantes,
 Chantant avec leurs lèvres rouges les vieilles chansons aimées;
 Elles s’enlaceront aux pâles jasmins et aux nénuphars couleur de lune;
 Et je verrai passer leurs ombres miroitantes, comme en une ronde des robes de jeunes filles.
 Les clochettes des liserons chanteront avec leurs parfums amers – les mortelles voluptés;
 La violette à la robe de veuve dira les tendresses mystiques et les chères douleurs à jamais ignorées;
 L’héliotrope avec son parfum vieillot et sa couleur défraîchie, fredonnera des gavottes, ressuscitant les belles dames poudrées qui danseront avec des mouvements lents et gracieux.
 Musc minuscule et compliqué comme une arabesque,
 Scabieuse, – reine des tristesses,
 Opoponax dépravé comme une phrase de Chopin,
 Muguet, – hymne à la gloire des séraphiques fraîcheurs,
 La myrrhe solennelle, le mystérieux santal,
 L’odeur du foin coupé, – sereine et splendide comme un soleil couchant,
 Iris où pleurs l’âme des eaux dormantes,
 Lilas aux subtils opiums,
 L’amoureuse vanille et le chaud ambre gris
 S’uniront en des accords grondants et berceurs – comme les orgues et comme les violons
 Évoquant les visions cruelles et douces
 Les extases évanouies, – les valses mortes, – les cassolettes éteintes et les lunes disparues.
 Tandis que le morne et spléenétique hiver pleure sur la terre inconsolée;
 Et que le vent hurle comme un fou, tordant brutalement les membres grêles des ormes et des peupliers,
 Je veux m’endormir dans le parfum des roses fanées, des sachets vieillis, des encens lointains et oubliés.

Marie Krysinska, Rythmes pittoresques
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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #81 le: 25 décembre 2017 à 16:32:47 »

   Un petit poème de Lorca,
   extrait de la suite "Herbiers."
   ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

   "Le courtier du temps
     apporte l'herbier des rêves.
   
     moi
     Où est cet herbier ?

     le courtier
     Tu l'as dans les mains.

     moi
     Mes dix doigts sont libres.

     le courtier
     Les rêves dansent sur tes cheveux.

     moi
     Combien de siècles ont passé ?

    le courtier
    Il n'est qu'une heure à mon herbier.

    moi
    Où vais-je ?
    Vers l'aube ou vers le soir ?

    le courtier
    Le passé est inhabitable.

    moi
    Ô jardin aux fruits d'amertume !

    le courtier
    Plus triste est l'herbier de la lune.

    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ F.G.L.

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #82 le: 31 décembre 2017 à 19:39:56 »

   huhuhu, hihihi!

   N'est-ce point un peu brutal de souhaiter d'un bloc toute une bonne année D'UN COUP ?
   Franchement, si je dis "bonne année" ce soir, ce sera d'une petite voix des jours ramollos ... aussi je vous garde au frais des bondjou pouêt-pouêt printaniers pleins de verdure ...
   Les traditions, c'est super pour la technique, l'artisanat, tout ça, mais les sentiments ... LIBERTÉ !
   Le code ? Où ça, le code ?
   https://www.youtube.com/watch?v=YRxPRwmn6IM
 
   

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #83 le: 15 janvier 2018 à 13:02:30 »
       Première ponte de l'année ...

      ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^

                       Poème d'hier.

               On peut voir encore
               Mes pas sur la neige
                    Pour un temps
              -Soupçon d'inconfort-
               Seulement y étais-je ?

                     Seulement ...

                Si un seul disparaît
              Une seule préférence
               Son souvenir revêt

             Toutes les différences
           
           Que te connaître un peu
             Me confine en ces pas
              Où neige l'épaisseur
             
             Et ta douce présence
          Qui fit fondre mon cœur.

          ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ M.

