Auteur Sujet: mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme  (Lu 1042702 fois)

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #30 le: 02 janvier 2015 à 13:07:43 »
Justement ici on peut tout se dire, tous les psy , ne sont pas des bons c'est une réalité, puis il faut que cela "colle" entre deux personnes, et çà aussi s'est une réalité, on peut ici, tout comprendre, pas de jugements, juste des réponses, avec des pistes.....que l'on suit ou pas, peu importe, mais cela aide....
Alors n’hésites pas...

Il aurait surement du l'orienter vers une hospitalisation, un endroit où l'on est suivi tous les jours par un praticien qui vous écoute, et sait "lire entre les lignes", tu n'as aucune responsabilité, tu as fait ce qu'il fallait.

Je t'embrasse.

zabou
 

Le souvenir, c'est la présence invisible.
Si j'avais su que je t'aimais tant, je t'aurais aimé davantage.
Mon amour, plus qu' hier et moins que demain.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #31 le: 02 janvier 2015 à 15:48:51 »
Merci encore une fois Zabou,

Je m'en voulais encore de raconter ma vie et surtout de critiquer les psychiatres.
Merci de me dire que j'ai fait tout ce qu'il fallait. Que ce sentiment de culpabilité est tenace. Ou que la colère envers les psychiatres perdure. Que de sentiments inutiles.
Inutiles pourtant je reste encore avec une confiance en moi bien basse et cette angoisse d'avoir à chercher un thérapeute qui me convienne. Je voulais saluer les bénévoles de suicide écoute qui sont des gens formidables, bienveillants, très à l'écoute. Cela me permet de prendre du recul par rapport aux psychiatres et à la psychologue qui m'ont suivi et me suit encore. D'avoir une meilleure idée du thérapeute que j'aimerais avoir.

Zabou, je t'embrasse

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #32 le: 13 janvier 2015 à 04:12:47 »
Aujourd'hui deux belles grosses attaques de panique. J'ai vraiment eu du mal à rentrer du travail dans les embouteillages. Ma souffrance est loin d'être finie. J'ai des problèmes de santé physique maintenant suite à ce que je pourrais appeler des conduites suicidaires.
Trop de souffrances inexprimées et du coup cela a été du grand n'importe quoi au niveau de ce qui conduit à une bonne santé physique. Et ces problèmes de santé renforce mon anxiété ainsi que les difficultés que j'éprouve encore à reprendre le travail. Peur de ne pas savoir faire. Sentiment de vide au niveau relationnel en dehors du boulot.
Beaucoup de colère encore. Beaucoup de choses auraient pu être évitées et même le suicide de ma femme.

Ce soir je me sentais si seul que je l'ai écrit à ma fille. Elle m'a dit que c'était normal. Et puis elle a ajouté que je n'étais pas si seul parce qu'elle était là. Elle a rajouté qu'elle aussi, n'avait que moi.

Mes voeux pour elle cette année étaient de trouver un compagnon gentil pour pouvoir fonder une famille.
Ma fille pour l'instant n'a que son travail. Elle est ingénieure et a beaucoup de responsabilités. En ce moment elle a quelques problèmes avec ses chefs et en a vraiment marre de son travail.

A chacun son tour, on se remonte le moral. Très difficile de se reconstruire après la pendaison de sa maman. Mais ma fille va y arriver, comme mon fils qui lui aussi a fait des pas très importants cette dernière année pour sa reconstruction.

Ma fille avant avait un compagnon et cela fait deux ans qu'elle s'est séparée. Elle se confie donc beaucoup plus à moi. Je peux mesurer maintenant beaucoup mieux les conséquences que la pendaison de sa maman a eu sur elle. Et je fais mon possible pour la rassurer quand elle se croit folle, quand elle dit que personne ne veut d'elle.

Je vous raconte mon histoire un peu en vrac, peu importe. Je souhaite tellement que mes enfants puissent traverser le deuil et trouver le bonheur qu'ils méritent tant,

Quant aux thérapeutes, pour l'instant, je fais surtout confiance aux bénévoles de suicide écoute qui me donnent l'apaisement dont j'ai besoin pour mieux aider ma fille.
Cette dernière est suivie depuis 10 ans par la même psychologue que moi et y reste attachée. J'espère de tout mon coeur que cette thérapeute aide vraiment ma fille qui elle pense que cette psy est aussi bénéfique pour moi.
Alors.........

Bon courage à toutes et à tous.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #33 le: 13 janvier 2015 à 04:38:16 »
Je sais qu'en ce qui me concerne, j'aurais besoin d'un thérapeute très compétent, mais voilà, plus le courage.
Et un peu peur que cela fasse perdre confiance à ma fille en sa thérapeute.
Je fais malheureusement ce que je peux.

