FORUM "LES MOTS DU DEUIL"
Comprendre et vivre son deuil => Après le suicide d’un proche => Discussion démarrée par: Marlène56 le 17 août 2014 à 02:56:05
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Il est 2h43...
Je ne dort pas... Je suis torturé... Mon esprit devient fou, je remue le couteau dans la plaie comme pour me faire souffrir un peu plus...
Il me manque et je me dit que je suis fautive... Et si j'avais été plus présente et si je lui avait parlé dans la voiture sur le trajet du retour et si j'étais sorti de la maison pour lui parler, pour lui dire de se calmer, lui dire qu'il avait raison dans la dispute qui a éclaté avec ma famille et que j'étais a ses côtés...
Mais non je n'ai rien fais de tout sa... Je suis rentré fatigué, j'ai couché les enfants et égoïstement je me suis couché aussi...
Et si c'était de ma faute...
Le couteau remue un peu plus et a chaque pensée mon souffle diminue... Suis je en train de mourir de l'intérieur??? De pourrir???
Il me manque tellement...
Et les petits j'arrive pas a croire qu'ils vont devoir grandir sans leur papa... Mon dieu quelle horreur... Suis je maudite???
Bientôt 4 mois et j'ai toujours l'impression qu'il va rentrer d'une minute a l'autre, tout sourire.. Qu'il va m'embrasser et serrer ses enfants dans ses bras... Bordel je suis folle... Il n'y a que les fous qui pense comme sa...
Je suis désolé... Mon âme est torturée... Peut être qu'il enfonce lui même le couteau dans mon cœur pour se venger... Je perd l'esprit...
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Bonjour Marlène,
Après la colère, la haine, tu te culpabilises. Tu vas te torturer sans trouver de réponses. Les si j'avais su, si je lui avais parlé, les si et pourquoi ne changeront rien. Tu ne pouvais pas savoir que "peut-être cette dispute aller le conduire à ce drame ", je dis bien peut-être, car rien n'est sûr. Personne ne peut savoir ce qui fait disjoncter, personne, pas même celui qui met un terme à sa vie.
Bien sûr que tu vas culpabiliser et que ça va te manger le cerveau pendant des nuits, tu crois devenir folle, tu ne l'es pas je te rassure, mais c'est le lot de tous ceux qui restent. Comment ne pas culpabiliser ? Ce sentiment passera comme la colère, et puis il reviendra à nouveau te hanter, par périodes, dans les moments au creux de la vague, et puis un jour ça s'estompera. Mais, je sais qu'aujourd'hui ce sentiment qui te ronge, d'autres le connaissent, ça console pas, mais ça se partage.
Les nuits sont là qvec les questions, les si et les pourquoi, elles te torturent, tu penses à tes trois enfants, ton deuil est si récent, si violent, essayes de te faire suivre par un bon thérapeute. J'ai cru comprendre que tu habitais en ville alors c'est plus facile. Ne pètes pas les plombs, tes petits bouts ont besoin de leur maman, fais toi aider, appelles au secours avant d'être à bout.
Je t'envoie mon affection et mon énergie pour que tu puisses retrouver un peu de calme.
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Bonsoir Marlène,
Si tu es "folle", alors nous le sommes toutes et tous ici ...
Stellarose a su, comme toujours, trouver les bons mots pour te réconforter !
Demain, il y aura 4 mois que Chantal est "partie" et durant les 3 premiers mois, je me suis posé des dizaines de questions avec des "si" ... Et si j'avais fait ça ? Et si je n'avais pas fait ça ? ...
Bien entendu, ces questions n'ont jamais eu de réponses et n'en auront jamais ... Alors, j'en suis arrivé à la conclusion, en âme et conscience, que j'avais fait ce qu'il fallait, au moment où il fallait, avec les moyens que j'avais et que je n'aurais pas pu éviter ce drame ...
Je te mentirais si je te disais que le débat est clos, car, il m'arrive encore d'y penser et de me poser certaines questions, mais ce n'est plus un flot continu de questions qui me culpabilisent, ce sont simplement des interrogations qui m'arrivent par hasard lorsque je me sens un peu "down" ...
Comme stellarose, je t'envoie toutes mon affection et les miettes d'énergie dont je dispose encore ... ...
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salut Marlène ,
Ecoutes y'en a plein qui se disputent , y'en plein qui ne trouvent personnes pour les ecouter , y'en pleins qui sont troturé , y'en qui sont dans la guerre et qui ne se suicide pas !!!! Il est comme ça , tu n'aurai rien changer , tu ne savais pas , tu es ni médecin , ni psychiatre . Moi aussi je me torture , je me pose les même questions au fond de toi tu le sais , mais tu as besoin qu'on te le dise .
Je pense très fort à toi ,
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Je sais bien fafouche, on serait tous morts, on a tous une fois eu une grosse dispute. Et puis nous c'était pas la première qu'on avaient avec ma famille.
Peut-être est-ce une façon de ne pas oublier, de ne pas l'oublier, que je me torture.
Dur dur en tout cas...
Merci en tout cas a tous, heureusement que vous êtes là, vous me comprenez ci bien...
Je vous embrasse tous...
avec toute mon amitié...
Marlène