Pas possible, un reset ...
C'est arrivé ...
Nous faisons partie des impactés, pour tout le reste de notre vie ...
Nous sommes ceux qui souffrons en silence, qui faisons semblant d'être bien, le plus souvent, et qui parfois, nous sentons pas trop mal, mais plus jamais comme avant ...
Il y a une tache sombre partout où notre regard se pose, nous pouvons remarquer beaucoup de merveilleuses couleurs autour, mais la tache est là, elle ne s'en ira pas, c'est impossible.
Tantôt je traversais la ville où j'ai mes habitudes, je suis passée en deux endroits où se sont passé des catastrophes remontant à moins de dix ans: une place où était survenue une explosion de gaz, une autre où avait eu lieu une fusillade ... j'ai pensé aux endeuillés qui pleurent toujours les morts, majorité de jeunes ... je crois que peu des gens qui "vont bien" pensent à ceux-là ...
C'est comme ça ...
Mais je me promène avec le sourire, toujours prête à dire un mot, je me dis que le drame ne s'efface pas, mais mon cœur d'enfant, pourquoi s'effacerait-il, pourquoi le laisserais-je s'effacer ?
Je l'ai toujours au fond de moi, je le ressens, en observant les êtres neufs, je me souviens intensément, je me relie à ces élans joyeux ...
Je ne veux pas devenir aigre et rabougrie. Pas question.
Bien sûr, ça ne m'empêche pas d'être triste et de regretter INFINIMENT le suicide, à travers "le nôtre", tous les suicides.
Et justement, ce n'est pas en cédant à l'abattement que je le contrerai, ce saligot.
J'ai repris courage pour ma marotte de coudre des habits, pour la première fois depuis ces 4 dernières années, je travaille avec envie t non en m'y forçant.
J'ai choisi du tissu pour une robe couleur glace à la pistache et pour une autre couleur glace à la fraise. Mes nièces sont épatées de ma dernière création, ça leur donne un bon exemple car fabriquer des choses donne connaissances et vraies valeurs.
C'est peu de choses mais je veux être une belle tata pleine de couleurs. Et une dame pétillante pour les passants (une râleuse pou les machines, mais bon, y a de quoi on croisera bientôt pu qu'ça!) ...
Et une Mexicaine solidaire, na. A+, M.
@ Hub: au fait, ta grande fille, elle va ? Tiens bon ... on évolue ... on trie le bon grain et l'ivraie ... on peut se relier au vivant, même dans les souvenirs ...