Dure que cette épreuve innommable, marre de faire le yo-yo, marre de manquer d'air, d'horizon.
J'ai lu qu'il fallait vivre un jour à la fois, que chaque petit pas compte et c'est vrai mais c'est dur.
C'est la tempête dans ma tête, tellement de sentiments m'habitent. Envie de taper, d'hurler; envie de me mettre en boule dans un coin et de pleurer; envie d'y croire et d'avancer.
Difficile de continuer de vivre dans cette maison malgré les travaux que nous y avons fait après...
Toujours impossible de retourner au travail et en même temps, je me sens comme un lion en cage.
Cette maison du bonheur que nous avions achetée pour notre famille recomposée n'est plus, le cadre reste agréable mais quelque chose est cassé, nous avons tant perdu.
Et puis les gens, proches ou moins proches, pleins de bonne volonté ou pas, souvent maladroits, souvent prescripteurs, cherchant à aider, comprendre, soutenir ou pas, empathiques ou indifférents... qui au final n'aident pas vraiment, génèrent de la colère, donne envie de s'isoler, d'aller vivre sur une île déserte.
On se sent tellement seul, on est seul de toute façon face à ce violent séisme.
Ici, sur ce forum, je me retrouve au milieu de gens porteurs de souffrances comme moi, enfin et malheureusement, à même de me comprendre "vraiment", d'approcher mon ressenti, je me sens moins seule.
Les seules personnes de mon entourage faisant exception sont mon mari et mon beau-fils (17 ans), réveillés par mon hurlement ce matin là et qui ont vu aussi mon Alexandre pendu. Mon mari l'a même dépendu et tenté de le ranimer jusqu'à l'arrivée des pompiers. De quoi porter tous les deux aussi...
Mais quoiqu'il en soit, nous restons seuls avec nos peines, nous pouvons mieux comprendre et être compris, mais nous ne pouvons jamais chausser les chaussures de l'autre et épouser totalement son ressenti.
Bises à tous les endeuillés, les parents écorchés, échoués sur la rive de ce forum. De tout cœur avec vous
Liesel