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #84 le: 16 janvier 2018 à 02:19:25 »
Écriture

Un livre une page des mots
 Un adulte
 l’enfant caché
 Tu parles
 à toi, de toi
 à moi
 au monde
 Maintenant, tout de suite
 Sans aucune règle
 Libre de t’affirmer
 sans respecter les conventions
 bourgeoises, castratrices, arbitraires
 la pensée globalisée se construit
 élixir alchimique enivrant
 réaffirme notre analogie
 le temps d’un instant
 recompose le puzzle fraternel
 le mot philosophale rayonne
 ainsi restauré

Sybille Rembard, 2016

*******************************************************************

J'aime beaucoup ! MERCI..... A découvrir... cadeau pour vous mes AmiEs du forum !

****************************************************************

Sybille Rembard – biographie
 

Sybille Rembard est née à Turin en Italie le 21 juin 1966.

De père français et de mère italienne, elle a vécu une enfance et une adolescence paisible se construisant dans l’univers multiculturel d’une famille aux multiples racines. Son esprit libre s’est nourri des livres de la bibliothèque familiale et en particulier de la vaste collection d’œuvres poétiques dont, depuis le plus jeune âge, elle était friande. Les débats et les échanges, dans une famille très ouverte au monde et aux autres, ont forgé sa personnalité et sa pensée. Après des études littéraires, elle est partie à la découverte du monde. Dans ses pérégrinations d’outre-Manche elle a rencontré l’Amour avec qui elle a fondé une grande famille.

Aujourd’hui elle a planté ses racines en France, en faisant de sa passion pour les mots et l’écriture son métier.

Les poèmes de Sybille Rembard... https://www.poetica.fr/categories/sybille-rembard/

« Modifié: 16 janvier 2018 à 02:31:02 par Federico »
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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #85 le: 20 janvier 2018 à 20:21:48 »

   Pour détendre un peu l'atmosphère ...
   Et parce que sur l'autre forum où j'écris c'est pas rigolo-rigolo non plus ...
   Je crois que nous pouvons nous détendre à constater nos pathétiques limites ... en tant qu'êtres humains ...
   Alors voilà, j'ai écrit cette réponse pour un petit groupe qui se plaint    d'addiction ... sexuelle ... quand on a le nez dedans, on l'a pas dans la poégie, bien chûr ... Esche changeschpoir ? Jamais !
  ^^^^^^^^^^^^^
    Bonsoir les amis ...
 Je m'appelle Martine et je suis ...
 Chocolatomane ...
 J'essaie de lutter mais ...
 Un matin peut-être on me retrouvera ...
 noyée dans une mare de chocolat ...
 Je sais, c'est nul ...
 Purée j'essaie de m'en sortir, de me dire qu'il y a pire malheur ...
 Mais le chocolat c'est trop bon ... et je replonge ... dans une apnée de cacao ...
 Courage, courage, mes zamis, z'vous comprends, quand c'est si bon c'est dur de résister ...
 En plus je devrai peut-être quitter mon mari parce que ... il veut pas que j'arrête d'acheter du chocolat quand on va au magasin ... alors je sais pas couper mon addiction puissqu'y a toujours dans l'armoire, du praliné, du truffé, du aux noisettes ...
 Et puis après je mange les Nougatti et puis il dit "Quoi, y'a d'jà plus de Nougatti" ?
 Enfin bref c'est pas facile je vous comprends tous ... je voudrais surmonter mais je suis surmontée ... saloperie de dépression !
 Et mon psychiatre qui en rajoute en me disant "mais le chocolat, c'EST un antidépresseur !"
 Bien solidairement et ... bâtons-nous !
 Titine ...
 

