Bonjour à Toutes et à Tous,
Votre témoignage, Petite fleur bleue, est bouleversant et crucial !
Bien d'accord avec vous, la dépression (souvent non diagnostiquée, voire niée) emporte un nombre important de personnes en souffrance qui, décelées à temps mieux aidées, pourraient s'en sortir !
Comment pourrais-je en vouloir à mon unique enfant, dans un moment il me semble de "distorsion du conscient", d'être passée à l'acte ?
Moi j'ai découvert ce que vivait ma fille (de 46 ans alors) après sa mort... Il m'était donc difficile de comprendre, le temps où elle s'est réfugiée chez moi, les raisons de sa souffrance, l'impact des ruptures qu'elle affrontait sur sa santé psychique et physique. J'étais dans l'erreur totale en pensant que la situation était remédiable au lieu de voir qu'elle, elle était en perte de repères !
En outre, je la voyais lire des ouvrages de Miguel Ruiz, Pema Chödrön, Tich Nhat Hanh, Mathieu Ricard "l'art de la méditation", "le bonheur est entre vos mains" de Dzygar Kongtrül Rimpoché, ceux qu'elles s'est procurés qu'elle ne semble pas avoir ouverts entre autres M. Rosenberg...
Ces livres sont là chez moi, d'autres sont chez elle, la petite maison de ses enfants aujourd'hui !
Elle avait essayé de se prendre en main à l'aide de l' homéopathie et de la phytothérapie , avait eu recours régulièrement à l'acupuncture et pratiquait également la méditation Zen... jusqu'à ce que les ruptures en chaîne et la douleur des nombreuses pertes auxquelles elle était acculée, prennent le dessus, suite à une fatigue grandissante et une dépression devenue "majeure et mélancolique", diagnostiquée ainsi seulement "après" son suicide.
Bref, elle voulait "s'en sortir", des mots qu'elle ne cessait de répéter pour s'en convaincre ! Elle était suivie par un psychiatre depuis deux ans (depuis la décision du couple de se séparer) et ce psychiatre n'a rien vu de tous les signes précurseurs qu'aujourd'hui
je connais bien -trop tard hélas- et qu'elle affichait depuis de longs mois! C'est extrêmement grave... (j'ai d'ailleurs porté plainte contre ce psy, sans me faire d'illusions, d'autant qu'elle sera jugée par ses pairs).
Ma Cath a également laissé des petits mots personnels sur sa quête du lâcher-prise... et parfois je me demande si, dans son affaiblissement, elle n'a pas confondu lâcher-prise avec laisser-faire....
Pendant ces fêtes, après des mois de réflexion, premier bilan... Si les mots "accepter" "consentir" ne me conviennent toujours pas... je n'ai plus d'autre solution que celle d'apprendre à composer avec ma réalité, le temps qui me reste imparti. Je ne désire plus rien,
mais même si ses deux enfants sont récupérés par la famille paternelle "non en deuil" du fait que ma fille venait de divorcer, il ne faut pas que la situation soit alourdie pour eux (10 et 17 ans) d'un autre départ "brutal"... J'essaie donc, jour après jour, de tenir debout !
Selon ce que vous nous exposez de votre situation, votre famille a été très proche de vous et moi je regrette de ne pas avoir été
au courant plus tôt, je me reproche de ne pas avoir été plus à l'écoute de mon enfant, d'avoir trop fait confiance à son psychiatre, de ne pas m'être fait guider de mon côté pour éviter les erreurs à ne surtout pas commettre !
Je ne m'en remettrai jamais ; la souffrance de ma seule enfant m'est insoutenable aussi je ne vois pas de quoi on pourrait lui en vouloir ! Comment réussir à faire comprendre aux enfants que leur maman ne les a absolument pas abandonnés ?
Encore merci d'être intervenue, c'est si rare pour ne pas dire inexistant un tel témoignage.... qu'il mériterait d'apparaître sur d'autres sites consacrés aux personnes endeuillées après le suicide d'un enfant, d'un proche, d'un(e) ami(e).
Mes affectueuses pensées pour vous, votre famille, celles et ceux qui nous lisent, en quête d'un mieux-être.
Mammj