Bonsoir Bmylove (et les autres),
J'avais envie de confirmer votre ressenti.
Je partage évidemment ce décalage avec le monde...
J'espace de plus en plus les rencontres avec certains amis, car je sais qu'ils ne comprennent pas mon état. Ils étaient pourtant très précieux après le départ de Ludo, leur soutien était énorme. Mais depuis, les proches ont repris leur vie, comprennent que mon deuil est difficile, mais ils considèrent qu'il faut se bouger, positiver, voir du monde.
Mais le problèeme est que ce n'est pas une question de volonté.
Nous sommes parfaitement légitimes à être triste !!!! et j'ai le droit de ne pas avoir envie de sortir de cet état pour le moment.
Comme tu le dis Bmylove, notre seul sujet de conversation est l'être aimée qu'on a perdu.
IL n'y a rien d'autre qui nous fait s'émouvoir....évidemment puisqu'on est fragilisé.
Et je sais que pour les proches, c'est un peu rasoir. Ils pensent que tout a été dit. Mais le problème n'est pas là. On veut tout répéter en boucle si cela nous chante car ce deuil est devenu le centre ultime, la pierre angulaire de nos vies.
Et cela, ils ne le comprennent pas ou alors s'inquiètent...." tu devrais consulter un psy peut etre?"
Nos sociétés nous refusent le droit à la mélancolie, à la tristesse et au chagrin... Je me prends ce droit et il est parfaitement en cohérence avec ce que je vis.
Bebe, bmylove,
J'éprouve aussi ce même sentiment que vous. J'en parlais à la bénévole de l'association. Je ne parviens pas à me faire à l'idée que Ludovic est mort... Je me dis qu'il va revenir ou qu'il vit ailleurs, en ce moment, J'ai le sentiment d'être dans une phase transitoire.
Pendant très longtemps, j'avais instinctivement le sentiment que j'allais sincèrement pouvoir le faire revenir. J'ai encore ce sentiment, même si je sais qu'officiellement il est décédé... j'y crois presque à moitié à vrai dire, car mon cerveau ne peut pas intégrer l'entiéreté d'un drame absolu qui n'aurait pas du avoir lieu...
Bon courage à tous!