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #86 le: 22 janvier 2018 à 18:59:37 »

http://revedespagne.over-blog.com/2017/04/el-nino-con-el-pijama-de-rayas/le-garcon-en-pyjama-raye-john-boyne.html

El niño con el pijama de rayas / Le garçon en pyjama rayé - John Boyne

[...] sus piernas, que no paraban de moverse, lo iban acercando más y más a aquel punto, que entretanto se había convertido en una manchita y empezaba a dar muestras de convertirse en un borrón. Y poco después el borrón se convirtió en una figura. Y entonces, a medida que Bruno se acercaba más, vio que aquella cosa no era ni un punto ni una manchita ni un borrón ni una figura, sino una persona.
 Y que aquella persona era un niño.
 Bruno había leído suficientes libros de aventuras para saber que uno nunca podía estar seguro de qué iba a encontrar. La mayoría de las veces los exploradores tropezaban con algo interesante que sencillamente estaba allí, sin molestar a nadie, esperando a que lo descubrieran (por ejemplo, América). Otras veces descubrían algo que seguramente era mejor dejar en paz (como un ratón muerto en el fondo de un armario).
 El niño pertenecía a la primera categoría. Estaba allí sentado, sin molestar a nadie, esperando a que lo descubrieran.

El niño con el pijama de rayas / Le garçon en pyjama rayé - John Boyne

"El niño con el pijama de rayas es un libro tan emocionate que es difícil saber a qué género pertenece... Una novela histórica quizás. O más bien una fábula. Una fábula histórica. Una historia de niños para que los mayores aprendan a pensar sobre el sentido de la vida, sobre estas fronteras visibles e invisibles que erigimos sin darnos cuenta. El odio no es innato, se inculca, se aprendre. Todos nacemos iguales y un día erigimos muros infranqueables que encierran a los demás y nos encierran a nosotros mismos.

Es la historia de Bruno, un niño de nueve años igual que otros muchos niños de nueve años; vive en una casa grande y bonita en el Berlín de los años 40 con sus padres y su hermana que es "tonta de remate"; también viven cerca los abuelos y sus "tres mejores amigos para toda la vida". Un día un hombre extraño y maleducado con un pequeño bigote muy raro viene a cenar en casa de Bruno. Entonces su padre militar consigue un nuevo trabajo muy importante y Bruno y su familia tienen que mudar de casa e irse a vivir en un lugar extraño de nombre impronunciable : Auchviz, en una casa más pequeña, en medio de la nada, frente a una alambrada detrás de la que viven millares de personas, todas vestidas con un pijama de rayas. Y como a Bruno le encanta jugar al explorador, un día decide explorar cerca de la alambrada y conoce a un niño, Shmuel, con quien va a trabar amistad.

No os imaginéis que se trata de un libro más sobre la segunda guerra mundial y sus horrores. Sobre los campos de concentración. Nada de eso. Es la historia de dos niños cuya inocencia el mundo de los adultos no ha conseguido alterar. Niños que viven en un mundo sin barreras ni fronteras ni alambradas. Bruno no entiende lo que está pasando allí del otro lado, no sabe quiénes son estas personas aunque sospecha que ocurre algo feo. Muy feo. Sin embargo conserva todas sus ilusiones sobre el mundo y sobre su padre que para él es un héroe, el comandante a quien todos respetan, con su uniforme con un dibujito raro pero muy bonito. Tampoco sabe lo que significa otro dibujito bonito en forma de estrella en el brazalete de Shmuel. Sólo ve a un niño flaco, muy flaco eso sí; y hambriento. Pero quiere jugar con él, los niños están para jugar, ¿ verdad ? La inocencia de Bruno es conmovedora, vemos el horror a través de sus ojos; no, el horror no se ve sino que se adivina o se presiente, pero nunca se ve porque ojos de niños no pueden ver eso. Vive en su mundo de niño con su padre-héroe, su hermana "tonta de remate", los criados callados y sus sueños de explorador. Y no tiene la más mínima idea de adónde le van a conducir sus sueños de explorador... Y Shmuel, el niño del pijama de rayas que vive allí, del otro lado y apenas habla de lo que ve, de lo que aguanta. Por temor a perder a su nuevo amigo o por pudor casi no habla, sólo habla del pasado porque ya no hay presente. Los dos niños son iguales : nueve años y nacidos el mismo día; casi gemelos, separados por la alambrada y por una crueldad insensata.

