Bonjour,

Je suis nouvelle sur ce forum. Je me lance donc à raconter mon histoire.

J'ai 26 ans. En2009 j'ai perdu mon père (j'avais 19 ans). Il sest suicidé après une longue période de chômage et je pense le décès de sa maman quelques années auparavant.
Il y a deux ans un de mes cousins  à fait la même chose. Et en novembre dernier un de mes oncle s'est également suicidé.
Toujours la même histoire qui se répète : pour moi la douleur, la souffrance qui revient et voir des enfants orphelins. Des peurs et des angoisses.

Depuis le dernier décès donc  celui de mon oncle je me sens au plus mal. Je n'étais pas très proche de lui mais on  s'entendait bien tout de même et surtout c'était le petit  frère de ma mère. Elle qui a déjà perdu son père (mon grand père que je n'ai pas connu décédé d'un cancer). , son mari et son frère.
Je pleure souvent. Je suis agressive mais je me contiens. J'ai l'impression que personne ne me comprends vraiment. Je suis très triste pour ma mère qui pourtant est une femme forte ne se laissant pas aller. Je l'admire. Je l'écoute beaucoupmême si elle fait attention à moi malgré tout. J'écoute aussi beaucoup ma grand mère qui vient donc de perdre son fils. En décembre j'ai fais mon possible pour les soutenirs et je continue. Mais c'est difficile par moment. 
Par rapport à mon père beaucoup de choses remonte à la surface.
J'ai l'impression que plus j'avance dans les années plus mon père me manque. J'ai besoin de lui plus qu'avant. De ces conseils. Le connaître.
Un exemple j'ai tiré un trait sur le mariage car je sais qu'il ne sera pas là. Pour un enfant c compliqué mais je souhaite être maman tout de même.

Pour le moment je fais tout ce que je peux pour ma mère.  Ça a toujours été. Mais je me sens mal je pense beaucoup à lui parle beaucoup de lui.

Je n'ai jamais vu de psy pour cela en bientôt 8 ans. Pensez vous qu'il serait bon que jen vois un ? 
Merci de m'avoir lu.

    Tellement dur, le suicide de proches ...
    Je compatis, c'est compliqué de se départir du désespoir qui les a vaincus ...
    On a beau se dire plein de trucs pour vivre sa vie en les laissant à leurs mystères, comment, vu le lien d'amour, ne pas se sentir concerné par leur cheminement destructeur ?
    C'est une terrible contamination ... il faut faire attention à nous, garder de la distance et cela fait mal, terriblement, de vivre ce deuil en désaccord ... et comment dire à celui qui s'est suicidé "tu as bien fait" ?
    Vraiment, c'est très dur ...
    Eux ne souffrent plus, nous diront certains pour nous réconforter ...
    D'autres nous empêcheront de ressasser les raisonnements sans issue ...
    Ou que c'était plus fort qu'eux ... plus forts que nous ... une fatalité sans explication humaine ... un bug infime dans la gigantesque roue de la Vie qui fonctionne et continue envers et contre tout ...
    ... blablabla ... et soupirs ... et blablas ... soupirs, soupirs ...
    On sait bien qu'on ne dit tout ça que pour dire "je t'aime", mais qu'est-ce qu'il est fourré de complications, ce "je t'aime"-là ...
    Je t'aime, tu t'es suicidé ...
    Tu as le droit d'en parler aussi, Prune, ici ou ailleurs, être lue, écoutée, par un psy ou une personne sensible ...
    Je t'envoie une émotion, juste une émotion ...
    Et un regard triste mais doux et confiant, et un sourire ...
    Martine.