Bonjour à toutes et à tous,
Ce mois de mai est très dur à vivre. Le 6, ça a fait 7 mois qu'il est parti. Aujourd'hui 19, c'est son anniversaire. 47 ans qu'il n'aura jamais... Avec les filles nous lui avons fait des cadeaux, des cartes dans des bocaux étanches lestés avec des galets et du verre pilé ; un pied d'oeillets dans un gros pot.
A leur demande, nous sommes allés lui rendre visite à 13 heures, juste avant de reprendre l'école. "Tu comprends maman, il ne faudrait pas qu'il pense qu'on a oublié son anniversaire ; on peut pas attendre ce soir... Il faut y aller avant...". Je les sens saines ces deux petites qui me font confiance et à qui j'ai tout dévoilé. Pour ma part, je lui ai recopié un poême que j'aime beaucoup et qui nous ressemble, nous qui étions agriculteurs et si proches de la terre des animaux :
Devant ma tombe ne pleure pas.
Je n'y suis pas, je ne dors pas.
Je souffle dans le ciel tel un millier de vents,
Je suis l'éclat du diamant sur la neige,
Je suis la douce pluie d'automne,
Je suis les champs de blé.
Je suis le silence du matin,
Je suis dans la course gracieuse
Des magnifiques oiseaux qui volent,
Je suis l'éclat des étoiles dans la nuit.
Je suis dans chaque fleur qui s’épanouit,
Je suis dans une pièce tranquille.
Je suis dans chaque oiseau qui chante,
Je suis dans chaque belle chose.
Devant ma tombe ne pleure pas,
Je n'y suis pas. Je vis encore.
Merci au site de pouvoir venir m'épancher, dire ce que je ressens. Ecrire permet de me vider l'esprit. Mais n'enlève pas ma peur de l'avenir. Que va-t-on devenir ? Comment ? Et même pourquoi ? Parce-que nos filles sont vivantes, parce-qu'il serait (est ?) fier de nous, ... Des fois je ne sais pas. Et je culpabilise de son départ...