Me encantó este libro que leí casi de un tirón; se lee con facilidad porque en él cabe toda la sencillez y la inocencia de un niño; no busca complicaciones, sólo la verdad : la verdad de los sentimientos. Y con un final totalemente inesperado, probablemente el final más triste que he visto, que te deja un sabor amargo y unas tremendas ganas de gritar al mundo que el mundo no es eso : no debe ser eso. El odio y las alambradas deberían desaparecer de la faz de la tierra para siempre. Sin embargo los muros crecen y crecen cada vez más altos."

              *****************************************************************************************************************

[...] ses jambes, qui n'arrêtaient pas de bouger, le rapprochaient de plus en plus de ce point qui, entre-temps, était devenu une petite tache et semblait vouloir se transformer en gribouillage. Et très vite le gribouillage devint une silhouette. Et alors, au fur et à mesure que Bruno s'approchait encore, il vit que cette chose n'était ni un point, ni une petite tache, ni un gribouillage, ni une silhouette, mais une personne.
 Et que cette personne était un petit garçon.
 Bruno avait lu assez de livres d'aventures pour savoir que l'on ne peut jamais être sûr de ce que l'on va trouver. La plupart du temps, les explorateurs tombaient sur quelque chose d'intéressant qui était simplement là, sans embêter personne, en attendant qu'on le découvre (comme l'Amérique, par exemple). D'autres fois, ils découvraient quelque chose qu'il valait sûrement mieux laisser tranquille (comme une souris morte dans une armoire, par exemple).
 Le petit garçon appartenait à la première catégorie. Il était assis là, sans embêter personne, en attendant qu'on le découvre.

El niño con el pijama de rayas, John Boyne
"Le garçon en pyjama rayé est un livre si émouvant qu'il est difficile de déterminer à quel genre il appartient... Un roman historique, peut-être. Ou plutôt une fable. Une fable historique. Une histoire d'enfants pour que les grands apprennent à réfléchir sur le sens de la vie et sur ces frontières visibles et invisibles que nous érigeons sans nous en rendre compte. La haine n'est pas innée, elle s'inculque, elle s'apprend. Nous naissons tous égaux et un jour nous érigeons des murs infranchissables qui enferment les autres et nous enferment nous-mêmes.

C'est l'histoire de Bruno, un petit garçon de neuf ans semblable à bien d'autres petits garçons de neuf ans; il habite une jolie grande maison dans le Berlin des années 40 avec ses parents et sa soeur qui est "une abrutie finie"; ses grands-parents vivent aussi non loin de là, ainsi que "ses trois meilleurs amis pour toute la vie". Un jour un homme étrange et aux mauvaises manières, avec une petite moustache très bizarre, vient dîner chez Bruno. C'est alors que son père militaire obtient un nouveau travail très important, et toute la famille doit déménager pour vivre dans un endroit au nom imprononçable : Auchviz, dans une maison plus petite, au milieu de nulle part, face à une clôture en barbelés derrière laquelle vivent des milliers de personnes portant toutes un pyjama rayé. Et comme Bruno adore jouer à l'explorateur, il décide un jour d'explorer tout près de la clôture et fait la connaissance d'un petit garçon, Shmuel, avec qui il va se lier d'amitié.

