Avant le drame qui m'a frappée il y a un an, j'étais déjà dans un questionnement, une remise en questions de mes certitudes et de mes priorités, dans une phase de changement, d'évolution.
Aussi ce choc, d'une violence inouïe, ne fait que renforcer cet ébranlement de mes certitudes. Le doute et la remise en question sont, pour moi, indispensables à toute évolution vers le meilleur de soi-même, la véritable essence de soi-même.
Sans ça, comment accepter le changement dans un monde qui n'est qu'impermanence?
C'est dur, c'est douloureux, c'est chaotique mais, à mon avis, salutaire d'accepter le changement pour soi.
Ce que nous vivons est atroce, et encore,le mot est faible.
Je ressens cette vieillesse du corps; corps et âme sont meurtris, malmenés...
Une part de moi est toujours sous le choc de ce qui reste, de toute façon, inacceptable.
Je n'accepte pas l'acte, ça fait trop mal, j'accepte le changement en moi, autour de moi, inéluctables...
Je n'ai aucun contrôle sur quoique ce soit, excepter sur moi-même. Alors, je révise mon positionnement, prends un peu d'altitude pour sortir la tête de l'eau ou du sable, j'élargis mon horizon, m'ouvre aux possibles, conserve croyance, espoir en une vie possiblement heureuse et paisible.
Si je choisis de vivre et non de rejoindre Alexandre, et j'y pense encore parfois, ce n'est pas pour vivre à moitié ou survivre mais véritablement VIVRE.
Je choisis l'amour plutôt que la peur, je choisis de faire confiance.
Par amour pour toi, mon fils, je m'engage à sortir grandie de ce cataclysme, en dépit de cette destruction intérieure infinie que je porte aujourd'hui.