Bisous

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #34 le: 14 janvier 2015 à 21:15:59 »
En ce moment je suis stressé de faire le parcours pour aller au boulot. Ce matin, quelques médicaments et puis je farfouille dans mon sac et c'est l'accident. Tout seul dans un fossé. Rien de grave, trois jours d'arrêt de maladie.
Mais cela fait penser que la vie est vraiment belle.
Et que l'amitié m'a manqué et me manque encore. Me suis je retiré des relations amicales ? Certainement.
Reprendre le boulot a été difficile mais j'y suis arrivé, mais retrouver des ami(e)s, cela est beaucoup plus difficile.
Depuis deux ans, une personne communique avec moi sur internet. Elle est très positive et cela me fait beaucoup de bien. Mais malheureusement pour des raisons que j'ignore, les relations deviennent plus distantes.
Alors un bon thérapeute c'est bien, mais de merveilleuses relations amicales sont certainement un ingrédient indispensable à la reconstruction.
Pour renouer avec les autres, il faut un minimum de positivité. C'est que je m'attelle à faire.
Mes amitiés/

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #35 le: 15 janvier 2015 à 07:41:36 »
Je confirme que les relations amicales sont indispensables ( cela m'aide énormément )
et je constate ( sauf pour les très proches ) qu'il faut un minimum de positivité pour maintenir ces relations
courage , tu vas y arriver

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #36 le: 16 janvier 2015 à 15:00:56 »
Merci Mamoure pour ton message. J'espère que tu vas bien. Moi, je passe par la case énervement et il faut que je me calme. Cette mort de mon père et mon enfance difficile qui ont provoqué une très forte anxiété pendant tant d'années, difficile de la surmonter. Le suicide de ma femme m'a totalement enfoncé pendant une décennie.
C'est difficile pour moi d'être positif, mais j'essaie.
Nous avons tous en commun ici la même souffrance d'avoir perdu un ou plusieurs êtres chers..... Peut être pouvez vous ici mieux comprendre mes problèmes psychologiques, anxiété et dépression ?
Mon accident me fait quand même poser beaucoup de questions sur ma prise de médicaments.
Et pour l'instant je ne peux pas vraiment m'en passer.
Alors oui, c'est un peu difficile en ce moment.
J'espère que tu es satisfaite de ton thérapeute.
Je te souhaite une belle après midi

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #37 le: 16 janvier 2015 à 16:43:53 »
J'ai repris la voiture sur une petite distance, un peu difficile, peur des fossés, peur de ma conduite.
J'espère que je vais pouvoir aller au travail lundi, mais je ne sais même pas si cela me fait du bien.
Vous êtes nombreux à me dire de trouver un autre thérapeute car en effet la mienne ne me convient pas vraiment.
Mais je n'ai plus confiance dans les thérapeutes, certains ont été très maladroits, une autre un peu dure. En parlant avec les personnes de suicide écoute, je m'aperçois que certaines personnes, même des bénévoles, sont bien compréhensives, bien encourageantes.
C'est ce genre de thérapeute dont j'ai besoin avec une très bonne connaissance des problèmes de l'enfant qui perd un parent et bien entendu connaissant les problèmes liés à l'après suicide et aussi les problèmes d'anxiété.
Vous vous rendez compte c'est en 1987 que j'ai vu mon premier psychiatre; toujours avec peu de séances.
Pas possible de venir à bout de cette agoraphobie qui gênait ma femme et après le suicide un psychiatre qui était une véritable catastrophe. Je pleurais en parlant de ma femme et il me demandait ma carte vitale au bout de 10 mns/
Comme j'ai souffert de ne pas pouvoir m'exprimer plus.
J'espère que je vais tenir le coup. Mais comme le dit Christophe Fauré la vie perd un peu son sens après un suicide. Au fait parle t il des gens comme moi qui treize ans après le suicide sont encore à essayer de se reconstruire ?
Et pour moi, pas question de trouver une compagne, bien entendu et cette solitude me pèse.
On ne peut pas être positif si on a encore trop de souffrances.
Enfant j'ai vécu dans la peur de mon frère si violent, ensuite une vie quand même difficile avec ma femme et ce choc du suicide. J'ai beaucoup vécu dans la peur durant ma vie.
Pardon pour ce message et bon courage à vous toutes et à vous tous.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #38 le: 16 janvier 2015 à 16:58:16 »
Je viens de lire un article sur les orphelins dans lequel Christophe Fauré donne son avis sur la façon dont les parents doivent se comporter en cas de perte du conjoint.
Bien loin de ce que j'ai vécu. A 56 ans, je suis encore cet enfant qui a souffert.
Il parait que le suicide de ma femme a réveillé le deuil mal fait de mon père. Mon psychiatre de l'époque avait du pain sur la planche, mais il n'a pas su, ou ne s'est pas donné la peine.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #39 le: 16 janvier 2015 à 17:18:47 »
L"ai je précisé mon père est mort dans un accident de camion (son administration a été reconnue négligente) mais j'ai souvent imaginé que sa tête frappait la paroi et que c'était sa fin. C'est peut être pour cela que lors de mon accident ou ma tête a frappé l'air bag, j'ai repensé à tout cela.
Voilà, je ne suis pas en forme. Je vais essayer de me relaxer et de chasser toutes ses pensées noires