Ne vous imaginez surtout pas qu'il s'agit d'un énième livre sur la seconde guerre mondiale et ses horreurs. Sur les camps de concentration. Pas du tout. C'est l'histoire d'enfants dont le monde des adultes n'a pas encore réussi à corrompre l'innocence. Des enfants qui vivent dans un monde sans barrières ni frontières ni barbelés. Bruno ne comprend pas ce qu'il se passe là-bas, de l'autre côté, il ne sait pas qui sont ces personnes, mais pressent qu'il s'y passe des choses laides. Très laides. Cependant il garde toutes ses illusions sur le monde et sur son père qui est pour lui un héros, un commandant respecté de tous, qui porte un uniforme avec un curieux petit dessin très joli. Il ne sait pas non plus ce que signifie le joli petit dessin en forme d'étoile sur le bracelet de Shmuel. Il voit juste un petit garçon maigre. Très maigre, ça oui; et affamé. Mais il veut jouer avec lui, car les enfants sont là pour jouer, non ? L'innocence de Bruno est émouvante, nous voyons l'horreur à travers ses yeux; ou plutôt non, l'horreur ne se voit pas mais se devine ou se pressent, mais ne se voit jamais car des yeux d'enfant ne peuvent pas voir ces choses-là. Il vit dans son monde d'enfant avec son père-héros, sa soeur "abrutie finie", les domestiques muets et ses rêves d'explorateur. Et il n'a pas la moindre idée d'où vont le mener ses rêves d'explorateur... Et Shmuel, le garçon en pyjama rayé qui vit là-bas, de l'autre côté, et parle à peine de ce qu'il voit, de ce qu'il supporte, par peur de perdre son nouvel ami ou par pudeur; il ne parle que du passé car il n'y a plus de présent. Les deux garçons sont semblables : neuf ans, nés le même jour; presque des jumeaux, séparés par une clôture et une insensée cruauté.

J'ai adoré ce livre, que j'ai lu presque d'un trait; il se lit facilement car il renferme toute la simplicité et l'innocence d'un enfant; il ne cherche pas de complications, rien que la vérité : la vérité des sentiments. Et avec une fin totalement inattendue, probalement la fin la plus triste que j'ai vue, qui te laisse un goût amer et l'envie de hurler au monde que le monde n'est pas cela : il ne doit pas être cela. La haine et les clôtures de barbelés devraient disparaître de la surface de la Terre à jamais. Et pourtant les murs ne font que grandir, toujours plus haut."





 
 
 



 




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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #87 le: 05 février 2018 à 14:50:57 »

    Comme dans la vraie vie ...
    la "vraie vie" on se demande bien parfois "c'est quoi" ...
    Surtout "depuis", avant on n'y pensait pas trop on la vivait c'est tout, puis tout-à-coup, PAF!
    Catapultés dans la dernière dimension avant l'ultime, celle qui est le mystère absolu qui nous dérange le plus ...
    Parce que bon, un être qui vient au monde, mystère également mais tellement agréable à accueillir ...
    Et voilà, qu'est-ce que j'raconte ?
    C'est pour dire qu'aujourd'hui il y a ENFIN
    du soleil DANS LE NORD
    et illico ma pôv'ciboulette repersille !
    Donc j'ai pondu un petit poème (OUF, je savais pu), mais les poules c'est comme ça aussi, après tout.
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
 
                             Les mots.
                          ^^^^^^^^^

           Lorsqu' enfin ils se déposent
         -De quand étaient-ils tombés-
           Écrire ma foi pas grand-chose
           Que la vie n'ait point filtré.

           Blanc sur blanche apothéose
           Mon Amour s'est irradié
           Écran fertile et grandiose
           Difficile à rédiger.

           T'apporter plus que les roses
           Dire ce que tu aimerais
           Avant que se décompose
           La chair qui est mon apprêt.

           ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^ M.

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #88 le: 05 février 2018 à 17:30:41 »
Touchée...puissamment...
merci Martine.

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Re : Comme toujours dans la vraie vie !
« Réponse #89 le: 05 février 2018 à 18:37:02 »
"Comme dans la vraie vie ...
    la "vraie vie" on se demande bien parfois "c'est quoi" ...
    Surtout "depuis", avant on n'y pensait pas trop on la vivait c'est tout, puis tout-à-coup, PAF!
    Catapultés dans la dernière dimension avant l'ultime, celle qui est le mystère absolu qui nous dérange le plus ...
    Parce que bon, un être qui vient au monde, mystère également mais tellement agréable à accueillir ... " souci


Un enfant qui quitte notre monde, mystère absolu et tellement de souffrance à accueillir...

Amicalement, solidairement. F.
- Espérer, c'est avoir la force de sourire avec un cœur qui ne cesse de pleurer
- Qui pourrait me dire maintenant ce que je dois dire, écrire, croire, penser ou faire ? Personne ! je suis LIBRE !