J'avais posté ce fil dans "Vivre le deuil de son conjoint" mais suite à un conseil, peut-être serait-il plus judicieux de le lire ici...
Bonsoir,
Mon histoire, je l'ai racontée sur ce forum sous le titre "Bis repetita". Aujourd'hui, 4 mois après le suicide de mon mari sur son lieu de travail, je suis perdue face aux suites ou non à donner à son geste. En effet, mon mari a mailé à son avocat le matin de son suicide un "testament" dans lequel il fait part des raisons de son geste. Il accuse trois de ses supérieurs hiérarchiques de harcèlement moral. Malheureusement (oui les choses auraient été plus simples), le mail n'est pas signé et selon l'avocat spécialisé en droit du travail que j'ai consulté, le mail peut être contesté et donc n'avoir aucune valeur légale. Mon notaire me déconseille également d'aller en justice car d'expérience, il sait qu'un mail pas signé ne vaut rien. Je pense que si mon mari a expliqué les raisons de son passage à l'acte, c'est qu'il espérait peut-être que quelqu'un (moi ?) fasse ce qu'il n'a pas eu le courage de faire (se battre) et aille en justice pour dénoncer et obtenir réparations.
Mon mari était civil dans une institution militaire depuis 27 ans. Je sais pertinemment que je n'obtiendrai aucun témoignage de collègues car ces gens sont soumis au devoir de réserve (l'institution n'est pas nommée la Grande Muette pour rien !) et qu'ils auraient à craindre des sanctions.
J'ai interrogé son médecin référent qui ne l'a pas vu en consultation depuis mai 2016 soit presqu'un an avant son suicide. Pas de trace donc d'arrêt de travail, de prescriptions médicamenteuses qui pourraient corroborer un mal-être quelconque. Je n'ai aucune preuve du harcèlement si ce n'est le fameux mail pas signé !
J'ai ouvert cette discussion pour avoir des conseils, des avis sur ce qu'il convient de faire ou pas. Un couple d'amis vu cet après-midi me dit de ne pas tenir compte de l'avis de l'avocat, d'en consulter un autre car celui-ci n'a peut-être juste pas envie de se frotter à l'Etat.
Je me sens de plus en plus mal car je crois qu'il y a un délai pour demander à ce qu'un suicide sur le lieu de travail soit reconnu comme accident du travail. Il est temps que je prenne une décision. Je me dis que j'ai un devoir envers mes enfants (2 sont encore mineurs, le 3è a 18 ans) et qu'il est important que je défende leurs intérêts également... Mais aurai-je la force de me battre ? Est-ce que justement, je ne me sentirais pas mieux d'être frondeuse plutôt qu'être victime collatérale ? Je suis perdue et ça décuple ma colère déjà grande...
Je suis preneuse de tous vos conseils, vos remarques, votre aide...
Merci.
Prenez bien soin de vous et de ceux qui vous sont chers.
Muriel.