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #40 le: 16 janvier 2015 à 17:38:35 »
Ma fille m'a dit qu'elle avait fait exprès d'être dur avec moi après le suicide. Pour me réveiller, parce que je ne faisais pas assez pour elle. Je ne sais pas. En tous les cas notre psychologue commune m'a vraiment reproché mes rapports avec ma fille après le suicide. Mais je vivais deux deuils terribles en même temps avec un psychiatre qui ne m'écoutait pas. Alors colère, tristesse, regrets, abattement.
Et je vois comment ma psy juge ma maman, mon frère vraiment très durement. Etait elle aussi dure à mon égard quand elle suivait ma fille ?
Le métier de thérapeute est un métier très difficile. Il faudrait quand même qu'ils évitent les jugements à l'emporte pièce.
Je sais que vous souffrez tout beaucoup et ce n'est certainement pas l'endroit pour dire ce que je dis/
Mais je veux guérir, être libéré de la souffrance et m'ouvrir aux autres, ne plus être égoiste.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #41 le: 16 janvier 2015 à 18:05:51 »
J'ai relaché la pression avec une personne de suicide écoute. Une personne que je commence à connaître et qui a le rire facile. Mes deuils sont anciens, je n'ai aucune raison de me plaindre encore.
C'est vrai que mon anxiété me pose encore des problèmes mais je n'ai plus ce manque dans le ventre comme au début d'un deuil
Je pense à vous.
Bisous.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #42 le: 16 janvier 2015 à 22:33:20 »
Oui c'est vrai que certains psys ont la critique facile pour les membres de la famille, ce qui peut parfois amener à détruire plus qu'à construire ou reconstruire.
Bien entendu ils ne sont pas tous comme cela et il faut trouver le bon !
Courage à tous

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #43 le: 17 janvier 2015 à 14:28:56 »
Bonjour Delphinita, je te souhaite une belle après midi.

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Re : mort de mon père quand j'avais cinq ans et suicide de ma femme
« Réponse #44 le: 23 janvier 2015 à 13:19:44 »
Pas encore repris le travail après mon accident. Des douleurs abdominales assez fortes. Et un peu comme si cet effort de reconstruction, en reprenant le travail il y a deux ans, s'était abimé dans le fossé.
Plus le moral du tout. Le travail était une chance de me resocialiser mais je trouve tout cela très difficile. Difficile d'avoir été considéré comme un zombie les deux premières années et maintenant dans ma nouvelle affectation je dois faire mes preuves.
Et d'un autre côté, j'ai toujours cette impression de ne pas pouvoir avoir des relations amicales et bien entendu encore moins de relations amoureuses, avec une personne avec qui je pourrais vivre des moments de bonheur.
Infosuicide avait passé un message sur une étude hollandaise, comme quoi pour un deuil compliqué, il n'y a pas grand chose à faire, que la psychothérapie n'était d'aucune aide et qu'il fallait éviter les relations avec des pairs ayant vécu un même deuil compliqué et que seul le temps pouvait apaiser les souffrances. Le temps ? Oui mais ce sont des années de souffrance qui s'accumulent, et peut être la dépression qui augmente, alors est ce que le temps suffit à l'affaire ?
J'avais écrit que je n'étais pas d'accord avec cet article et que je pensais qu'une bonne psychothérapie juste après le décès pouvait permettre d'éviter ce deuil compliqué.
Je ne sais pas ce que Christophe Fauré penserait de ce deuil compliqué et de cet article "hollandais"?
Enfant, j'ai dû me poser beaucoup de questions sur l'écroulement de ma famille quand j'ai perdu mon père. Se poser des questions trop jeune et voilà un esprit bien compliqué, une personnalité très fragile. Alors un suicide en plus, c'est 10 ans de repli sur soi et de questionnements douloureux.
Que les enfants qui perdent leur père ou leur mère ne restent pas sans soins.
Que les agoraphobes trouvent des thérapeutes capables de comprendre ce trouble anxieux.
Que les endeuillés du suicide puissent trouver des thérapeutes au niveau de Christophe Fauré.
Mon psychiatre me parlait de souffrance enkystée. Je n'ai jamais essayé de savoir ce que ce terme recouvrait vraiment mais je l'imagine.
Bon courage à vous tous et je n'ose répondre à cette jeune fille qui a perdu son papa il y a un an. J'aimerais aider mais je ne m'en sens pas capable.