Ma petite sœur, je t'ai protégé des coups de notre frère quand je me suis senti assez fort. Tu m'as même remercié pour cela.
On ne se parle pas beaucoup, c'est presque toujours ton mari qui répond à mes appels et j'ai cessé de vous appeler depuis plus d'un an car c'était toujours moi qui faisais le premier pas.
Toi aussi tu as souffert de la perte de notre papa et du manque d'amour de notre mère. Pour toi, la grande coupable de cette enfance désastreuse est justement notre mère. Moi j'ai toujours pensé que c'était plutôt ceux qui avaient provoqué la mort de papa par négligence. Pas de procès un peu d'argent pour ma mère (il y a quatre ans j'avais demandé à l'administration coupable combien avait valu cette catastrophe de notre enfance.
En tous les cas les rares fois que je te parle tu as l'air assez désespérée et ne voulant même pas parler de tes troubles à ton mari. Tu as bien entendu cessé toute visite chez des spécialistes de la santé mentale ayant eu les mêmes déceptions que moi, les mêmes énormes maladresses de ces personnes.
Alors oui, Nando, ma sœur et moi avons à peu près la même maladie au long cours, pour mon frère c'est difficile aussi mais un peu différent.
Alors bravo à cette administration, négligeant la santé mentale d'enfants de quatre et neuf ans, préférant embaucher la maman et lui faire croire qu'elle était une maman formidable, négligeant totalement le fait que l'ambiance à la maison était détestable.
A la naissance de ma fille, après 10 ans d'attaques de panique sans savoir ce que c'était, j'ai vu mon premier psychiatre qui n'était malheureusement pas un spécialiste du deuil des enfants ni de l'anxiété, mais seulement une adepte de la secte des gens qui ne pensent qu'aux médicaments.
Ma petite sœur, tu m'as dit que maintenant à ton âge tu vas encore supporter cela sans espoir de t'en sortir. Tu m'as dit aussi qu'heureusement tu avais ton mari. Ma petite sœur par contre tu savais que ma femme avait rencontré des problèmes, tu n'as rien fait pour l'aider, tu l'as encouragé a me quitter sans penser que peut etre cette séparation nécessitait une thérapie de couple pour que cela se passe bien pour les enfants.
Je t'en veux, moi qui t'avais protégé de notre frère de m'avoir rendu coupable du suicide de Jeany/