Bonjour Jenathon,
Je ne sais pas si cela te sera aidant mais, à travers les groupes de paroles auxquels j'ai participé et les échanges que j'ai eu ici sur le forum, il y a une constante qui revient systématiquement.
A un moment donné, nos défunts avaient le sentiment de ne plus trouver leur place nulle part, de ne plus se sentir à la hauteur, même face à des événements les plus beaux de la vie (par rapport à leur travail, par rapport à leur conjoint, par rapport à leur enfant, par rapport à leur frère et sœur, par rapport au degré d'exigence ou à l'image qu'il se voulait pour eux-même).
Je me permets de faire cette remarque car une semaine avant le décès de Ludovic naissait sa petite nièce qu'il n'aura jamais vu.
A première vue, j'aurais pensé que cela lui faisait plaisir. J'ai fait une erreur. Je pense au contraire qu'il avait encore davantage le sentiment de ne pas être à sa place.
Dans ton cas bien sûr c'est différent. Ton conjoint devait être comblé. Mais peut être que ton conjoint avait l'angoisse de ne plus se sentir à la hauteur, même vis à vis de ses propres enfants.
J'espère ne pas être maladroit en écrivant cela. J'essaie de comprendre les rouages de la dépression qui les a emportés.
Je vois surtout des similitudes, j'essaie de trouver des correspondances, même si chaque destin et chaque vécu est unique.
Tu me permets toi aussi de me calmer un peu au niveau de la culpabilité. Car comme dans ton cas, je n'ai pas perçu l'extrême désespoir de Ludo ou son sentiment dépressif.
Comme toi, ma vie aujourd'hui me semble dingue, complètement surréaliste car auparavant, rien ne me laissait imaginer que j'allais me heurter à une telle horreur. C'est si horrible pour nous, et pour eux avant tout. La tristesse de Ludo m'étreint toujours le cœur.
Je t'embrasse.
Un grand courage à toi.