Bonsoir à toutes et tous !
Que de longs mois se sont passés depuis ma dernière visite sur ce fil de discussion...
La rage présente en moi s'est apaisée. Je reste en colère contre lui. Mais mes colères sont moins fréquentes, moins violentes surtout... Nous avons déménagé il y a presqu'un mois et nous sommes tous les 4 heureux de ce changement. Il est très bénéfique pour moi. La maison m'apaise. Je ne me réfugie plus au lit, dans le sommeil, dès qu'un coup de blues apparaît, d'ailleurs ici je n'ai pas eu de coup de blues du tout. C'est étonnant le pouvoir d'un changement tel que celui-là. De nouveaux repères, un nouvel environnement, et oui aussi des travaux de rafraîchissement de la maison... Valérie Damidot, sors de ce corps !!! J'ai envie de dire que la colère ressentie contre Pascal est toujours présente mais comme tapie sous un tapis... Elle est là mais tant que je ne soulève pas le tapis, tout va bien. Mes enfants sont souriants, détendus et ne se réfugient plus systématiquement dans leur chambre mais déambulent dans la maison, refont des jeux de société ensemble. Ils ont chacun invité des potes à la maison au gré des week-end et je les vois insouciants à nouveau, joueurs, taquins. Quelle transformation ! Du coup, par effet boomerang, je vais bien. J'ai réussi à obtenir un plein temps à mon travail avec un joli challenge à la clé. Et même si ces heures de travail en plus sont moins confortables (plus question d'aller chercher les enfants à l'école et de rentrer avec eux, là ils se débrouillent tous seuls et prennent le bus), je trouve que je suis plus sereine et encore mieux organisée qu'avant.
Je sens chez mon aîné de 19 ans, qui a signé la semaine dernière les papiers de la succession de son père, de la colère toujours mais elle s'exprime moins à la maison. Il est plus calme. Même si en sortant de chez le notaire, la colère a rejaillit fortement, elle ne s'exprime plus dans la violence de gestes provocateurs de destruction de biens... Elle s'exprime par des mots posés accompagnés de poings serrés malgré tout. Il ne veut toujours pas entendre parler de psy...
Ma puce, 15 ans, est partie 8 jours avec son école à Barcelone au mois d'avril (mois anniversaire de son père et du décès de son papa). J'appréhendais ce voyage surtout car il se passait sur une période sensible et au final, je la trouve plus sûre d'elle, moins à fleur de peau, plus sereine également. Elle a renoué avec ses amies qu'elle a invitées à dormir à la maison. Il y a encore quelques semaines, elle ne l'aurait pas fait. Elle se sert de l'humour comme défense et peut parfois choquer par des réflexions glauques ou en tout cas très noires mais n'appelle-t-on pas cela de k'humour noir, elle y excelle ! Ça lui permet de mettre de la distance avec sa douleur. Elle est sacrément forte ma puce !
Par contre, chez mon petit dernier, les tics qui dévorent son visage sont selon moi, l'expression d'une très grande fragilité, d'une bataille qu'il se livre à lui-même. L'homéopathe lui a prescrit un traitement pour 3 mois. On verra... Il a invité également des copains à venir dormir à la maison. C'était joyeux et terriblement vivant.
Moi, je les regarde tous les trois et je les trouve formidables de courage. Ils ont toujours été ma force, ils le sont encore et le seront à jamais. Nous n'habitons plus aussi près du cimetière et du coup aucun n'y est retourné depuis plusieurs semaines. J'avoue moi non plus... Pas envie... Plus envie... Plus besoin d'aller y cracher ma colère
?
Voilà, j'avais envie de vous dire qu'après la tempête, le calme revient...
Bon courage à vous, prenez soin de toi...
Muriel.